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 TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING

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Charlie Lane
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyDim 17 Mar - 14:16

La voix d'Arya lui parvenait au loin tandis qu'il s'acharnait mécaniquement contre le visage tuméfié de Tristan. Arthur, il ne le distinguait même plus. Sa vision était brouillé et son ouïe, violemment altérée par les bourdonnements sourds du sang qui affluait à ses tempes. Il perdait pied et s'enlisait, se délestant bien volontiers du peu de prise qu'il possédait jusqu'alors sur son existence. Seul le bruit mat de son poing s'abattant sur le musicien dépressif lui laissait entendre que ça n'était pas un rêve ou une vision de son esprit altéré. Tout le reste s'était évanoui derrière lui. L'orage, l'humidité des souterrains, les autres. Plus rien n'avait d'importance, tout semblait dérisoire. Les petits poings d'Arya ne le ramenaient pas, Arthur il avait simplement décidé d'éteindre quelque chose en lui qui s'apparentait à une conscience (déjà très relative dans son cas) pour se laisser envahir par la rage corrosive qu'il calfeutrait en lui depuis toutes ses années. Depuis la mort de Polly, jamais encore il n'avait réellement explosé. Il se contentait de faire redescendre la pression entre les cuisses d'inconnues ou bien en agissant comme le dernier des imbéciles en défiant une mort qui paraissait ne pas vouloir de lui. Mais là, la pression était si forte que la soupape de sécurité lâchait, laissant la cocotte-minute exploser tout simplement. Arthur, il n'était plus en mesure de réfléchir ou de se stopper. Il n'était pas plus cohérent qu'un avion fou sans pilote, chutant au sol sans solution de repli. Et puis, soudain, le brouillard se dissipa. Ses muscles contractés à l'extrême se rappelèrent à lui et déclenchèrent un élancement douloureux à travers tout son corps, un frisson d'adrénaline presque insoutenable. Sans un regard pour Tristan ou même sans desserrer son étreinte sur son col, Arthur sembla enfin prendre conscience de la présence d'Arya à ses côtés et de son visage chagriné. Egoïste, il ne comprit pas pourquoi elle lui en voulait. C'était pour la protéger qu'il avait voulu refaire le portrait de cet abruti. Pour lui intimer de ne plus jamais s'approcher d'elle sans quoi il goûterait de nouveau à ses poings. Bien sûr, ça avait dégénéré. Bien sûr, Arthur demeurait Arthur, un écorché vif instable, incapable de suivre le chemin de la raison. Mais ses intentions premières, elles étaient louables et il releva un regard interloqué sur Arya, presque hébété. Comme s'il venait de sortir d'un long sommeil. « Je... » Il ne savait pas quoi dire. « Désolé. » grommela-t-il de mauvaise grâce à l'attention d'Arya sans croiser son regard, préférant jeter à Tristan un air mauvais qui lui prouvait que non, il n'était absolument pas désolé. Et que s'il devait l'approcher de nouveau, il n'hésiterait pas à lui retomber dessus. Alors, tandis que le musicien sombrait dans un rire nerveux, il relâcha sa poigne, lui laissant le loisir de reprendre son souffle. Il allait s'écarter, Arthur. Vraiment. Il allait s'éloigner et puis repartir sombrer dans un coin, persuadé que cette fois-ci personne n'oserait le déranger. Mais il n'en eut pas le loisir. Tristan ouvrit sa grande gueule et quelque chose se brisa instantanément en lui. Ses mots, ils le frappèrent plus violemment que n'importe quel coup qu'il venait de lui asséner. Tristan, il venait de lui comprimer le coeur, de lui arracher et de s'amuser de ses tressautements. Arthur sentit son palpitant se déchirer dans sa poitrine tandis que sous ses yeux rendus brillants par la rage se dessinait le visage de Polly. Une Polly morte, le visage figé dans un espèce de remord qui lui torpillait le coeur. Une Polly au regard vitreux qui paraissait surprise de sa propre mort. Une Polly qui réveillait toujours sa culpabilité. Celle de l'avoir crue plus forte que ça. Celle d'avoir pensé naïvement qu'à deux, ils s'en sortiraient, qu'importe le chagrin. Celle d'être rentré trop tard, à quelques minuscules minutes d'intervalle. Celle de ne pas avoir su la sauver. Alors, quelque chose se modifia sur le visage d'Arthur. Un voile sombre s'apposa sur son regard noir et ses traits se durcirent imperceptiblement. A cet instant, il n'était plus un homme avec les réactions que ça incombaient. Il avait sombré dans un état primitif, éteignant ses émotions derrière une détresse sourde et une rage aveuglante. Et lorsqu'il fonça sur Tristan dans un râle guttural, il n'était plus apte à réfléchir. Arthur se contenta de le faire chuter au sol et de fondre sur lui, le rouant littéralement de coups. Il ne ressentait même plus l'adrénaline, ne voyait plus ses poings ni n'entendait des craquements sinistres. Seules les pulsations effrénées de son coeur lui permettaient de dire qu'il était vivant. Et qu'il agissait. Le souffle rendu court par la haine qui lui brûlait les entrailles, Arthur il ne se stoppait pas. Pourtant, il sentit très distinctement le point de non-retour. Celui qui lui disait qu'il fallait qu'il arrête. Qu'il fallait qu'il se relève et cesse de frapper avec une telle hargne une chair qui ne répondait même plus. Que s'il ne se stoppait pas, il le tuerait et que sa vie déjà misérable serait à jamais marquée au fer rouge. Arthur, il entendit tout ça. Et il fit ce choix, ceux que peu osaient prendre : s'il fallait lui ôter la vie pour faire taire cet incendie qui le rongeait, alors Tristan crèverait, là, dans les sous-sols. Il s'en fichait. Il n'estimait pas assez son existence pour refuser de la souiller d'un meurtre et celle de sa victime avait perdu tout sens à ses yeux... Incapable de parler, incapable de penser de façon cohérente, Arthur frappait simplement, attendant l'instant où il sentirait quelque chose céder en Tristan et arrêter de lutter pour sa vie. Aveuglé, il n'était plus un homme. Les paroles de Tristan l'avaient fait régresser jusqu'à atteindre un stade bestial, celui d'un animal traqué, prêt à en découdre pour sa survie.


