TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING

stormy hours are coming.

Si le temps est à la fraîcheur, Fairview n'est pourtant pas à l'abri d'aléas climatiques autres que la neige. Et en effet, alors que la nuit approche, le ciel s'assombrit dangereusement, présageant d'une tempête annoncée depuis quelques jours. Ciel orageux, températures fraîches mais atmosphère suffocante, et bientôt, les gouttes de pluie, puis un torrent qui s'abat sur Fairview, rendu discernable par les éclairs. Le bruit assourdissant du tonnerre retentit sur la ville, et très vite, il devient indispensable de mettre tout le monde à l'abri. Comment ? En réunissant tous les habitants dans un endroit sûr, où tous n'auront pas à craindre la tempête. C'est ainsi que l'ordre est donné par la Maire (conjointement avec le Shérif, chargée de la sécurité), de réunir tout Fairview dans les sous-sols de la boutique tenue par Carter. En effet, là on y trouve des dédales labyrinthiques, mais à l'abri de tout danger... du moins semblait-il. Car entre les objets étranges qui sont entreposés, la noirceur du sous-sol et son ambiance très peu rassurante, les crises d'angoisse menacent les habitants. Lorsqu'en plus, on les assigne par petits groupes pour éviter des bousculades, les esprits s'emballent au rythme du coeur, et les tensions s'exacerbent. Certains semblent avoir des comptes à régler, et quel meilleur moment pour le faire que lors d'une tempête, alors que tout le monde est pris au piège ? Pas sûr que l'orage soit plus dangereux que les sous-sols...

♦ GROUPE 5 (sera en charge du recensement des habitants)

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Cette journée n’avait absolument pas commencé idéalement et au fur et à mesure qu’elle avançait, ça devenait pire. Quand Emma s’était enfuie de chez Austin il ne pleuvait pas, l’air frais lui permettait de se remettre les idées en place. Cependant, après avoir pris un café à emporter, vu qu’elle avait malencontreusement renversé le sien, la pluie annoncée arriva et Emma n’avait que son petit manteau et son pauvre bonnet pour la protéger des éléments. Elle ne rentra pas chez elle, sûre qu’Austin l’y attendrait pour s’excuser une énième fois et erra d’endroits en endroits, tous aussi incongrus les uns que les autres pour s’abriter de la pluie. Elle se retrouva même devant la mairie à un moment, l’endroit de la ville qu’elle détestait le plus. Puis, alors que le soleil commençait à se coucher et que la tempête se rapprochait de plus en plus, Emma prit le chemin de la Cave of Wonders, où tous les habitants avaient été appelés à passer la soirée et la nuit pour plus de sûreté. Elle y retrouverait Austin, et même Avery, les deux dernières personnes qu’elle avait envie de croiser à l’instant, elle avait même l’impression qu’elle aurait préféré passer cette soirée en compagnie de Grace Baker qu’avec eux. Pourtant, la maire de la ville avait décidé de la faire souffrir encore plus en la plaçant dans le même groupe que ses deux acolytes. Emma imaginait que c’était elle qui avait mis au point ces groupes stupides et que, comme par magie elle avait dû savoir qu’à ce moment précis, mettre la jeune femme en compagnie d’Avery et Austin n’était pas la meilleure solution. Par chance, Bethany serait là. Elle l’aperçut d’ailleurs alors qu’elle arrivait dans ces souterrains sordides et se dirigea vers son amie. Arrivant de nulle part, Austin se mit sur son chemin, visiblement inquiet. Elle avait disparu pendant toute la journée alors qu’une tempête menaçait, ce n’était pas la chose la plus raisonnable à faire mais Emma ne l’était jamais. « Pas maintenant Austin » lâcha simplement la jeune femme sur un ton sec, intimant à son petit ami qu’elle n’était pas suffisamment calme pour pouvoir lui adresser la paroles. C’est alors qu’une personne qu’elle ne connaissait pas lui tendit un bloc notes avec une liste de nom. « Vous êtes dans le recensement ? Voici de quoi écrire, commencez par là bas et faites des croix aux noms que vous trouvez. » Emma jeta un regard froid et détaché au bloc note, puis regarda la personne qui lui avait parlé de façon glaciale. « Est-ce que je vous donne l’impression d’avoir envie de compter les gens comme des moutons ? Non car eux ils ont eu la chance d’avoir un abri et ceux qui ne sont pas là sont soit complètement stupides ou inconscients. commença la jeune femme en faisant de grands gestes accompagnant ses paroles. Et vous savez quoi ? Il y a des milliers d’animaux dehors sous cette tempête qui n’ont pas d’abri, pas de couvertures, pas de lampes torches, pas de nourriture et pas de putain de recensement et ça n’intéresse personne! Alors vous gardez votre stupide bloc notes ! » Son ton était monté et à présent tout le monde la regardait comme une bête de foire. Ou pas. En fait beaucoup se disaient certainement qu’ils étaient tombés avec Emma la folle et ils avaient cet air blasé de ‘elle va encore nous emmerder avec ces tortues ou ses espèces protégées’. « Et je vous emmerde tous ! » lâcha t’elle en s’introduisant dans l’un des tunnels sans vraiment savoir où elle allait.

