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 how much can we ever know about the love and pain in another heart?

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MessageSujet: how much can we ever know about the love and pain in another heart?   how much can we ever know about the love and pain in another heart? EmptyMar 2 Juin - 14:59

BIANCA + JAX

Nova ne travaille pas aujourd’hui. Jax fixa la jeune femme à l’accueil de la bibliothèque comme s’il ne comprenait pas ce qu’elle lui disait. Le visage dépourvu d’expression – sinon une teinte de confusion – il resta immobile, les mains posées sur le tas de feuilles volantes qu’il avait amenées avec lui. Pas là ? Mais qu’était-il donc censé faire, maintenant ? Il avait compté sur la présence de la demoiselle sans s’imaginer une seule seconde qu’elle puisse être en congé. Comme si elle était enchainée à l’endroit. Mais je peux peut-être vous aider ? Revenant à la réalité, Jax darda ses yeux clairs dans ceux de la demoiselle et grommela dans sa barbe, de sorte qu’elle ne comprit probablement pas ce qu’il disait : « Non, non, ça ira ». Il n’y avait que Nova qui pouvait l’aider parce qu’il était hors de question qu’il avoue à quelqu’un d’autre qu’il éprouvait des difficultés monstres à lire. Non, vraiment, si son ego supportait que son secret soit éventé, ça n’était qu’aux oreilles discrètes de la petite bibliothécaire – qui n’était autre que Lili, selon Mia. Tournant sa lourde carcasse vers les rangées d’étagères qui s’élançaient dans l’immense salle, Jax émit un soupir de dépit. Il avait enfin réussi à réunir des articles qui dataient de l’époque où Tania était venue s’installer dans la petite ville de l’Oregon. Il s’agissait là de sa seule piste et il lui fallait maintenant éplucher les articles pour découvrir des indices. La chose ne serait pas aisée pour quelqu’un qui déchiffrait à peine le menu d’un restaurant, d’où sa quête de Nova, qui aurait pu lui être d’une aide précieuse. Se résignant à devoir venir à un autre moment de la semaine, Jax partit en quête de Mia qui lui avait faussé compagnie dès qu’ils étaient entrés dans le bâtiment. Désormais habituée à évoluer parmi les couvertures et meubles de bois verni, la fillette n’avait pas demandé son reste et avait tout juste pris le temps de déposer un bisou sur la barbe rugueuse de son oncle avant de disparaitre. Les feuilles sous le bras, Jax traversa les allées, guettant la petite tête blonde qui lui rappelait trop souvent et trop douloureusement sa sœur. S’il avait suivi les pancartes, il aurait pu aisément la localiser, comme elle avait trouvé refuge dans la section enfant mais il ne vint pas à l’esprit du Louisianais que la bibliothèque n’était qu’un labyrinthe comme un autre et qu’il y avait toujours moyen de trouver son chemin. Après dix minutes à arpenter les couloirs de livres, l’ex-taulard parvint enfin dans l’antre des elfes, petits loups et autres personnages de contes enfantins. « Mia ? » Le son rauque parut incongru dans cet univers d’innocence mais quand la voix câline de l’interpellée lui signala sa présence, il s’avança un peu plus dans le petit salon joliment décoré de petits fauteuils colorés et de livres éparpillés. « Qu’est-ce que tu f— ? » La question était plutôt ridicule, vu l’endroit où ils se trouvaient et il en avait conscience mais ce qui l’arrêta ce fut la découverte du spectacle offert par Mia qui, lovée contre la hanche d’une jeune femme, expliquait à cette dernière les méandres d’une histoire compliquée à l’arbre généalogique tout aussi tortueux. S’amusait-elle encore à raconter à quiconque voulait l’entendre que les habitants de cette ville n’étaient autres que des personnages de conte maudits qui avaient tout oublié de leur vie passée ? Un coup d’œil au visage de la demoiselle qui écoutait sagement la gamine à l’imagination fertile le rassura : visiblement, Mia s’était pour une fois abstenue de se lancer dans ses explications incroyables. « Bianca me montre le livre qu’elle préférait quand elle était enfant, je ne le connaissais pas. Alors je lui ai parlé du mien et elle ne le connaissait pas non plus! » lui apprit Mia en se levant, le fameux livre à la main, pour s’approcher de son oncle qui jeta un bref coup d’œil à la couverture, ne cherchant pas à décrypter le titre mystérieux. « C’est bien. Et si on y allait maintenant ? » Il aurait pu ajouter qu’il ne voulait pas déranger Bianca, qu’ils avaient des courses à faire, qu’il s’excusait pour l’intrusion de Mia mais comme souvent, même si les mots se bousculaient contre la barrière de ses lèvres, il se contenta d’un grondement sourd et d’un coup d’œil en direction de la jeune femme. « Déjà ? Mais on vient d’arriver » se plaignit Mia, au grand dam de Jax qui était incapable de savoir comment réagir quand la fillette le contredisait.
