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 TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING

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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyMer 20 Mar - 22:06

Molly semblait reprendre ses esprits, et cela suffit à Noah pour se sentir satisfait. La dernière chose dont il avait besoin était bien d'un esclandre devant tout leur groupe. Le politicien avait pris pour habitude de ne jamais laver son linge sale en public, y préférant de loin des réprimandes privées pour Molly et pour elle seule. Sa fiancée paraissait perturbée par l'orage et si cela lui arracha un regard au ciel – qui pouvait avoir décemment peur de l'orage ? C'était parfaitement ridicule – il lui accorda le bénéfice du doute malgré tout. A vrai dire, les raisons importaient peu tant qu'elle s'excusait platement devant lui. Sa domination réaffirmée, il la laissa repartir, même si c'était pour retrouver son frère. Il les observait de loin mais la scène ne lui fit ni chaud ni froid. C'était avec lui qu'elle se trouvait à présent et tous deux le savaient fort bien : nul amour dans leur histoire, rien d'autre qu'une gigantesque mascarade, jouée au point d'en devenir mari et femme. Molly était comme toutes les femmes, elle aimait tout ce qui brillait, elle aimait la sécurité, la stabilité. Autant de choses qu'en futur époux dévoué, Noah s'employait à lui offrir. Il se désintéressa bien rapidement de la vue de sa fiancée pour se concentrer sur une Californienne autrement plus volcanique – et donc intrigante. Le fait qu'elle prétende – mal – ne pas l'avoir entendu n'eut pour seul effet que de lui arracher un sourire moqueur et donc particulièrement irritant. Il manqua éclater de rire face au sarcasme qu'elle lui servit. S'ils allaient revenir au vouvoiement ? Et bien, aux yeux du tout Fairview, ils ne se connaissaient pas, n'avaient fait qu'échanger sur le sujet passionnant qu'étaient les conserves. Alors oui, ils allaient revenir au vouvoiement, pour éviter toute question embarrassante qui pourrait se présenter à lui. Sans compter qu'il n'y avait rien de plus sexy que du vouvoiement sur des remarques suggestives – ce qu'elle ne pouvait pas ne pas avoir noté vu la façon plus qu'audacieuse avec laquelle elle s'était jetée sur lui au Whiskey Blue Bar. Il gratifia la blonde d'un sourire éclatant, franchement amusé de la voir aussi boudeuse. Cela ne lui allait pas au teint, mais la rendait terriblement séduisante. « Je n'ai pourtant pas souvenir de vous avoir déjà rencontrée pour me permettre de vous tutoyer, mais si vous insistez... » répondit-il, joignant à la parole un regard entendu. Il n'aurait plus manqué qu'elle mette en péril ce à quoi il s'acharnait depuis tellement d'années (à savoir le succès et l'argent). Il s'approcha d'elle, suffisamment près pour qu'elle seule puisse l'entendre. « Serais-tu vexée que je ne te témoigne pas plus d'attention ? » Il recula avant de lui servir l'un de ses fidèles rictus en coin. Sa réponse n'eut comme effet que de lui faire hausser un sourcil, pas assez crédule pour croire à une telle énormité. Si ses yeux semblaient vouloir lancer des éclairs, il percevait pourtant encore l'éclat qui les animait peu de temps auparavant, lorsqu'elle s'abandonnait bien volontiers entre ses bras. Pour un peu, il en aurait presque cru qu'elle était offusquée de son manque d'attention. Cette pensée ne fit qu'élargir un peu plus son sourire. Si d'ordinaire la jalousie féminine avait le don de l'agacer, chez elle il trouvait au contraire que c'était séduisant. A condition qu'elle vire pas vers l'hystérie comme cette folle furieuse du Love Philter Dinner. Son regard se porta automatiquement sur Adrian et Molly, apparemment en pleine discussion, de celles qui sont toujours un peu délicates. La vision ne lui arracha qu'un haussement d'épaules indifférent. Il savait à quel point revenir dans leur ville natale, auprès d'un homme qui lui avait brisé le cœur et dont elle s'apprêtait à épouser le frère, la perturbait plus que de raison mais loin de s'en formaliser, Noah n'éprouvait qu'un profond désintérêt pour les états d'âme de sa fiancée. S'il avait des raisons d'être inquiet ? Aucune. Molly reviendrait comme toujours vers lui, parce qu'elle n'avait nulle part où aller. Il était son repère, son point d'ancrage. « Je suis terrifié à cette idée. Et je ne peux m'empêcher la pointe d'agressivité avec laquelle tu parles d'elle. Je vais finir par croire que tu es jalouse d'elle. » Il se rapprocha une nouvelle fois d'Emily, avant de lui murmurer à l'oreille. « Rassure-toi, tu n'as aucune raison de l'être. » Il lui adressa un clin d'oeil complice avant de tendre la main pour attraper la flasque de whisky qu'elle lui servait généreusement. Il s'assit à côté d'elle, agissant exactement de la même façon. Ils devaient former un tableau bien étrange, la Californienne sulfureuse et le politicien policé, tous deux assis, alcool à la main, contemplant les autres membres de leur groupe avec une indifférence profonde. Déterminé à ne pas lui laisser l'occasion de s'enfuir – avec qui aurait-il pu bien faire la discussion, si elle s'en allait ? - il finit par faire tinter la flasque contre ce qui ressemblait à un cocktail affreusement coloré. Lentement, de façon quasi imperceptible pour des regards lointains, il laissa sa main s'aventurer le long de sa cuisse, jouant avec ses doigts comme s'il jouait au piano, sans jamais la regarder pour autant, se contentant de fixer au loin une image vague. L'idée qu'il puisse se faire surprendre ne faisait qu'attiser un désir qui en sa compagnie ne tarissait jamais complètement.
