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 toxic love (cupidon)

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Mara Vermouth
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Mara Vermouth

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MessageSujet: toxic love (cupidon)   toxic love (cupidon) EmptyMer 3 Juin - 15:34

aphrodite + cupidon


~
❝ In fact, my soul and yours are the same : you appear in me, I in you. We hide in each other.❞






    Dans le vent et le ciel, jamais elle ne se perd. Au dessus de la Terre, surplombant les Hommes et leurs tragédies, Aphrodite est légère, éthérée, aérienne. Ses ailes scintillantes se mélangent à la lune et au soleil, parfois aux étoiles et aux nuages, rarement à la pluie et au brouillard. Elle se fond presque dans le ciel. C'est là qu'elle se sent entière, comme si les battements rapides de ses ailes rassemblaient tous les morceaux éparpillés de son cœur. Tous ces indices qu'elle a semé au quatre coin de l'Univers. Toutes ces miettes d'amour qu'elle a offert aux Hommes, et aussi à d'autres fées, même à certains monstres. Bien que légère, il y a quelque chose, là, dans le cœur d'Aphrodite, tout au fond, quelque chose qui pince, pique et entaille. Elle, si peu habituée, aux griffes lacérées de la peine s'y frotte avec prudence. Cupidon a disparu en même temps que ses ailes lui ont été arraché. Il s'est envolé, sur les routes, les pieds lourds d'être collés à jamais au sol. Et elle, elle a volé longtemps à sa recherche, loin de Fairyfalls, au dessus de King's Landing et à travers toute la province de Sandstone. Elle a suivi des murmures, des rumeurs incertaines, des témoins qui disaient l'avoir aperçu ici ou là. Sans certitude, seule avec ses instincts et avec l'assurance sereine de le trouver tôt ou tard. Au petit matin, la capitale de Sandstone apparaît sous ses pieds et lorsqu'elle touche enfin le sol, dans une ruelle discrète et déserte, la petite créature se métamorphose en une grande femme, dénuée d'ailes, mais brillant toujours de cet aura surprenant qu'ont les fées sous leur forme humaine. Aphrodite possède la beauté fragile de la nature, elle est une fleur, une rivière, un torrent, une cascade, un rayon de soleil, un flocon de neige, le sel des larmes et de l'océan, une déesse dans un corps de femme. Elle renferme aussi en elle la beauté invulnérable du temps qui passe mais qui n'altère rien. Dans le jour levant, elle se sent en sécurité. Le soleil matinal mais brûlant, vient réchauffer son épiderme et fait danser des reflets de ses cheveux dorés. De chaque côté de la rue vers laquelle elle se dirige à présent, des étales remplies de tissus, de fruits et d'objets en tout genre sont protégées par les regards scruteurs des marchands, et plus elle avance, plus la foule se fait dense, compacte, étouffante. Equilibre au milieu du chaos, brise au milieu de la tempête, fleur au milieu des orties, Aphrodite se fend un chemin dans les rues de la ville brûlante et bruyante. Et au détour d'une ruelle, il y a un dos. Un homme. Un homme de dos. Elle marche et c'est comme si elle courrait. Vers la ligne d'arrivée ou la falaise ? Elle pourrait le reconnaître entre milles puisqu'il est un peu elle et qu'elle est un peu lui. Il lui a même parfois semblé qu'ils partagent la même âme, le même cœur, battant à l'unisson. Aphrodite pose sa main sur son épaule et dans une douceur infinie, le force à se retourner pour lui faire face. « Je t'ai cherché partout. » Les mots, à peine audibles,  s'échappent de ses lèvres, dans un souffle, un soupir, une brise de vent venue du plus profond d'elle-même. Ils restent là, debout, au milieu de la foule qui les bouscule mais il n'y a plus qu'eux, rien qu'eux deux. Tout le reste à disparu. Ils se sont soustrais au monde. Ils se sont additionnés au ciel. « Je t'ai cherché si loin. » Les doigts d'Aphrodite viennent