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Bianca Reeves

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MessageSujet: Re: how much can we ever know about the love and pain in another heart?   how much can we ever know about the love and pain in another heart? EmptyVen 5 Juin - 23:21

Entre les rangées aux livres ordonnés, Bianca retrouve son cœur apaisé. Elle avance tout doucement sans faire le moindre bruit, au milieu des longs rayonnages. Elle aimerait les connaître par cœur, elle connaît quelques coins, elle se souvient où se trouvent les livres qu’elle préfère, ceux qu’elle relit encore et encore. Elle se repère de mieux en mieux dans ce lieu qu’elle a tant fréquenté quelques mois auparavant. Et puis elle avait dû la laisser de côté, le temps de sortir la tête de l’eau, un peu, le temps de respirer. Et c’est maintenant qu’elle s’y retrouve de nouveau, elle se rend compte que l’odeur des couvertures en cuir des vieux livres précieux lui manquaient, le bruit de la porte qui s’ouvre, les bruits de pas de certains. Et s’il n’y a plus rien à craindre, Bianca ne peut faire disparaître ce sentiment de sécurité lorsqu’elle entre là. Elle regarde les rangées de livres autour d’elle, entre les couloirs parfois étroits, elle se sent paisible. Cachée aussi, comme derrière une muraille infranchissable. Comme un château construit autour de grandes fortifications qui protègent des ennemis, Bianca se protège derrière les livres et les pages, derrière les mots. Et ça lui fait du bien de retrouver tout cela. Parce que malgré tout elle se protège encore Bianca, sans trop savoir de quoi, peut-être simplement du monde qui lui donne le vertige, peut-être de son cœur qui semble encore ébranlable, de sa fragilité qui manquerait de la faire s’écrouler encore pour n’importe quelle raison. Elle trouve encore des tas de choses qui l’effraient, alors il fallait qu’elle revienne là, au milieu des mots, pour oublier qu’elle n’est pas vraiment sauvée encore, elle n’est que simple naufragée. Alors, comme souvent, au milieu des ouvrages qu’elle redécouvre presque, elle prend un livre, un peu au hasard, elle ne sait pas l’histoire, elle ne connaît pas l’auteur, elle s’est juste arrêtée sur le titre, parce qu’il lui plaisait. Elle lit quelques passages, la première page et puis part s’asseoir ou repose le livre pour continuer à regarder les noms, jusqu’à s’arrêter de nouveau. Mais cette fois-ci, elle garde l’ouvrage entre les mains et retourne s’asseoir à sa place habituelle. C’est celle qu’elle a prise en venant là pour la première fois, enfant, elle n’a jamais changé. L’idée d’essayer de s’asseoir ailleurs ne lui a jamais traversé l’esprit, parce qu’elle l’aime bien cette place, alors pourquoi changer ? Elle lui était si familière, elle ne sait pas si elle était détestée ou non, mais on ne lui avait jamais prise. Peut-être parce qu’on sait qu’une jeune femme s’assoit là, toujours la même, à chaque fois, alors on lui laisse. Mais elle se dit que non, parce qu’il n’y a aucune raison pour qu’on la remarque, pour qu’on sache qu’elle vient là, alors c’est probablement parce qu’elle est trop éloignée, on ne pense pas à la prendre. Elle n’a pas choisit celle la plus proche de l’entrée, c’est l’une des plus loin, pour se cacher encore, se protéger toujours. Et lorsqu’elle ouvre le livre choisi, Bianca se laisse emporter ailleurs, loin de la bibliothèque qui elle le sait, la protège. Alors elle s’envole, porter par les mots, elle vole comme une fleur légère au milieu des chapitres. Elle s’ancre dans ses histoires éphémères, au milieu des vies dessinées, des visages décrits parfois avec détails, ceux qu’elle imagine selon ce qui