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 la mélodie de la mélancolie (erik)

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Bianca Reeves

Bianca Reeves

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MessageSujet: la mélodie de la mélancolie (erik)    la mélodie de la mélancolie (erik)  EmptyLun 1 Juin - 21:16

Il est si proche l’océan. Elle regarde la mer et elle sent qu’elle s’infiltre un peu par les fissures laissées là, dans son coeur. Comme une fuite à l’étage du dessus, ça laisse une trace au plafond, la peinture s’assombrit. La mer avance et recule à quelques pas d’elle et puis en dedans. Y’a toujours un peu d’océan qui se glisse là, si on visitait son coeur, on aurait les pieds dans l’eau et on entendrait les vagues au loin qui frappent comme des tambours en suivant le rythme des battements de son palpitant. Peut-être que c’est de là que viennent ses larmes. Mais ce n’est rien. Ce n’est pas grave, puisqu’elle ne boit pas la tasse. Elle ne doit plus couler Bianca, plus d’assauts de l’eau en colère, plus d’ouragans qui emportent les poussières d’elle. Mais y’aura toujours un peu de la mer, des bouts de l’océan, peut-être que c’est quelque chose de bien puisque c’est ce qu’elle préfère au monde, la mer, mais parfois quand elle s’agite et la précipite dans l’oubli, elle aimerait préférer le soleil, il ne fait jamais de mal lui, il brille toujours, même derrière des nuages, même lorsque la nuit prend place, elle sait qu’il brille encore quelque part, pas si loin que ça. Mais la mer est plus belle, elle l’aime même dans ses fracas dévastateurs. On ne peut rien contre l’océan, encore moins Bianca et ses bras qui n’enlacent que des riens, que le vide. Pourtant l’eau glaciale à quelques pas de là rassure son coeur, lorsqu’il est prêt à s’affoler, lorsqu’elle panique et qu’elle sent que ça tourne, quand elle se rend compte que le monde est grand, que sa ville lui paraît immense alors qu’elle est toute petite. Quand elle a le vertige et qu’elle est attirée par le vide qui l’entoure, Bianca vient voir la mer. Pourtant y’a rien de plus grand, y’a rien de plus infini que l’horizon sous ses yeux. Mais c’est le seul qu’elle ose regarder en face et admirer. Elle n’a pas envie de fermer les yeux et d’attendre que le temps passe sans elle lorsqu’elle pose son regard sur l’océan. Mais aujourd’hui pas de peur du vide et des grandeurs, pas de peurs, de vertige parce qu’il est là, Erik, elle ses yeux tristesse qui s’accrochent aux siens. Elle ne sait pas comment il fait pour rester là, dans les tempêtes, dans le vide, les silences, les jours soleil (puisqu’il y en a eu, quelques uns, ils sont si rares), à marée basse, à marée haute, lorsqu’elle coule encore et encore, qu’elle tombe dans la pénombre, les jours avec et les jours sans, sous le ciel bleu ou les nuages. Si elle devait photographier des instants de sa vie, il serait présent sur presque tous les clichés. Erik est là à chaque instant et peut-être que c’est pour ça qu’elle avance encore Bianca. C’est même une certitude. « J’aimerais laisser une empreinte à l’océan. Une trace, un souvenir, quelque chose. » Sa voix brise un long silence, installé là depuis déjà de longues minutes. Elle n’a pas essayé de compter, parce qu’elle écoute le bruit des vagues, le son de la mer. Erik est là, à sa droite, et leurs violons aussi, alors elle se laisse bercer par la quiétude. Elle n’avait pas peur du vide aujourd’hui Bianca, mais elle voulait revoir son océan, amener Erik avec elle, pour s’il le peut, laisser des bouts de sa tristesse dans l’eau pour qu’elle les emporte très loin de lui. Pour que le vent souffle sur les chagrins du dessus, ceux qui s’envolent un jour. Mais elle sait bien qu’elle continuera de décorer son coeur et chaque parcelle de sa peau, ça ne part pas la tristesse comme la sienne, ça reste accrochée là, Bianca aussi la garde là sans réussir à la laisser partir, c’est trop tard. Mais c’est pas grave, elle est prête à lui prendre de sa douleur, pour accompagner la sienne, c’est pas grave si elle pouvait elle la prendrait tout entière. « Mais j’aimerais y jeter quelque chose qui coule (comme elle, souvent), pour que ça reste au fond de l’océan pour l’éternité. » C’est possible de laisser une trace de soi comme ça, dans la mer, quelque chose qui reste là, dans le sable sous l’eau, ou qui coule encore et encore, à l’infini sans ne jamais trouver les abysses ? C’est ce qu’elle faisait Bianca, alors elle connaît bien pourtant, elle sait ce que ça fait de ne plus voir les rayons du soleil traverser l’eau qui l’entoure, de voir la surface s’éloigner malgré ses bras qui tentent de la ramener vers elle en vain, et puis ça s’assombrit petit à petit et puis bientôt on peut fermer les yeux parce qu’il fait aussi noir que lorsqu’on les garde ouvert, et ça fait peur de voir toute cette noirceur alors vaut mieux faire comme si il n’y avait rien, c’est plus facile, ça fait un peu moins mal peut-être. Mais elle voudrait arrêter de se laisser jeter à la mer Bianca. « Tu crois que c’est possible ? » Elle tourne la tête vers lui, le regard un peu perdu et plein de questions, et puis elle sourit tout doucement. C’est un sourire léger, au coin des lèvres mais il est doux comme des pétales de fleurs.


