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Oliver Lane
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Oliver Lane

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MessageSujet: no signal (paige)   no signal (paige) EmptySam 22 Aoû - 19:03

Maître de son destin et propriétaire de ses choix, Oliver se tenait presque trop droit sur son tabouret et peut-être pas assez alangui contre le comptoir. Il était dans un entre-deux. A mi-chemin entre la rigueur d'une posture militaire et l'oisiveté d'une tête penchée en arrière. Oliver se tenait comme sa vie se déroulait. Il était le reflet d'une existence toujours dans les à peu près et dans les dichotomies. Entre la méfiance et la complaisance, la carotte et le bâton. Maître des illusions, il gardait cette contenance empruntée à l'aristocratie et cette assurance qui transpirait par tous ses pores. Il n'avait pas eu besoin de pratiquer, il singeait à peine. C'était sa façon d'être. Il n'était que le produit d'une éducation stricte et millimétrée. C'était naturel cette manière de lever l'index pour donner un ordre muet, de lever un sourcil arqué pour exprimer son mécontentement et de jeter ce regard périphérique fatal, ce regard qui laissait transparaître l'ennui sans jamais le manifester. C'était comme ça qu'on faisait dans son milieu. Subtilité était le maître mot, silence d'or et parole en toc. Les mots, c'était bon pour la plèbe qui ne connaissait que l'évident, le grossier et l'exagéré. Ceux qui ne savaient pas qu'une oeillade avait plus de pouvoir que tous les discours du monde. Que les puissants, les vrais, pas ceux qui jouent aux parrains, ne levaient pas la voix mais juste le petit doigt. Lui le savait. On l'avait élevé pour ça. On l'avait peut-être même conçu dans ce but là. Un vrai cheval de course qu'il était, prêt à gagner toutes les batailles comme on le lui avait appris si bien. Mais pour le moment, le jeune homme perdait. Il était à la traîne et voyait filer son parachute doré. Alors Oliver se retrouvait ici. Il avait fait le tour de la ville pour se trouver dans ce pub. C'était le seul endroit où on regardait au faciès, seul endroit où la médiocrité ambiante connaissait ses limites et se faisait recaler à l'entrée. Il n'y avait pas grand-chose de changé à l'intérieur. Les gens restaient les mêmes, ils sentaient l'odeur propre aux petites villes désœuvrées : un semblant de naphtaline, comme pour en attester l'ancienneté et aussi cette douce senteur d'envie de fuite, ce désespoir de quitter la nécropole pour la métropole, de s'envoler et laisser tout derrière soi. Ils empestaient tous cette odeur, ce ras-le-bol incessant que provoquaient les bourgades du pays. Et Oliver n'avait pas l'esprit assez large pour y trouver un quelconque charme, ni à la ville ni même à ce lieu. Il devait cependant remarquer que certains filles étaient regardables, pas moches, parfois belles mais elles manquaient d'éclat. Elles avaient l'aspect des photos en noir et blanc, de celles que l'objectif n'a pu sublimer, extirper la moindre aura. Il en voyait des tonnes des comme elles. Portland était assez grand pour en remplir des quartiers entiers. Il passait à travers elles, ne les regardait même pas dans les yeux et surtout pas ailleurs. Et si son regard venait à le trahir et vagabondait sur leurs corps dévoilés, il ne pouvait que blâmer sa nature purement masculine, nature qui défiait toute logique et tout bon goût esthétique. Ce n'était qu'un