est dit. Spectatrice au premier rang page après page, elle oublie Bianca tout ce qui la compose. Elle oublie son cœur océan à tempête, elle oublie les larmes qui glissent, qui roulent sur ses joues parfois à la lecture des mots, de ceux qui la touchent et qui s’ancrent dans son cœur. Elle oublie pour disparaître dans le livre auquel elle s’accroche jusqu’à la dernière phrase. Et aujourd’hui encore Bianca disparaît, elle n’est plus qu’une ombre au fond de la bibliothèque. Pourtant elle s’arrête, elle retrouve sa chaise lorsqu’une main vient tirer sur sa manche. Alors comme si de rien n’était, Bianca revient là, elle retrouve sa vie sans qu’on ne puisse penser qu’elle était disparue. Elle tourne la tête sur le côté et découvre Mia et son sourire aussi grand que le ciel bleu. Alors elle sourit aussi, du bout des lèvres, délicatement. « Ça va Mia ? » La petite fille hoche la tête sans quitter son sourire lumineux, et la presse de venir avec elle. Alors elle attrape sa main et la tient très fort dans la sienne, comme si elle avait comprit qu’elle risquait toujours de s’envoler Bianca, et elles rejoignent le coin des enfants, celui où toutes les histoires sont jolies, même les plus tristes retrouvent le soleil. Celui qui semble porter Mia, peut-être qu’elle le puise de là. Elle lui demande quel était son livre favori lorsqu’elle était enfant, alors Bianca réfléchit quelques instants avant d’arpenter les rayonnages pour le retrouver. Mia a déjà le sien dans la main, alors vite il faut s’asseoir pour les regarder. Elle fait tâche Bianca un peu au milieu de toutes ces couleurs, mais elle garde la grisaille pour son cœur, pour dehors pour ne rien abimer ici. Mia s’installe à ses côtés, tout contre elle, comme la dernière fois et la fois d’avant. Elle ne sait pas pourquoi elle s’est intéressée à elle, pourquoi elle a prit la main de Bianca un jour et pas celle d’une autre, celle d’un autre lecteur. Il y en a pourtant beaucoup qui viennent là. Mais ça la fait sourire Bianca, ça lui apporte un peu de soleil, parce que Mia chasse les nuages qui cachent toute la tendresse qu’elle garde au fond de son cœur. Et puis Bianca vient bercer la petite fille de ses mots délicats, comme des plumes qui viennent se poser sur elle, elle raconte l’histoire de son livre. « Et toi ? Raconte moi l’histoire de ton livre. » Mia raconte alors, elle parle et elle y met tellement de vie, ça la fait sourire Bianca, elle écoute avec plein d’attention, pose des questions, elle rit même un peu, sans oser trop le faire, elle chuchote presque pour ne déranger personne. Elle parle encore et encore, et semble à peine faire attention à la voix de son oncle qui leur parvient. Pas même lorsqu’il apparaît devant elle, alors Bianca lui sourit délicatement, sans trop oser. Elle se lève finalement pour lui expliquer ce qu’elles font là, alors Bianca l’imite et se lève à son tour, restant un peu derrière. Pour simple réponse elle sourit encore, affectueusement. Et puis il dit qu’ils doivent s’en aller, alors Mia se plaint, et ça lui fait de la peine Bianca. Elle voudrait lui dire que ce n’est rien, qu’elle pourra revenir bientôt, que peut-être même qu’elle pourra lui raconter la fin de son histoire, et lui en raconter d’autres, elle lui en racontera aussi, celles qu’elle souhaite. Mais les mots restent perdus dans le silence, parce qu’elle n’ose rien dire. « Est-ce que tout va bien ? » La question effleure à peine ses lèvres, pourtant elle n’a pas de raison de le faire, mais comme Jax sans le savoir, les mots restent coincés là parfois, même si cette fois elle les prononce, sans vraiment oser.  Parce qu’elle sent bien que quelque chose cloche, peut-être un rien.


