TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING

stormy hours are coming.

Si le temps est à la fraîcheur, Fairview n'est pourtant pas à l'abri d'aléas climatiques autres que la neige. Et en effet, alors que la nuit approche, le ciel s'assombrit dangereusement, présageant d'une tempête annoncée depuis quelques jours. Ciel orageux, températures fraîches mais atmosphère suffocante, et bientôt, les gouttes de pluie, puis un torrent qui s'abat sur Fairview, rendu discernable par les éclairs. Le bruit assourdissant du tonnerre retentit sur la ville, et très vite, il devient indispensable de mettre tout le monde à l'abri. Comment ? En réunissant tous les habitants dans un endroit sûr, où tous n'auront pas à craindre la tempête. C'est ainsi que l'ordre est donné par la Maire (conjointement avec le Shérif, chargée de la sécurité), de réunir tout Fairview dans les sous-sols de la boutique tenue par Carter. En effet, là on y trouve des dédales labyrinthiques, mais à l'abri de tout danger... du moins semblait-il. Car entre les objets étranges qui sont entreposés, la noirceur du sous-sol et son ambiance très peu rassurante, les crises d'angoisse menacent les habitants. Lorsqu'en plus, on les assigne par petits groupes pour éviter des bousculades, les esprits s'emballent au rythme du coeur, et les tensions s'exacerbent. Certains semblent avoir des comptes à régler, et quel meilleur moment pour le faire que lors d'une tempête, alors que tout le monde est pris au piège ? Pas sûr que l'orage soit plus dangereux que les sous-sols...

♦ GROUPE 6 (se chargera de rassurer la foule)

Invité

Tout était allé très vite, trop vite peut-être. Taddie n'avait jamais réellement pensé que cette tempête annoncée arriverait vraiment. Elle s'était dit que certainement, ils auraient droit à un peu de pluie accompagné d'une bonne bourrasque, rien de plus. Elle s'était trompée. Quand Nova l'avait appelée alors qu'elle regardait d'un air distrait la pluie matraquant les toits de la ville, elle n'avait pas réagit de suite et puis, sa colocataire insistant, elle s'était rendue dans le hall de leur résidence et avait bien du se rendre à l'évidence qu'il se passait quelque chose en voyant les officiers de police également présents. Ayant juste le temps d'attraper une paire de chaussures et un manteau, Taddie suivit donc la foule, arrivant au Cave of Wonders et se laissa conduire jusqu'aux sous-sols de la boutique, un lieu dont elle n'avait jamais entendu parler et qu'elle découvrait donc, ses prunelles ne sachant plus où se poser tant il y avait de chose à observer. La jeune femme était alors anormalement silencieuse, le brouhaha environnant la distrayant trop pour qu'elle puisse faire preuve de son enthousiasme envahissant habituel. Et puis, elle n'en avait pas vraiment envie en réalité. Elle s'approcha d'une table où on-ne-sait-qui avait soit disant mis en place des groupes et lorsque Taddie vit son nom, elle crut défaillir. Jack. Et Reid Reilly. Comme si supporter l'un n'était pas assez difficile. Non. Il allait falloir qu'elle supporte les deux. Depuis leur rencontre désastreuse au parc, Taddie n'avait pas revu Reid Reilly. Elle n'avait plus envie de le voir, ni même de lui parler et passant la majorité de ses journées chez elle à présent, l'éviter n'avait pas été très difficile. Quant à Jack, elle ne préférait même pas y penser. Parmi eux, heureusement, Taddie trouva Andrew. Cette découverte la rassura et elle se calma un peu, si tant est qu'on puisse réellement déceler une quelconque angoisse en elle. Pas pour le moment en tout cas. Et c'était d'ailleurs mieux étant donné le rôle de son groupe. 'Rassurer la foule', pour sûr, celui qui avait fait les groupes avait du se prendre un coup sur la tête... Rejoignant son groupe, Taddie aperçut alors immédiatement Andrew et vint aussitôt à sa rencontre. Elle glissa ses doigts dans ceux du jeune homme, sans vraiment se soucier de savoir si elle pouvait se permettre ce geste avec lui et s'accrocha à sa main. « Je peux rester avec toi, s'il te plait ? » dit-elle d'une voix douce avec un léger sourire gêné. Parce qu'elle avait vu que Rose était dans ce groupe et que peut-être, Andrew préférerait sa compagnie à celle de son ex-factrice. Elle, ce qu'elle ne voulait alors pas, c'était qu'un de ses deux cauchemars ambulants ne viennent lui pourrir la vie.