Dernière édition par Arthur Widmore le Lun 18 Mar - 9:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyDim 17 Mar - 14:30

Elle avait bien conscience que c’était le chagrin d’Arthur qui avait créé ce chaos. Finalement, elle n’avait jamais compris d’où venait cette animosité puis ce silence. Elle n’avait même pas eu la possibilité de faire son propre deuil de sa meilleure amie. Un jour elle était là, le suivant, elle ne l’était plus. Nessa n’avait pas compris son geste non plus. Elle ne pouvait que compatir à la douleur de la perte de leur enfant. Mais de là à opter pour la mort plutôt que de se battre contre le destin ? Affligée par le décès et surtout la façon tragique dont il avait eu lieu, Nessa était tombée dans une sorte d’apathie, d’incompréhension totale qui lui avait fait perdre pied durant quelques jours, ce qui avait suffit pour qu’elle perde Arthur dans la foulée. Lorsqu’elle avait finalement relevé la tête, incapable de pleurer son amie, elle s’était heurtée à un mur solide, impénétrable et, à nouveau, elle avait été inapte à réaliser ce qui lui tombait dessus. À présent, elle avait plus ou moins abandonné l’idée de saisir le sens de cette situation. Elle avait trop à faire à la crèche pour pouvoir s’occuper du reste et comme Arthur avait tout fait pour l’écarter de son existence, elle avait renoncé à l’envie d’ouvrir une brèche dans ce brouillard épais qui auréolait l’amour de sa meilleure amie. Elle n’était donc pas préparée à le voir ce soir, ni à encaisser son indifférence. Encore moins ses sarcasmes. « Voilà, problème réglé, Nessa va t'aider. Elle adore ça aider les autres, surtout lorsqu'ils n'ont rien demandé d'ailleurs. » Un frisson la parcourut et elle tourna vers Arthur un regard blessé. Ses gestes s’étaient mécaniquement arrêtés et si la douleur bataillait ferme dans son cœur, c’est l’injustice de ses propos qui la transperçait surtout. Se redressant lentement, elle cherchait les mots pour manifester son désarroi mais, déjà, Arthur s’éloignait, insensible à sa détresse, indifférent au mal qu’il semait dans son sillage. Serrant les dents et les poings, elle le suivit des yeux, incapable de se détourner de la vision qu’il offrait, écorché vif, incapable de refaire surface après le naufrage de sa vie amoureuse et familiale. Elle aurait voulu le confronter, lui demander qu’il explique le fond de sa pensée, quitte à souffrir davantage. C’était toujours mieux que la brume dans laquelle elle évoluait. Oui, elle avait voulu l’aider. Elle avait également compté sur leur lien avec Polly pour qu’ils se soutiennent dans l’adversité. Mais non, Arthur avait sombré tout seul et il avait préféré la laisser sur le pont, se contrefichant de savoir qu’elle perdait sa meilleure amie. Elle ne réalisa pas tout de suite qu’une larme s’était échappée, roulant sur sa joue pour y laisser un sillon. Elle avait si peu pleuré depuis la mort de Polly et il en était en partie responsable. Impuissante, la gorge serrée et donc incapable d’émettre le moindre son, elle observa son ami s’enfoncer davantage dans le gouffre, si c’était possible. Il se dirigea vers Tristan et abattit son poing sur le visage impassible du jeune homme. Nessa poussa une exclamation choquée en portant la main à ses lèvres. Quoi qu’ait fait sa victime, méritait-elle un tel traitement ? Et fallait-il absolument que ce soit fait ce soir, parmi tous les soirs qui composaient une année ? Figée dans son effroi, la jeune femme assista à la débâcle sans parvenir à faire un mouvement pour l’arrêter et observa donc les efforts vains d’une demoiselle pour le faire cesser son massacre. Quand Arthur se calma enfin – était-ce dû à la douleur, à la fatigue, ou simplement au fait qu’il réalisait la folie de son geste ? – c’est le rire de Tristan qui emplit l’atmosphère et la peau de Nessa se couvrit de chair de poule à l’idée de ce qui allait suivre. Les mots cruels du jeune homme transpercèrent Nessa, même s’ils ne lui étaient pas adressés et sa réaction fut instinctive, protectrice envers la mémoire de Polly, plus qu’autre chose. « NON ! » Elle avait voulu hurler mais sa tête tournait tellement qu’elle aurait été incapable de se rendre compte si elle avait crié ou si les mots étaient simplement venus mourir sur ses lèvres. Il n’y avait aucune excuse. Ni pour le comportement d’Arthur, ni pour la réaction de Tristan. L’électricité provoquée par la tempête ne pouvait pas être mise en cause. Ils n’avaient pas le droit de salir Polly. Incapable d’en supporter davantage, Nessa préféra aller s’assurer que sa grand-mère était bien installée plutôt que d’assister à une telle déchéance. Cependant, au moment où elle tournait les talons pour s’éloigner, elle vit Arthur se précipiter sur sa victime et, instinctivement, elle se précipita à sa suite, tentant de l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Mais il était déjà sur Tristan et toutes ses tentatives s’avérèrent vaines, tant la force que déployait son ami était décuplée par la foule de sentiments qui devaient l’assaillir. « ARTHUR, ARRETE ! » s’égosilla-t-elle avant de tenter le tout pour le tout en essayant d’enserrer ses bras. Elle enroula ses bras autour de lui dans une piètre tentative d’étau mais, malgré sa douleur et sa tristesse, sa force n’était pas comparable à celle du fauve déchainé et, dans un moment d’inattention, elle fut heurtée par le coude d’Arthur. Sonnée par le choc, elle s’effondra avec pour seule réalité le goût du sang sur sa langue, la lèvre fendue lui procurant une douleur lancinante. « Arrête… »
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Clare Waters

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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyDim 17 Mar - 17:28

Clare leva les yeux au ciel à la réponse de son voisin. Elle aurait dû s'y attendre, mais elle n'avait de cesse d'espérer qu'un miracle se produise, qu'Arthur reprenne enfin pied dans la réalité et qu'il cesse d'être l'enfant qu'il prétendait être depuis déjà trop longtemps. Naïf espoir, doux voeu qu'il n'était vraisemblablement pas prêt à exaucer ce soir, laissant le soin à Clare de ruminer sa mauvaise humeur, du moins jusqu'à ce que Nessa ne surgisse à ses côtés. Le visage de l'ornithologue se fendit d'un sourire ravi. Enfin quelqu'un de sensé, d'agréable, de gentil, bref, enfin quelqu'un qui n'était pas Arthur Widmore. « Ce n'est pas de refus. » répondit la jeune femme à la proposition de son amie, et l'aigreur avec laquelle son épouvantail de voisin les attaqua l'étonna autant qu'elle l'ulcéra. Pourquoi s'en prendrait-il à l'institutrice ? Se connaissaient-ils ? Et enfin, le plus important : n'avait-il pas quelqu'un d'autre à aller empêcher de tourner en rond ? La réponse était vraisemblablement oui, et Clare l'observa avec une certain satisfaction se diriger vers un type installé dans le fond de la pièce. Satisfaction qui se mua vite en horreur, quand les coups commencèrent à pleuvoir. Il lui sembla être devenue une statue de sel, incapable de bouger, figée par la violence de la scène apocalyptique sous ses yeux impuissants, grands ouverts sur la folie qui semblait s'être emparée de son voisin. Il fallait qu'elle fasse quelque chose, n'importe quoi. Alors pourquoi ne bougeait-elle pas ? Clare avait soudain très froid. Un froid qui lui creusait la poitrine, qui paralysait ses membres, qui l'empêchait même de réfléchir. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était assister à l'exécution de ce Tristan, spectatrice de l'autre côté de la scène, contemplant la tragédie grotesque qui se jouait à quelques mètres. Car il lui semblait que ce n'était pas réel, non, ça ne pouvait pas l'être, le Arthur qu'elle connaissait ne pouvait pas être capable d'une telle rage, d'un tel besoin de faire du mal. Le Arthur qu'elle connaissait était un enfant. Un enfant sans repères. Alors, tout ça, ce n'était qu'un cauchemar, pas vrai ? C'était une farce, une face noire qui devait s'arrêter immédiatement. Ce fut la voix de Nessa qui rendit ses esprits à Clare. L'asphyxie dont elle semblait être victime quitta sa poitrine, elle put enfin respirer, voir quelque chose à travers le brouillard rouge sang qui lui brouillait la vue et elle ne put arrêter son amie dans sa tentative désespérée pour calmer un Arthur visiblement possédé. Incrédule, Clare voyait ce visage déformé, enlaidi par la fureur. Elle voyait un étranger, un inconnu. Et il lui inspirait de la pitié, car tout ce qu'il y avait au fond de ce monstre, c'était de la souffrance. Hébétée, Clare regarda autour d'elle, cherchant quelqu'un ou quelque chose qui pourrait lui servir à stopper ce déferlement de violence inutile. Car la meilleure défense, c'était l'attaque et elle attrapa une lampe de poche. Au même moment, un cri lui fit relever la tête et elle vit Nessa s'écrouler. A partir de ce moment-là, Clare n'eut plus aucune hésitation et malgré la petite brune qui s'accrochait comme une désespérée à son voisin, elle approcha à grands pas et asséna un grand coup de lampe sur le crâne de cet inconscient, sans savoir si ça allait vraiment le décontenancer. « Stop ! Je te jure que si tu continues, ce que tu auras fait subit à ce type sera une aimable plaisanterie à côté du traitement que je te réserve ! » s'égosilla-t-elle en guise d'explication. Puis elle bondit et alla enserrer Nessa pour éviter qu'elle ne se prenne d'autres coups. Tremblante, Clare écarta les cheveux du visage de son amie dans un geste presque maternel et elle qui ne pleurait jamais, sentit les larmes lui monter aux yeux quand elle vit la blessure portée par Arthur. Ce n'était pas juste. Il n'avait pas le droit. Qu'importe qui était cette Polly dont il semblait défendre la mémoire, qu'importe sa colère, il ne pouvait pas à se foutre du monde comme ça. « Tu crois pas que t'as déjà assez de problème comme ça ?! » cria-t-elle, excédée, se sentant soudainement épuisée. La colère vibrait dans sa voix et son corps tout entier était parcouru de spasmes violents alors qu'elle écarta Nessa dont le sang venait goutter sur sa manche, sans qu'elle ne se rende compte, l'aidant à se relever tant bien que mal. Elle avait envie de crier « pense à ta vie, à ta famille, à tes amis » mais la constatation la frappa d'un coup, violemment : Arthur était un homme seul. Et c'était là, la vraie punition. La seule. « Nessa, ça va ? » souffla-t-elle enfin à l'adresse de son amie, le coeur battant à un rythme erratique tandis qu'un son aigu lui sifflait dans les oreilles et que ses tempes semblaient martelés par tout un régiment de cavalerie.