Dernière édition par Bianca Reeves le Jeu 27 Aoû - 16:58, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: how much can we ever know about the love and pain in another heart?   how much can we ever know about the love and pain in another heart? EmptyDim 14 Juin - 14:56

L’ennui pour Jax, c’est que quand il se sentait acculé – et particulièrement quand c’était Mia qui le coinçait – il ne parvenait pas à trouver l’échappatoire. Tout à coup, c’était comme si son large corps, son armure, sa force physique qui, d’habitude, s’avéraient des forces, devenaient soudainement un handicap profond. Il avait l’impression qu’un geste suffirait pour renverser une étagère, qu’un pas sur le côté risquait d’écraser quelque chose, qu’un mot trop haut et tout s’effondrerait autour de lui. Il n’avait rien du parent idéal mais il s’efforçait de faire au mieux.  Mia ne se jouait pas de son innocence, il le savait, mais elle parvenait sans mal à le déstabiliser complètement quand il aurait suffi qu’il exige leur départ pour que la gamine le suive. Incapable de se montrer autoritaire avec sa nièce, Jax était donc voué à rester là jusqu’à ce que la situation se débloque d’elle-même et le déclic ne viendrait certainement pas de lui. Un coup d’œil en direction de la jeune femme aurait pourtant dû le conforter dans l’idée que ce trouble n’avait pas lieu d’être et qu’à la place d’écouter son palpitant paniqué, il aurait mieux fait de prendre une profonde inspiration pour réfléchir à la marche à suivre. Les rouages de son esprit fonctionnaient en tout cas à vive allure et pour quoi ? Que craignait-il, au juste, quand un regard meurtrier pouvait avorter toute tentative de lui chercher des noises ? Et pourquoi aurait-on cherché à le provoquer quand ils se trouvaient dans une bibliothèque, où seuls les gens paisibles se cachaient généralement ? Mais là n’était peut-être pas le souci. Le souci c’était probablement que Jax se sentait encore moins en confiance qu’à son habitude. Ici, parmi les mots indéchiffrables, il y avait toujours le risque qu’on découvre sa faiblesse et ça le tétanisait. Plus il restait entre ces murs et plus les chances qu’on devine son analphabétisme se multipliaient. Et peut-être qu’il aurait dû se contreficher qu’on lui découvre cette défaillance mais ça avait toujours été son plus grand complexe et cela le resterait probablement tant qu’il n’aurait pas vaincu ce détail. Même le fait qu’on puisse découvrir son homosexualité l’effrayait moins que son incapacité à décrypter les textes. C’était tout dire. Finalement, Jax avait toujours su vivre une vie de secrets et personne ne s’était attardé suffisamment longtemps pour découvrir quoi que ce soit. Jusqu’à ce que Mia investisse sa vie et y prenne une place monstrueuse. Est-ce que tout va bien ? La voix d’une extrême douceur extirpa Jax du tourbillon de ses pensées et il décocha une œillade incertaine à la jeune femme. Elle semblait vraiment s’inquiéter et il ne sut dire si c’était à cause de son attitude ou si c’était pour la fillette qu’elle se faisait du souci. Ce ne serait pas la première fois, Jax le savait, il connaissait les regards de ces inconnus qui le dévisageaient quand il était en tête-à-tête avec Mia, il pouvait lire dans leurs yeux la méfiance. Ça, oui, il savait la lire. Il pouvait presque voir les mots se former dans leur tête mais en fait, il les entendait. Que fait-il avec cette enfant ? Est-il violent ? L’a-t-il kidnappée ? D’où peut-il sortir, avec tous ces tatouages ? Et où peut donc se trouver la mère ? Comment peut-on laisser une gosse si jeune avec une carcasse pareille ? Pourtant aucun de ces sons-là n’émanait de l’attitude de la compagne de Mia. Au contraire, elle n’était faite que de douceur ou de naïveté, Jax n’aurait pas su le dire. Ses doigts épais triturant les feuilles qu’il tenait en main, il piétina légèrement, esquissa un regard circulaire puis secoua faiblement la tête. « Oui… oui, tout va bien » lâcha-t-il finalement, sans bien articuler. Il enroula ses recherches comme s’il s’agissait d’un précieux parchemin et les glissa dans la poche intérieure de sa