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyDim 24 Mar - 1:04

Avait-il bien entendu son murmure où était-ce son imagination qui lui jouait des tours ? Il avait tellement envie d'entendre ces mots-là sortir de sa bouche que son esprit lui avait sûrement soufflé les paroles. Parler. Elle voulait parler. Mais lui en avait-il réellement envie ? Il n'était pas prêt à se retrouver seul face à elle, de poser son regard sur son visage et oui, il fallait bien l'avouer, il avait peur. Peur de ne plus y lire l'amour qu'il avait su voir autrefois sur ses traits lorsque leurs yeux se croisaient. Il était évident que si aujourd'hui elle était sur le point de s'unir à son frère, il ne la verrait plus le couvrir d'un regard tendre. Parfois, sa relation avec Molly lui faisait office de songe, comme si elle avait été trop belle pour avoir existé hormis dans ses rêves et pensées. Il avait tellement ressenti cette joie mêlée à cette incrédulité qu'elle l'ait choisi lui parmi tous les hommes de Fairview qui n'avait d'yeux que pour elle. Il était persuadé qu'elle allait lui demander de l'aider dans les préparatifs du mariage chose dont il n'était pas vraiment disposé à faire pour le moment. Comment pourrait-il organiser une union qui ne lierait jamais à celle qu'il avait tant aimée ? Pourtant, c'était pour cette même personne, qu'il serait prêt à décrocher la lune comme d'arranger avec elle, les moindres détails de la future célébration. Il suivit comme dans un songe sa chevelure dorée en se retournant toutefois pour adresser un sourire d'excuse à Eden tout en se promettant mentalement de revenir vers elle au plus vite. Il ne manqua pas de tressaillir lorsqu'elle passa un bras autour du sien. Comme ce geste était si douloureusement familier ! Il dû faire un effort surhumain pour ne pas se retrouver plongé dans un flot quasi insurmontable de souvenirs qui revenaient à la surface. A l'écart, il sentit son regard fixé sur lui, mais Adrian était tout bonnement incapable de relever le sien. Impossible. Il savait parfaitement qu'il mourrait si jamais il devait croiser des yeux vides de tout sentiment. Ou du moins qu'il en souffrirait atrocement. Il était aussi persuadé, qu'il ne résisterait pas plus de quelques minutes à son regard azur, et qu'il aurait tôt fait de lui déballer tous les mensonges qui l'avait tenue à l'écart de lui. Or, il ne pouvait se le permettre. Noah et Molly allaient se fiancer, il n'avait aucun droit de s'immiscer dans leur relation ni d'avoir la prétention de croire que la vérité aurait un quelconque impact sur celle-ci. Néanmoins si Molly lui demandait ? Peut-être était-elle en droit de connaître les véritables raisons de son départ précipité ? Il attendit le coeur tambourinant dans sa poitrine et les mains moites, qu'elle prononce un mot, une phrase, quelque chose même si sa voix depuis cette fameuse soirée où elle était revenue lui brisait le coeur à chaque fois un peu plus. Les paroles qu'elle lui adresserait ne seraient jamais plus empreints d'amour. Son ton hésitant et sa remarque lui fit lever son regard et là, il su qu'il était perdu. Totalement noyé, comme s'il était pris au beau milieu d'une tempête et que seul son regard bleuté existait. Cette impression de ne plus être que les deux seuls humains sur terre était loin de lui être inconnue. Comment Molly parvenait-elle à lui faire ressentir une telle émotion était un véritable mystère. "Trouvé... l'a...l'amour ?" De quoi parlait-elle ? Le seul amour qu'il avait retrouvé c'était elle. Peut-être faisait-elle allusion à Ksenia mais comment lui dire que ce n'était que par la faute de son frère si la jeune femme cohabitait désormais avec lui ? Leur relation était si confuse que lui-même ne savait jamais comment il devait la présenter au reste du monde. Pour l'heure du moins, une seule comptait. Son souffle fut littéralement coupé lorsqu'elle lui posa enfin la question. LA question qui les taraudait, semblait-il tous les deux depuis tant d'années. Celle qui l'avait hantée chaque nuit et fait plonger dans un dilemme cornélien chaque jour depuis qu'elle était partie. Pourquoi avait-elle besoin de le savoir ? Et fallait-il qu'elle sache ? Sans très bien savoir quoi faire, il se balança d'un pied à l'autre, pas certain de la conduite à adopter. Les mains moites, il fixait le sol, réfléchissant à toute allure. Il mourrait d'envie de lui hurler la vérité et après tout... elle ne changerait rien. Plus maintenant du moins. Plus depuis qu'elle avait quelqu'un dans sa vie et qu'elle était sur le point de se marier. Mais c'était si difficile. Si compliqué de lui avouer son odieux mensonge. Elle l'avait pris pour un autre durant tant d'années. Un espèce de salaud sans coeur qui aurait pu la tromper. Elle ! "Je..." Ca y était. Le moment tant redouté, celui auquel il s'était tant préparé mais auquel il n'était finalement pas prêt. "Je... je ne t'ai jamais trompé Molly" La bombe était lancée faisait-il le bon choix ? Noah allait-il lui en vouloir ? Après tout s'ils étaient en accord sur leurs sentiments mutuels ce qu'il dirait n'y changerait rien et puis cela le rongeait depuis tellement longtemps. Plus que de l'avoir éloigné de lui c'était de lui avoir menti, de l'avoir blessée qu'il regrettait. Comme un lâche, il lui avait simplement écrit une lettre comme si des mots étaient plus faciles que des paroles. En réalité, il n'avait pas voulu la voir en face pour lui annoncer la fin de la relation. Comment aurait-il pu le supporter ? Elle aurait certainement su la vérité à l'instant même où il lui aurait dit et d'ailleurs ce mot écrit n'avait pas été une si mauvaise idée puisque ces quelques phrases avaient su trouver un impact dans le coeur de Molly. "Si tu savais comme je me suis détesté de t'avoir menti. Mais je crois que jamais je n'aurai pu continuer à me regarder dans un miroir si je savais que j'étais la raison qui t'empêchait de te construire un avenir" Maintenant que la machine était en marche, il lui était impossible de contrôler le flot de paroles qui se déversait de sa bouche. Les yeux timidement plongés dans les siens il fallait absolument qu'il continue sa litanie peu importe le prix qu'elle lui coûterait, qu'elle lui coûtait. "Je suis vraiment désolé que tu aies eu une telle opinion de moi pendant toutes ces années mais il fallait que je trouve un prétexte pour t'éloigner de Fairview. J'étais condamné à mourir ici, je voulais te faire vivre là-bas. Je... Tu sais que je n'ai jamais voulu reprendre l'exploitation familiale. Je n'y étais même pas préparé" Il aurait tout aussi bien pu dire fardeau, mais l'idée de dénigrer son frère devant sa fiancée le révulsait même si l'amertume envers Noah ne l'avait pas quitté depuis qu'il avait trouvé son lit vide un beau matin. "Mais toi... Toi il fallait que tu ailles de l'avant, que tu te trouves un futur. Même si cela signifiait obligatoirement un avenir sans...moi" En aucune façon il ne voulait passer son acte pour un geste héroïque ou chevaleresque. C'était son amour pour elle qui lui avait fait proférer ses mensonges et il espérait réellement qu'elle comprenne son geste. "J'espère que tu... que tu me pardonneras ou que du moins tu envisages le jour où tu le feras" Il baissa de nouveau la tête l'air contrit et seul l'univers savait comment il arrivait à cet instant à ne pas laisser ses larmes se fracasser contre le sol.