Dernière édition par Bianca Reeves le Sam 18 Juil - 1:10, édité 1 fois
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Erik Nordisky

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MessageSujet: Re: la mélodie de la mélancolie (erik)    la mélodie de la mélancolie (erik)  EmptyDim 14 Juin - 12:00

~
❝ Certains êtres restaient comme d’admirables violons, éternellement enfermés dans leur boite, faute de quelqu’un qui sût en jouer. ❞




    Il regarde la mer, face à lui, et ses yeux gris s'y noient. Il imagine l'horizon, les étendues d'eau et de terre, devant et derrière, cet infini qu'il n'a jamais vu et qui ne lui fait même pas envie. Car à Fairview ou ailleurs Erik n'échappera pas à sa mélancolie, rien ne sert de fuir puisqu'elle est accrochée à sa peau, à ses os, elle coule dans son sang, inonde ses rêves, ses cauchemars et ses désirs. De toute façon, ce n'est pas une histoire de ville, c'est une histoire de monde. Comment fait-on pour s'évader hors d'un monde pour lequel il semble que nous n'ayons pas été crée ? Comment peut-on échapper à soi-même ? C'est impossible. Et Erik le sait. Alors il vit à la dérive, en retrait, jamais dans l'instant, entre le bonheur et la brume. Les vagues qui frôlent le sable telles de la dentelle, du cashmere ou du velours, ressemblent à Bianca. Mais après tout, pour Erik, tout ressemble à Bianca. Les plus jolies choses qu'abritent le monde ont son parfum et son visage. Il la regarde et son cœur s'envole. Au dessus de sa mélancolie, de la vie, de la solitude. Il y a, en Bianca, beaucoup de tristesse, de chagrin éteint, de douceur et de gentillesse, ses gestes en sont baignés, ses mots en sont parfumés. Il y a chez elle quelque chose qui résonne en Erik. Il ne saurait l'expliquer. Dans le silence, sous les notes de leurs violons, au milieu d'autres histoires, d'autres amours, d'autres femmes, elle fait battre son cœur un peu plus fort. Elle rompt leur mutisme de sa voix qui se brise, à l'image de l'océan contre les rochers. Des traces, sur Bianca, il y en a. Des traces laissées par son mari. Des traces qu'il a aperçu ici et là. Des traces de toutes les couleurs. Un arc-en-ciel de douleur. Il imaginait sous ses vêtements amples et couvrants, une peau parsemée d'ecchymose, des traces de toutes les couleurs. Erik se doutait, un peu, à peine, mais il n'a jamais osé lui poser la question. Les mots lui manquaient. Ils lui manquent toujours. Car si il elle lui avait dit, à haute voix, il n'aurait pas su comment la sauver. Erik n'est pas un prince charmant, il n'est qu'un homme voguant dans le brouillard de son existence, incapable de se sauver de lui même, des méandres de son esprit et des monstres grouillant sous son lit. Mais des traces, Bianca en a aussi laissé sur lui, et elle en laisse encore, tous les jours. Sans le savoir, elle lance sur Erik des graines d'amour qui poussent à l'intérieur. Elle a fait grandir en lui la plus pure des passions, de celles qui submergent tout. Elle a déjà failli étouffer Nova, par inadvertance, parce qu'elle prenait toute la place dans sa poitrine. « Comme ça ? » Il se lève et devant eux, dans la mer, Erik jette une pierre ramassée par terre, ça ricoche à la surface, comme par magie. Un, deux, trois. « Il faudrait tout mettre dans une boîte. » qu'il lâche, comme ça, alors qu'il se rassoit sur le sable. « Une boîte où l'on glisserait nos problèmes, nos tristesses et nos erreurs. On pourrait la jeter là, dans l'eau, et la laisser couler, tout au fond, et ça irait mieux. Tout irait mieux. Comme par magie. » Pour Bianca il voudrait chasser la mélancolie et se peindre soleil alors qu'il n'y a dans sa palette que des couleurs nuages. Pour elle, il tente un sourire, faible, mais sincère, dansant sur le coin de ses lèvres. Mais distant, tout de même. Pour elle, il pourrait décrocher la lune, les étoiles et se brûler les doigts, se cramer le cœur et le corps, pour lui offrir le soleil à mains nues.