veste. S’éclaircissant la gorge d’un léger raclement, il s’adressa à sa nièce : « Tu en as pour combien de temps, encore ? » Pour toute réponse, elle haussa les épaules et lui prit la main, l’attirant plus près de la jeune femme. Bien que réticent, le Louisianais suivit Mia, aussi vulnérable à l’innocence de la fillette que n’importe qui d’autre. « Assieds-toi là » ordonna la petite en désignant un gros coussin, juste en face de la demoiselle. L’entreprise s’avéra plus compliquée qu’il n’y paraissait, tant les membres de Jax lui paraissaient raides mais il finit par se retrouver assis en tailleur, le cœur toujours oppressé, la sensation d’intrusion se nichant confortablement dans son esprit. « Et toi, oncle Jax, c’était quoi ton livre favori, quand t’étais petit ? » s’enquit Mia en lui souriant. Était-elle complètement inconsciente de la gêne qu’elle occasionnait ou cherchait-elle à justement apaiser cette dernière ? Il y avait un moment qu’il se disait que Mia avait senti son malaise face à la lecture et comme si elle lisait ses pensées, elle ajouta, ravie : « Peut-être qu’on pourra le trouver ici ! Tu te rappelles d’une histoire que tu aimais ? Peut-être l’une de celles qui se trouvent dans le livre de maman ? » L’allusion, encore une fois, lui semblait innocente mais Mia était futée et il l’observa une seconde, cherchant à déceler la malice derrière ces interrogations. Sentant toutefois que son comportement devait paraitre étrange à la jeune femme, il lui jeta un bref coup d’œil et marmonna : « Peter Pan… j’aimais bien Peter Pan ». Et pour cause, enfant, il avait tant rêvé pouvoir faire preuve de la même insouciance et voler loin, très loin de chez lui. « Excellent choix, oncle Jax, s’exclama Mia en se relevant. Je vais le chercher ! » Et avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit pour la retenir, la fillette avait disparu dans une allée parallèle, courant comme si sa vie en dépendait… ou comme si un trésor l’attendait au bout de sa course. Ennuyé par l’abandon, Jax se força à se concentrer sur la jeune femme et c’est de son ton naturellement un peu bourru qu’il excusa l’enthousiasme un peu envahissant de sa nièce : « Je suis désolé si elle vous importunait… Elle est intenable quand elle se passionne pour quelque chose… » Et les livres, bon sang, quelle importance ils avaient pour l’enfant solitaire qu’elle était. Or, à la voir s’adresser à tout le monde avec tant d’aisance, il était évident que le fait qu’elle se retrouve souvent seule lui pesait horriblement. « J’espère qu’elle ne vous a pas trop… cassé les oreilles avec ses histoires ». Et les histoires comme lui les entendait, c’était l’identification systématique de chaque habitant de cette ville. Il pria pour que Mia ait tu cette partie là, il ne se sentait pas d’expliquer combien elle avait l’imagination fertile. Autant que celle de sa mère quand celle-ci vivait encore.


Dernière édition par Jax Beauchamp le Sam 24 Oct - 15:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: how much can we ever know about the love and pain in another heart?   how much can we ever know about the love and pain in another heart? EmptyJeu 27 Aoû - 16:56

Sa réponse la rassure un peu, même s’il dit peut-être cela simplement pour ne pas trop en dire, pour laisser la question de côté, pour ne pas qu'elle insiste (ce qu'elle serait incapable de faire). C'est ce qu'elle a toujours fait Bianca, balayer les questions avec des réponses rassurantes. Mais elle espère que ce n'est rien de tout ça. Elle regarde la petite fille mener son monde rempli d’histoires, elle demande à son oncle de s’asseoir sur un gros coussin, sans même s’inquiéter de savoir s’il s’agit du meilleur endroit pour s’installer, comme lorsqu’elle avait entraîné Bianca avec elle quelques minutes avant. Elle voit les choses avec ses yeux d’enfants, et si elle a probablement eu la même insouciance que Mia, Bianca n’en garde aucun souvenir. Elle imagine très bien Darcy à sa place, faire la même chose, prendre quelqu’un par la main et le mener jusque là, mais elle n’arrive pas à se revoir enfant Bianca, elle ne sait pas