tas d'hormones que la Nature avait jugé bon de fourrer là, pour être sûr que l'espèce humaine soit sauve. Oliver n'était qu'un homme après tout, bien que parfois cela lui échappait. Il avait la folie des grandeurs et s'oubliait, il se perdait dans ses rêves dorés et ses aspirations prométhéennes. Et puis, après un temps, il lui arrivait de redescendre sur Terre, de se rendre compte qu'il était vivant et surtout mortel. Dans ses moments de lucidité, il repensait à cette femme et à son sang qui dégoulinait sur le macadam. Il revoyait ses yeux vides de toute vie et cette peau pâle, cadavérique. Ça créait en lui une certaine ambivalence. Un complexe de Dieu mais aussi cette sensation d'être en vie mais aussi bientôt mort. Ça lui rappelait qu'il allait mourir lui aussi un jour. Il pouvait s'écrouler à tout moment, frapper par la foudre ou terrassé par une attaque. Et, bizarrement, ça le poussait encore plus haut ou encore plus bas, en fonction du point du vue. Il allait mourir un jour et refusait de quitter cette Terre sans s'être battu pour toucher le sommet de la société. Il prit sa flûte de champagne pour éteindre cette avarice interne et surtout pour s'enivrer. Les bulles éclatèrent au fond de sa gorge, laissant le goût luxueux du mousseux sur le bout de ses lèvres. Il avala tout d'un seul coup, l'alcool montait plus vite à la tête ainsi. Il aimait aussi le côté dramatique que de boire cul sec. C'était un geste puissant et plein d'audace, le geste des fous et des impudents. Survolté, Oliver se leva de son siège et passa à travers les autochtones pour disparaître dans le sous-sol. Là-bas, il se dirigea tout droit vers la table de billard. Oliver vivait pour ce genre de jeu qui demandait de l'adresse et de la stratégie, le genre de jeu qui stimulait son esprit autant que les tréfonds de sa personnalité. Ils étaient deux à jouer, un homme et une femme. La femme était plutôt jolie à défaut d'exciter son intérêt. Le pdg à en devenir sortir quelques billets qui traînaient dans son porte monnaie, cinq cent dollars en grosses coupures. «  C'est assez pour te faire disparaître ? » Question rhétorique. Il n'y avait pas autant mis en jeu sur la table de billard, Oliver s'en assura en un seul coup d'oeil. Et ce n'est pas comme si la compagnie de la fille en valait autant, non ? Il n'eut pas plus de questions à se poser. L'homme prit les billets et disparut sans demander son reste. « Une autre partie ? » Oliver attrapa les boules dispersés sur le tapis de billard, le synthétique de la matière lui brûla presque les doigts. « Mais attention, je commence toujours mes parties à partir de cinq mille. » Il ne rajouta pas dollar, ça coulait de source. Le jeune Lane ne jouait pas simplement pour le plaisir de jouer, il jouait essentiellement pour gagner et s'arrangeait toujours pour anéantir son adversaire. Go big or go home était sa devise. Restait à savoir si elle préférait partir, le risque étant trop élevé pour elle ou si elle allait saisir sa chance de peur de finir surendettée ou avec une bourse plus légère, en fonction de sa situation économique. Oliver répondit à sa propre question intérieure : elle finirait surendettée. Il pouvait sentir le coton de ses vêtements et le plastique de son sac de là où il était. Mais cet état de fait ne fut pas suffisant pour réveiller la conscience, longtemps endormie, d'Oliver. Enfin, si elle était encore là quelque part, tapie dans son esprit et pas déjà loin, en cavale.  