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyMer 27 Mar - 14:08

Molly ne s'était jamais retrouvée aussi proche d'Adrian depuis des années. A vrai dire, la dernière fois qu'elle avait eu le loisir de détailler son visage aux traits si doux, ils se fréquentaient encore et s'imaginaient tout bonnement invincibles. Indestructibles, du moins. Comme si l'assurance des sentiments mutuels qu'ils nourrissaient l'un pour l'autre construisait autour d'eux une bulle ouatée, aussi solide et hermétique que l'acier mais confortable et douce comme de la soie. Et puis, leur cocon rassurant et protecteur éclata brutalement, sans que Molly ne se l'explique. La veille tout allait bien, elle reposait sagement sa tête contre le torse d'Adrian, laissant les battements réguliers de son coeur la bercer et le lendemain... elle recevait cette lettre. Celle dont la froideur lui broya le coeur. Celle qui paraissait n'être qu'une mauvaise blague, une plaisanterie de mauvais goût de la part de l'homme qu'elle aimait éperdument. Celle qui n'avait aucun sens, malgré une douzaine de lectures. Il ne l'aimait plus. Comment quelque chose de si aberrant était-il possible ? Comment pouvaient-ils tous deux ressentir des émotions aussi contraires alors qu'ils vivaient la même histoire ? Comment faire confiance à ses sentiments, alors qu'ils pouvaient simplement disparaître comme ça, sans prévenir ? Molly n'imaginait jamais l'amour s'évaporer aussi aisément, telle une apparition illusoire. Elle refusait tout bonnement d'y croire. Et puis, malgré les larmes qui striaient ses joues rondes elle avait poursuivi la plus douloureuse des lectures pour y trouver cette terrible justification. Trompée, voilà ce qu'elle était. L'austère fiancée se souvenait encore précisément de sa réaction à cet instant-là. Avant même la peine, ce fut une simple question de rhétorique qui l'accabla. Trompée. Ce mot paraissait tellement dérisoire à côté de cette détresse qui lui sciait le coeur et jouait au yoyo avec ses entrailles. Adrian ne l'avait pas trompée, il l'avait trahie. Il ne l'avait pas trompée, il avait décidé de saccager tout ce qu'ils étaient pour les bras accueillants d'une autre. Il venait tout simplement de lui arracher le coeur à mains nues pour mieux s'amuser de sa naïveté. Molly le sentait d'ailleurs convulser douloureusement en elle, battre si fort qu'il menacer de déchirer sa poitrine pour venir mourir à ses pieds. De chagrin, elle avait déchiré la lettre en centaines de minuscules parcelles pour mieux s'écrouler sur son lit et laisser libre cours à sa détresse. Et puis, dans un élan masochiste, elle s'était finalement relevée pour tenter maladroitement de reconstituer le puzzle de papier. De recoller les morceaux comme si c'était son coeur qu'elle tâchait de réparer, par cette tentative vaine. Bien entendu, la lettre ne ressemblait à rien. Même rafistolée, elle faisait peine à voir. Il en manquait des morceaux minuscules un peu partout et certaines pièces se trouvaient si froissées qu'elles rendaient tout lecture impossible. A l'image de son palpitant, qui ne saurait jamais retrouver toutes ses facultés... Cette lettre, elle l'avait fourrée à la hâte dans sa valise avant de s'enfuir pour Portland. Molly ne savait pas ce qu'elle trouverait là-bas mais demeurait persuadée d'une chose : elle n'était pas assez solide pour espérer vivre dans la même ville que l'homme qui avait trahi toutes ses promesses, détruit leur amitié inébranlable et scellé le destin de leur amour. Les années passées, la douce fiancée savait qu'elle avait eu tort. Elle n'aurait jamais dû fuir Fairview pour une ville qui s'était évertuée à écraser rageusement le plus minuscule de ses espoirs. Voir le visage d'Adrian aussi tourmenté et gêné que le sien aida Molly à exprimer cette rancoeur qui l'habitait depuis si longtemps et ne semblait jamais s'être éteinte. Elle aurait pu détester ce sentiment qui l'habitait mais en réalité, elle l'accueillit avec une certaine délectation. Il n'y avait qu'Adrian qui pouvait éveiller quelque chose en elle. Quelque chose de réel, qui lui rappelait a jeune fille qu'elle fut. Aux côtés de Noah, Molly ne ressentait pas grande chose et tout ce qui l'habitait en sa présence se teintait inexorablement d'une froideur terrible. Lorsqu'elle était en colère contre lui, ça n'était qu'une rage froide, qu'elle contenait et qui ne s'exprimait jamais trop frontalement. Lorsqu'elle éprouvait une pointe de désir fugace, relent d'une relation morte depuis longtemps, il ne l'étreignait pas vraiment, plus tiède qu'ardent. Rien n'était fort. Rien ne détruisait la façade sereine, mondaine et indifférente qu'elle construisait autour d'elle comme un rempart. Alors qu'Adrian... il lui suffisait d'un regard pour l'embraser. Du plus petit clignement de paupière pour la transporter loin de cette cave. Il réveillait sa rancoeur, bien entendu. Une rancoeur presque vivante, qu'elle sentait serpenter en elle à la recherche d'une porte de sortie. Des regrets cuisants, aussi, et puis... plus rare, encore, des battements de coeur affolés. Ceux d'un organe qui ne savait plus pour qui, ou pourquoi battre. Ceux d'un palpitant affaibli, amputé de sa chair et de ses fonctions. Avec Adrian, il sortait enfin d'une léthargie forcée pour s'étirer, languissant, et enfin signifier sa présence. L'insolent battait la chamade jusqu'à ses tempes, tant et si bien que Molly craignit un instant que le monde entier puisse entendre les chavirements auxquels son ancien amour la condamnait sans le savoir. « Mais enfin, Adrian. Je parle de ta fiancée ! » rétorqua-t-elle plus sèchement qu'escompté. Qu'est-ce qu'il pensait ? Qu'il devait prétexter ne pas comprendre pour la préserver ? Molly n'avait pas besoin de cette prévenance, bien qu'elle déclenchait en elle des frissons extatiques. Elle désirait simplement la vérité. Celle qu'il lui refusait depuis tant d'années, celle qui aurait pu changer le cours de son existence et l'empêcher de foncer tout droit dans un mur qui la détruirait, à terme. Celle qui faisait mal, mais moins mal que le silence. Les yeux rivés sur les siens, le coeur convulsionné par l'impatience et l'esprit suspendu aux lèvres charnues d'Adrian, Molly attendit. Et elle encaissa le choc le plus violent de toute son existence. Le souffle coupé, elle ferma sans le vouloir les paupières, pendant que son corps