Spoiler:

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« I'm singing in the rain, just singing in the rain .. » Dodelinant la tête de gauche à droite, Beth s'efforçait à reprendre magistralement ce grand succès qui s'accordait parfaitement bien à la situation actuelle, échappant parfois quelques cris de stupeur lorsque ses pieds venaient à l'encontre d'une immense flaque d'eau. Très peu consternée par la température, elle n'avait toujours pas perdu ce grand sourire et ce même lorsque sa voisine avait brusquement débarqué chez-elle pour lui faire part des plans à suivre, soit se rendre au Cave of Wonder pour des questions de sécurité. Si une part d'elle regrettait déjà la confort de son appartement et de son canapé, elle n'avait néanmoins pas voulu démordre de cette bonne humeur et encore moins afficher cette même mine déconfise que majorité avaient décidé de revêtir pour l'occasion. Vivant pourtant assez près de la boutique, la jeune femme s'était retrouvée plus trempée que jamais en seulement quelques secondes et lorsqu'elle mit finalement pied au sous-sol, elle ne pût cacher sa stupeur face au spectacle qui s'offrait à elle. Des gamins qui couraient partout, des femmes en panique et des hommes qui tentaient vainement de jouer les héros. Un vrai foutoir. « Wow. » Souffla-t-elle avant d'emboîter le pas de sa voisine qu'elle finit par perdre presque aussitôt dans tout ce brouhaha. Tout en continuant de se frayer un chemin, Beth passa une main dans ses cheveux qu'elle secoua un moment pour en faire départir une bonne partie de l'eau puis, repéra la table d'information qu'elle rejoignit d'un pas rapide. Ni une, ni deux, on l'assigna au recensement en lui expliqua brièvement ce qu'elle devait faire et avec qui elle allait faire équipe. Son sourire, qui jusque là avait fait grand acte de présence, s'effaça automatiquement, laissant même place à une légère grimace. « Vous êtes certains qu'il n'y a pas erreur ? » Supplia-t-elle d'une voix enfantine. Les prénoms noms qui étaient sortit lui avaient pourtant semblé si rassurant et elle s'était imaginé une soirée pas trop mal compte tenu des circonstances. Puis, contre toutes attentes, Blaze et Joan s'étaient aussi retrouvé dans le lot et sa bonne humeur s'était évaporé en seul instant. Elle avait eu tout le mal du monde à les supporter ensemble à Thanksgiving et voilà qu'ils devaient remettre le couvercle. Décidément, le hasard lui en voulait. Dans un soupire, elle remercia tout de même la dame et fût bientôt attirée par des cris qu'elle reconnu immédiatement. Un peu plus, Emma s'adonnait à un véritable numéro et déversait un flot de colère interminable sur une pauvre dame qui devait sans doute regretté de s'être retrouvé en son chemin. Un brin amusée, Bethany accouru avant de s'emparer du bras de la blondinette et de la tirer vers elle alors qu'elle s'enfonçait dans un tunnel quelconque. « J'en connais une qui ne s'est pas levé du bon pied ce matin, je me trompe ? » Croisant ses bras ensemble, elle la dévisagea d'un regard faussement accusateur avant de s'esclaffer bien malgré elle. C'était un côté de son amie qui l'avait toujours fait rire. Cette facilité à s’enflammer et dramatiser avec tout, en particulier avec ses ô combien adorées tortues. Un point apparemment plutôt sensible chez-elle.