toucher son visage, en dessiner le contour et la profondeur, cherchant sur sa peau des réponses à des questions silencieuses. Vertige. Il est face à elle mais ce n'est pas lui, pas vraiment, ce n'est pas son frère, ce n'est pas le Cupidon qu'elle a connu. Ses traits angéliques se sont comme déformés, abimés, dégradés. Il n'est qu'une réduction de lui-même. « Quel est le monstre qui t'as fait ça ? » Elle imagine une femme, cruelle, perfide, qui aurait tout arraché, sans merci et sans bonté. Mais Aphrodite ne voit pas et ne veut pas voir que le monstre dans cette histoire, c'est elle, et que, sans le vouloir, elle a causé la perte de son frère. Elle ne saisit pas ce qui le ronge, le dévore, le consume et l'obsède. Elle ne veut pas voir ce que beaucoup savent déjà. Elle ne distingue même pas encore tous les dégâts qu'elle a pu causer et qu'elle causera encore. Mais ce qui la frappe le plus ce sont ses yeux. Ils étaient si bleus, avant, ses yeux, comme l'océan tranquille et le ciel d'été. Et lorsque les iris azurées d'Aphrodite plongent dans celles de son frère, elle ne trouve que deux antres obscurs où se mélange la violence, la fragilité et la douleur : elle distingue le début des ténèbres qui telles, des ronces enserrent chaque organe et chaque parcelle de son épiderme. Dans les yeux de Cupidon danse les flammes de l'enfer et du chagrin. Surprise, les doigts d'Aphrodite glissent et délaissent son visage. Cupidon est en lambeau et elle voudrait tout recoudre, tout recoller mais c'est impossible puisque elle est son poison. Autant qu'elle en serait l'antidote.

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Charlie Lane
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MessageSujet: Re: toxic love (cupidon)   toxic love (cupidon) EmptyDim 7 Juin - 22:07

Ça n'a pas marché. Bien sûr que ça n'a pas marché, il n'a pas cru une seconde aux paroles réconfortantes de la Fée bleue, il a vomi sa fausse compassion alors que c'était le dégoût qu'il lisait dans ses yeux. Elle le fixait d'un regard qui se voulait doux, tendre et bon, mais on ne peut pas mentir quand les prunelles mènent droit au coeur, à l'âme. Il a perçu la flamme dansante du dégoût dans les yeux de Rella, il a senti la crainte aussi et la pitié. Une pitié corrosive, qui fout tout en l'air, la pitié qu'on éprouve pour un être inférieur. Pour un humain, pour un animal, mais pas pour une fée. Dans les yeux de la Fée bleue se lisait déjà son avenir, elle ne le voyait plus en fée et c'est ce qu'il allait advenir. Une non-fée. Même pas une fée déchue, le statut honni qui leste les chevilles et rend le monde plus lourd. Oh non, il allait devenir un humain pour échapper à sa malédiction. Cupidon n'a pas cherché à s'opposer à son sort, il en était réduit à se nourrir de la plus petite chance de salut tout en sachant que pour lui, il n'y en aurait pas. Le sien est lié à son trépas, seule la mort peut le délivrer de la morsure de son propre sang, de l'obsession qui le fait chavirer, noyer, couler et la mort, il ne peut pas se la permettre. Cupidon ne veut pas La faire souffrir. Il ne veut pas Lui causer la moindre peine, faire naître des larmes nacrées au creux de ses paupières qui ne sont pas faites pour ça. Alors il subit. Il subit de plein fouet et accepte de tout perdre si ça peut le sauver de son mal. Mais ça ne fonctionne pas et Cupidon n'est plus que l'ombre de lui-même. Il doit réapprendre à vivre, comme un nouveau-né. Comme un infirme. C'est ce qu'il est, amputé de lui-même, de ses ailes, de sa magie et de son infinie bonté. Cupidon est cloué au sol avec sa peau ternie et ses yeux qui ne scintillent plus. Il est impuissant, avec cet arc et ces flèches qui ne servent plus qu'à tuer et détruire, comme toutes les autres armes des hommes. Les couples qu'il aimait tant avant le débecte et leur vision lui donne des envies de destruction. Il