subissait la plus dévastatrice des catastrophes naturelles. Il ne l'avait pas trompée. Cette phrase tournait en boucle dans son esprit haletant, détériorant tout sur son passage, comme autant de lames affûtées qui chercheraient refuge au sein de sa chair. Molly, ce n'était pas des mots qu'elle venait d'encaisser. C'était des coups, des uppercuts, une tornade, un séisme. Quelque chose de trop violent pour être contenu. Quelque chose d'inouï et d'imprévu, quelque chose qui bouleversait l'ordre établi de façon trop irrationnelle pour elle. Tout se bousculait violemment dans son corps, tant et si bien qu'elle se trouvait incapable d'esquisser le moindre mouvement. Chaque muscle sous tension hésitait sur la tenue à conduire. Son corps désirait tout et son contraire. Il voulait faire taire Adrian ou le laisser poursuivre. Il souhaitait le frapper jusqu'à n'en plus finir et se laisser simplement mourir entre ses bras. Il espérait s'enfuir à toute allure et laisser ses jambes ployer sous son poids et s'effondrer tout bonnement. Adrian venait de détraquer quelque chose en elle et tout se stoppait, faute de mieux. Molly voguait au sein d'un scénario catastrophe et dans sa ville engluée d'embouteillages, la signalisation s'était faite la malle, condamnant chauffards et piétons. La vue brouillée par les points noirs qui l'obstruaient et l'ouïe altérée par un sifflement désagréable, elle n'eut d'autre choix que celui de l'écouter. Et plus les paroles se déversaient, plus Molly bouillonnait, fébrile. La fêlure provoquée par son ancien amour lors de la rupture venait de s'ouvrir violemment en une plaie béante et assez gigantesque pour tout engloutir sur son passage. Et sans que la douce fiancée n'aie le loisir d'y réfléchir, sa main s'éleva d'elle même, tremblante, pour venir s'écraser avec une fureur mal-contenue sur la joue chaude d'Adrian. L'impulsivité de son geste et la force incontrôlée qu'elle y mit surprit Molly, qui tressaillit en entendant le claquement significatif puis la marque qui s'imprimait sur la peau pâle de l'homme qu'elle avait le plus aimé. « COMMENT AS-TU PU ? » rugit-elle, oubliant la présence des autres ou bien le rôle qu'elle s'évertuait toujours à tenir en public. Ce soir, il n'avait plus aucune importance. La petite fiancée esseulée rendait le tablier pour renouer avec une impulsivité qui, dans un cadre moins destructeur, aurait été bienvenue. Son corps frêle tremblait dangereusement et Molly sentait bien qu'elle allait finir par s'écrouler. « Mon avenir il était avec toi, Adrian. AVEC TOI. Je ne l'ai jamais envisagé autrement. » Elle se tut, la voix entrecoupée de sanglots qui ne dévaleraient pas ses joues - du moins, elle se le promettait - tandis que les tressautements intempestifs de sa lèvre inférieure rendaient difficile toute poursuite. « Tu es aussi égoïste que ton frère, tout compte fait. Injuste, même. Tu n'avais pas le droit de prendre cette décision à ma place, c'était à moi et à moi-seule de décider comment je voulais passer le restant de mes jours et auprès de qui. » Un sourire triste étira ses lèvres tandis que Molly réécrivait l'histoire de sa vie. Une existence paisible avec l'homme qu'elle aimait. Elle aurait suivi des études par correspondance et se serait parfaitement acclimatée à son rythme d'agriculteur. Elle l'aurait toujours soutenu dans ses choix et sans nul doute aimé de tout son coeur jusqu'à la fin de son existence. Adrian estimait peut-être avoir commis un sacrifice nécessaire, mais c'était faux. Il le lui avait imposé, agissant au final aussi bassement que Noah. « Tu crois m'avoir offert un avenir ? Tu veux que je te raconte à quel point j'étais malheureuse ? Qu'est-ce que tu veux savoir ? Que je n'ai jamais pu mettre un pied en classe parce que je passais mes nuits à pleurer ? Que je me sentais seule, désespérément seule et que j'attendais bêtement un signe de ta part, même le plus minuscule ? Que je n'avais plus goût à rien et que le cinéma, à côté d'une vie où tu n'étais pas, ça me semblait dérisoire ? » Les yeux embués de larmes et la mâchoire contractée pour tâcher de les contenir, Molly conclut, la voix si emplie d'émotions qu'elle paraissait animée d'une conscience propre : « Tu as tout gâché. »
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Emily Reed

Emily Reed

Messages : 2821
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ONCE UPON A TIME
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyDim 7 Avr - 14:24

Inconstante et borderline à l'extrême, Emily regrettait déjà de s'être laissée aller à la bouderie et à l'isolement puisqu'elle s'ennuyait ferme, toute seule dans son coin. La solitude trustait depuis toujours le haut du classement des choses que la californienne fuyait comme la peste. Enfant, elle détestait cette immense villa baignée de soleil, désespérément vide, seulement troublée par le ballet silencieux des employés. Régulièrement laissée à des nourrices négligeantes pendant que sa superstar de père parcourait la planète en promotions ou tournages, Emily aurait pu devenir une fillette calme, réservée et silencieuse, que rien ne troublait et qui demeurait sagement dans son coin. Elle, elle avait fait le choix inverse : celui de s'imposer et d'attirer l'attention sur elle coûte que coûte. Enfant capricieuse, tapageuse, espiègle et prompte aux bêtises, la blondinette préférait se faire enguirlander par un majordome sévère plutôt que d'être ignorée et ce comportement l'avait suivie toute son existence. En grandissant, ses robes s'étaient raccourcies, ses sourires élargis et sa personnalité affirmée s'était installée durablement. Et si cela avait payé, que la presse à scandale se nourrissait de ses frasques et que nul californien n'ignorait son identité en soirée, ça n'avait rien soigné de ses insécurités ou de la crainte viscérale de l'abandon, celle d'une gamine que les parents gâtaient à défaut de connaître malgré ses tentatives désespérées pour se faire entendre. Depuis, Emily détestait rester seule. Où qu'elle aille, elle devait attirer l'attention sur elle, qu'importe si pour cela il lui fallait s'enfermer dans la caricature de la californienne survoltée ou de la blonde écervelée, elle s'y pliait gaiement. Satisfaite de son entrée en la matière, elle s'était vue court-circuiter par une Bree van de Kamp en culotte courte et ses névroses ruinant tout l'esprit