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Touchez pas l'illustre Blaze, paysans ! Son café coincé dans l'étreinte de sa main droite, la gauche dissimulée chaudement dans sa veste, Blaze s'amusait à jouer à trappe trappe avec les forces de l'ordre qui semblait résolue à faire rentrer toute la population dans les catacombes. Son regard se darda sur les troupes de Rose qui depuis une heure, le sommait de rejoindre la boutique sordide de Carter. Convaincu qu'il ne s'agissait là que d'une petite pluie idiote qui, à l'aube prochaine, ne serait plus qu'un souvenir, Blaze opposa une résistance insolente aux employées du sheriff. « .Ce n'est qu'une. Petite plu.. » pluie. Un éclair rageur vint taper le bitume non loin d'eux, faisant trembler le sol sous ses pieds et crier toutes les petites natures de Fairview en une sorte de chorale mal organisée. Levant les yeux au ciel, un instant pantois, Blaze se décida finalement à obtempérer. « .A tes souhaits. » siffla-t-il, à l'adresse du monde, de l'humanité, du temps, qu'importe. Toujours armé de son air suffisant, il se laissa glisser dans les dessous sordides de la ville. L'odeur de renfermé vint aussitôt lui comprimer les poumons, tant est si bien qu'il décida de cacher ses narines derrières les effluves désormais froides de son café. Aucun regard à l'adresse de la plèbe s'affairant à distribuer des vivres, Blaze en grand seigneur se contenta d'aborder la première pimprenelle un peu mignonne armée d'un tas de papiers pour lui quémander les quelques informations nécessaires à la vie en communauté dans les égouts asséchés de Fairview. Un flot d'informations vint marteler ses pauvres oreilles désintéressées, elle lui tendit deux feuilles. Une remplie de noms, l'autre avec les consignes et ses partenaires de groupe. Une bande d’hurluberlus et parmi ceux-ci, Bethany et Joan. Un regard agacé teinta son visage. L'univers venait de lui donner une baffe en plein visage et d'attraper son cœur d'une poigne acérée, sans préavis. Serrant les dents, prodigieusement agacé par la perspective de partager un coin de couloir avec toute cette bande et conscient qu'il lui faudrait opter pour son meilleur jeu de comédien s'il voulait s'en sortir correctement, à défaut de bien, il décida de faire comme si de rien n'était. Bethany ? Avec qui l'ambiance n'était pas exactement au beau fixe. Joan ? Avec qui un simple échange réussissait à empourprer ses joues. Il décida de prétendre qu'il s'en fichait royalement. Allons-y gaiement. Le recensement, il s'en fichait, alors ses papiers, elle pouvait bien se les garders et les mangers si ça lui faisait plaisir. Compter ces pauvres ères ? Il considéra qu'il valait mieux pour tout le monde que certains perdent la vie dans cette satanée tempête plutôt que d'enlaidir l'univers un peu plus. « .Je te l'offre, tu pourras t'en servir comme papier toilette et me remercier plus tard. » en nature, de préférence. Il adressa un regard entendu à la jeune femme qui, courroucée de son dédain, préféra passer son chemin en vitesse. Alerté par une série de hurlements, il déposa un regard attentif et désinvolte sur Emma Parsons. Emma Parsons qui faisait partie de son groupe, à son plus grand désarroi. Toutefois à la surprise générale, mais surtout la sienne, Blaze se trouva amusé par les grands gestes et les paroles de cette incomprise éternelle. La blonde écervelée, dans toute sa splendeur. Adossé contre le mur, les bras croisés, c'est d'une voix moqueuse et exaspérée qu'il souffla quelques mots à cette hystérique de service. « .Les animaux n'ont pas de lampes torches, qu'elle dit celle-ci. » Parfois, il se demandait si certains s'entendaient parler. Les animaux n'ont pas de couvertures, ni de lampes torches. Merci Emma. Sur l'instant, il se demanda si elle en avait beaucoup en réserve, des découvertes scientifiques de la sorte. « .T'en fais pas va. Je ne crois pas que le chat que j'ai vu s'envoler et s'écrabouiller contre un arbre en arrivant aura l'utilité d'une lampe torche. » ajouta-t-il, plus moqueur encore. Les animaux. Qu'est-ce qu'on s'en fiche. Blaze faisait passer sa vie avant celle de tous et toutes, surtout des animaux. Qu'est-ce qu'elle croyait elle, qu'en sauvant une bande d’écureuils, ils allaient la remercier en venant lui apporter une paquet de noisettes décortiquées ? . Levant les yeux au ciel, peu intéressé par le fait qu'elle les emmerdait tous, il poussa un soupir las, déjà crevé de devoir assister à pareil spectacle. Ainsi, il eut tout le loisir de déposer son regard sur le visage doux de sa petite amie officieuse. Qui dernièrement l'emmerdait à tel point qu'il ne lui parlait même plus. Depuis l'épisode de l'Insomnia, il jouait les grands absents, les distants. Toutefois, bienséant et résolu à entretenir sa politesse, il gratifia la jeune femme des salutations d'usages. « .Bonjour, mademoiselle Scrimgeour. » Une voix de velours, un regard de braise. Un bref rictus délecté traça ses traits, lorsqu'il décida de se glisser à côté d'elle afin d'aller s'appuyer sur le mur d'en face. Il en profita pour laisser son index glisser sur sa hanche, jusqu'à la courbe de son dos, à l'abri des regards indiscrets. Bon joueur ou bien inconscient ? Il s'en moquait. La seule dont il craignait la réaction n'était pas encore-là et quand bien même, il comptait bien feindre l'indifférence la plus complète devant elle. Toutefois sur l'instant, il se demanda s'il ne valait pas mieux pour lui qu'il ne ressorte bien sagement affronter la tempête plutôt que de devoir supporter toute cette petite bande. La tornade Bethany, ou bien la tempête. Il fut sur le moment bien tourmenté.