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Charlie Lane
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyDim 17 Mar - 22:32

Arthur perdait complètement pied et ne tenait pas spécialement à retrouver la réalité. Lui qui s'effaçait souvent derrière un alter ego goguenard, insolent et désinvolte se tapissait dorénavant derrière sa souffrance. Ce chagrin qui le prenait aux tripes et ne le lâchait jamais. Cette peine insurmontable qu'il ne savait plus comment vaincre. Ce sentiment d'injustice qui l'étreignait au quotidien sans qu'il ne puisse le dépasser. Arthur, il était las. Las de rendre volontairement sa vie plus misérable qu'elle ne l'était déjà. Las d'attendre une fin qui refusait de le cueillir en son sein. Las d'affronter cette vie sans saveur, ces gens qui s'évertuaient à le sauver de lui-même et puis ces autres, qui ne connaissaient rien à sa situation et se permettaient si souvent de le juger. Il en avait marre. Vraiment marre. Arrivé au point de non-retour, il désirait juste que tout se stoppe. Et sans le savoir, l'horreur des paroles proférées par Tristan avait permis de libérer quelque chose en lui. Un enchêvetrement d'émotions douloureuses, une confusion des sentiments qui comprimait son coeur éreinté et déchirait ses entrailles... Des non-dits corrosifs, une rancoeur tenace, une douleur vibrante. Le tout formait un trou noir gigantesque qui grandissait en lui et se nourrissait de tout ce qu'il était. Et aujourd'hui, il l'avait avalé en intégralité. Arthur n'avait plus besoin de se cacher derrière un double factice et irrévérencieux pour supporter la foule. Tristan venait simplement de le faire disparaître tout entier. Arthur n'était plus. Il était mort, le coeur brisé par l'irrespect d'un inconnu. Il ne restait de lui qu'une dépouille vengeresse, qu'un zombie sans conscience, avide de sang et de violence. Il ne répondait plus de rien, maintenant. Seul son corps s'activait, tendu à l'extrême, d'une façon presque robotique sur celui de Tristan. Il ne répliquait même pas. Il aurait pu pourtant. Ca n'aurait fait que décupler cette soif de destruction qui ne tarissait pas mais peut-être que ça l'aurait ranimé, à terme. Parce que là, Arthur avait touché le fond. Depuis des années déjà, il était à la dérive. Persuadé qu'à force de chuter et de sombrer dans sa tristesse, il finirait par retrouver l'impulsion nécessaire. Celle qui ferait qu'en touchant le sol, il remonterait comme une fusée. Mais c'était faux, c'était des conneries tout ça. Une fois au plus bas, on s'allongeait et on contemplait simplement le rai de lumière inatteignable qui parvenait jusqu'à nous. Arthur ne pouvait plus remonter, il était parvenu trop bas, les murs étaient trop lisses, il ne possédait nulle prise et encore moins la volonté nécessaire. Au fond du gouffre, au bout du tunnel, jamais la lumière ne lui avait paru si éloignée de lui, si vacillante. Illusoire, même. Ce soir, le navire en détresse avait été frappé par la foudre et coulait à pic. Alors il continuait à frapper, imaginant sceller à jamais son destin en même temps que celui de Tristan. A mille lieux d'ici, son coeur résonnant comme un tambour jusqu'à ses tempes, Arthur n'entendait rien. Les voix qui l'apostrophaient lui paraissaient déformées, d'une lenteur indolente à la voix étrangement grave. Il ne perçut même pas la détresse de Nessa, sentit à peine sa poigne sur son bras et n'entendit pas le bruit mat de son corps à terre. Pourtant, la vision de sa lèvre ensanglantée par ses soins aurait pu mettre un terme à sa fureur meurtrière qu'il ne pouvait plus réfréner. Ce fut le coup de lampe-torche porté par Clare, couplé à sa voix éraillée qui le ramena l'espae d'un instant. Ivre de son déferlement de violence, Arthur mit quelques longues secondes à saisir la gravité de ses gestes. Et lorsqu'il le fit, il ne désira qu'une chose : sombrer de nouveau et s'éviter cette culpabilité grondante. Pas envers Tristan, qui n'avait que ce qu'il méritait et qui n'avait même pas essayé de lutter pour sa survie, acceptant son sort comme le premier des condamnés. Envers Nessa, qu'il avait blessée involontairement. Envers Clare, qui ne connaissait de lui qu'une insolence feinte et des débordements (presque) innocents. Envers Arya, à qui il portait une nouvelle fois un coup de poignard en plein coeur. Envers les spectateurs forcés de sa débâcle et du monstre qu'il pouvait être parfois. Arthur regretta de ne pas être muni de son flingue. Malgré sa promesse implicite à Polly, il aurait été ravi de mettre un terme au cauchemar dans lequel il s'était plongé et libérer ceux qui gravitaient autour de lui de son aura destructrice. Il se releva, hagard, sans rechercher à savoir si Tristan respirait ou non. Le moindre de ses muscles tremblants et le coeur battant si fort qu'il menaçait d'imploser, Arthur tituba jusqu'à Nessa... et Clare. Il n'osa pas regarder la première, sachant qu'un simple coup d'oeil à sa lèvre gonflée réveillerait de nouveau une rage corrosive, bien que dirigée exclusivement contre lui-même. A la place, ses yeux au sein desquels brillait encore une lueur inquiétante avisèrent Clare. La gorge nouée, à deux doigts de défaillir, Arthur essaya tant bien que mal de parler mais les sons écorchaient sa gorge sèche et sa voix nouée, peinant à s'en extraire. « Je voulais pas la blesser. » qu'il peina à articuler faiblement, conscient que cela n'expiait en rien sa faute. Son comportement était impardonnable et il avait compris qu'en lui sommeillait quelque chose de bien plus dangereux et incontrôlable qu'il ne l'avait jamais soupçonné. Cette chose violente se nourrissait de sa souffrance, de sa peine et du délitement volontaire qu'était sa vie. En se détruisant sciemment, ce n'était pas seulement sa vie qu'il mettait en danger. C'était celle des autres. Et si Arthur n'éprouvait rien pour sa personne, il ne devait plus infliger cette compagnie à autrui. Pas tant qu'il ne se maîtrisait pas. Pas tant qu'il risquait de sombrer à tout instant. Les regards pesants et mauvais qu'il sentit sur son échine finirent de le persuader que la meilleure chose à faire pour lui, c'était de disparaître. « Allez tous vous faire foutre. » siffla-t-il dans un râle qui lui coûta en direction de ce groupe qui le regardait en chien de fusil. Convaincu à présent que personne n'essayerait de ralentir sa course, Arthur et sa silhouette dégingandée prirent simplement la fuite. Il avisa la sortie, se dégagea d'un coup d'épaule de la poigne d'un officier des forces de l'ordre et affronta la tempête qui déferla instantanément sur lui. En un instant, il fut trempé. L'électricité coupée n'arrangeait rien à son calvaire et Arthur peinait à se repérer. Avançant