Andrew avait à peine eu le temps de recevoir le coup de fil de Rose qu'il se trouvait déjà sur les lieux. Il pensait sincèrement que la météo alors être bien plus clémente, mais ses espoirs s'étaient avérés vain. La pluie avait redoublé d'intensité, de même que les éclairs et l'orage. Alors, la shérif lui avait indiqué qu'un plan avait été mis en place et que chaque habitant de la ville devait se rendre dans la boutique de Carter, où les dédales de sous-sols pourraient abriter tout le monde. C'est donc quelque peu inquiet de la suite qu'il s'y rendit. Evidemment, Andrew savait que cette tempête allait passer rapidement -normalement- et qu'il pourrait bientôt reprendre sa nuit sans problème. Enfin, il pensait cela jusqu'à ce qu'il passe la porte de l'établissement et qu'il rejoigne les dizaines d'autres personnes gérées par Rose et d'autres policiers compétent, avec également comme appuie la Maire de Fairview. Il pouvait clairement sentir que certaines personnes étaient bien plus à cran et angoissées que lui. Le jeune homme détestait voir des personnes -proches ou non- dans cet état. D'ailleurs, c'était peut-être pour cette raison qu'il fut dirigé vers le groupe se chargeant de rassurer la foule que tous les habitants formait à présent. Parfait, il était doué pour cela. C'est avec joie qu'il vit le nom de Rose sur la liste. Il n'avait pas réellement eu le temps de lui reparler depuis le bal du nouvel an : déjà parce que ce dernier avait été bien -étrangement- trop court à son goût, et qu'il n'avait pas réellement pas fait d'efforts non plus pour la recroiser. Bon, il n'était pas là pour se rappeler à quel point il était idiot mais bien pour apporter de l'aide aux autres. Il se devait d'être concentré là-dessus, pour ne décevoir personne. Surtout pas Rose. Dans la liste, il put également trouver le nom de Taddie. Cette vision fit naître un sourire sur les lèvres du jeune homme. La dernière conversation qu'il avait eu avec cette dernière avait vraiment été sympathique et faire partie du même groupe ne pouvait que leur rendre service pour engager une nouvelle fois la conversation. Arrivés dans le coin qui semblait leur être attribué, la jeune femme se rapprocha de lui. Il sentit même ses doigts de resserraient autour des siens. Peut-être était-elle effrayée aussi ? « Je peux rester avec toi, s'il te plait ? » Andrew lui lança un sourire entendu. « Bien sûr que tu peux. » Puis il se mit à observer attentivement les autres personnes présentes et prit conscience qu'il allait réellement falloir qu'il se bouge dans cette petite ville, parce que là, aucun visage ne lui revenait en mémoire.

Invité

Toute ignorante de la tempête annoncée qui la prendra bientôt au dépourvu, Mila profite des dernières heures de jour à la lisière des bois qui bordent la rive droite du lac bleu, l'un des endroits de Fairview qu'elle affectionne le plus. Entourée par une flore à l'état sauvage et hostile, elle se sent cependant épanouie, dans une rare plénitude. Mila est assise sur une épaisse souche d'arbre polie, perdue dans la lecture d'un épais ouvrage traitant de botanique et en particulier de plantes médicinales. Elle est venue s'installer là sitôt son service à l'hôpital terminé, voilà plusieurs heures, et ne voit ni le temps passer, ni le ciel s'assombrir. Elle ne se rend compte de l'heure avancée et de l'orage menaçant que lorsque de grosses gouttes de pluie viennent mourir sur les pages de son livre. Elle le referme aussitôt et envisage de s'enfoncer plus profondément dans les bois pour se mettre à l'abri de la pluie sous l'un des vieux chênes centenaires qui peuplent la forêt et y poursuivre sa lecture. Mais la pluie vite devenue torrentielle et la nuit tombante l'en dissuadent. Elle retourne vite à sa voiture et se dirige vers la rive gauche de Fairview. La pluie tombe drue, plus forte qu'elle ne l'a jamais vue. Mila ne souhaite alors que retrouver la chaleur et le confort de son petit appartement, afin de poursuivre sa lecture à l'abri et avec une tasse de thé fumant. Alors qu'un vent de plus en plus violent secoue sa voiture, quelques éclairs viennent illuminé le ciel devenu sombre en quelques instants. Mila cesse de penser à elle : par un temps pareil, les accidents ne vont pas manquer. Elle décide de sacrifier son temps de loisir et sa passionnante lecture pour retourner à l'hôpital, où elle sera sans aucun doute bien plus utile. Quand elle arrive en ville, la pluie tombe si vigoureusement qu'elle manque presque d'emboutir un brave agent de police qui, au bord de la route, portant une parka aux couleurs criardes, lui fait de grands signes. Son pied écrase violemment la pédale de frein et elle s'arrête finalement juste à sa hauteur. L'officier s'approche et lui explique qu'une tempête d'une rare violence est en train de s'abattre de Fairview. Tous les habitants doivent rejoindre les sous-sols d'une boutique, afin que leur sécurité soit assurée. Mila proteste. « Hors de question que j'aille là-bas. Je dois absolument aller à l'hôpital. » déclare-t-elle avec une détermination farouche dans le regard.