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À l’inverse d’une grande partie des habitants de Fairview, Joan ne craignait pas la tempête, au contraire. Il s’agissait sans doute d’une incroyable naïveté de sa part, mais elle en était consciente. Sans doute aurait-elle pu faire porter le blâme de cette étourderie enfantine à son réveil, quelques mois auparavant : après neuf années d’un sommeil sur lequel elle n’avait aucune emprise, redécouvrir les composants d’une vie ordinaire –désordres météorologiques inclus- était devenu source de petits bonheurs quotidiens. S’il n’avait été que d’elle, elle aurait affronté la tempête à l’abri dans son appartement, le nez collé à la fenêtre mais le corps protégé par les bras d’Ethan. Il semblait toutefois que la mairesse et les forces de l’ordre de la ville n’approuvaient pas son plan, et c’est avec regret qu’elle prit la direction de la boutique de Carter Hamilton ; porter l’étiquette de folle du village était déjà suffisant sans qu’elle ne prenne en plus le risque que son absence soit remarquée et mise sur le compte de son refus d’obtempérer. Si les premières secondes dans les sous-sols lui donnèrent une désagréable impression de claustrophobie, l’agitation qui régnait domina rapidement son attention ; elle avait visiblement sous-estimé l’importance de la tempête, ou du moins celle que lui accordaient les habitants de Fairview. Rapidement, on l’informa de son rôle au sein des sous-sols –le recensement des habitants, un travail pour le moins gênant pour elle qui aurait alors à affronter le regard de ceux qui, derrière son dos comme sous ses yeux, se questionnaient avec mesquinerie sur sa santé mentale. L’annonce des gens qui partageraient son groupe ajouta à son humeur mitigée. Blaze en faisait partie, ce qui n’était assurément pas une bonne nouvelle ; si elle avait trouvé un réconfort inespéré dans les bras d’Ethan, la rancœur qu’elle éprouvait à l’égard de son ex petit-ami ne semblait pas disparaître. Comment avait-il pu l’oublier si rapidement, l’abandonner alors qu’elle était prisonnière de son propre corps, alors qu’il était toujours resté celui qu’elle espérait voir à son réveil ? La présence de sa cousine Bethany, d’un autre côté, la réjouie. Les papiers du recensement en main, Joan tourna les talons et se dirigea vers le petit groupe que formaient déjà Bethany, Emma et Blaze, légèrement en retrait. Si les derniers échanges lui avaient échappé, elle pu toutefois en déduire que l’humeur d’Emma semblait discutable alors que le visage de Blaze portait encore la trace d’une remarque désobligeante. Se frayant un chemin entre les enfants surexcités et les habitants aux visages paniqués, Joan rejoignit le groupe, affichant malgré son malaise le sourire le plus convaincant qu’elle eu alors en sa possession. Elle adressa un signe de tête à l’adresse d’Emma –qu’importe ce qui venait de se passer, le risque de dire quelque chose qui lui déplairait semblait encore trop grand- et s’installa aux côtés de sa cousine, à laquelle elle adressa un rictus empreint de tout le soulagement qu’elle ressentait à être du même groupe qu’elle. Soulagement qui, elle l’ignorait totalement, n’était assurément pas réciproque. « Le recensement, hein ? Quelle chance… » lui lança-t-elle d’une voix incertaine en levant vers elle un bref regard nerveux. Au moins avait-elle la chance d’être auprès de sa cousine, une des seules dont le soutient avec toujours été infaillible. Elle se permit ensuite une œillade vers le mur où était appuyé Blaze et, croisant son regard, tenta de le soutenir dans sa meilleure imitation de ce que devrait être l’indifférence. « Blaze. » prononça-t-elle simplement à son attention en guise de salut, avant de détourner prestement le regard pour le reposer sur l’agitation environnante.