est perdu Cupidon, il a décide d'emprunter la longue route de la perdition et s'il n'en est qu'à ses prémices, il va droit en enfer. Son enfer. Il a erré longtemps de province en province, sans but, réduit à mendier pour obtenir de quoi se nourrir de victuailles au goût de cendres car sa Faim, sa vraie faim, ne peut être assouvie. Il a faim d'Elle. Il se consume pour Elle, jour après jour et c'est encore pire depuis qu'il n'est qu'un humain. Les fées sont plus fortes, moins soumises à leurs émotions puisqu'elles n'en ressentent qu'une. Les humains se noient. Ils se noient dans une confusion de sentiments contre laquelle il n'est pas armé et ça le détruit. L'amour qui règne dans son coeur se fait la malle. L'amour de l'amour, l'amour des couples et des gens heureux, l'amour qui nourrissait ses flèches et armait son bras pour être répandu sur terre. Cet amour s'évapore de son coeur aride, remplacé par des sentiments nocifs. Par la colère, la rage, l'amertume, la jalousie, l'envie, la soif de possession. C'est un long processus mais Cupidon le sent : chaque jour, son palpitant pèse plus lourd, chaque jour il est un peu moins lui-même et un peu plus un fantôme. Et il ne lutte pas. Il ne peut pas lutter parce que tout son corps est déjà au combat, dans une guerre sans merci contre lui-même, ses perversions, ses pensées impures, cet amour qui terrasse et consume au lieu de brûler et d'élever. Il ne comprend pas pourquoi sa peau ne cloque pas alors qu'elle le crame et faute de mieux, il choisit Sandstone, aride et caniculaire comme lui. Même les montagnes d'argent n'apaisent pas le feu en lui, il a essayé. Cupidon est arrivé il y a quelques jours, il ne connait personne, ne se lie à personne. Il n'est plus une fée mais pas encore un marchand noir. Il n'est rien d'autre qu'une âme en peine qui hurle à l'intérieur, un prisonnier, que dis-je, un condamné. Il est condamné à mort mais personne ne vient l'exécuter et c'est ce qui fait le plus mal. Sans but, Cupidon foule les rues de Sandstone. Il n'est pas encore décharné, il n'a pas encore abandonné sa grâce d'antan, celle qui lui coûte tant de maintenir parce qu'il n'est plus une fée et qu'aucune aura naturelle n'accompagne ses gestes. Il regarde les étals sans les voir jusqu'à se glisser dans une ruelle. Il déteste les Hommes, tous autant qu'ils sont. Il les déteste de n'être que des hommes et d'être devenus son propre reflet. Il déteste sa condition et le fait de leur ressembler. Il déteste avoir faim, avoir froid, ressentir la fatigue et tous les sentiments nauséabonds qui les clouent au sol quand ils pourraient voler, eux aussi. Et il les hait d'aimer, quand lui n'en est plus capable. Quand lui ne voit plus qu'Elle, même lorsqu'il ferme les yeux. Aphrodite n'est pas encore une vision récurrente mais Elle flotte déjà autour de lui, en filigrane. Cupidon pense à Elle avant de s'endormir, Elle s'éveille dans son esprit en même temps que sa conscience et ne le laisse jamais en paix. Il la porte en lui, dans son sang, dans sa chair, en permanence et quand le plus doux des touchers vient effleurer son épaule, il sait. Il sait avant même de se retourner, il sait avant que sa voix de carillon ne fasse trembler son âme. Il sait au premier souffle. Il sait et l'onde de choc le ravage de l'intérieur, elle fait fondre ses entrailles et secoue son coeur qui ne sait plus comment s'animer pour elle. La pression sur son épaule s'accentue et il sent la tension envahir ses muscles. Il hésite mais ne peut Lui résister : il se retourne et un raz-de-marée s'abat sur lui. C'est un naufragé Cupidon, il est en train de se noyer dans les yeux azur d'Aphrodite, de couler dans les vagues de ses cheveux qui sentent le soleil et la fraîcheur de l'aube. Elle l'a cherché. Les mots le percutent comme du poison, qui pénètre son sang vicié et termine son ouvrage macabre. Cupidon ne peut