Dernière édition par Oliver Lane le Ven 11 Mar - 12:48, édité 3 fois
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Paige Chamberlain

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MessageSujet: Re: no signal (paige)   no signal (paige) EmptyJeu 7 Jan - 18:53

Ce n’est pas un lieu pour une femme de son acabit. Pas assez riche, pas assez bourgeoise, pas assez dévêtue et pas assez sulfureuse. Elle est petite, Paige, et ses allures de petite fille modèle lui collent à la peau, qu’importe ses tenues vestimentaires. On a plus envie de la protéger que de la provoquer, de la câliner plutôt que de la caresser. Mais elle en a dans le ventre, la jeune Chamberlain, et quand elle décide quelque chose, elle va toujours au bout de ses ambitions. Un semblant de malaise devant le vigile très exigeant, et une toute petite voix suppliant pour un verre d’eau, et le tour est joué. On la laisse entrer et puis on l’oublie dans un coin. Pourtant, Paige est du genre à marquer les esprits et c’est mal la connaître que de la croire inoffensive. Trop tard néanmoins pour faire machine arrière, la demoiselle a pénétré dans le territoire interdit et bien gardé du Whiskey Blue Bar, et n’a pas l’intention de s’en faire chasser avant d’être parvenue à ses fins. Ce pub ne ressemble en rien à ses fréquentations ordinaires mais le choix est pourtant mûrement réfléchi. Sa réputation est bien connue : c’est ici que les hommes de la haute société viennent s’amuser à l’abri des regards. Et c’est justement ce qu’il lui faut, un portefeuille ambulant qui l’emmènera en haut de l’échelle et qui la hissera sur un piédestal. Elle ne sait pas trop sur quel genre d’individu elle va tomber, mais ça ne lui fait pas peur. Ses yeux balaient la première salle à la recherche d’une cible parfaite, et inscrivent le moindre détail intéressant dans son esprit. Après tout, elle n’est pas sûre de pouvoir accéder une nouvelle fois à cet endroit, son petit manège n’attendrira pas deux fois l’horrible homme de la sécurité, à moins qu’il soit bien stupide. Elle sent les regards couler sur elle, Paige, il faut dire qu’elle fait légèrement tâche dans cet environnement, mais elle ne perd pas la face. Au contraire, elle garde la tête haute et met en application tout ce qu’elle a appris de Blair Waldorf : une confiance en soi à toute épreuve qui transparaît à travers sa posture bien droite, un visage des plus froids et un regard qui vous ignore par tous les moyens tant l’intérêt n’est pas excité. Elle ne s’arrête même pas au bar mais se dirige plutôt vers l’escalier qui mène au sous-sol, là où le plus important se déroule, l’endroit où il faut être coûte que coûte pour passer une soirée inoubliable. Et à peine arrivée qu’un homme l’aborde déjà et use de son charme (absolument pas à son goût) pour attirer son attention. Mais ce soir, ce n’est pas le physique qui compte, ou du moins qu’en partie, car Paige désire la richesse ou à défaut des contacts haut placés. L’inconnu a sans aucun doute un carnet d’adresses qui mérite le sacrifice, alors elle accepte lorsqu’il lui propose une partie de billard. Après tout, pourquoi pas, jouer peut être un bon moyen d’interpeller les hommes alentours, ça ne doit pas être tous les jours qu’une femme affronte un homme sans craindre l’humiliation. Paige dépose alors ses affaires sur une table du coin, et plonge ses yeux pétillants dans ceux de l’homme. Une pincée de malice qui ne laisse jamais indifférent et qui rend son personnage encore plus mystérieux. Une petite fille modèle en apparence malgré la robe un peu courte et le rouge sur les lèvres devenant téméraire, ça ne court pas les rues. Mais très vite, Paige se lasse parce que l’homme n’a aucune conversation, aucun talent en frappe tout comme en réflexion, bref il n’a rien pour lui et ça l’agace de perdre un temps aussi précieux. Qu’attendent les autres pour la rejoindre et l’emmener ailleurs ? La demoiselle se prépare à jouer son petit numéro bien huilé pour se mettre en évidence, mais un homme enfin apparaît. Puis propose de l’argent à l’autre pour l’éloigner. Il n’en faut pas plus à Paige pour être séduite ; sa curiosité s’éveille aussitôt. Elle n’en montre cependant rien et attend que l’individu aille perdre tout cet argent ailleurs pour plonger son regard dans celui du nouveau venu qui lui lance déjà un défi. De mieux en mieux, qu’elle pense intérieurement. « Pourquoi devrais-je jouer avec vous ? » qu’elle lui demande, collant sur son visage l’expression la plus neutre qu’il soit, comme s’il ne l’impressionnait pas, comme si elle avait perdu toute envie en une poignée de secondes. L’appât du gain se fait pourtant fort, très fort même. Avec cinq mille dollars, Paige pourrait se faire plaisir. Mais surtout, elle comprend qu’il n’est pas n’importe qui. L’offre est alléchante, elle n’a pas les moyens de suivre, mais l’homme a tout d’une clef pour le paradis. Elle attire la queue contre elle et la tient fermement, tandis qu’elle tourne autour du billard jusqu’à se planter aux côtés de l’homme. « Je ne joue jamais pour de l’argent de toute façon, je préfère de loin les challenges plus risqués. » En réalité, elle ne peut s’aligner sur sa proposition mais refuse de le laisser lui tourner le dos aussi rapidement. Paige n’est peut-être pas riche mais elle possède un caractère explosif qui vaut de l'or et souffle parfois toute crainte. Elle ne veut pas perdre ce soir, juste gagner, et elle est prête à sacrifier quelques limites pour y parvenir. Après tout, ne dit-on pas que ce qui se passe au Whiskey Blue Bar reste au Whiskey Blue Bar.