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Après son arrivée dans la cave, Caleb n’avait cessé de chercher du regard sa petite soeur Erin pour être certain qu’elle n’était pas dehors sous cette tempête. Elle connaissait son caractère difficile et il ne serait pas étonné si cette dernière avait décidé de rester à son appartement, se proclamant capable de tenir face à une petite pluie de rien du tout. Bien heureusement le grand frère poule qu’il était fut rassuré en la voyant au loin, discutant avec Maxence qui plus est. Son meilleur ami et sa sœur s’étaient certainement vus être assigné au même groupe, ce qui était préférable pour Caleb qui aimait bien avoir un œil sur sa sœur dans ce genre de situation. Pour sa part, il devait s’occuper du recensement des habitants, c’est pourquoi on lui avait donné une immense liste pour qu’il puisse checker les personnes présentes et absentes. Sauf qu’ils étaient au moins une dizaine à le faire déjà et le jeune homme devait bien avouer qu’il avait d’autres plans avant de se faire entraîner dans cette cave miteuse. Une soirée à draguer en boîte de nuit accompagnée d’une nuit torride en perspective. Malheureusement c’était un peu foutu là… Qu’allait-il bien pouvoir faire ? Le peu de personnes qu’il connaissait, comme Bethany ou Ruby, étaient occupés et l’obligeait donc à faire son job… jusqu’à ce que ses yeux désireux de rencontrer un visage inconnu en trouvèrent un. Une jolie petite brune, aux traits plus que gracieux et au regard de biche. Bizarre qu’il ne l’ait jamais vu, en tout cas la jeune femme était très à son goût et Caleb ne se retint pas d’aller lui montrer. Le jeune homme s’approcha d’elle, délaissant les personnes qu’il venait rapidement de recenser, et remarqua qu’elle disposait de la même liste que lui en arrivant à son niveau. « Hey beauté. » Roucoula-t-il en lui adresse un sourire charmeur. « Il fait froid dans cette cave miteuse, non ? » Sa tactique de drague était peut-être un peu foireuse, pourtant cela ne l’arrêtait pas. « On pourrait s’isoler dans un petit coin pour se réchauffer mutuellement ? » Il haussa un sourcil, son regard et son sourire rempli de sous-entendus cochons. Il devait bien y avoir tout un tas de cachettes dans cette cave, certainement même des passages secrets ou il ne savait quoi encore. Tout ce qu'il voulait lui, c'était profiter de tout ce rassemblement pour se trouver une nouvelle conquête.