pas La quitter des yeux, de ses yeux abîmés d'avoir tant pleuré et hurlé en silence, de ses yeux ternis par sa nouvelle humanité et les ténèbres qui dansent autour de lui. Il est hypnotisé par Sa beauté qui transcende, frappe en plein coeur et s'inscrit au fer rouge. Mais ce n'est pas qu'une question de beauté. Ce serait si simple, sinon. Il La connaît par coeur, il connaît la douceur de Son âme, la tendresse de Son coeur, la bonté qui fait scintiller Sa peau aux couleurs de l'été. Aphrodite s'offre, corps et âme, coeur et conscience, Elle s'offre pour une nuit comme pour la vie, Elle n'attend rien en retour. Elle aime, c'est ainsi. Elle l'aime, lui aussi, comme Elle aime les autres. Elle lui a livré son coeur et si jusque là il en a pris le plus grand soin et l'a couvé d'un amour fraternel, il rêve de s'en emparer, de ne plus jamais le partager, de le dévorer jusqu'à ce qu'il roule dans sa propre poitrine, près du sien. En parfaite harmonie. Elle réitère, lui rappelle qu'Elle l'a cherché et Cupidon ferme un instant les paupières, vrillé par ce marasme humain qui le terrasse. Il est désolé, désolé de l'avoir fait souffrir, même indirectement. « Je suis désolé. Je voulais t'épargner... » souffle-t-il aussi doucement qu'elle, en pressant son front contre le sien. Fort, très fort. Cupidon voulait lui épargner sa triste vision, cette version diminuée de lui-même, ce fantôme, cette ombre, ce moins que rien qui ne La méritera jamais. Il n'est plus vraiment son frère, ainsi, il n'est plus qu'un souvenir qui se dissipera jour après jour jusqu'à disparaître complètement. Alors qu'Elle, Elle vivra. Une vie longue et prospère, longtemps après sa propre disparation, balayé par le temps et la vieillesse. Les doigts d'Aphrodite glissent sur sa peau, aussi doux qu'une pivoine et ce geste le fait tressaillir. Il demeure suspendu à ses gestes, la mâchoire serrée, crispée sous l'effort que cela lui demande de ne pas se saisir de sa main, de ne pas embrasser chacun de ses doigts avec une dévotion de fidèle, de ne pas lui susurrer les mots qui rongent ses lèvres. Il reste immobile, le souffle rauque, mourant dans sa gorge, soumis, dépendant du maigre contact qu'Elle a initié et qui lui fait mal, si mal. Plus mal qu'Elle ne peut l'imaginer. C'est une lame de fond, plongée dans sa chair, une lame qui ne tranche pas nettement, non. Elle, elle charcute, elle ne coupe pas mais déchire, écrase, réduit en bouillie sans jamais cesser de revenir à la charge. C'est sa question qui l'achève. Cupidon tremble un peu sous l'assaut qu'il n'a pas vu venir, pétri de chagrin et de douleur, d'un malheur qui deviendra très bientôt rage et violence. « C'est Rella. C'est elle. » siffle-t-il difficilement, crachant le nom de leur fée avec un mépris acide, nouveau pour lui. C'est faux, le monstre c'est lui. Amoureux, amoureux de sa soeur, a-t-on vu pire monstruosité ? C'est la conscience de sa condition, qui le détruit. Et Aphrodite, en rompant le contact termine son oeuvre. Il lit la stupeur dans le regard émouvant qu'elle lui porte, il lit un soupçon de crainte aussi, un soupçon qu'il refuse de voir, qu'il veut arracher, remplacer, mais il n'a pas ce pouvoir. Alors Cupidon referme ses doigts sur le poignet fin qui s'échappe de son visage, il le retient à mi-chemin entre lui et Elle, sans serrer, sans se laisser aller à caresser du pouce le velours de sa peau de pêche. « Aphrodite, ce qu'ils disent... c'est vrai. » confesse-t-il, au bord du précipice, au bord des larmes. Des larmes de rage et d'impuissance qui ne couleront pas du puits sans fond de ses pupilles délavées. Il veut qu'Elle sache, qu'Elle le déteste, il veut La dégoûter de lui pour La protéger. Parce qu'il perd pied Cupidon et il est incapable de savoir combien de temps il tiendra, avant de sombrer tout à fait. Et quand ce jour arrivera, il refuse de La voir couler à ses côtés.