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Oliver Lane
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MessageSujet: Re: no signal (paige)   no signal (paige) EmptySam 9 Jan - 19:12

La fille avait du répondant, Oliver devait lui concéder. Levant un sourcil blond, il l'observa de ses yeux bleus et arctiques, une désinvolture trompeuse brillant au fond de ses pupilles. Elle n'était clairement pas dans son élément ici. Les regards circonspects convergeant dans sa direction étaient une indication suffisante. Petite, simple et discrète dans un décor démesuré, elle faisait un peu tâche dans l'ambiance licencieuse que le pub souhaitait se donner. Et pourtant, elle était bel et bien là. Sans doute en avait-elle plus dans le ventre que ce que laissait paraître cette façade lisse de brebis égarée. Suffisamment d'esprit pour passer entre les mailles de la sécurité. Et pas mal de cran pour descendre au sous-sol, pourtant tristement célèbre. Son intérêt grandissait à mesure qu'il assemblait les morceaux du puzzle. Perdue, elle l'était. Pourquoi venir ici ? Sans doute voulait-elle goûter au frisson du danger, au saisissement que procurait tout dépassement de limites ? Une gentille petite fille venue s'encanailler dans les coins qu'on lui a pourtant maintes fois déconseillé. Qu'elle reste alors, il lui en donnerait pour son argent. Il n'était pas mauvais seigneur Oliver. Ses promesses n'étaient jamais des mots balancés en l'air. Non, il s'ingéniait toujours à satisfaire les âmes noires qui tournaient autour de son petit monde. « Pourquoi pas ? » Qu'il lui rétorqua. La balle était à présent dans son camp. Ses pupilles glacées détaillaient le moindre de ses mouvements alors qu'elle s'avançait vers lui. Oliver avait bien conscience de l'image qu'il dégageait. Grand et mince, avec une silhouette admirablement mise en valeur par des vêtements élégants, d'une simplicité étudiée pour ne pas éclipser la séduction de celui qui les portait, Oliver brillait. Non, il irradiait. Une aura entourait son corps, encadrait ses mouvements, le genre d'aura qu'on ne peut qu'acquérir avec une dose inépuisable de confiance et un sentiment de supériorité si inhérent, si ancré en soi qu'on oublie tout concept de gravité. Il ne manquait jamais de la cultiver à l'aide du personnage qu'il s'était créé. Et ça marchait, nul ne pouvait le regarder sans lui décocher un seconde oeillade juste après la première. Homme comme femme. L'inconnue, d'ailleurs, ne le quittait pas des yeux tandis qu'elle s'avançait. Le jeune Lane pencha la tête, très sceptique par cette approche. Pourquoi traverser la pièce ? Il n'y avait qu'une raison possible. Il était plutôt déçu, si elle confirmait ses soupçons. Ça la rendrait ennuyeuse, prévisible et similaire à la moitié des femmes de l’État. Le séduire. Était-ce donc ce à quoi il était condamné? Une myriade de jolies filles lui courant après, ou plutôt courant après les nombreux zéros que comptait son solde à la banque. Il n'était pas à plaindre et avait depuis longtemps refusé d'être aimé pour lui-même. Ce serait pire que tout. Qu'on l'aime pour ce qu'il y avait derrière le glaçage en or massif, le rêve et les paillettes. Cela signifierait une intrusion à l'intérieur