de fête précédemment instauré. Alors, Emily s'était isolée et sa fierté (qu'elle laissait pourtant volontiers derrière en règle générale) l'empêchait de revenir se mêler à cette foule ingrate. Et comme par hasard, le seul qui daignait la rejoindre était le co-instigateur de cette machination anti-fun, j'ai nommé Noah Goodhart. « Et en plus tu as la mémoire courte... Les élites ne sont définitivement plus ce qu'elles étaient. » railla-t-elle de sa jolie voix rocailleuse, plus amusée que mordante, avant de hausser les épaules dans un signe de désinvolture et de profonde lassitude (au moins). Ses yeux faussement chagrinés de chat potté vinrent accrocher les prunelles indolentes de Noah tandis qu'Emily se mettait en tête de lui rafraîchir la mémoire, l'air énigmatique (assez peu réussi, puisque l'aura de mystère n'existait que dans son esprit désastreusement créatif) : « Jour. de. l'an. » lui asséna-t-elle comme si elle s'adressait à un enfant récalcitrant, incapable de comprendre la plus facile des formules mathématiques. En réponse, Noah se rapprocha imperceptiblement d'elle et ce simple contact suffit pour arracher à Emily un frisson d'extase mal venu, qui glissa voluptueusement le long de sa colonne vertébrale. Fichu Goodhart, avec ses rictus en coin aussi irritants que séduisants et ce magnétisme brut, entêtant. Et fichue question, qui ne lui arracha qu'une négation dépitée de la tête, tandis que son sourcil arqué exprimait mieux que quiconque le sarcasme que l'audacieuse interrogation déclenchait en elle. « Vexée ? » s'offusqua Emily, un demi-sourire aux lèvres avant de se rapprocher sensiblement du politicien pour qu'aucune oreille indiscrète ne puisse saisir leur échange. « Tu te tiens devant moi alors que j'ai clairement décliné ta compagnie. Si quelqu'un devrait se froisser... ça n'est certainement pas moi. » fusa sa voix bien trop ingénue pour être vraie tandis que son esquisse maligne s'élargissait une fois encore. Noah Goodhart avait conservé cet irritant travers, propre à son alter égo : celui d'évoluer dans un monde créé de toutes pièces par et pour lui, au sein duquel il était le personnage principal et le centre d'attention. Mais dans la réalité, Noah Goodhart n'était qu'un maillon au sein d'une chaîne qui le dépassait. Il n'était pas le centre du monde et encore moins du sien. Bien sûr, il éveillait en elle des envies incandescentes avec une aisance enfantine. Bien sûr, il était séduisant, affolait tous ses sens comme ceux de dizaine de filles cruches avant elle et le savait parfaitement. Mais en-dehors de cette attraction physique contre laquelle elle luttait un temps pour mieux s'y abandonner par la suite, Emily éprouvait bien davantage l'envie de clouer le bec à Noah Goodhart que celle de l'aimer à en perdre raison. La californienne était de toute façon bien trop versatile pour les belles histoires, prompte à se donner librement et à se détacher aussi rapidement, parce qu'elle préférait quitter avant de s'attacher de façon déraisonnée (son travers !) et partir d'elle-même au lieu de lasser et de subir un abandon pour lequel elle n'était pas taillée. Emily préférait à la souffrance la frustration qu'elle s'imposait elle-même et jusque alors, seul Zachary avait su briser son cercle vicieux, enrayant la mécanique et lui laissant un égo en miettes et un coeur vaguement éraflé (qu'elle disait). Dans une autre vie, la blondinette aurait adoré être investie de la mission d'ouvrir les yeux de Noah Goodhart, de briser cette illusion au sein de laquelle il semblait se complaire et de lui prouver qu'on pouvait se sentir nettement plus vivant et libre délesté du carcan des apparences, de l'ambition grondante impossible à tarir et de toutes ces bêtises desquelles il se nourrissait à s'en étouffer. Mais cette vie ne naîtrait pas ce soir, où l'agacement d'Emily et sa moue boudeuse prenaient le pas sur son optimisme débordant. « Jalouse de quoi au juste ? De son compte en banque moins fourni que le mien, de ses robes fades et trop sages de frigide en deuil ou bien de son futur époux imbuvable, infidèle et tout un tas de défauts en im- ? » L'audacieuse californienne aurait pu continuer longuement puisqu'elle avait déjà dressé mentalement la liste des défauts (interminable) du politicien à plusieurs reprises. A vrai dire, à chaque fois qu'elle repensait à ses mains habiles sur sa peau dénudée et rêvassait comme une midinette à un nouveau tour entre ses bras. Emily se giflait mentalement de cette volonté inexistante mais le souvenir n'en demeurait pas moins intense... « Oh, me voilà rassurée. » minauda sa voix langoureuse tandis que ses prunelles pétillantes se relevaient sur le visage douloureusement parfait de Noah. Oubliant enfin toute réserve ou bouderie (preuve de son inconstance), Emily rendit les armes et lui tendit une flasque tout en tâchant d'établir un contact visuel avec Wesley (qui l'ignorait toujours copieusement) dans l'unique espoir de quitter le guet-apens qu'elle sentait se refermer sur elle. Ses barrières s'effondraient et personne ne semblait vouloir la tirer de là. Tant pis pour elle, elle n'était pas contre un nouvel échange lascif n'en déplaise à sa volonté et à son cerveau de toute manière trop compliqué pour qu'elle le comprenne. La blondinette but une nouvelle gorgée de sa boisson délicieusement sucrée avant de se relever prestement, jetant un regard en coin au politicien. « Puisqu'il me faut souffrir ta présence, autant la rendre utile... » et agréable mais Emily préféra taire cet adjectif qui ne correspondait pas vraiment à l'homme assis face à elle. Plutôt intéressée par la perspective de s'éloigner de ce groupe de rabats-joie, elle se saisit de quelques conserves au hasard, détruisant volontairement les piles parfaites de l'aigrie en chef (dont la claque venait de retentir au sein des souterrains) avant d'en tendre à Noah. « Ne laissons pas ton peuple dépérir. » se moqua-t-elle avant de le gratifier d'un clin d'oeil mutin, s'adressant à Noah Goodhart comme s'il avait revêtu le statut de leader qu'il semblait rechercher. Non pas ce soir, mais en règle générale. Les muscles étrangement tendus, Emily ne savait plus si elle désirait distribuer simplement des conserves en s'éloignant de ce groupe morne et sans saveur ou si son escapade n'était qu'un prétexte pour découvrir d'un oeil nouveau les souterrains...