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Bianca Reeves

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MessageSujet: Re: la mélodie de la mélancolie (erik)    la mélodie de la mélancolie (erik)  EmptySam 18 Juil - 1:10

Un oiseau passe et tourne un peu au dessus d’eux et de la mer, même si très très haut dans le ciel. Elle le regarde et se demande à quoi ils ressemblent d’en haut, et si la mer paraît plus infinie encore, s’il voit toute la ville. Mais Erik se lève alors elle repose son attention sur lui, elle le regarde jeter la pierre qui retombe sur l’eau et hoche la tête, comme seule réponse. Oui comme ça. Elle regarde la pierre ricocher contre l’eau qui pensait l’engloutir, en la regardant elle l’imagine ne jamais sombrer, ricocher à l’infini, sans jamais toucher le fond de l’océan. Comme si elle ne craignait rien, invincible. Mais comme tout, comme le reste, la pierre coule d’un coup. Peut-être que le courant l’emportera plus loin, noyée sous ces litres d’eaux salées, ou bien elle retrouvera le rivage après des heures perdues au milieu de la mer. Elle regarde l’endroit où elle a disparu, et elle sent l’océan dans son coeur danser doucement. Elle n’a même pas su être comme cette pierre Bianca. Elle ne s’est même pas laissé la chance de ricocher, elle s’est laissée sombrer, couler sans ne jamais essayer de sortir la tête de l’eau. Comme si l’idée de s’en sortir ne lui était pas même venue. Elle ne sait plus si elle y a pensé, à se relever, au moins tenter de le faire, juste une fois. Elle n’ose pas y réfléchir trop longtemps, n’ose pas faire le tour de ses pensées, de celles passées, parce qu’elle n’est pas certaine d’avoir eu la volonté ne serais-ce un instant de s’en sortir. Et ça lui fait peur, ça lui donne le tournis. Bianca laisse les tempêtes l’emporter en les voyant s’approcher dangereusement au loin. Comme si elle n’accordait pas d’importance à la vie. Pourtant c’est faux, elle s’y accroche toujours, même lorsque tout s’écroule autour d’elle, elle tangue, coule mais elle veut voir le soleil encore toujours se lever, et la mer se fracasser contre les falaises. Alors pourquoi tu te laisses presque disparaître Bianca ? Pourquoi tu cherches toujours à tenir sur un fil qui craque, trop fin, qui manque de te faire tomber à la renverse ? Pourquoi tu laisses l’océan de ton coeur s’animer avec force manquant de t’engloutir ? Bianca n’a de réponses à rien, elle n’aurait que ses yeux tristes qui ne laissent entrevoir que le chagrin qui l’habille. Erik fait disparaître ces angoissent qui refont surface, elle quitte le bout d’océan qu’elle fixait encore pour tourner la tête vers lui. Elle l’écoute et se dit que ça serait beau, ça serait bien, de n’avoir que ça à faire. Tout laisser dans une boîte pour que ça s’envole. « J’aimerais bien qu’on fasse ça. » Et son sourire est comme l’unique soleil qui arrive encore à faire briller son coeur. Il est si délicat