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Mara Vermouth
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MessageSujet: Re: toxic love (cupidon)   toxic love (cupidon) EmptyMar 21 Juil - 16:05

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❝ C'est la violence de tes passions qui m'alarme, et surtout le chemin qu'elles font en secret dans ton cœur. ❞





    La chaleur étouffante de Sandstone les brûle et les écrase, sous le soleil caniculaire, deux âmes s'effleurent. Ce n'est pas une histoire de peau mais de regards. Aphrodite cherche désespérément dans les yeux de son frère une explication. Elle le cherche, lui, comme si il pouvait se cacher quelque part au fond de ses iris. Une partie de cache-cache à laquelle il refuse pourtant de participer. Elle fouille, creuse, s'épuise, mais n'y trouve que du vide, des ombres dansant dans la pénombre et des kilos de fatigue. Elle s'étonne de le retrouver différent sous la lumière brûlante, comme changé, altéré par quelque chose ou quelqu'un. Elle s'étonne de ce poids qu'il porte sur ses épaules. Elle s'étonne que son corps fatigué et las, bousculé à plusieurs reprises par des passants pressés, puisse encore tenir debout. Elle s'étonne de la lourdeur de sa voix, de son corps tendu, de ses mains crispées. Elle s'étonne, surtout, de la distance qu'il instaure entre eux alors qu'elle aurait voulu fondre dans ses bras fraternels et familiers afin de le délivrer des maux qui semblent alourdir son cœur. Il n'est qu'une réduction du Cupidon qu'elle connaît et qu'elle aime. Où es-tu ? Que t'est-il arrivé ? « Ne t'excuses pas, ce n'est rien. Je suis là, c'est l'essentiel. » Assure-t-elle, un sourire doux trottant sur ses lèvres pleines. Le corps éthéré d'Aphrodite est poésie, lorsqu'elle fend le ciel de ses ailes scintillantes, lorsqu'elle tend une main et que ses doigts viennent vous chercher dans une danse lente et gracieuse, lorsqu'elle murmure l'Amour par le biais de son coeur, de ses lèvres ou de ses hanches, lorsqu'elle s'oublie dans un sourire et vous laisse, presque par inadvertance, deviner son âme tel un cadeau, et lorsque ses cheveux dorés flottent dans l'air chaud de Sandstone et se mélangent au sable, au soleil et aux murs rouillés. Les doigts de Cupidon enserrent le poignet d'Aphrodite qui s'échappe de son visage pour mieux danser dans l'air. La pression qu'il exerce contre son épiderme n'est pas assez forte pour lui faire mal mais c'est d'une violence inattendue pour eux qui la surprend. Ca fait comme un pont, de lui à elle, d'elle à lui. Ils restent suspendus dans le moment, au dessus du vide, du précipice, et il lui semble que tout s'arrête lorsque Cupidon laisse des mots s'échapper de sa bouche : Aphrodite tombe entre les vocables. Elle avait surpris des rumeurs, des murmures, des bribes d'histoires en lesquelles elle n'avait pas cru : elle ne voulait pas y croire. Comment pouvoir seulement imaginer qu'il puisse être tombé amoureux d'elle, sa sœur, un petit bout de lui, comme une malédiction ou une maladie ? Amour interdit, souffrance incurable, elle chassait d'un mouvement agacé de la main ces sous entendus qui lui dévoraient déjà pourtant l'estomac. « Non... Non. C'est impossible. » Aphrodite parle en soupirs étouffés comme pour atténuer l'impact. Une explosion en sourdine, noyée sous les cris des marchands et les conversations des passants. Comment est supposé battre son palpitant à présent ? Elle n'entend plus que ça d'ailleurs, son cœur, battant à tout rompre dans chaque parcelle de son corps, elle le sent dans ses jambes qui tremblent, dans ses oreilles qui bourdonnent, dans sa cage thoracique qui se serre et dans son estomac qui se compresse. « C'est... c'est moi ? C'est moi le monstre qui t'ais fait cela ? » balbutie-t-elle. Les cœurs se brisent toujours en silence, sans grand fracas, sans que personne autour ne s'en rende vraiment compte. Un peu trop brusquement à son goût, elle dégage vivement son poignet de l'étreinte des doigts de Cupidon. Aphrodite ne se savait pas vénéneuse, elle se découvre monstrueuse. Elle qui dévoue son existence à offrir son amour et ses bras, à recoudre les cœurs, à donner une seconde chance aux âmes meurtries. Elle a peur de le toucher, à présent, effrayée à l'idée de le heurter encore plus, de répandre un poison invisible.