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyMer 10 Avr - 21:01

L'insolence d'Emily tranchait avec ses mimiques toujours enjôleuses, toujours remplies de sous-entendus. Elle pouvait le nier autant qu'elle le voulait si cela pouvait la satisfaire, mais la tension entre eux était indéniable, à couper au couteau même, teintée d'une attraction qui rendait le tout d'autant plus jubilatoire. Plus elle s'excitait contre lui, plus son sourire s'élargissait, comme s'il se moquait d'elle – ce qui était sans doute un peu le cas. Face à sa remarque, il arqua un sourcil, la dévisageant, un sourire amusé sur ses lèvres. « Navré, je croise tellement de femmes, on ne peut pas me blâmer de ne pas me souvenir de toutes » rétorqua-t-il sur un ton défi. Oh, naturellement, ce n'était qu'un moyen comme un autre de la faire enrager un peu plus encore, il aurait fallu être atteint d'Alzheimer pour oublier ce minois délicieux et ce corps enivrant mais elle n'était absolument pas obligée de le savoir, bien au contraire. S'il se souvenait d'elle ? Bien mieux que cela encore, il aurait pu retracer de mémoire chacune de ses courbes, profondément imprimées dans sa mémoire. Elle était de celles que l'on n'oubliait pas, même avec la meilleure des volontés. Sulfureuse, insolente, audacieuse, provocante, il ne tarissait pas de qualificatifs la concernant, tous plus gratifiants les uns que les autres. Si elle s'éloignait des idéaux féminins de Noah (là encore, il n'aurait pu se contenter d'un seul), elle savait néanmoins attiser sa curiosité et son envie assez pour qu'il la rejoigne et joue avec elle. En cela, elle marquait des points auprès de lui, et même si elle prétendait se moquer de lui, il sentait qu'elle cherchait surtout à se défendre de l'attraction inévitable qui existait entre eux et cela depuis leur première rencontre au Whiskey Blue Bar quelques semaines plus tôt. « Ah... jour de l'an. Oui, ça me dit quelque chose. Une blonde incendiaire me chauffant sans vergogne sous les yeux de ma fiancée. Oui, maintenant que tu le dis, j'arrive à situer » railla-t-il, employant le même ton qu'elle pour souligner le ridicule dont elle faisait preuve. Il se remémora brièvement cette fameuse nuit du Nouvel An et le souvenir le fit sourire. Emily, sa dernière conquête en date, vs Molly, sa fiancée-pot-de-fleur. Il aurait presque regretté de ne pas assister à un combat (dans la boue, de préférence) tant les deux semblaient toiser l'autre. Dire qu'elles n'avaient rien en commun, en dehors d'un impeccable goût pour les hommes, eût été un euphémisme. C'était le genre et la nuit, quand bien même certaines similitudes physiques pouvaient les rapprocher. Mais là où l'une se montrait toujours soignée, polie et lisse, en toutes circonstances, l'autre se montrait très provocante, au-delà du raisonnable même, et surtout imprévisible et impétueuse. Emily tentait tant bien que mal de se rattraper, de se prétendre indifférente à sa présence et malgré cela, Noah aurait pu jurer que son regard cachait bien plus qu'un égo mal placé. Peut-être qu'il se faisait des idées et qu'elle offrait le même regard à tout le monde, mais ses paroles quoiqu'il en soit le laissaient de marbre. Emily, elle était de celles qui ne peuvent rien cacher au reste du monde avec leurs visages terriblement expressifs. Elle aurait pu mentir qu'il l'aurait su rien qu'à la lueur de malice dans ses yeux. Aussi pouvait-elle prétendre tant qu'elle le voulait, cela ne ferait que l'amuser davantage. « Serais-tu en train d'insinuer que je puisse me vexer de te voir décliner ma compagnie ? C'est très drôle » répondit-il, joignant à ses paroles un rire moqueur. Elle ne faisait cela que pour sauver les apparences, tous deux le savaient fort bien. Et quand bien même s'était-elle terrée dans son coin, elle continuait pourtant de répondre à ses piques, prouvant par la même que sa compagnie ne lui était pas si désagréable que cela. Plus elle tentait de se dédouaner, plus elle s'enfonçait, ne lui donnant rien d'autre que l'impression qu'elle crevait effectivement de jalousie pour une fiancée terriblement fade. S'il était imbuvable et infidèle, cela ne l'avait pas empêchée de lui sauter dessus la dernière fois, preuve qu'elle n'était pas si indifférente que cela à ce type avec tous ces défauts en im. « Venant de toi, je trouve cela relativement amusant. Mon caractère détestable n'avait pas l'air de te poser problème quand tu t'offrais bien volontiers à moi dans les toilettes d'un bar. Mais sans doute ai-je du halluciner, c'est probablement ton double qui s'est jetée sur moi... » Il avait dit cela d'un ton presque déçu, comme s'il cherchait à la faire culpabiliser d'on ne savait trop quoi. Son regard pourtant brillait d'une lueur malicieuse, dangereuse même, celle du prédateur déjà aux aguets. Son attention fut détournée quelques instants par la dispute qui semblait éclater entre sa fiancée et son petit frère, ainsi que la gifle qui résonna dans l'air. Il leva un sourcil, suspicieux. Il n'avait aucune envie de chercher à savoir ce qui pouvait bien se passer entre eux, mais il aurait préféré que Molly s'abstienne de gestes déplacés de la sorte. A force, elle allait finir par installer le doute chez les gens et laisser entendre que leur couple n'était pas aussi heureux que ce qu'il paraissait être. Il reporta son attention toute entière sur la blonde volcanique qui lui faisait face et distingua un net changement d'attitude. Comme quoi, quelques compliments et elle retrouvait son air mutin. S'il avait su que c'était aussi facile, il aurait commencé par cela directement plutôt que de perdre son temps. « Tu n'as pas l'air si malheureuse que cela... » répliqua-t-il en la gratifiant d'un clin d'oeil malicieux. Il acquiesça, lui laissant le soin de récupérer quelques conserves à « distribuer » comme elle semblait le sous-entendre. Pourtant, quelque chose dans son comportement laissait entendre qu'elle n'avait aucunement l'intention de s'attarder en compagnie d'autres personnes en dehors de Noah. L'idée qu'il puisse se passer quelque chose entre eux, si près du reste de leur groupe, suffit à attiser un désir latent, assez pour qu'il se lève et suive la blonde un peu plus loin. Alors qu'elle avançait, il attrapa son poignet, l'attirant à lui dans un recoin les cachant à la vue des autres. Bien vite, ses lèvres s'emparèrent avec une avidité non dissimulée de celles d'Emily. « Mon peuple peut bien attendre » souffla-t-il à son oreille, alors que déjà ses mains s'affairaient à libérer la blonde de sous-vêtements bien trop encombrants. Rien de tel qu'une escapade dans un souterrain pour prendre du bon temps.