toujours. Léger comme une plume, il s’envole en un instant mais ça suffit à faire naître celui de Bianca. Il pourrait faire disparaître toutes les tempêtes. Son sourire ressemble à celui du violoniste, il est léger et toujours un peu triste, mais rempli d’une grande douceur. « Mais il faudrait qu’on y laisse notre coeur tout entier, je crois. » Parce qu’il ne semble battre qu’au son de la mélancolie. Il y a des tas de choses dedans pourtant, des tas de choses loin des nuages gris, il y a la douceur, les sourires, des soleils, des fleurs qui poussent sous les nuages de pluies, des souvenirs heureux et des battements de coeur qui n’ont pas encore frappés. Il y a des tas de choses dans le coeur d’Erik, elle le sait, comme dans le sien, puisqu’il y est, Erik, il y a sa place et ça elle ne voudrait pas le jeter, elle ne voudrait pas qu’il disparaisse, et puis les feux d’artifices de Darcy et son rire qui résonne toujours trop fort. Mais si elle laisse le silence planer et qu’elle écoute attentivement les battements, on y entend l’océan de tristesse, et si elle pose sa tête contre le coeur d’Erik, elle y entend toute sa mélancolie, parce que c’est elle qui forment les parois de leur palpitant. Alors ils ne s’en débarrasseront pas. « Alors peut-être que ce n’est rien si la magie n’existe pas. » Parce qu’on ne peut pas laisser un coeur disparaître comme ça. « Mais c'est pas grave, finalement la seule chose à faire est d’accepter les vagues de chagrins, les problèmes qui s’empilent et les malheurs qui abîment. Parce que tout fini par se calmer, un jour ça va un peu mieux, toujours. » Un peu. Elle n’ose dire que tout va mieux, parce qu’elle n’a eu durant toutes ces années, que de vagues moments de répit. La tempête se calme mais toujours revient, lorsqu’elle pensait pouvoir l’oublier. Alors Bianca ne cherche pas à regarder dans le plus loin, tourner la tête vers le lendemain. Mais aujourd’hui, tout lui semble loin encore, c’est une accalmie qui laisse le soleil reprendre sa place. C’est déjà beaucoup. Une part d’elle pourtant se veut optimiste, une toute petite qui voudrait se faire une place plus grande, mais elle n’osera pas. « Même si c’est long parfois d'attendre les jours meilleurs. » Elle s’arrête quelque instant et détaille son visage qui fait presque miroir au sien. Dans ses yeux il y a tout les nuages de pluies. « Certains se débarrassent des chagrins passés pour laisser la place aux prochains, mais je crois que nous sommes condamnés à porter les nôtres dans notre coeur pour toute la vie. » Et sa voix se perd dans le fracas des vagues.
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Erik Nordisky

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MessageSujet: Re: la mélodie de la mélancolie (erik)    la mélodie de la mélancolie (erik)  EmptyMer 14 Oct - 18:38

~
❝ The person you think of when you stand in front of the ocean. That’s the person you’re in love with. ❞