Et c'est dans les sous-sols de la fameuse boutique, où elle se trouve finalement juste cinq minutes plus tard, qu'elle se dit qu'assurer sa propre sécurité avant de s'occuper de celle des autres est en fait une règle élémentaire qui justifie tout à fait sa présence ici. Tout Fairview est là d'ailleurs. Afin d'assurer un semblant de cohésion et de limiter les incidents, ils ont tous été réparti en différents groupes. Mila s'attendait à être dans celui chargé de prodiguer les premiers soins à ceux qui en ont le besoin, mais elle se retrouve dans le groupe occupé à rassurer la foule. Ne trouvant personne de son groupe, elle s'y atèle seule et sans attendre. La tâche lui va aussi bien : habituée à travailler à l'hôpital et, parfois, aux urgences, elle sait garder son calme dans ce genre de situation et se montrer rassurante auprès de ceux qui sont pris de panique. « Pas de panique, tout ira bien. » répète-t-elle à qui a besoin de l'entendre. Elle-même reste d'un calme exemplaire, bien qu'intérieurement elle soit inquiète, parce qu'ignorante de ce qui se passe réellement dehors et de l'ampleur de la tempête qui s'abat sur la ville. « Ne vous en faîtes par, tout ira bien. Vous pouvez aller vous prodiguer les premiers soins par là, » indique-t-elle, « Séchez vos larmes. Allez retrouvez vos amis et ça ira. Là-bas on vous donnera des couvertures, » dit-elle encore. Bientôt lasse de chercher des mots rassurants quand elle même était de plus en plus gagnée par la peur, Mila essaye de retrouver son groupe. Elle relit les noms qui figure sur la liste du groupe numéroté 6 et cherche dans la foule les visages de ceux-ci. Elle aperçoit Maxence, mais elle préfère l'éviter autant que possible. Elle remarque bientôt Andrew et Taddie, qui se sont déjà trouvés. Elle ne les connaît que très peu : elle reconnaît Taddie comme la factrice qu'elle a croisé plusieurs fois mais avec qui elle n'a jamais réellement fait connaissance ; quant à Andrew, elle ne connaît de lui que le portrait, élogieux et plein de tendresse, qui lui a été dépeint par Eden. Taddie et lui semblent proches, sans doute en pleine discussion, mais Mila les rejoins, non timidement. « Vous savez ce qui se passe exactement ? » demande-t-elle en tripotant quelques uns des nombreux bibelots dont regorge ce sous-sol. Sa voix, claire et rassurante, tremble légèrement, trahissant un léger état de panique, celui-là même qu'elle réussit à calmer chez les autres et qui commence à la gagner.