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyVen 12 Avr - 18:52

Il ressentit la douleur de la gifle avant même que la main de Molly s'abatte violemment sur sa joue. La douleur émotionnelle qu'il avait jusqu'à présent ressentie dans tout son être se traduisait maintenant en une douleur physique. Il sentit sa joue cuire à l'endroit même où elle avait levé la main sur lui. Il porterait probablement pendant un moment les stigmates de la fureur qu'elle avait laissée éclater. Que pouvait-il dire hormis que le geste de Molly était parfaitement justifié et qu'il aurait accepté toutes les violences pourvu qu'elle lui pardonne un jour et qu'elle comprenne qu'il n'avait agi que pour son bien. Elle avait vécu avec l'idée qu'il l'avait trompé et il devait avouer qu'à sa place il aurait tout aussi mal vécu la situation. Si Molly lui avait dit un beau jour qu'elle le quittait pour un autre, il aurait probablement avalé deux trois somnifères, pris sa voiture pour la précipiter contre un arbre ou dans un ravin dans l'espoir futile d'oublier cette douleur, ses entrailles qui se déchirent alors que son coeur cesse subitement de battre. Il pouvait totalement se mettre à sa place, ressentir cette trahison qu'elle avait dû vivre toutes ces années et il n'allait certainement pas minimiser ses sentiments. Lui-même avait dû faire face à ce chagrin qui ne l'avait pas quitté lorsqu'elle était partie, comme s'il se retrouvait face à son fantôme chaque matin. Il lui avait donc fallu beaucoup de temps pour réaliser l'ampleur de ce qu'ils avaient eu et ce que désormais ils ne partageraient plus. Rien n'avait aidé à combler ce trou béant dans sa poitrine et ce n'étaient certainement pas le vent qui semblait murmurer le nom de Molly à son passage, ou son obstination à esquisser le moindre de ses traits sous un crayon sur une liste de course ou sous un pinceau sur un tableau qui avaient aidé à surmonter le deuil de leur relation. Pourtant, il fallait bien l'admettre, il ne regrettait en rien son choix. Il avait même la prétention de croire que cette nouvelle vie que Molly avait pu s'offrir n'aurait pu être possible si elle était restée à ses côtés. Qui aurait voulu avoir un boulet accroché à sa cheville, épouser un agriculteur et ne jamais quitter cette ville qui l'avait vu naître ? Molly méritait le meilleur et si ce bonheur se matérialisait aujourd'hui sous la forme physique de son frère, alors il devait accepter ce choix et leur souhaiter toute la félicité qu'elle méritait même s'il souffrirait chaque jour un peu plus de cette situation. Mais il avait tellement eu l'habitude de se mettre entre parenthèses quelle importance à présent ? Voir les personnes qu'il chérissait le plus au monde heureuses devait le remplir de ravissement. Le corps frêle de Molly tremblait de fureur et à cet instant, il aurait été prêt à donner toutes ses bds, tous ses dessins, tout son univers pour la prendre dans ses bras. Mais c'était chose impossible. Plus maintenant. Il n'en avait plus aucun droit. Chaque mot qu'elle prononçait était comme une nouvelle gifle. La voir aussi malheureuse et penser qu'il était responsable de ses trémolos dans sa voix, de sa rage incontrôlée le tourmentait d'autant plus. Il semblait désormais impossible de calmer sa rancoeur qui explosait après tant d'années et il était difficile pour Adrian d'esquisser le moindre geste. Il restait là, les bras ballants, à écouter chacunes de ses phrases qui lui écorchait un peu plus l'âme et la conscience au fur et à mesure du débit de Molly. Il ne s'était jamais senti égoïste et bien au contraire, la décision qu'il avait dû prendre avait été murement réfléchie, pesée, soupesée. Elle l'avait tourmenté tous les jours depuis que son frère avait quitté la maison et à chaque instant qui avait suivi lorsqu'il était avec Molly. Jusqu'à la veille de sa terrible missive, jamais il n'aurait pu soupçonner qu'il était en train de vivre les derniers instants en sa compagnie. Il était sûr que s'il avait su lire dans le futur et qu'il avait vu qu'elle le quitterait dès le lendemain après la lettre qu'il s'était finalement décidé de rédiger, il aurait certainement savouré encore une dernière fois la délicatesse de ses lèvres contre les siennes, la douceur de ses cheveux entre ses doigts et ses yeux qui contenaient et renvoyaient comme un miroir tout l'amour qu'ils se portaient l'un envers l'autre. Il s'efforça de prendre un ton calme pour répondre à ses accusations même s'il aurait aimé être mieux préparé à se confronter à ces ultimes révélations. "Crois moi Molly quand je te dis que j'ai vraiment essayé d'agir dans ton intérêt. Tu ne pouvais décemment pas passer ta vie auprès d'un agriculteur et jamais je ne t'aurais permis de gâcher la chance de voir ton avenir se concrétiser. Si je t'avais demandé de quitter Fairview sans moi, jamais tu ne l'aurais fait." Il s'évertua à ne pas la quitter des yeux pendant toute sa diatribe afin qu'elle soit persuadée de la véracité et de la sincérité de ses propos. Il était essentiel pour lui qu'elle comprenne qu'il n'avait pas agi de gaieté de coeur. Loin de là. "C'est sûrement le choix le plus difficile que j'ai eu à faire et ne doute pas que j'ai vraiment tenté de prendre la meilleure décision pour toi. Chaque jour j'ai souffert de ton absence Molly. Mon coeur, il est parti avec toi quand tu as quitté Fairview et jamais je ne l'ai récupéré