    Erik attend. Il attend tout le temps, il ne fait que ça, attendre. Attendre la nuit et puis le jour, attendre la pluie comme la fin de l'hiver, attendre les bons jours et le retour des soirées mélancolie, attendre Bianca, surtout. Il l'attend depuis des années déjà, malgré les autres femmes, les autres histoires, les autres amours. Elle s'est accrochée à lui ou plutôt il s'est accroché à elle comme un insecte s'accroche à la toile d'une araignée : Erik est pris au piège. Il ne se débat pas, sa dévotion n'est pas une prison. C'est une souffrance étrange que de mourir de nostalgie pour des lèvres qu'il n'a jamais effleuré auparavant. Il ne fait qu'imaginer le goût de Bianca. Il est de ces hommes se languissant pour une femme, mais d'elle, il ne n'attend rien, d'ailleurs jamais il n'osera lui demander quoi que ce soit. Il se contentera d'être là, à côté ou derrière, de peur qu'elle tombe, il la rattrapera - il la rattrape toujours. Il est en périphérie de sa vie et cette réalisation ne le heurte même pas. Le silence se fait entre eux, un très long silence que seul le bruit des vagues contre le sable vient interrompre. Son corps se penche lorsqu'elle parle et lorsqu'elle respire, petite fleur qui éclot. Bianca est une rose dépourvue d'épines, une marguerite que l'on écrase sans même le voir, une tulipe à la couleur si claire, presque délavée, presque invisible. Elle est une fleur fatiguée, à moitié fanée, que personne n'a pris la peine d'arroser. Elle est une fleur oubliée à l'ombre, pataugeant dans un minuscule vase. Il y a dans chacun de ses mots la sagesse des vieillards, de ceux qui en ont trop vu et que personne n'écoute, il y a dans chaque recoin de son visage, les traits propres aux jeunes filles en fleur et il y a dans ses iris la sensibilité de ceux qui ont trop souffert, à fleur de peau. « Et toi, Bianca ? Ils sont là tes jours meilleurs ? » demande-t-il, curieux, un sourire au fond des yeux. Il aurait bien voulu l'aimer comme on aime le soleil, les glaces à la fraise, les souvenirs d'enfant, l'océan qui caresse les chevilles, l'odeur subtile de la ville après la pluie. Il aurait bien voulu l'aimer tout doucement, car, Bianca, il aurait bien trop peur de la briser. Puisqu'elle est une fleur que l'on ne cueille pas par peur de la voir se faner, un flocon de neige qui tombe sur la ville, le sable chaud que l'on appréhende de fouler nu pieds. Depuis le départ, il est condamné à ne l'aimer qu'en silence, du bout du cœur, d'un regard furtif. Erik est de ceux qui n'aiment et ne se déchirent que sous la pluie, seulement lorsque les nuages font chialer le ciel et que les gouttes célestes viennent tambouriner sur les vitres. On lui a assuré que la vie vaut la peine d'être vécue, que le bonheur est à porté de main, qu'il suffit juste de tendre le bras, et il n'est pas hermétique à cette idée. Mais Erik, il ne sait pas. La vie lui apparaît comme un concept obscure qu'il n'a jamais saisi et bien qu'il tente parfois d'en déchiffrer le sens, il se retrouve à chaque fois devant elle comme devant un brouillard compact et dense duquel il se retrouve prisonnier. Il est en marge de tout et de tous, il vit pour la musique et les prénoms féminins qui ont peuplé, peuplent et peupleront encore son cœur. Il n'a rien construit à part des mélodies et des histoires, il n'a rien accompli, ne possède ni de maison, ni de voiture, ni de travail, ni de femme ou d'enfants, de chien ou de pelouse verte. Tout cela, il le sait, il ne pourra jamais le faire puisqu'il n'en saisit pas le sens. La voix d'Erik s'élève, grave et sereine. Comme un rien. « Je suis désolé pour ce qui s'est passé avec ton mari. Désolé de n'avoir rien fait, d'avoir à peine vu. Désolé de ne pas pu l'avoir sauvé, de ne pas avoir su être un prince charmant sur un grand cheval blanc, de ceux dont on rêve, de ceux qui sauvent, de ceux qui aiment à voix haute. Assis, il jette dans les bras de l'océan un nouveau galet. Cette fois la pierre ricoche à la surface : un, deux, trois. Désolé.

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Bianca Reeves

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MessageSujet: Re: la mélodie de la mélancolie (erik)    la mélodie de la mélancolie (erik)  EmptyVen 18 Mar - 22:57