lentement, peinant à lutter contre un vent tonitruant il continua machinalement sa route, priant pour que la foudre s'abatte sur lui. Au bout de quelques mètres qui lui parurent une éternité dans ces conditions, ses yeux vides tombèrent sur un vélo abandonné là par un propriétaire pressé. Sans hésiter, il l'enfourcha. Après tout, il n'était plus à un délit près. Pédalant à une vitesse impressionnante malgré les brûlures acides du moindre de ses membres, il se dirigeait droit sur le cimetière, plus glauque que jamais sous l'orage. Une pierre se chargea de briser le cadenas rouillé tandis que, la vue brouillée par la pluie qui ruisselait sur son visage, Arthur atteignait enfin la tombe de Polly. Il ne s'y était jamais rendu depuis l'enterrement. Parce que son sanctuaire à lui, c'était la chambre d'enfant de leur manoir maintenant délabré. C'était le symbole des jours heureux, pleins d'espoir quand cette pierre tombale le ramenait à une dure réalité qu'il refusait parfois de voir. Le coeur au bord des lèvres, Arthur se laissa tomber à genoux devant la tombe de la seule femme qu'il n'avait jamais aimée, laissant ses mains maculées de sang retracer la courbe des lettres dorées qui composaient son nom. « Polly... » souffla-t-il dans un soupir meurtri, tandis que les sanglots obstruaient douloureusement la gorge. « Tu me manques terriblement... J'y arrive plus, j'ai besoin de toi. » Arthur ferma les yeux, laissant la pluie laver ses péchés et le souvenir de Polly le percuter. « Je donnerais n'importe quoi pour que tu reviennes. Je te pardonnerais de m'avoir quitté, tu sais. Je voudrais juste que tu sois là et que ces années n'aient jamais existées. Je sais pas vivre sans toi, tu vois, je sais pas faire. J'essaye pourtant, j'essaye vraiment mais je crois que t'es partie avec mon mode d'emploi. Je détruis tout autour de moi depuis que t'es pas là, je sais rien faire d'autre Polly. Je suis tellement désolé... » Et puis, il s'effondra. Littéralement. Arthur sentit le poids du monde s'écraser sur ses épaules et ses yeux se fermèrent instinctivement, envahis par des larmes salées qui ne coulaient pas assez souvent. Il les conservait à l'intérieur de lui, à double-tour en règle générale. Mais là, il ne pouvait plus rien contenir, sa détresse en premier lieu. Il la laissa donc se déverser, la tête appuyée contre la tombe de Polly, le visage trempé d'eau de pluie et de larmes amères et la respiration entrecoupée de violents hoquets...
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyLun 18 Mar - 14:44

Elle était censée travailler, aider les autres en faisant passer du matériel de survie, mais pourtant Sasha était aussi inerte que son amie. Elle fit simplement passer les allumettes qu’un inconnu lui tendit et replongea dans sa léthargie. L’obscurité et l’humidité des tunnels étaient oppressantes mais pourtant elle n’alluma pas sa lampe torche et n’essaya même pas de commencer un feu, d’autres personnes étaient d’ores et déjà en train de s’y atteler. Tibby finit par se redresser, la présence de son amie lui faisait peut-être du bien, mais Sasha savait qu’à présent la jeune femme blonde ne voyait plus qu’en elle une condamnée qui l’abandonnerait bien trop tôt. Elle le voyait dans les yeux clairs de Tibby, ils portaient ce voile noir que Sasha connaissait si bien, le poids de la fatalité. Pourtant, elle essayait de garder la face, Tibby et elle déposa ses lèvres sur celles de Sasha avec la douceur qu’elle lui connaissait, lui faisant comprendre par ce geste qu’elle savait que Sasha resterait aussi longtemps qu’elle le pouvait, qu’elle ne voulait pas l’abandonner même si elle n’avait pas le choix. Les choses étaient claires entre elles et la jeune femme brune sourit tout en posant sa tête sur l’épaule de Tibby. Elle laissa échapper un soupir de bien-être alors qu’elle fermait les yeux, écoutant Tibby qui avait l’habitude de faire la conversation. Elle lui racontait ses histoires de cœur, celles que Sasha ne vivrait jamais par manque de temps, grâce à Tibby elle avait l’impression d’être au cœur d’un drame romantique. Tristan, Ronan, Tristan et ce petit nouveau avec qui elle avait couché, Arthur. Sasha ouvrit les yeux pour découvrir l’inconnu en question et son cœur s’arrêta. Littéralement. Elle connaissait tous les battements de son organe défectueux par cœur, elle pouvait reconnaître les palpitations fatiguées de celles qui ne l’étaient pas et là, plus rien pendant quelques secondes qui lui semblèrent durer de longues minutes. Elle redressa sa tête et porta sa main contre sa poitrine. L’inconnu la regarda, impassible et Sasha en fit de même, sa main retomba lentement sur ses genoux. « Tu…. Tu as…… avec lui? » balbutia t’elle à l’encontre de Tibby tout en regardant l’inconnu, son inconnu, celui qu’elle ne pensait jamais revoir, s’éloigner d’un pas déterminé. « Je… j’ai… » commença t’elle, prête à avouer à Tibby que cet homme était celui qui avait rendu possible l’une des choses sur sa liste. Elle s’arrêta en plein milieu alors que l’inconnu, Arthur a priori attrapa Tristan pour le plaquer contre le mur de pierre et le rouer de coups. Sasha étouffa un cri et se releva immédiatement. Elle ne comprit pas ce qui était en train de se passer, une histoire de noyade, de fille et les coups fusaient sans que personne ne puisse bouger. Ce n’est que lorsqu’Arya débarqua, criant à Arthur d’arrêter que Sasha comprit. Elle se rappelait ce jour où Arya était revenue à l’appartement, trempée jusqu’aux os. Elle lui avait dit avoir pris la pluie et Sasha, ayant dormi tout l’après-midi n’avait pas posé de question. Mais Arya connaissait l’inconnu, Arthur, et ce dernier accusait Tristan d’avoir jeté la jeune femme à l’eau. Une nouvelle fois son cœur s’arrêta et Sasha du se raccrocher au mur pour ne pas s’effondrer. Elle voulait foncer aider Arya, empêcher ce fou d’abîmer son Tristan même s’il ne daigner même plus la regarder mais elle était comme clouée sur place, comme Tibby vers qui elle lança un regard désespéré. Arya, Arthur, pouvait-il être l’homme en question ? Les cris continuèrent et ce n’est que lorsqu’une fille fût blessée par Arthur et que son amie lui asséna un coup de lampe torche sur le crâne que la situation s’apaisa. Arya était dans un coin, toute tremblante, Tristan au sol, le visage en sang et Arthur s’éclipsa. Malgré le départ de celui qui avait tout commencé, l’ambiance restait électrique. Retrouvant ses esprits, Sasha s’éloigna du mur pour aller s’accroupir près de Tristan. « Hey… » murmura t’elle d’une voix douce en repoussant quelques mèches qui tombaient devant les yeux tuméfiés de son ancien meilleur ami. Elle retira un mouchoir de sa poche et commença à éponger le sang qui s’écoulait