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Charlie Lane
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MessageSujet: Re: toxic love (cupidon)   toxic love (cupidon) EmptyLun 30 Nov - 0:32

Je suis là, c'est l'essentiel. Jamais des mots n'ont paru à Cupidon aussi vrais, palpables et faux à la fois. Ils sont illusoires, c'est une chimère dans laquelle il espère se lover, se noyer jusqu'à l'overdose. Parce que oui, c'est l'essentiel. Aphrodite est là, si près et si loin à la fois et ça l'enivre. Il se sent ivre sans l'être, plus groggy encore que s'il venait de respirer des vapeurs d'alcool et de drogues à pleins poumons. C'est Son pouvoir, celui de le rendre fébrile et alerte, heureux et misérable, fou de désir et tout court. Il La regarde, La contemple mais cet unique sens n'est pas suffisant. Cupidon rêve de La toucher, de La respirer, de goûter ce fruit défendu à personne d'autre que lui. Le manque cisaille ses entrailles et La savoir à portée de lui sans qu'il ne puisse étancher sa soif d'Elle est un supplice. Cupidon ne répond plus de lui. Son regard trouble et inquiétant, à la fois plus terne et pénétrant, reste rivé sur ses traits qu'il boit jusqu'à l’asphyxie et ses lèvres tremblent sous sa contemplation. Sa peau de pêche, Ses lèvres pleines et si douces, l'arrête de Son nez, Sa pommette saillante et ronde à la fois, comme un soleil, tout l'attire et l'électrise, l'élève et le cloue au sol. Cupidon rêve de fondre sur Elle, de goûter un peu, rien qu'un peu, ce qu'il désire plus que tout. Le désir est une notion disparue depuis longtemps, effacée derrière une obsession nocive qu'il discerne pleinement. C'est ça, la cruauté de sa malédiction. L'ancienne fée a pleine conscience de la toxicité de ses sentiments, de leur caractère dégradant, souillé, répugnant. Dans de brefs sursauts de volonté, de raison, Cupidon a la nausée. Il vomit des relents écarlates, des éclats de son coeur, des gouttes du sang vicié qui coule dans ses veines, cette passion écoeurante qui l'éreinte et l'esquinte. Mais comment s'accrocher, comment museler sa maladie, son infection, quand Elle est là, devant lui, superbe et vulnérable à la fois ? « Tu ne comprends pas. » débute-t-il d'une voix hachurée et douloureuse, gutturale. Elle vient du fond de ses entrailles dans un effort au goût douloureux de la souffrance éternelle, celle des coeurs brisés que rien ni personne ne peut recoudre et du diable au corps, cette source impossible à tarir. « Tu dois... partir. Me dire adieu et promettre de ne jamais, jamais me rechercher.  » Cupidon a l'air d'un fou avec le regard fuyant qu'il tente de ne plus aimanter à Son visage et les mains tremblantes de l'homme dépendant, déjà à genoux. Elle ne comprend pas combien sa présence est à la fois bénéfique et malveillante, combien il lutte contre ses plus bas instincts. Combien il craint de lui faire mal, sans même le vouloir, par envie, par désespoir, par folie aussi, tous ces sentiments qui naissent en lui et s'épanouissent, alimentés par le désespoir et la haine. La haine des fées qui l'ont condamné à un sort encore moins enviable en pensant bien faire, la haine de toutes celles qui ne sont pas Elle et la plus avide, la haine de lui-même, le dégoût et l'impuissance. Cupidon a mal, en permanence et il ne peut empêcher la voix pernicieuse qui susurre en lui qu'Aphrodite pourrait le soulager, pour quelques minutes. Qu'il suffirait que Ses lèvres l'embrassent, que Ses mains le touchent, que Ses hanches louvoient pour l'apaiser un peu. Une dose, juste une. Ebranlé par ses pensées nocives, de prédateur, Cupidon joue pour le tout pour le tout. Asphyxié par Elle, par Son aura et Sa présence, incapable de réfléchir ou de libérer le satin de Son poignet qui le noie plus qu'il ne le maintient à la flots, il se tient au bord du précipice et saute. C'est le saut de l'ange, un sacrifice