combien de temps cette insouciance l’a accompagné. Probablement peu de temps. Elle s’est toujours inquiétée, depuis toute petite. Peut-être que finalement elle suit cette ligne toute tracée depuis ses premiers pas. Elle regarde Mia et ne peut s’empêcher de sourire lorsqu’elle disparaît entre les rayonnages. Elle voit bien qu’ils ne devraient pas être là tous les deux, c’est un coin pour enfants, ils font tâches dans le décor. Peut-être plus lui qu'elle, parce que Bianca tente inconsciemment de se faire toute petite, toujours, et puis elle sent bien qu’il n’est pas très à l’aise, elle voudrait lui proposer de sortir de ces rayonnages d’enfants, ou tenter de faire disparaître ce malaise qui plane tout doucement, mais elle ne sait pas comment on fait, tout reste coincé dans son cœur. Tous les mots restent silencieux, alors elle ne bouge pas. Elle tourne la tête vers les rayonnages derrière elle, elle se souvient les avoir parcouru lorsqu’elle avait l’âge de Mia, même si les choses ont un peu changé, elle reconnaît les choses qui restent. A présent, la bibliothèque était ce qui s’approchai le plus d’une maison dans la vie de Bianca, la seule constante invariable au fil des années, comme ses rares sorties en bord de mer, près de l’océan pourtant si proche (mais elle s’était promis de remédier à cela, maintenant qu’il fallait avancer et faire des choix, elle commençait tout doucement, par un choix sans importance, qui ne mène à aucun tournant de vie). La bibliothèque était comme une maison oui, ou un abris plutôt. Puisqu’elle ne pouvait y vivre, bien sûr, puisqu’elle n’y passait pas la majorité de son temps, comme elle l’aurait fait dans la maison familiale, ou celle qu’elle partageait avec son mari. Elle vivait chez Liam, mais tout n’était que temporaire, des murs qui disparaitraient un jour ou l’autre, elle n’était qu’invitée sans logis, elle ne pourrait jamais s’y sentir chez elle, parler d’une « maison »,  car ce terme n’avait pas raison d’exister dans de telles circonstances. Elle se sentait déjà bien trop intrusive, de trop, comme un meuble encombrant, comme une plante d’appartement posée là près de la fenêtre, et que l’on oublie, ou bien qui cache le soleil (mais elle n’a pas envie de se comparer à ce genre de choses, elle n’a pas envie de se tirer encore vers le bas). Ici il n’y a que des livres, alors on n’y reste le temps de lire les mots, de parcourir les pages et leurs histoires. Mais malgré tout, elle aime la bibliothèque comme on aime son chez soi (de ce qu’elle imagine), parce qu’elle s’y sent en sécurité. Lorsqu’elle ouvre la porte, c’est comme si elle était transportée dans un autre espace temps, où tout s’écoule tout doucement, avec la lenteur des chapitres qui avancent sous nos yeux. Entre ces murs qui semblent là depuis toujours, inchangés, Bianca retrouve son cœur léger, le calme apaisant, comme si les fracas devenaient de simples plumes qui glissent dans le silence. Alors elle l’aime, la bibliothèque, car elle semble la seule toujours prête à l’accueillir entre ses remparts. C’est là qu’elle a rencontré Mia,  elle est venue la voir avec son naturel d’enfant, elle ne sait pas pourquoi elle s’est approchée d’elle plutôt qu’un autre, elle s’imagine qu’elle doit parler à tous ceux qu’elle croise ici, elle semble avoir des tas d’histoires à raconter. La voix de son oncle la sort de ses rêveries, il s’excuse alors qu’il n’y a rien de grave. « Ce n’est rien, elle ne me dérange pas du tout.  » Et elle sourit du bout des lèvres, de manière rassurante et polie, pour affirmer ses mots. Les mots sont extrêmement banals, mais la plupart de ses conversations n’ont été que ça, des banalités, parce qu’on lui a apprit à être comme ça, à ne pas en rajouter. Elle se souvient de son enfance et de sa sœur qui dès qu’elle commençait à trop parler, se faisait réprimer, parce qu’elle se laissait emporter par ses paroles, alors elle avait compris qu’on ne parle que pour répondre. Elle a surement des tas de mots coincés dans le cœur, des pensées qu’elle pourrait exprimer à voix haute, mais elle n’en a aucune idée. Elle ne sait pas parce que la