de ses blessures avec douceur. Elle fût étonnée qu’il la laisse faire, mais à dire vrai, il ne semblait pas avoir assez de force pour se débattre, même face à elle et son corps frêle et malade. « Tu trouves toujours les ennuis toi… » commença t’elle tout en l’aidant à se redresser le long du mur. « Je suis censée mourir avant toi et pas le contraire, tu te rappelle ? » elle lui lança un petit sourire, histoire d’alléger l’atmosphère et jeta un coup d’œil vers Arya. Son amie avait besoin d’elle mais elle devrait attendre car Sasha devait le savoir, elle devait lui poser la question. « C’est vrai? » elle ne le regardait pas dans les yeux, elle continuait à éponger le sang qui coulait de son arcade sourcilière avec application. « Tu as poussé Arya dans l’eau? » son ton était doux, elle ne jugeait pas Tristan, elle ne le jugerait pas qu’importe sa réponse, elle avait appris à ne plus juger ses actes car il étaient toujours incompréhensibles pour elle. Elle n’essayait même plus, elle savait que Tristan serait toujours une énigme pour elle.
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyLun 18 Mar - 15:39

Les mots s'étaient échappés sans qu'il ne puisse les emprisonner. Ces mots blessants qui sortaient si souvent d'entre ses lèvres. Ces mots, qui, un jour ou l'autre, finiraient par le détruire. Il savait Tristan, tout ce qu'il allait provoquer en Arthur s'il prononçait ce mensonge qu'il ne pensait même pas. Il savait qu'il allait déranger quelque chose en lui. Et c'est tout en sachant cela qu'il n'avait pas hésité. Arthur, il eut la réaction qu'il attendait. Comme une délivrance qui se présente enfin, il encaissa les coups sans bouger. À terre, son instinct de survie s'en alla. De l'artiste, il ne restait plus qu'une carcasse vide avec un esprit à mille lieux d'ici. Qu'il meurt sous les coups assassins d'un homme blessé, c'était pas si mal finalement. C'était peut-être cet instant qu'il attendait depuis si longtemps. Sa vie n'était plus qu'une supercherie qu'il détestait. Ses liens avec son entourage s'étaient effrités depuis longtemps. Ne lui laissant que ce trou béant dans lequel il se plongeait depuis des mois d’errance. Alors qu'il tombait dans les méandres de la dépression, il pensait parfois à la mort. À ce noir qu'il semblait vivre sans réellement l'atteindre. Fermer les yeux et ne plus jamais les rouvrir. Ça paraissait tellement simple. Tellement plus naturel que ce quotidien qu'on lui imposait sans qu'il n'en veuille. Se reconstruire, il ne le pourrait plus. Parce qu'il n'avait pas réfléchi, il avait failli tuer Arya. Cette Arya qui avait tenté un nombre incalculable de fois de lui montrer le bon chemin à suivre. Et elle, tout ce qu'elle avait reçu en guise de remerciement, c'était un plongeon imposé dans le lac. Il pensa à Nova un peu plus loin. Nova, qu'il avait abandonné avant même de lui donner une chance. Sans lui, elle s'en sortirait mieux, il en était certain. Qu'il meurt maintenant, c'était tant mieux pour son futur. Et ses pensées dérivèrent enfin vers Tibby. À l'article de la mort, c'était encore son souvenir qui lui revenait en tête. Encore et toujours elle. Il s'en voulait de ne pas avoir su lui donner tout ce qu'elle attendait. Il s'en voulait de l'avoir abandonné pour pas grand-chose finalement. Ce qui le rassurait Tristan, c'était qu'à présent, elle avait quelqu'un avec qui se reconstruire. Quelqu'un qu'elle allait aimer encore plus fort qu'elle l'avait aimée lui. S'il mourrait à l'instant, c'était encore tant mieux. De cette façon, il n'aurait plus à lui imposer sa présence qu'elle ne désirait plus. Il avait fermé les yeux, pour s'éteindre plus vite. Le sang qui entravait sa trachée, il voulait qu'il l'étouffe. Arthur, il voulait qu'il frappe plus fort, toujours plus fort. Parce que Tristan n'était qu'un putain égoïste, il le laissait faire le geste fou que lui-même n'avait pas eu le courage d'accomplir. Il n'entendait plus rien, se sentait partir sans pourtant réellement pouvoir y parvenir. Quelque chose le maintenait dans un monde qui ne voulait plus de lui. La douleur, il ne la sentait plus qu'à moitié. Les poings d'Arthur, il en venait à les apprécier. Qu'il lui porte enfin ce coup qu'il attendait tant. Qu'il mette fin à sa vie une bonne fois pour toute. C'était la fuite qu'il choisissait encore une fois. Pour ne pas avoir à supporter le reste de cette misérable vie, il laissait sa flamme s'en aller sans l'en empêcher. Plus assez conscient pour tenter quoi que ce soit, il coupa sa respiration qu'il n'arrivait plus à prendre. Tâcher le souvenir de Polly, il n'avait pas réellement voulu le faire. Il n'avait jamais rien eu contre elle. Et à sa mort, il l'avait regretté. Il regrettait Tristan, de s'être montré lâche au point d'insulter son souvenir pour obtenir ce qu'il voulait. Mais se retrouver dans cette situation, ça, il ne le regrettait pas. Pas totalement inconscient, il lui sembla que les coups cessèrent. La douleur, elle venait de se réveiller. De toute part, son corps criait à la souffrance. Il était passé où Arthur ? Pourquoi est-ce qu'il s'était soudainement arrêté ? Pourquoi est-ce qu'il ne vengeait pas le souvenir de Polly ? Arthur aussi, il venait de l'abandonner. Comme son ancien lui l'avait abandonné, Arthur, il faisait pareil. Il le laissait sur cette Terre qu'il n'avait encore jamais autant détesté. Il le forçait à affronter le futur qu'il redoutait encore plus qu'avant. Arthur, au lieu de le tuer, il le laissait en vie. Et c'était bien ça le plus horrible dans cette histoire. Comment est-ce qu'il allait faire pour le remercier maintenant ? Comment est-ce qu'il allait pouvoir vivre alors que la mort lui avait enfin tendu grand les bras et qu'il n'avait pas pu l'atteindre ? Il lui en voulait. Il en voulait au monde entier. Il en voulait à sa vie. Il s'en voulait à lui-même. Il en voulait à tout et rien à la fois. Sombrer dans le noir, ce n'était pas maintenant finalement. Fermer les yeux sur le passé, le présent et l'avenir, ce n'était pas aujourd'hui qu'on lui en ferait le cadeau. Tout ce qu'on lui laissait à l'artiste, c'était cette seconde chance dont il ne voulait pas. Ce fut une voix lointaine qui sembla le faire revenir à la réalité. Ce hey murmuré par un timbre qu'il n'avait pas entendu depuis si longtemps. Les paupières lourdes, il tenta de rouvrir les yeux alors qu'il sentait la main de Sasha frôler son front. Il la laissa faire, incapable de la repousser, ne trouvant plus la force de lutter contre cette amitié invincible. Ses paupières papillonnèrent. De sa vision brouillée, il observa le visage inquiet de son ancienne meilleure amie. Mais avant de pouvoir réagir, Tristan se mit à tousser pour recracher tout le sang