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Étalé de tout son long sur l’un de ses bancs fétiches, Reid souriait au ciel. La pluie qui lui foutait le visage n’était qu’un détail insignifiant auquel il ne prêtait pas attention. Trempé de la tête au pied, probablement frigorifié sans même le remarquer, il avait bien l’intention de rester là. Qu’importe que cette tempête s’éternise et gronde pendant des heures, cela ne l’inquiétait pas. Il vivait à la rue depuis des années. Des intempéries, il en avait croisé plus d’une dans sa vie et il ne s’était jamais réfugié pour autant. Il n’avait pas peur de quelques grondements de tonnerre, de quelques gouttes de pluie ici et là. Il s’en contrefichait, pour tout dire et il n’allait pas prendre en considération toute cette agitation. Têtu comme personne, borné comme jamais, il demeurerait étalé là jusqu’à la fin. Pitt demeurait dans sa un arbre à proximité et ne croassait qu’à de très rares occasions. Si une bestiole ne prenait même pas le soin de fuir, pourquoi diable les hommes le feraient-ils ? Cette question, elle ne fit que passer car il s’en moquait totalement. Il avait simplement envie de dormir et c’est ce qu’il s’apprêtait à faire quand des voix retentirent dans son dos. Voilà qu’on voulait le forcer à rejoindre des sous-sols dégueulasses et sous quel prétexte ? L’information lui échappa puisqu’il n’écoutait pas vraiment. Et les officiers avaient beau s’égosiller, il n’y prêtait pas la moindre attention. Tant et si bien que l’un d’entre eux voulu le saisir par le bras pour le forcer à bouger de son perchoir. Il avait serré ses doigts autour de son bras et il s’était, finalement, pris une droite en bonne et due forme. Reid Reilly n’était pas le genre de type à cogner. C’était un adepte des mots blessants et conquérants, mais jamais des poings brûlants. Or, là, en le touchant, ce type avait dépassé les bornes. Et une chose en entrainant une autre, il se trouvait lui aussi avec un œil au beurre noir et des menottes autour des poignets, traîné comme un vulgaire prisonnier. Grognant, pas un son ne sortit de sa bouche et il espéra pouvoir échapper à la foule mais on le força à pénétrer dans les sous-sols de la boutique. En arrivant en bas, une personne le dévisagea et lui tendit une feuille qu’il attrapa et détailla vaguement. « Rassurer la foule ? Avec les menottes, et le bleu sur la tronche, y a pas à dire, ils vont être vachement rassurés. » ironisa-t-il en levant les yeux ciel. L’un des flics qui l’avait accompagné jusque là avoua que ce n’était peut-être pas la meilleure option et il lui ôta les menottes avant de se détourner et retourner à son ramassage. Reid marcha sans but précis, son regard courant sur les différents objets. Il croisa un gamin en cours de route et il décida de mettre sa tâche à exécution. Rassurer la foule. « Eh, petit. N’aies pas peur. On doit tous crever. Ici, c’est bien, on est tous ensemble ! » Il vit le regard du garçon s’écarquiller avant de le voir partir en courant, pleurant toutes les larmes de son corps. Quand il trouva la môme avec Dieu sait qui, il comprit qu’il était arrivé au bon endroit. Et c’est sans un mot, ni un regard, pour personne qu’il alla se taper dans un coin. Il ne connaissait personne d’autre que Taddie et à cet instant précis, il pouvait parier qu’elle n’avait pas envie de le voir. Tant mieux, ce n’est pas comme s’il avait envie d’avoir une quelconque relation sur les foutaises qui constituait son existence insipide.