depuis". Elle le croyait égoïste, et pis encore elle le pensait manipulateur au point de prendre une décision sans son accord mais comment aurait-il pu faire autrement ? "Si tu voyais une autre solution Molly, dis le moi surtout et ne me dis pas que tu n'aurais pas été malheureuse de ne pas avoir concrétisé tes rêves. Je ne voulais pas être celui qui t'empêchait de les réaliser. Même si j'ai souvent songé à un autre choix, je referai exactement le même si tout devait recommencer". Il n'était pas son frère. Il n'abandonnait pas les gens du jour au lendemain sans d'autres explications que de vouloir poursuivre des songes égoïstes et tourner ainsi le dos à sa famille et à ses devoirs. Il ne s'attendait donc pas au deuxième round mené par Molly qui le laisserait totalement ko. Il recula de quelques pas, chancelant, sous le poids des remords. Il n'avait qu'une envie, c'était disparaître. Comment pouvait-on être à ce point tiraillé, éprouver tant de sentiments contradictoires sans exploser ? Jamais au grand jamais il n'avait voulu la rendre malheureuse, il avait toujours cru, qu'elle se relèverait bien mieux que lui de leur séparation et que poursuivre une carrière dans le cinéma serait une consolation à leur rupture. Comment aurait-il pu deviner ce qu'elle vivait à à peine quelques kilomètres de là ? "Si tu savais le nombre de fois où j'ai voulu venir te chercher à Portland... j'ai dû écrire autant de lettres que de jours où tu es partie de Fairview. Mais tout ça, ce n'est plus tellement utile" finit-il d'un ton malheureux. Il avait tellement été anéanti lorsqu'elle était partie, il n'aurait jamais pu deviner que l'infortune qui le guettait serait encore pire aujourd'hui en la confrontant enfin après tant d'années. Ses dernières paroles eurent tôt fait de le consumer complètement. Oui il avait tout gâché. Toute leur histoire, tous ses arguments qu'il avait ressassé sans cesse, sans fin dans sa tête pour se décider à la quitter, lui revenaient avec force en plein visage avec plus de violence que le geste qu'elle avait eu envers lui un peu plus tôt. Il contracta les mâchoires et serra les poings. Il se sentait totalement impuissant face à la situation et il n'avait plus aucune idée de la façon dont il devait arranger les choses. Apparemment il était voué à ce que ses choix ne soient jamais les bons et se retournent toujours contre lui. Incapable de supporter son regard plein de rancoeur envers lui il reprit d'un ton plus dur qu'il ne l'aurait voulu. "Je suis désolé Molly. Sincèrement. Je te souhaite tout le bonheur du monde." Sans un dernier coup d'oeil vers elle et sans même attendre la réplique qui allait indubitablement suivre, il tourna les talons et commença à faire quelques pas. Son coeur battait à tout rompre comme s'il menaçait de sortir à tout moment de sa poitrine. Comment avait-il pu en arriver là ? Mais le second choc de la soirée n'allait pas tarder à apparaître et Adrian, les yeux exorbités fixait la scène quasi irréaliste qui se déroulait sous ses yeux. Une irrépressible colère monta en lui telle une boule de feu incontrôlable. Là, caché dans un recoin, se trouvait Noah, étroitement enlacé avec une femme qui était bien loin de ressembler à Molly. Adrian ne su jamais si c'était la fureur qui avait animé son geste ou encore toute la souffrance qui venait de résulter de sa conversation avec Molly, peut-être un mélange des deux à la fois. Quoi qu'il en fut, une seconde avant il fixait Noah et Emily, la seconde d'après, il les rejoignait d'un pas décidé, retournait son frère face à lui, avec force, et la seconde suivante son poing replié rencontrait la mâchoire de Noah. Pour la deuxième fois de la soirée, il ressentit une douleur physique qui se répercuta rapidement dans tout son bras. Il secoua sa main et fut un instant stupéfait de son geste. Etait-ce vraiment lui, Adrian Goodhart, qui venait d'assener un coup violent à son frère ? Jamais il n'avait frappé quelqu'un auparavant, et jusqu'à ce jour, il ignorait totalement qu'il disposait d'une telle force de frappe. Tout ce qu'il savait c'est qu'il avait rarement ressenti une telle rage, un tel dégoût. Bien sûr qu'il connaissait son frère, il le savait égoïste, un être qui semblait dépourvu de tout sentiment. Et naïf comme il l'était, il avait vraiment cru que Noah avait pu changer, qu'il était devenu un homme meilleur capable d'aimer. Quel niais il faisait ! La fureur d'Adrian faisait trembler tous ses membres, alors que les poings toujours contractés, il se demandait ce qui le retenait de frapper une nouvelle fois cet air suffisant afin de faire disparaître pour toujours ce sourire hautain, ce ton condescendant avec lequel Noah s'adressait toujours à lui.
Tout ce qu'il fut capable c'est d'émettre une voix hachurée par la colère "Comment...oser... tu... MOLLY!" Apparemment on ne se refait pas et ce n'était certainement pas dans un moment pareil que ses bégaiements intempestifs l'avaient lâché. Mais peu lui importait. Ce qui comptait à présent, c'est qu'il avait l'impression de sortir enfin de la longue torpeur dont il avait été trop souvent plongé. Et peut importait si Molly le détestait, peu importait qu'elle voudrait probablement ne plus jamais avoir affaire à lui, ce qui comptait c'était de la défendre et montrer une dernière fois - du moins - la teneur de ses sentiments.
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