volontaire pour La préserver de lui. Sauve-toi, crient ses yeux embrasés par la flamme incendiaire de l'amour tragique, le plus déraisonnable. Sauve-toi, hurlent en filigrane ses mots. Parce qu'il n'y a pire confession que celle-ci. Cupidon aime Aphrodite, la chair de sa chair, Ce coeur qui a si longuement battu si près du sien, jusqu'à l'effleurer. Son esprit l'aime autant qu'avant mais c'est Son corps désireux le plus dangereux, ce corps en manque d'Elle, sa peau jamais repue sans le contact de Ses doigts, de Son souffle. La déflagration est immédiate. Cupidon observe Son beau visage se faner, se parer d'une détresse qui répond à la sienne mais Elle n'en est que plus belle. Sa condition de fée La drape d'une souffrance scintillante, magnifiée et son ventre se serre douloureusement alors qu'Elle fuit son contact et se blâme de tous les maux. La douleur qu'il lit en Elle devient sienne, il la partage pleinement, infiniment, en ressent les nuances et la saveur, elle s'infiltre partout, miroite dans Ses pupilles saphirs jusqu'à se réfléchir dans les siennes déjà sombres et Cupidon tombe à genoux. Il tombe à genoux devant Aphrodite comme pour lui demander pardon, comme pour s'excuser de lui causer tout ce mal au lieu de le verrouiller en lui pour toujours et de perdre la clef. Il aimerait, il aimerait vraiment mais il ne sait pas faire parce que tout ça le ronge. Ca le ronge si fort que tout est détruit à l'intérieur, strié de failles trop gigantesques pour les combler et c'est de ces précipices de lui que s'évadent ses mots et ses maux pour couler jusqu'à Elle. Agenouillé devant Elle comme devant un autel de ces dieux sans âge, Cupidon presse son visage contre ce ventre qu'il rêve de découvrir, de caresser, d'aimer. Il ferme les yeux derrière des paupières agitées, fébriles, et absout ses péchés. Aphrodite n'en possède aucun, Elle n'est que vertus qu'il souillera, si Elle reste si près, si Elle s'entête à essayer de le sauver alors qu'il est perdu et qu'il n'y a pas d'issue. Il ne trouvera pas le repos avant qu'Elle ne soit sienne et qu'Elle le devienne risquerait de corrompre encore davantage son esprit malade sur la voie de la perdition, du non-retour. Tout est perdu. « Tu ne seras jamais un monstre, tu es son contraire.  » Les compliments meurent dans sa gorge, laissant ses propos inachevés. Il ne peut pas Lui expliquer sans que ses propos ne soient voilés d'une connotation qui n'existait pas auparavant. Avant, il pouvait vanter sa beauté et sa tendresse, sa douceur et sa sensibilité, sa dévotion et sa générosité. Il pouvait lui rappeler la chaleur de son coeur et la grâce de son esprit, la bonté de son regard et la beauté de son sourire. Plus maintenant alors sa voix rauque meurt mais n'en pense pas moins. Aphrodite est douloureuse de perfection, Elle l'a toujours été et ce qui était autrefois fierté et admiration est un mélange nocif de soif de possession, d'obsession et d'amour, le plus bas, le plus vil et le plus infini. « C'est moi, c'est moi le monstre. Je me suis blessé avec l'une de mes propres flèches avant de croiser ton regard. Je suis malade Aphrodite, il n'y a pas de remède à l'infection qui me ronge. Rella a cru me libérer en me rendant humain mais c'est pire. As-tu une minuscule idée de l'immensité des sentiments qu'ils peuvent éprouver ? De l'infinité de leurs nuances ? Ils te sont tous destinés, tous, et ils m'asphyxient. » Ses mains s'accrochent à Ses hanches sous cet aveu d'impuissance et serrent le tissu vaporeux qui La dérobe à son regard. Cupidon a le souffle court et le coeur au bord des lèvres qui brûle et palpite, tambourine si fort qu'il en devient assourdissant. La fièvre monte, il le sent. Il a chaud et son front bout contre Sa peau à Elle. « Je ne contrôle plus rien c'est un supplice... » Il pourrait La blesser dans sa folle détresse, s'en rend-elle seulement compte ?