Bien, on pouvait dire qu'Andrew avait été placé dans le bon groupe. Cette situation ne l'angoissait pas particulièrement et rassurer les autres lui permettrait de se changer les idées. Toujours auprès de Taddie, le jeune homme put voir une autre jeune femme venir à leurs côtés. Cette dernière faisait forcément partie de leur groupe. Un fin sourire aux lèvres, elle s'approcha lentement d'eux, peut-être quelque peu intimidée. En effet, Andrew ne se rappelait pas l'avoir vue en ville mais cela ne l'empêchait de se montrer accueillant en répondant à son sourire par un petit mouvement de tête. « Vous savez ce qui se passe exactement ? » Le jeune Peters jeta un nouveau coup d'oeil autour de lui avant de reporter son attention sur la nouvelle venue. S'il en déduisait les noms qu'il avait précédemment lus sur la fiche de son groupe, elle se dénommait Mila. « Mila ? C'est ça ? Et bien, écoutez, si j'ai bien tout suivi la tempête est plus importante que prévue et toute la ville se retrouve ici. Notre rôle est donc de rassurer tout ce beau monde. » A peine avait-il terminé que des cris se firent entendre. Sans pouvoir confirmer ce qu'il en pensait, Andrew avait l'étrange impression de reconnaître Grace Baker, la maire de Fairview. Cette dernière n'avait pas l'air réellement calme. D'ailleurs, il semblait qu'un certain Reid Reilly avait été pris pour cible. Quel chanceux. Ce dernier fit irruption dans le bout de souterrain où ils se trouvaient et partit s'asseoir dans un coin sans demander son reste à personne. Bon, ils allaient devoir s'y mettre dans peu de temps. Le truc, c'est qu'ils n'étaient pas fait pour ça : personne ne savait exactement où se mettre, à qui parler et surtout, Andrew ne savait pas encore où se trouvait Rose car cette dernière n'était toujours pas arrivée. Et cette dernière pensée surplombait toutes les autres. Il ne pouvait s'empêcher de jeter des petits regards discrets et inquiets vers l'entrée de leur tunnel dans l'espoir de la voir passer et d'enfin pouvoir contempler son visage, pour s'assurer qu'elle allait parfaitement bien. Pour rassurer la foule, il devrait peut-être d'abord se rassurer lui-même intérieurement, et ce n'était pas encore gagné. Même si cette certaine frayeur passait tout à fait inaperçue auprès des autres, elle était bien plus que présente au fond de lui. « Tout va bien se passer, » prit-il le besoin de préciser. Il ne savait si Mila ou même Taddie avaient peur mais au moins, il assurait de cette manière qu'il était avant tout présent.