qui l'empêchait de respirer. Comme une poupée de chiffon, il la laissa le redresser contre le mur, lui-même incapable de discerner la réalité du flou qui entravait son esprit. La douleur toujours là, il serra les dents en sentant son mouchoir tapoter son visage abîmé. Il n'entendait pas réellement sa voix. Sasha, il ne la discernait pas correctement. Ses pensées encore ailleurs, il tenta de reprendre sa respiration d'une façon difficile. La douceur de Sasha, elle lui avait manqué. Sasha lui avait manqué. Et c'est pour ces raisons là qu'il la laissa s'occuper de lui sans rechigner. Parce qu'il n'arrivait pas à ouvrir la bouche pour parler, il se contenta de hocher péniblement la tête pour répondre à sa dernière question. Oui, il avait poussé Arya à l'eau. Oui, il avait merdé une fois de plus, et cette fois-ci, sa bêtise avait entraîné une échappatoire suicidaire. Il attrapa le poignet de la malade pour stopper ce qu'elle était en train de faire, ne supportant plus la douleur. « Tu.. Tu vas te salir. » Qu'il articula difficilement en murmurant sans pouvoir la regarder. Il referma les yeux, appuyant sa tête contre le mur. « Tibby.. » Il inspira, ravalant le sang qui continuait d'affluer dans sa gorge. « Elle est où ? » Il espérait qu'elle n'ait pas vu tout ça. Il espérait qu'elle ait tourné la tête ou qu'elle se soit enfuie rejoindre son beau policier. Mais pas qu'elle ait pu assister à cette scène qui le ferait encore baisser dans son estime.


Dernière édition par Tristan Letts le Lun 18 Mar - 20:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyLun 18 Mar - 19:10

Arya ne comprenait plus rien. Spectatrice d'un véritable carnage, elle voyait sans plus assimiler les coups incessants d'Arthur sur Tristan. Elle avait naïvement pensé durant quelques secondes que sa seule présence empêcherait Arthur de poursuivre le massacre en bonne et due forme, mais face à la provocation, il n'avait pas pu se contrôler. Alors qu'elle était la raison première de ce règlement de compte, elle dut rapidement réaliser qu'elle n'avait plus rien à voir avec tout cela. Arthur cognait, encore, encore, toujours plus fort, pour elle, pour Polly, pour la douleur et la peine, et puis finalement, il donnait l'impression de cogner par réflexe, sans plus vraiment savoir pourquoi, parce que Tristan se trouvait là, qu'il lui donnait l'opportunité d'enfin se défouler. Les yeux grand ouverts, Arya était horrifiée face à la scène et au déluge de coups de poings. Automatiquement, son esprit se ferma, l'empêchant de distinguer les bruits que l'on aurait pu confondre avec des craquements d'os (à moins que ce n'en fût réellement), de voir le sang. Elle restait à proximité d'Arthur, mais ne faisait plus rien, ne comprenait plus rien et ne le voulait surtout pas. Il allait le tuer. Elle en était certaine. Il était lancé dans une telle frénésie qu'il semblait complètement incapable de s'arrêter, ou de prendre conscience du calvaire qu'il faisait subir à quelqu'un qui ne le méritait pas. Elle culpabilisait, Arya. D'avoir eu la langue trop bien pendue, de lui avoir offert l'occasion sur un plateau d'argent d'accomplir une vengeance qui n'avait pas lieu d'être et qui n'était finalement qu'un prétexte. Tristan ne méritait pas ça, en dépit de son geste stupide, de son comportement idiot, de tout le reste, il ne méritait pas de se faire passer à tabac à la vue de tous. Quelqu'un sembla enfin avoir l'éclair de lucidité qu'elle ne possédait plus et vint stopper le massacre, autant qu'elle le pouvait. Seule sa blessure infligée par un Arthur hors de contrôle et le coup de lampe-torche parvint à l'arracher à sa folie et le ramener parmi eux, autant qu'il était possible de le faire. Arya avait du mal à respirer. Sa poitrine se soulevait, se rabaissait, mais elle n'arrivait pas à respirer. Elle jeta un regard désolé à Arthur qui prit la fuite sans demander son reste, puis à Tristan, allongé par terre dans un état déplorable. Il lui faisait de la peine et la culpabilité revint l'assaillir de plus belle. Mortifiée, elle n'osait même pas s'approcher de lui, laissant à d'autres personnes le soin de le faire. Contre toute attente, ce fut Sasha qui vint à son secours. Sasha, sa colocataire, son amie, qui posait la question qui fâchait. Arya détourna automatiquement la tête. Elle ne voulait plus rien entendre. Cette histoire de lac, c'était une erreur, une erreur stupide, et il ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie. C'était entre Tristan et elle, les autres n'avaient pas à savoir. Elle l'avait dit à Arthur, sans être trop certaine de ce qu'elle attendait de lui. Tout, sauf ça. Elle ne le vit pas acquiescer et confirmer ainsi ce que de toute façon tout le monde savait déjà. Une fois de plus, elle allait avoir droit aux regards désolés des gens, ces regards hypocrites parce que personne n'aurait été désolé qu'elle s'en aille pour de bon, et que de toute façon, personne ne l'aurait remarqué. Ils se moquaient tous d'elle, pourquoi en auraient-ils eu quelque chose à faire ? Mais à présent que tous savaient, la nouvelle allait faire le tour de la ville, on la prendrait pour plus folle encore, et Tristan serait le nouveau monstre de Fairview. Son visage désolé, elle prit la fuite à son tour. Le spectacle était insupportable. Le sang, Tristan, les gens, tout se mêlait dans son esprit, lui imposant de quitter cet endroit au plus vite. Le vent soufflait terriblement fort, la pluie battante frappait sa peau comme autant de poignards que l'on plantait sur elle mais elle continua d'avancer machinalement, sans même prendre conscience du risque insensé qu'elle prenait. Se balader sous l'orage grondant était tout ce qu'elle avait trouvé à faire. Son corps en pilotage automatique, son esprit lui vacillait dangereusement vers Arthur. Arthur qui avait pris la fuite, qui se trouvait quelque part, seul, dans un état lamentable. Qui savait ce qu'il pourrait faire ? Son regard le cherchait malgré elle. Il ne méritait pas qu'elle se soucie de lui, il n'avait fait que la blesser, inlassablement, depuis des mois, peut-être même des années, mais elle n'avait pas le cœur à le laisser seul dans son état. Sans compter que sa culpabilité la poussait à se rendre responsable du carnage. Le retrouver, c'était un peu comme expier sa faute. Elle se laissa guider par un instinct qui parlait pour elle, comme bien souvent lorsque son esprit se mettait à divaguer, l'amenant à l'entrée du cimetière. Elle n'y avait pas mis les pieds depuis l'enterrement de sa mère. Elle s'y était fermement opposée, même face à l'insistance de son père. D'elle, elle ne voulait garder que le plus beau et le plus pur des souvenirs, pas l'image d'une femme sobrement vêtue dans