question ne se pose pas. Peut-être qu’un jour elle mettra des mots sur ce cœur rempli d’eau salée qui la pousse à la dérive. Peut-être. Elle voudrait dire qu’il ne faut pas s’excuser, que ce n’est pas grave du tout, lui dire que Mia lui rappelle un peu sa soeur, Darcy, avec cet entrain naturel qu’elle a, qui fait naître les sourires. Mais elle n’ose pas, alors tout ce qu’elle peut faire, c’est répondre à ses craintes. « Non, non pas du tout. Au contraire. Sa voix est presque un murmure, on croirait qu'elle va se briser d'un moment à l'autre, alors que pourtant, tout va bien. J'aime bien l'écouter me parler de tous ces contes, de tous ces livres. » Elle pourrait s'arrêter là, pourtant si tous les mots coincés dans son coeur ne semblent pas prêts à s'envoler, elle en trouve d'autres encore. « Je n'étais plus venue depuis longtemps, alors ça me fait plaisir de voir qu'elle semble toujours aimer les histoires, et la bibliothèque. » Elle sourit tout doucement. Elle ne sait pas si c'est l'endroit, ou bien sa présence à lui, qui la pousse à sortir de ce contrôle d'elle même qu'elle continue d'avoir, mais pour une fois, rien qu'une fois, elle se sent un peu moins dans la nécessité de peser ses mots, de les garder pour elle.  Elle ouvre un peu la cage dont elle n'est toujours pas sortie.
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MessageSujet: Re: how much can we ever know about the love and pain in another heart?   how much can we ever know about the love and pain in another heart? EmptySam 24 Oct - 14:47

Jamais il ne venait à l’esprit de Jax que Mia pouvait agir dans son intérêt à lui. Il ne pouvait imaginer qu’une gamine de cet âge-là puisse réfléchir autant et pourtant, s’il avait su tout ce qui passait dans le crâne de l’enfant, il ne se serait pas inquiété. Ou, au contraire, se serait-il encore plus inquiété ? Était-il normal qu’une fillette de moins de dix ans se soucie autant des autres et de leur bien-être ? Car si Mia semblait insouciante, elle n’était pas aveugle. Elle voyait bien la solitude qui pesait sur les épaules de son oncle et, à sa manière, elle voulait remédier à ce mal-être que même lui ne soupçonnait pas, si rassuré qu’il était par la carapace qu’il s’était forgée au cours de sa vie. Alors Mia scannait chaque visage qu’elle croisait, guettant les plus doux, les plus enclins à accepter un être aussi taciturne et distant que l’était Jax Beauchamp. Elle avait été ravie de le voir se lier à Brandon Rose et avait tout fait pour faciliter les échanges. Maintenant, il était aussi temps que son oncle se découvre d’autres amitiés et en voyant le visage fragile, la silhouette effacée de Bianca, Mia avait décidé qu’ils étaient faits pour s’entendre et pour s’aider. Lui en protégeant Bianca et elle en lui apportant la douceur dont il avait trop visiblement manqué. Tous les moyens seraient donc bons pour laisser ces deux-là s’apprivoiser, sans savoir qu’ils devaient, d’une façon ou d’une autre, changer l’existence de l’autre, Mia en était convaincue. Et la magie sembla opérer puisque Jax tenta une avancée, bien que maladroite, vers la jeune femme. Elle répondit que ça ne la dérangeait pas et il hocha la tête en pensant qu’elle disait probablement cela par politesse. Qui irait dire le contraire, après tout ? Même lui, qui pouvait se montrer complètement rustre, n’aurait pas la mauvaise idée d’abonder dans le sens d’une telle remarque. De plus, la jeune femme paraissait particulièrement douce et prête à s’envoler si on lui soufflait dessus, alors il ne pouvait imaginer d’autre réponse que celle qu’elle lui offrit. La situation était plutôt gênante et, ne sachant que faire de ses grosses mains abimées, il attrapa le premier livre à sa portée et le feuilleta comme s’il s’agissait d’un magazine. Ses yeux clairs parcoururent les images, s’arrêtèrent sur les lettres accolées qui ne signifiaient pas grand-chose et qu’il n’avait aucune envie de tenter de déchiffrer, trop conscient qu’il était de cette présence étrangère à quelques pas de lui. La jeune femme reprit la parole et Jax leva les yeux pour la regarder. Il observait