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Les carreaux n'arrêtaient pas de trembler. Enora n'arrivait pas à se concentrer sur son jeu tant le vent frappait aux fenêtres. Agacé par ce continuel bruit et par le fait qu'elle entendait sa tante qui n'arrêtait pas de faire les cent pas, elle décida d'éteindre son ordinateur et de descendre pour voir ce qui pouvait bien la mettre dans cet état. "Tu vas continuer de faire le tour de la maison pendant longtemps?" Dit-elle en descendant les escaliers. Sa tante, surprise par l'apparition d'Enora ne put retenir un cri ce qui fit sursauter Enora. "Je... excuse moi! Ton oncle n'est toujours pas rentré et je m'inquiète un peu." Instinctivement Enora regarda par la fenêtre pour voir l'étendue des dégâts. Franchement, à première vue il n'y avait pas à s'inquiéter, elle en avait vu d'autres. Elle détourna son regard pour le pointer sur la femme qui se trouvait, au contraire d'elle, tétanisée par le bruit du vent et du tonnerre. "Tu sais ce n'est que du vent et du tonnerre. ça arrive dans cette ville! ce n'est pas la première fois qu'on en a et encore moins la dernière! Puis peut-être qu'il traîne au bar tout simplement." "Aller dans un bar ton oncle, je le vois très mal "traîner" au bar comme tu dis et tu le sais très bien!" Ah oui, sujet sensible. Sans le vouloir Enora avait tapé là où ça faisait mal. Elle se souvenait comme si c'était hier. La fois ou son oncle arriva soûl pour la cinquième fois de la semaine à la maison. Sa tante avait péter les plombs et encore le mot est faible. Il avait eu le choix, soit de partir, de faire sa vie. Soit de rester à la maison et donc de se faire soigner. Heureusement pour sa tante il décida de choisir la famille plutôt que sa vieille amie la bouteille. Elle.. qu'est-ce qu'elle en pensait? Sincèrement elle se demandait parfois comment aurait été leur vie sans son oncle. Si elles auraient été plus heureuses... Enfin là n'était pas la question, en tout cas ce n'était pas le jour. Puis Enora ne voulait pas engendrer une nouvelle fois un conflit pas avec ce temps qui ne faisait qu'empirer. Elle va pour s'excuser lorsqu'elles se retrouvent toutes les deux sans lumières. Les plombs ont disjonctés et elles se retrouvent totalement dans le noir. Enora entend sa tante, qui commence à paniquer, à émettre de petits cris.Ni une, ni deux.. elle descend les escaliers à la va vite, manquant de trébucher sur le tapis, attrape sa tante par les épaules et lui dit dans un ton calme et posé. "ça va aller! Calme toi, essaye de le joindre! Ton portable il est bien dans ta poche non? Il a certainement dû aller se protéger quelque part, dans un abri où je ne sais quoi..." Dit-elle en essayant de la calmer. "Oui.. tu as raison..." Elle essaye de la calmer, lors-qu'arrive, en trombe, son oncle. "Vous êtes encore là? Venez il faut que les habitants aillent se réfugier dans la cave d'Hamilton." Sa tante qui se trouvait être déboussolée il n'y a même pas cinq secondes changea d'expression à la minute où elle aperçue son mari et se dirigea vers la porte d'entrée pour descendre par la suite les escaliers du perron. Enora, elle resta un moment immobile, figé. C'est le patriarche qui la ramena à la réalité. "Enora, viens s'il te plaît!" Quelques peu secouée, elle suivi tout de même son oncle. N'arrêtant pas de se dire dans sa tête que ce n'était qu'un simple orage, on ne devait pas en faire une montagne bon sang! Et pourtant vu la tonne de gens qui se retrouvaient être coincés dans une cave on aurait cru que c'était l'apocalypse. N'étant pas habituée a autant de monde autour d'elle, elle ne savait pas trop comment se comporter. Elle n'était pas à l'aise. Et le fait de savoir qu'elle se retrouvait dans le groupe de soutien la fit en premier lieu bien rire. Savait-il qui elle était avant de la nommer soutien de foule... Elle lança un regard désespéré vers sa tante, mais la réponse apportait lui fit comprendre rapidement que l'investigateur de cette liste, plus particulièrement de son nom apparaissant sur cette liste n'était pas le fruit du hasard. Merci Tatie. Il n'y avait plus qu'à attendre que la tempête ce calme. Cela n'allait pas durer une éternité n'est-ce pas ? Non.. Généralement ce genre de gros orages se tempère au bon d'un moment. Du moment que cela ne dure pas toute la nuit c'est le principal. Enora espérait de tout son coeur que cela se termine le plus tôt possible. Elle ne savait pas être à l'aise avec autant de personnes autour d'elle. Et même si elle reconnue au bout d'un moment quelques têtes amicales elle se voyait mal aller les voir et discuter comme le faisait Andrew par exemple. Oh lui il était fort. La soirée ne faisait que commencer et il avait déjà deux filles à son cou. A première vue il y avait assez de monde pour s'occuper de la foule. Elle n'avait qu'à aller se cacher dans un coin, ni vu ni connu n'est-ce pas ? Mais c'était sans compter sur un certain Reid Reilly qui après avoir engueulé un petit garçon, se fit lui-même réprimandé par madame le maire en personne. Oh cela l'aurait amusé si elle n'avait pas récolté du mioche. Effectivement elle n'eut pas le temps de faire un pas que le petit garçon venait de l'entourer de ses petits bras et commença à pleurer, à chaude larmes. La réaction d'Enora ne se fit pas attendre. «Oh merde, oh non ! Je viens de me faire attraper ! Je.. lâche moi. Oh il pleure en plus, il est en train de pleurer sur moi. Faites quelque chose ! Oh je vois qu'il bave. Non s'il te plaît ! Calme toi ! Il est bête, d'accord?» Était-elle en train de faire une crise de panique ? Certainement. Elle ne savait plus trop où se mettre, même pas du tout. Mais pourquoi personne ne l'aidait. Elle jeta de nouveau un regard sur le petit bonhomme qui ne voulait pas la lâcher. Et ressenti de nouveau ce manque. Celui qu'elle n'arrivait pas à résoudre. Celui qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Troublée. Elle resta de nouveau immobile. Au milieu de la foule. Avec ce petit garçon qui ne voulait pas se détacher d'elle.