un cercueil bientôt livré aux vers et à la pourriture. Ce n'était pas comme ça qu'elle voulait s'en rappeler. Elle avançait dans un dédale de pierres tombales, tentant de discerner une silhouette dans la noirceur de la tempête. Elle finit par le trouver. Il semblait si fragile, Arthur, pris dans un déluge de sanglots. Elle savait qu'il était venue la voir. Polly, ce fantôme, cette femme qu'il n'oublierait jamais et qui la reléguait au rang de figurante dans sa vie. Elle avait honte, parfois, d'être envieuse d'une femme qui avait mis fin à ses jours, qui avait plongé Arthur dans la tourmente, mais elle ne contrôlait rien de ses sentiments. Arya s'avança, doucement, comme une bête effrayée par un prédateur, jusqu'à s'agenouiller à côté d'Arthur. Elle n'était même pas sûre qu'il ait remarqué sa présence tant il semblait ailleurs, parti dans un autre monde auquel elle n'avait pas accès. Instinctivement, elle s'assit, se moquant bien de la terre humide, du vent violent, des éclairs, et saisit la main d'Arthur, comme ça, sans trop savoir pourquoi, sans être certaine que cela changerait quoique ce soit. Avec la fragilité qu'on lui connaissait, elle l'attira à elle, tentant de le bercer pour faire taire les insupportables sanglots. Sa main caressait ses cheveux tandis qu'elle posait sa tête contre la sienne, continuant de dodeliner d'avant en arrière dans une attitude maternelle qu'elle n'aurait jamais pensé avoir. « Chut... » murmura-t-elle dans une mince tentative de le calmer. « Tout ira bien, je te le promets. » Il continuait de pleurer, donnant l'impression que la tristesse ne le quitterait jamais complètement, qu'il resterait éternellement dans cet état. « Il faut que tu y retournes, Arthur, tu vas attraper la mort » chuchota-t-elle à son oreille, comme une mère l'aurait fait avec son enfant. « Tout ira bien. »

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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyMar 19 Mar - 20:40

Le goût acre du sang se répandit sur sa langue et elle grimaça. C’était davantage la sensation étrange du liquide chaud qui couvrait ses dents que la douleur qui la tétanisait. Instinctivement, ses doigts se portèrent à sa lèvre ouverte et elle frôla la plaie, le regard hagard. Tout à coup, c’était comme si le monde s’était tu, comme si les ombres qui la cernaient étaient devenues floues, comme si elle n’était plus réellement présente durant cette scène affligeante. Ce n’était rien comparé à la douleur lancinante que devait ressentir Tristan. Oubliant l’auteur du trouble un instant, Nessa porta le regard vers le corps inanimé du jeune homme. Qu’importe qu’il se soit attiré la foudre d’Arthur en proférant des horreurs, cela n’excusait pas le geste démentiel de son ami. Hypnotisée par la vision chaotique qui s’offrait à elle, Nessa réalisa qu’elle faisait erreur depuis le début. Qu’avait-elle espéré en se jetant dans la gueule du loup ? Que sa détresse parviendrait à bout de la folie qui s’était emparée d’Arthur ? Comme si ses yeux faisaient le cheminement, elle leva son regard clair et désorienté vers le bourreau et les larmes se remirent à rouler de plus belle. Quelle idiote elle avait pu être ! Arthur n’était plus son ami et comme il le lui avait si bien fait comprendre, il n’avait nullement besoin de son aide. D’ailleurs, Nessa ne voyait pas qui aurait pu accomplir un tel miracle. Arthur s’était enfoncé dans une spirale infernale et elle commençait à peine à en discerner la profondeur. Il n’y avait pas de remède, personne pour le faire remonter à la surface. Il s’était déjà noyé et ce, depuis une éternité. Pourquoi s’était-elle leurrée si longtemps ? Elle connaissait pourtant Arthur – l’ancien, en tout cas – et elle aurait dû saisir bien plus tôt l’ampleur des dégâts causés par le décès de Polly. Sourde aux exclamations environnantes, Nessa abandonna sa quête de réponses. Il n’y en avait pas. Arthur l’avait évincée de son existence et elle ne le voyait complètement que maintenant. Quand la brûlure lui arrachait une nouvelle grimace, quand elle sentait sa lèvre enfler sous son index et son majeur. Il avait fallu qu’elle soit touchée par la violence qui faisait rage à l’intérieur de l’esprit d’Arthur pour qu’elle comprenne enfin qu’elle ne pouvait rien faire. Qu’elle n’avait jamais pu faire quoi que ce soit, en réalité. Elle n’avait pas ce pouvoir. Elle aurait pu l’avoir, autrefois, mais Polly avait probablement emporté cette influence avec elle. Hébétée par cette succession de révélations, Nessa ne revint à la réalité que lorsque la voix de Clare la tira du cataclysme dans lequel elle s’était enlisée. Incapable de prononcer un mot, elle leva les yeux pour croiser le regard de son amie et esquissa un hochement. Non, ça n’allait pas du tout, en réalité. C’était même tout le contraire mais elle savait que la jeune femme en avait après son état physique et si elle faisait abstraction du feu qui irradiait de sa lèvre, elle allait plutôt bien. Bien mieux que Tristan, en tout cas. Il lui fallut tout de même encore une bonne minute pour retrouver ses esprits, tant le bourdonnement qui sévissait dans ses oreilles la perturbait. Attrapant maladroitement la main de Clare, elle s’aida de celle-ci pour se redresser. Les jambes flageolantes, elle sentait son cœur pomper, aliéné par les tourments tant physiques que psychologiques dans lesquels elle avait sombré. « Ça va, ça va » parvint-elle finalement à murmurer, ses doigts se resserrant inconsciemment autour de ceux de Clare. Instinctivement, son regard chercha Arthur, tandis que les autres s’approchaient de Tristan. La vue du visage tuméfié fit frissonner la jeune puéricultrice qui s’exclama, avant même d’y avoir réfléchi : « Où est Arthur ? » C’aurait dû être le cadet de ses soucis. Mais elle se sentait coupable d’avoir été incapable de cerner la détresse du jeune homme et elle avait le sentiment de sentir les reproches de Polly peser sur elle. La disparition soudaine du jeune veuf ne manqua pas de l’alerter et son cœur s’arrêta quand elle réalisa qu’il avait dû quitter les lieux. « Il faut qu’on le retrouve ! » souffla-t-elle, ignorant si elle s’adressait à Clare ou s’il s’agissait simplement de la continuité de ses propres pensées. « Il ne peut pas rester dehors par un temps pareil ! » ajouta-t-elle, tout en sachant que Clare ne serait certainement pas favorable à cette idée. Et aurait-elle pu la blâmer ? Elle ne voyait que le côté exécrable du jeune homme. Se doutait-elle seulement de la douleur qui le ravageait ? « Pourquoi a-t-il fallu que les choses en arrivent là ? » Les larmes ne coulaient plus mais l’incrédulité persistait. Comment les choses avaient-elles pu basculer en si peu de temps ?