rarement vraiment les gens. Il les regardait à la dérobée mais ne s’imprégnait pas des détails. À quoi bon s’y intéresser quand ils ne marqueraient pas son existence ? Et puis, il ne voulait pas attirer l’attention sur lui, à trop fixer les gens. Alors il les ignorait, il faisait comme s’il y avait toujours autre chose pour capter son attention, Mia, une affiche, un livre illisible. Mais dans ce cas-ci, difficile de détourner les yeux de cette jeune femme. Sans savoir pourquoi, elle lui paraissait éphémère, comme si elle allait se dissiper lentement dans l’air et s’avérer une rêverie éveillée ou une chimère envolée. Elle ne paraissait pas réelle, comme un ange en filigrane qui ne tarderait pas à rejoindre ces cieux dont il était issu. Mais tout ça, ça n’était qu’une sensation parce que Jax était incapable de mettre de tels mots sur une personne. Et il n’avait pas l’habitude de se trouver face à tant de fragilité. « Je ne savais pas qu’elle vous connaissait » confessa Jax, ce qui dut donner une mauvaise image de lui, celle d’un parent qui ne surveille pas suffisamment son enfant, celle d’une relation distraite qui ne prend son rôle à cœur qu’à mi-temps, quand il avait l’impression de ne plus penser à autre chose qu’au bien-être de Mia… et à la quête que représentait la recherche de son père, auprès de qui elle se trouverait certainement mieux lotie. Elle aurait un véritable lit, un lit à elle, une chambre où elle pourrait ranger ses affaires, une table à laquelle elle pourrait s’asseoir chaque soir pour divertir la famille de ses anecdotes enfantines. Elle ne devrait pas se contenter d’un motel un peu décrépi, d’un oncle rabat-joie qui grognait plus qu’il ne causait, d’une obligation de se distraire elle-même, à défaut d’avoir quelqu’un de son âge avec qui jouer. Cette constatation désola Jax qui émit un soupir. Il réalisa aussi qu’une fois la mission accomplie, une fois que Mia serait entre de meilleures mains, il se retrouverait seul et si c’était son lot quotidien avant, ça serait beaucoup plus difficile de s’y faire quand sa nièce serait partie. « Vous venez souvent ici ? » s’enquit-il sans raison particulière, juste parce que c’est ce qu’il pouvait en conclure de la rencontre qui avait précédé et mené Mia et la jeune femme à se lier d’amitié. « Sa mère adorait les livres » ajouta-t-il pensivement en dardant son regard sur Bianca sans vraiment la voir, comme s’il voyait à travers elle, comme s’il visitait un coin de mémoire oublié et qu’il évoquait sans même s’en rendre compte. « Tania adorait les livres » répéta-t-il, la voix rauque. Il ne poussa pas la réflexion plus loin car Mia reparut, essoufflée, un livre serré contre sa poitrine étroite d’enfant. « Je l’ai trouvé ! » Elle vint s’asseoir dans le creux formé par les jambes de Jax et s’y installa comme s’il s’agissait du fauteuil le plus confortable du monde. Forcé de se redresser, Jax abandonna le livre qu’il tenait à la main et tint ouvert celui de Peter Pan tandis que Mia chantonnait en montrant les différents personnages : « Voilà Moira, puis Michel, et Nana, la chienne. Et là c’est Clochette ! » Jax décocha un regard en direction de Bianca. Il était tenté d’écouter les babillages de Mia mais il se concentra sur la jeune femme et déclara : « Elle avait à peu près votre âge quand elle est arrivée… C’était avant Mia. Il y a huit ou neuf ans… » Pourquoi lui confiait-il cela ? Pourquoi se lancer là-dedans lorsque ses recherches s’étaient avérées infructueuses jusque-là ? Il avait déjà interrogé les gens de la bibliothèque, en plus, personne ne se souvenait de Tania, encore moins de ce qu’elle avait trafiqué dans les environs. « Maintenant c’est à moi de m’occuper d’elle » ajouta-t-il pour rattraper sa maladresse, tout en faisant comprendre le destin tragique de sa sœur. Mia s’était tue en entendant les paroles de Jax et elle leva vers Bianca un regard trouble, la tête logée sous le menton de Jax. « Ma maman est morte, on cherche mon papa » précisa-t-elle, devinant le malaise de son oncle. « Mais on ne l’a pas encore trouvé ».  
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