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Bon, Taddie devait se reprendre. Le vent pouvait bien souffler et faire fléchir les branches, déraciner les boites aux lettres (quelle abomination d'ailleurs en pensant à tout ce temps qu'il allait falloir passer à tout réparer, où allait-on déposer les lettres entre-temps, hein?), la pluie pouvait bien marteler les carreaux et l'orage frapper la cime des pins, ce n'était pas une tempête qui allait l'ébranler et lui faire peur. Non, ça, elle ne pouvait pas s'y résoudre. Alors elle devait se reprendre, être forte, s'enfoncer dans le sous-sol sinueux de la boutique de Carter Hamilton et suivre son 'groupe'. Et quel groupe ! Du premier choix, en effet. A croire que le destin avait été trop clément avec la jeune femme et que pour se faire pardonner de l'avoir rendu malade, il avait décidé de lui donner un peu de compagnie. Le problème, c'est qu'il avait très mal choisi, à croire qu'il avait de la merde de les yeux ce destin. Du coup, elle allait devoir se coltiner les deux plus gros cons de son existence et rien que l'idée d'un tel moment la déprimait au plus haut point. Arrivée sur les lieux, Taddie y trouva rapidement Andrew qu'elle ne tarda pas à rejoindre, glissant sa main dans celle du jeune homme. Une telle proximité était inédite mais elle ne se sentait pas le courage d'affronter ça toute seule, sans Nova, sans Rafe espérant donc qu'il comprendrait et ne la repousse pas. Elle lui demanda même la permission, pour faire mieux, pour ne pas avoir l'air de s'imposer à lui et elle fut rassurée lorsqu'il lui sourit en lui répondant par la positive. Il aurait pu après tout, vouloir être seul, parce que Rose était dans le groupe et qu'il voulait passer ce moment avec elle. En un moment si difficile, il était normal de vouloir avec les gens qu'on aime et Taddie, elle, n'avait pour le moment personne pour qui s'inquiéter. Mila arriva à son tour. Taddie la connaissait un peu, de vue tout du moins, l'ayant déjà croisée à l’hôpital lors de ses visites. Elle questionna les personnes présentes ne comprenant pas ce qui se passait mais Taddie n'y prêta pas attention, son attention s'étant reporté sur une autre personne, au loin : Reid Reilly. Un instant, elle avait cru qu'il ne viendrait pas, qu'il resterait cloué sur son banc, trop fort et trop intouchable pour se laisser faire par une tempête. Fort était de constater qu'on l'avait aidé et qu'il ne s'était pas laissé faire. Il était même menotté et en piteux état, son arcade sourcilière en sang. Bien fait pour lui. Sauf que comme ce n'était pas assez, il fallut qu'il se mette à terroriser ce pauvre gamin qui se mit à courir, en pleurs. Taddie lança un regard noir vers Reid qui s'était réfugié dans son coin, ce qui allait à tout le monde et surtout à elle, sans qu'il ne puisse la voir. Andrew répondit à Mila, essaya de les rassurer et Taddie resta silencieuse, étonnamment. Une voix s'éleva ensuite et la petite blonde retrouva le gamin, accroché aux pattes d'une brune, la personne qui était justement en pleine crise de panique. Mais bon sang, ils avaient quoi tous avec les gosses ? Etaient-ils plus effrayants que la tempête en elle-même ? Taddie n'était pas de cet avis. Elle lâcha donc un sourire à Andrew puis lui lâcha la main. « Je reviens ! » lui dit-elle avant de se rapprocher de la brune et de s'agenouiller pour être à la hauteur du gamin. « Ne pleure pas, tout va aller très bien. Il ne faut pas écouter ce monsieur parce que c'est un gros con. Et si tu en as envie, tu pourras le traiter de gros con. Mais il ne faudra pas le dire à d'autres gens, et pas à tes parents non plus. Mais ne pleure pas, ça ira, je te l'assure ! » Taddie lui sourit, tout en essuyant les larmes du jeune garçon. Pour sûr, Reid Reilly se jetait corps et âme dans sa tâche, c'était beau à voir. Elle se releva ensuite, se trouvant face à la jeune femme tout à fait paniquée. « C'est bon, la crise est passée, ce n'est qu'un gamin, pas de quoi avoir peur ! » Son ton se voulait doux mais un peu amusé également même si Taddie n'avait jamais compris les gens effrayés par les enfants. Puis elle jeta un œil derrière elle, juste pour s'assurer que Reid Reilly ne faisait pas de conneries. Juste comme ça oui.