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 3 EmptyMer 20 Mar - 15:41

La scène se passe sous ses yeux et elle est incapable de réagir. Elle n’a pas compris, Tibby. Assise à côté de Sasha, elle a profité de sa présence rassurante. Pour trouver un point d’ancrage, pour oublier qu’un jour elle ne serait plus là. Et elle n’a rien vu, rien entendu. Comme aveuglée par ce monde qui continue perpétuellement d’avancer sans elle. Ce qu’elle a dit, ce ne sont que des mots en l’air. Qui, quand ils tombent, ricochent sans faire de vague. Ce n’est, finalement, rien de bien méchant. Les gens n’y prêteront pas attention, feront semblant de l’ignorer. Et ça lui va, à Tibby. Parce que de toute façon, elle déteste être regardée. Et quand elle n’y pense plus, que son esprit est loin déjà, tout s’accélère. Arthur saisit Tristan par le col et elle ne réagit pas, ne cille même pas. Elle se dit, très égoïstement, que c’est mérité. Que Tristan, comme à chaque fois, il a du se planter. Elle ne veut même pas savoir qu’elle en est la raison et elle ne veut même pas entendre les mots qui sortent de la bouche d’Arthur. Volontairement, elle s’assourdit en posant ses mains sur ses oreilles. Et elle ferme les yeux un instant. Parce qu’elle ne fait pas partie de tout ça. Cette histoire ne la regarde pas et elle n’a pas envie de se tuer à l’observer. Mais Tibby, elle est curieuse. Curieuse de voir ce que deux êtres aussi nocifs peuvent se faire quand ils sont face à face. Tristan, elle le connait suffisamment pour savoir qu’il n’a rien d’un bagarreur. Il fuit plus qu’il ne se bat. Cette réalité, elle l’a appris à ses dépends. Plus d’une fois, d’ailleurs. Et l’autre… Que dire de cet autre qu’elle ne connait pas ? Elle n’a que froissé ses draps et elle ne se souvient, à lui aussi, que de sa fuite prématurée. Est-ce que rester à ses côtés est une chose impossible à réaliser ? Cette pensée lui traverse l’esprit. Comme si, à cet instant, la seule chose qui compte, c’est elle. Tibby qui place toujours les gens devant elle, sur un hôtel. Tibby qui n’a pas le cœur à s’offrir une vie mais qui s’oblige à la détruire. Elle efface son égoïsme d’un battement de cils et porte ses prunelles glacées sur les deux silhouettes qu’elle a voulu éviter. De sa place, elle n’entend pas les coups, elle ne peut que les accuser de loin. A chaque fois que le poing d’Arthur s’abat sur Tristan, elle sursaute et sent une douleur lancinante lui traverser le corps. Comme si c’est elle qu’il frappait. Comme si les coups pleuvaient sur son corps sans intérêt. Le rire de son artiste préféré vient lui caresser les tympans et, sans pouvoir l’expliquer, un sourire se hisse sur ses lèvres. Et elle aussi elle commence à rire. De ce même rire nerveux qui ne veut rien dire. Comme si, soudain, ils ne faisaient plus qu’un. Elle se demande si quelqu’un va réagir, si quelqu’un va les écarter. Mais elle a l’impression que tout le monde est content de regarder. Sauf peut-être cette drôle de poupée qui essaye de les arrêter. Tibby, elle croit que c’est bon, tout est fini. Alors tremblante, elle se met debout sur ses deux guiboles flageolantes et elle s’approche à pas feutrés, comme un animal apeuré. Et soudainement, les mots de Tristan la frappe. En même temps qu’ils ont du atteindre Arthur. Elle le déteste pour ça, pour ce mensonge qu’il crache sans même y penser. N’a-t-il donc jamais aimé suffisamment pour savoir qu’une réplique de ce genre peut tout détruire ? Alors quand Arthur se met à le frapper encore, elle se dit, encore une fois, que c’est bien mérité. Mais les coups sont si forts et si soutenus que des larmes se mettent à couler. Sur ses joues rougies, elles viennent laisser leur trace salée. Elle pense à Ronan, Tibby. Elle pense à Ronan qui, pour des coups, a fini dans une tombe. Elle pense à Ronan, qui a voulu faire justice seul et qui a péri. Elle pense à Ronan. Celui qu’elle a aimé et qui aujourd’hui n’est plus. Tristan lui offre ce même spectacle. Si la première fois elle n’a pas été là pour voir la chose de ses yeux, cette triste réalité la tue. Ses jambes ne la portent même plus alors qu’elle regarde la scène qui, finalement, se fige dans un ralenti douloureux. Elle n’entend rien, ne voit rien. Toutes ces demoiselles qui s’approchent, courageuses. Toutes ses supplications qui n’ont ni queue, ni tête. Tibby, tout ce qu’elle voit, c’est Ronan et son visage tuméfié. Et là, Tristan qui est aussi entrain de s’en aller. C’est ce qu’elle dit. S’en pouvoir s’en empêcher, elle imagine le pire, se prépare à encaisser. Peut-être que c’est de l’aimer qui les aura tué. Peut-être que quelque chose chez elle déconne et que c’est ça qui fait tout déraper… Immobile et éteinte, elle continue d’observer une scène qui, après un ralenti atroce, s’accélère à une vitesse affolante. Les décors lui échappent, les mots, tout. Et ses prunelles, elles, elles ne sont fixées qu’à un point. Le visage en sang de Tristan. Ses pommettes abîmées, son nez ensanglantés, son visage tuméfié. Elle s’accroche à cette image comme elle s’est accrochée au visage mort de Ronan. Dans sa tête, c’est comme un adieu qui s’écrit tout seul et qu’elle n’a pas la force d’arrêter. C’est Sasha qui fait soudainement tâche dans son décor. Avec sa douceur, son mouchoir, ses gestes doux. Elle est bloquée sur place, Tibby. Elle aussi voudrait trouver le courage. Celui de fuir comme Arthur, comme celles qui le suivent ou le suivront. Ou celui de, comme Sasha, aider celui qu’elle a aimé et aime probablement encore. Tristan, elle le hait à cet instant. Pour avoir provoqué une catastrophe et pour ressembler à cette drôle de poupée désarticulée. Un soupire s’échappe de ses lèvres et elle réalise qu’elle a cessé de respirer. Un drôle de coup métallique vient lui caresser la langue et elle constate soudainement que son nez s’est mis à saigner. Elle l’essuie d’un revers de poignet, s’en fichant éperdument. Peut-être que c’est de s’être trop concentrée qui l’a fatiguée. Qui l’a tuée, un peu. Peut-être qu’elle a cherché une sortie de secours sans la trouver. Un pas devant l’autre, elle se met soudain à avancer. Sans comprendre, sans réaliser. Devant la carcasse brisée de Tristan, elle se laisse tomber à genoux et l’observe avec cet air absent et douloureux. Et la seule phrase qui lui vient à l’esprit finit par s’envoler entre ses lèvres. « Pourquoi tu détruis toujours tout ? » Tout ce qui est beau, tout ce qui ne devrait pas être salis. Pourquoi faut-il que, l’amour, entre ses lèvres, finissent inévitablement par devenir un poison ? Elle ignore presque la présence de Sasha parce que Tibby, elle n’y voit plus rien. Un visage baigné de larme, un nez légèrement sanglant, et le cœur déchiré, c’est tout ce qu’elle a pour s’accrocher à la réalité.
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