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MessageSujet: Re: toxic love (cupidon)   toxic love (cupidon) EmptyMer 9 Mar - 21:14






    Elle voit son visage s'écrouler. Puis, elle remarque son cœur qui dégringole. Il n'existe rien de plus terrible que de contempler quelqu'un tomber à sa perte sans avoir la capacité de pouvoir le rattraper au vol. Cupidon chute et Aphrodite se sent terriblement impuissante face à la détresse et à la douleur semblant tirailler son frère. « Non, je ne comprends pas. » s'empresse-t-elle de répondre, hochant la tête de droite à gauche, ses yeux clairs légèrement clos. Et comment le pourrait-elle ? Comment pourrait-elle ne serait ce qu'imaginer ce qui se joue en lui ? Elle qui ne connaît que la beauté de l'amour, que la noblesses du désir. Elle qui ne côtoie pas le malheur et le désespoir. Elle qui a vécu protégée, pendant plus de cent ans, des pires atrocités de l'existence. Le décor autour d'eux c'est évanouit, les passants les contournent, les cris des marchands se sont transformés en bruits sourds et bourdonnant, les contours du monde se sont brouillés : il n'y a plus qu'eux - eux loin du reste du monde, loin l'un de l'autre, mais si proches à la fois, et rien, rien, n'eut jamais été plus violent que cette proximité là, brûlante, terrifiante, malsaine. Cupidon est à ses pieds, à terre, à genoux, sur le sable brûlant de Sandstone. Il est devant et contre elle, se raccroche à sa peau et aux tissus l'enveloppant, comme cherchant une prise. Et, dans sa bonté innocente, Aphrodite le laisse faire, incapable d'esquisser ne serait ce qu'un seul geste. Ses yeux azurs se perdent sur la silhouette à ses pieds et elle en vient à une conclusion terrible dont elle se sent immédiatement coupable dès lors que la pensée se forme dans son esprit. Il n'a rien de la fée qu'elle a toujours connu, il n'en a ni le visage ni l'esprit. Elle peine à discerner dans ses traits le visage de son frère comme si le Cupidon qu'elle adorait tant s'était dissolu dans sa propre folie. A cet instant, il ne peut pas être son frère, si ? Il n'en est qu'une réduction, une particule, un simulacre dangereux. Une ombre dévorant la lumière. Elle le laisse parler, écoute son histoire, elle le laisse s'accrocher, bien trop figée pour s'écarter et s'enfuir sans regarder en arrière. Il l'aime. Passionnément, fiévreusement, obsessionnellement, sans relâche, en oubliant la raison et la conscience. Il l'aime. Elle le voit à présent. Elle le discerne dans son regard et croit apercevoir cette fameuse folie gangrenant son être, mais il lui est impossible de vraiment la comprendre. Elle ne pourra jamais saisir la portée de la malédiction qu'il porte en lui. Sa qualité de fée, tout d'abord, l'empêche de comprendre les dizaines, les centaines, les milliers, de sentiments contradictoires le traversant à la seconde. Il est son frère et il l'aime. C'est vertigineux, monstrueux. Elle le voit enfin, ça lui saute au visage et lui enserre la gorge, l'étranglant sans ménagement, vidant pendant quelques secondes ses poumons de toute trace d'air. Ce qu'elle ne discerne pas encore, cependant, est la dangerosité du désir que Cupidon endure pour sa personne. Comme il est néfaste d'aimer ainsi. Pernicieusement, vénéneusement, incestueusement, infiniment. Comme il est néfaste, tout d'abord, de désirer son propre sang. « Et si nous trouvions une solution ? Il doit bien y en avoir une. Il doit bien exister un remède, non ? Je ne supporte pas de te savoir ainsi, Cupidon. » Ses mots se font délicats, posés, mesurés, tels un morceau de dentelle ou un soupir dans la tempête. Aphrodite n'est pas de ceux qui se plaisent à heurter les autres. Elle n'a rien d'une briseuse de cœurs, préfère apaiser, passer sa main sur les peaux, les âmes, et d'un geste seulement lénifier tous les maux. Elle n'est pas faite pour faire souffrir et se retrouve démunie, abasourdie et muette. Et de la même manière, elle-même n'est pas faite pour la souffrance. Elle voudrait l'aider, apaiser son tourment mais c'est impossible puisqu'elle est son poison. Pour lui, elle est devenue toxique, nocive, nuisible. Il lui faudrait prendre Cupidon dans ses bras, l'y retenir et lui assurer qu'il n'a rien d'un monstre, que tout s'arrangera, qu'elle ne l'abandonnera pas, mais elle craint d'agiter ainsi les affres et les supplices dévorant déjà sa chair et son âme. Plongée dans un profond désarroi, Aphrodite ne sait pas où poser ses mains - avec hésitation, elle pose la gauche sur sa tête et laisse glisser ses doigts dans les cheveux blonds de Cupidon, le geste se veut maternelle et rassurant alors que, dans la poitrine d'Aphrodite, son minuscule cœur de fée manque d'éclater. Jamais n'a-t-elle alors été aussi vulnérable qu'à cet instant : transparente, nue, à fleur de peau, indécise.

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