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Une tempête plus importante que prévu… L’imagination (excessivement débordante) de Mila s’emballe. Elle pense aux impressionnantes moussons indiennes, aux terribles tempêtes tropicales, aux dévastatrices Sandy et Katrina. Elle qui jusque-là craignait pour quelques inondations dans son garage déjà délabré, elle finit d’être gagnée par la peur. Mila elle aime être animée par des sentiments puissants, mais pas par la peur. La peur… La peur lui fait peur, en fait. Elle ne sait pas la gérer. Aussi, elle ne contrôle pas non plus sa réaction face à cette peur inattendue. « Bordel de merde. » On l’excusera, Mila n’est généralement pas grossière, mais cette situation d’un inconfort purement effrayant lui échappe.

A côté d’elle, Andrew marmonne quelques mots, comme quoi tout va bien se passer. Mais ces mots passent au-dessus de sa tête cependant qu’elle se souvient des images des conséquences désastreuses de l’ouragan Katrina qu’elle a vues à la télévision. Elle se souvient de l’état de désolation dans lequel était plongée une Louisiane sous les eaux. Elle se souvient aussi de ce qu’il restait de Wisteria Lane après le passage d’une tempête, dans Desperate Housewives. Elle se souvient de tous les films catastrophes aux dénouements dramatiques, ceux qui sont diffusés les dimanches après-midi sur les grandes chaînes, ou n’importe quel autre jour de la semaine, en pleine nuit, sur les chaînes du câble. Qu’ils soient fictifs ou tristement réels, Mila a toujours naïvement cru que les phénomènes météorologiques violents comme celui-ci n’existent que de façon télévisée. Désormais coincée dans la cave de la boutique inhabituelle d’un type qu’elle ne connaît que de vue, et d’où elle entend l’orage gronder férocement et la pluie s’abattre sans s’interrompre, Mila est forcée d’admettre qu’un tel déchaînement météorologique peut aussi arrivé dans la vraie vie, qui plus est à Fairview même, dans sa vie.

Alors oui, une peur panique et insolite prend possession d’elle. Des craintes parfois absurdes, futiles, trop nombreuses s’insinuent dans son esprit. Elle craint que le petit carré de terre qui lui sert de jardin se gorge d’eau et meurt avant même le début du printemps. Elle craint que le vent déracine et emporte sa malheureuse boîte aux lettres. Elle craint que son petit garage déjà branlant se remplisse d’eau. Elle craint que cette même eau inonde aussi l’intérieur de son chez-elle, son salon, son clic-clac, sa télé, son tapis indien. Elle craint aussi pour le chien errant qui passe devant chez elle environ trois fois par jour. Elle craint une panne d’électricité (chez elle, à l’hôpital, ici, partout). Elle s’inquiète aussi, et surtout, pour toutes les personnes qui présentent, de près ou de loin, quelque lien d’intimité avec elle. Elle s’inquiète aussi pour elle-même, un peu, et elle remercie intérieurement cet agent de police pour l’avoir convaincue (correction, pour l’avoir forcée) à rejoindre cette cave plutôt que de s’entêter à aller travailler à l’hôpital. L’orage gronde toujours plus fort au-dehors, des éclairs brillants jaillissent du ciel à travers ces nuages sombres et menaçants. « Ouais, ça va bien se passer. » reprend-elle finalement, le sarcasme à peine perceptible dans sa voix bien fébrile. Peut-être Mila n’est-elle finalement pas la mieux placée pour rassurer la foule. Elle aurait été mieux à adresser les premiers soins, en commençant par elle-même. Frissons, sueurs froides, souffle court et rythme cardiaque qui s’accélère, Mila se diagnostique elle-même une crise d’angoisse, qu’elle n’essaye même pas de traiter, de façon médicamenteuse ou autre.

Au lieu de ça, Mila va voir ce type que tout le monde regarde avec de grands yeux, celui qui est arrivé menotté et le visage abîmé. Dans une telle situation de crise pour Mila, c’est presque rassurant de voir quelqu’un qui a l’air si peu rassurant – oui, oui. Elle se contente de le regarder, ses billes grandes ouvertes. « Tu seras jamais bon à rassurer personne avec cette tête. » qu’elle finit par lâcher, penaude. Ce n’est pas dit sur le ton du reproche ni de l’accusation, et elle esquisse un sourire imperceptible. « Moi non plus. » ajoute-t-elle avec un haussement d’épaule. Angoissée et désoeuvrée, elle se sent juste inutile, mais c’est là la seule chose qui ne l’inquiète pas plus que cela, pas plus que le reste.

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