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C’est transie de froid que Peony avait fini par pénétrer dans la cave, ses chaussures dégoulinant d’une gadoue proprement dégoutante alors qu’elle pataugeait bon gré mal gré jusqu’à la table où trônaient quelques instructions quant au recensement qu’elle était censé accomplir. Elle, ainsi qu’une petite dizaine d’énergumènes qu’elle ne connaissait pour la plupart que de vue. C’est sans doute à ce moment-là, alors qu’elle les regardait interagir entre eux - plus ou moins cordialement, il est vrai - qu’elle se rendit compte du handicap social dont elle avait été gratifiée à sa naissance. Probablement aucun d’entre eux ne savait exactement qui elle était, et peut-être était-ce mieux ainsi. C’était sans doute mieux ainsi, se convainquit-elle alors qu’elle observait, médusée, une blondinette d’un mètre quarante les bras levés s’époumoner après une pauvre âme éperdue. Elle n’était pas sûre de sortir indemne de cette mésaventure. Peut-être aurait-elle mieux fait de rester dehors, à tremper tel un rat mouillé dans l’eau boueuse qui déferlait à flots dans les rues avec une force telle que même elle, la grande amoureuse des orages, en était passablement effrayée. Cela aurait sûrement été plus sûr et lui aurait évité de se faire manger toute crue par une horde d’êtres humains déchainés. Ou alors elle pouvait toujours essayer de changer de groupe, de mettre à profit ses talents de kiné en carton pour réparer des blessés potentiellement inexistants. C’était ce qu’elle était en train de se dire, progressant laborieusement entre les personnes qu’elle recensait de son mieux et cherchant frénétiquement du regard un Gabe qui, à son grand soulagement, semblait absent, lorsqu’elle se fit aborder de la manière la plus dépourvue de finesse qu’elle ait jamais vue. Se tournant comme à regret vers son tout nouvel interlocuteur, elle le toisa du regard avant de laisser échapper un rire quelque peu perdu. Elle ne le connaissait ni d’Adam ni d’Eve, et regretta momentanément ce doux laps de temps durant lequel personne ne s’occupa d’elle, et dont elle se plaignait quelques instants plus tôt. Il semblait attachant, pourtant, avec ses grands yeux d’éternel incompris et sa bouille d’enfant refusant de grandir, aussi décida-t-elle d’entrer partiellement dans son jeu. « Pourquoi ne pas commencer par faire connaissance en accomplissant la tâche qu’on nous a assignée, Monsieur Frileux ? » lâcha-t-elle avec un sourire avenant tout en continuant de recenser les personnes qu’elle apercevait au fur et à mesure que son regard se posait sur elles. « Je suis Peony, au fait, » ajouta-t-elle après une petite pause. Quitte à passer la soirée avec ce dragueur du dimanche, autant lui donner matière à exploiter.

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Caleb n’en avait rien à faire de devoir recenser les habitants de Fairview, tant mieux pour ceux qui avaient la chance d’être à l’extérieur de cette cave et tant pis pour ceux qui, comme lui, étaient coincés ici. Il préférait vaquer à ses propres occupations : draguer, coucher. Le jeune homme était en manque. Lui qui avait prévu de rester toute la nuit au Rabbit Hole pour capturer la plus belle jeune femme de la soirée, il était à l’instant obligé de se tourner vers des jeunes femmes à l’allure soit coincée soit très immonde. Jusqu’à ce que son regard se pose enfin sur une longue crinière foncée, son radar à jolie femme retentissant dans sa tête l’alarmant de ne pas laisser passer sa chance. N’y allant pas par quatre chemins, Caleb lui proposa de but en blanc de s’écarter dans un petit coin de la cave pour se livrer aux plaisirs de la chair. Mais bizarrement la réaction de la jolie brune ne fut pas celle attendu puisqu’elle se mit soudainement à rire. Elle ne le prenait pas au sérieux ? Pourtant il l’était, il avait très envie de lui arracher ses vêtements en toute intimité dans une petite cachette de cette cave toute miteuse. Il n’avait jamais été plus sérieux, son désir d’homme ne lui permettait pas d’attendre plus longtemps d’être assouvi. « Pourquoi ne pas commencer par faire connaissance en accomplissant la tâche qu’on nous a assignée, Monsieur Frileux ? » Faire connaissance ? Et puis quoi encore ? Il n’avait pas envie d’apprendre à la connaître, c’était pour les hommes et les femmes souhaitant construire quelque chose. Lui n’avait rien envie de bâtir du tout, il n’avait pas postulé pour une relation. Il avait juste envie de tirer un coup, rien de plus simple que ça. « Je suis Peony, au fait. » Peony, c’était joli. Ca lui allait même très bien. « Moi c’est Caleb. » Dit-il tout simplement en la regardant recenser les quelques personnes qui se trouvaient près d’eux. C’était suffisant non ? De quoi de plus avaient-ils besoin pour coucher ensemble ? « Maintenant que je connais ton prénom, toi le mien, on peut s'isoler ? » Demanda-t-il avec un sourire des plus charmeurs, son ton trahissant quelque peu son impatience mais sans faire preuve de méchanceté, son but n’étant pas de la brusquer. « On saura quoi gémir au moment voulu. » Ajouta-t-il en se rapprochant d’elle. Il paraissait peut-être lourd, pourtant il n’essayait pas de la faire fuir bien au contraire. « A moins que tu veuilles connaître ma position préférée avant ? » Caleb n’était pas odieux. Il était en manque, c’est tout.