Elle regarde la mer juste devant eux. Elle trouve ça beau, elle voudrait s’y perdre pour toujours. La voix d’Erik comme une douce mélodie se mêle au bruit de l’eau qui avance et recule, qui s’en va puis revient. « Je ne sais pas. » Elle ne sait jamais rien. Parce que son monde tout d’un coup infini semble bien trop grand pour elle. Bianca est perdue. Parce qu’elle n’a pas la carrure pour avancer toute seule, on lui a toujours tenu la main, en la tirant parfois trop fort et maintenant elle tangue parce qu’il n’y a plus rien pour la retenir. « Peut-être ? J’espère. » Elle espère de tout son cœur. Il est rempli d’espoir, de rêves et de couleurs brillantes, de couleurs solaires mais tout reste caché là, et sur son visage on ne voit que ces couleurs pales qui s’accrochent toujours et qui ne partent pas. Mais elles sont là depuis toujours, alors peut-être qu’elles ne partiront jamais ? Comme le reste, elle ne sait pas, les questions se bousculent la nuit dans son lit, elle regarde le ciel étoilé avant de fermer les yeux, et elle se demande de quoi sera fait demain, maintenant qu’il n’y a plus rien d’écrit, maintenant qu’elle doit avancer sans repères. Mais tout ce qu’elle voit c’est le vide, du noir, du blanc, du rien. Il n’y a rien dans le futur, même si c’est mieux le vide que les bleus au cœur, sur la peau. C’est mieux que cette habitude à l’effroi, la terreur, c’est mieux qu’être un pantin malléable qui se laisse porter par un mari, des parents, n’importe qui. Mais ça lui fait peur tout ce vide, même si le soir elle s’endort très vide épuisée par ces journées où il ne se passe rien alors que son cœur lui, continue de s’affoler pour des choses sans importance, ça lui fait peur et elle s’endort en pensant à ce vertige du monde. La voix d’Erik tombe d’un coup, comme ses mots que Bianca n’attend pas. Elle laisse le silence reprendre sa place parce que ses mots à elle tout d’un coup disparaissent, elle n’entend que le bruit de l’océan qui semble s’agiter, et son cœur endolori. Elle tourne la tête vers lui, les yeux plein de questions, perdus, comme elle. La tristesse retrouve les traits de son visage en un instant en repensant à l’avant. « Merci. » Sa voix se couvre d’une langueur un peu mélancolique. Les paroles d’Erik sonnent un peu moins comme les autres. Parce que personne n’avait vu quoi que ce soit, Bianca pouvait vivre dans cette illusion de vie bien rangée, de femme au foyer. Son sourire rassurant balayait les inquiétudes quant à sa mine fatiguée, ses grimaces involontaires, incontrôlées si elle cognait sans le vouloir l’un de ses hématomes, ses moments d’égarement où sans qu’elle ne puisse s’en rendre compte, son visage retrouvait son air triste et lointain. Personne n’avait rien suspecté. Seulement Erik un jour a vu les hématomes sur sa peau, et tout ce qu’elle a su faire Bianca c’est redescendre sa manche sans le moindre mot. Elle n’a rien dit, elle a fait comme s’il n’y avait rien, parce qu’elle ne pouvait pas dire ou faire quoi que ce soit de plus. Lui non plus. Comme si tout allait s’effacer par ce simple geste anodin pour cacher ce qui n’avait rien d’ordinaire, sauf pour elle. « J’espère que tu ne t’en veux pas, pour quoi que ce soit. Tu n’y es pour rien Erik. » Ses yeux toujours posés sur lui, elle parle avec toute sa douceur. Elle ne veut pas qu’il dise je suis désolée pour ce jour, parce qu’elle n’attendait rien de lui. Elle aurait pu lancer des appels à l’aide, comme des appels à la mer, en parler à Darcy, à Erik. Faire des bagages et s’en aller. Mais Bianca n’est pas des ces êtres courageux. Elle n’a aucun courage, à la place elle n’a que ses silences et ses sanglots refoulés. « Le seul responsable c’est lui. » Son mari qui l’est encore aujourd’hui. Elle sent cette alliance qui pèse sur sa main, elle l’oublie parfois et puis elle pose les yeux dessus et c’est comme un nouveau coup au cœur. Alors encore une fois c’est ce qu’elle fait, elle regarde sa main et elle sent son cœur se serrer, ça lui pique les yeux. « Et moi. » Sa voix presque murmure se fond dans le vacarme de l’océan. Elle n’a rien fait Bianca pour éviter tout ça, depuis toujours elle s’inflige cette vie de marionnette malléable qui ne sait que dire « oui pardon ». Elle s’en veut, parfois, souvent, de pas savoir être un peu plus comme sa sœur, de ne pas savoir dire non, d’accepter tout ce qui lui arrive en se disant que c’est ainsi. Elle voudrait être comme ces gens qu’elle admire, mais elle en est incapable Bianca, elle sait qu’elle ne sera jamais rien de plus que cette poupée au cœur océan qui n’a vécu qu’entre les mains des autres.
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