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Fairview. Un bled paumé au fin fond de la brousse. C'est en tout cas ce que pense Bô. Bien qu'elle y habite depuis des années, son exaspération reste intacte. Même avec le temps. Non pas qu'elle déteste cette ville simplement, il n'y a pas grand chose à y faire. Bô aurait cru qu'avec l'élection de la nouvelle maire, cela aurait eu pour effet de donner une nouvelle vigueur à cette ville mais les semaines passèrent et ce ne fut clairement pas le cas. Il avait pourtant fallu qu'il pleuve des cordes ce soir là pour que tout le monde perde les pédales. Bô s'apprêtait justement à commencer son service à l'Insomnia quand elle fut sommée de se rendre au Cave of Wonder pour sa sécurité. Bien évidemment, elle avait tenté de tergiverser, d'expliquer à ces idiots qu'elle ne pouvait pas s'absenter comme ça, elle avait même fini par essayer de s'enfuir discrètement mais rien n'y avait fait, il fallait qu'elle s'y rende. Ils lui avouèrent d'ailleurs par la suite qu'une véritable organisation avait été mise en place. Fidèle à elle même, Bô avait délibérément ignorer ces recommandations. Seulement, elle ne s'attendait à ce qu'il y ait autant de monde autour d'elle quand elle arriva. Elle qui n'était pas très à l'aise avec la foule, elle allait franchement s'amuser de cette manière. Trempée jusqu'aux os, elle ne tentait même pas de se sécher alors que de grosses gouttes tombaient régulièrement de sa chevelure. Elle pourrait arroser tout le monde sur son passage qu'elle s'en ficherait royalement. Elle n'avait pas envie d'être là, elle le montrait voilà tout. Encore faudrait-il qu'ils la laissent tranquille pour qu'elle puisse respirer deux secondes. Elle entendait autour elle autant de vociférations que de pleurs d'enfants. Certains tentaient de calmer les ardeurs des personnes présentes mais c'était peine perdu avec tout ce chahut ambiant. D'ailleurs, Bô qui n'avait rien écouté de ce qu'on lui avait dit quand elle était entrée avait compris bien après qu'elle était censée s'occuper du recensement. Elle avait entendu hurler une jeune blondinette non loin d'elle qui était partie dans un discours larmoyant sur la défense des animaux. Bô aurait pu verser une larme si ça n'avait pas été aussi pathétique. Secouant la tête, elle observa les alentours, avide de savoir avec quels autres énergumènes elle allait devoir s'entendre. Un grand brun qu'elle n'avait encore jamais vu ici se moquait ouvertement de la blondinette. Il n'avait quand même pas tout à fait tort. Et Bô lui aurait fait sûrement remarquer si il n'avait pas réagi avant elle. Elle tourna la tête ensuite quand elle entendit quelqu'un d'autre parler à seulement quelques mètres d'elle cette fois. Écoutant d'une oreille distraite, elle attrapa à son tour un carnet et un stylo, prête à passer cette nuit de malheur à cocher des gens. Seulement, il semble que dans ce groupe, la fainéantise est de mise puisqu'aucun de ceux qu'elle avait aperçu n'avait commencé le boulot. Agacée et ne tenant pas à y passer la nuit – elle allait sûrement devoir travailler tôt demain pour compenser cette soirée – elle déclara à la cantonade. « Dîtes, c'est pas que je m'ennuie mais faudrait-peut-être qu'on démarre non ? » Elle les regarda tour à tour. « Non parce que c'est bien gentil de discuter mais ce bordel là – elle montra le carnet et le stylo qu'elle avait déjà en main – n'attend pas. » Peut-être avait-elle paru désagréable mais à cet instant, elle s'en fichait royalement. Autant finir ce boulot de malheur au plus vite. « Même chose pour le Dom Juan du dimanche et sa nana du jour là bas. » dit-elle à leur attention puisqu'ils ne semblaient ne pas avoir entendu. « Désolé de vous interrompre mais c'est vraiment pas le moment pour ce genre de conneries vous ne croyez pas ? » Pour appuyer sa remarque, elle les regarda vaguement intéressée, mais surtout désireuse que ce truc commence une fois pour toute pour qu'elle puisse pioncer tranquillement dans ce trou de malheur.

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