du petit simulacre qu'il avait perfectionné au cours des années. Une percée à jour qu'il n'accordait qu'aux membres de sa famille proche. Il s'y refusait. Oliver se raccrochait désespérément à sa dualité propre, à ce masque affable qu'il montrait au monde. Plus enlisé que jamais dans cette caricature de lui-même, le cadet des Lane sentit une légère tension lui raidir les muscles, et les poils de sa nuque se hérisser. Il conserva une attitude détendue, mais le bout de ses doigts tapotait frénétiquement sur la queue de billard. L'illustre inconnue brisa alors le mètre qui les séparait, se trouvant à présent à portée de main. Sa chevelure, de près, était épaisse, légèrement bouclée, avec des reflets d'ambre clair. Il la scruta, encore et toujours, sans un mot, ne laissant rien s'échapper de ses pâles yeux bleus. Des yeux magnifiques qui ne montraient aucune émotion quand il souriait. Ce qu'il fit, sourire, alors même qu'elle se révélait ordinaire. Elle préférait des challenges  « plus risqués » qu'une bonne liasse de billet. Pourtant, elle en aurait bien besoin, il ne manquait pas de penser en la sondant, de bas en haut, sans gêne aucune. « Plus risqués ? » Question rhétorique, bien sûr. Il était passé vétéran dans l'art de la séduction et avait déjà eu droit à toute sorte de numéro enjôleur. Dommage, il préférait l'argent lui. Sans doute parce que l'argent était le préambule d'après tout ce qui comptait pour lui dans ce bas monde: pouvoir et contrôle. « Je ne vois pas ce qu'il y aurait d'autre à mettre en jeu si ce n'est ma propre personne et la vôtre. » Et honnêtement, que ferait-il d'une jeune femme qui avait l'air de sortir tout droit du lycée communal ? Le vrai prix était bien évidemment lui. Il était un homme occupé Oliver. Entre la mise en oeuvre de son plan de domination de la ville et la réconciliation avec son frère, sans oublier la recherche d'un logement fixe, l'héritier déchu n'avait pas vraiment de temps à consacrer à une inconnue. La jeune femme n'était alléchante que nue et sous lui de préférence. En dehors de ce cadre, elle ne l'intéressait pas. Oliver était difficile. Il ne se donnait pas à n'importe qui. Et par se donner, il n'insinuait pas pour une nuit mais pour des jours, des mois voire des années. Et il ne connaissait pas cette jeune femme, ce qui était très mauvais signe. Depuis son arrivée à Fairview, Oliver s'était arrangé pour rencontrer tout le gratin de la ville. Il ne l'avait jamais vu dans ces soirées, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose: elle venait de l'autre côté de la frontière. Celle de gens pauvres et désespérés. Il la jaugea une nouvelle fois alors qu'elle restait pendue à ses lèvres. « Ce qui est plutôt tentant, la défaite étant aussi attrayante que la victoire. » Oliver se laissait prendre au jeu et tombait dans le piège de l'attraction.  Une sorte de bonne action du jour, il se convainquit. « Alors, quelles sont les règles de ce challenge mademoiselle... ? » Il lui laissait les rênes, curieux de voir ce qu'elle pourrait en faire et curieux de connaître son nom. Le natif de Portland esquissa un sourire, son premier vrai sourire depuis longtemps. Elle n'avait rien d'une gourde, de toute évidence. Il pouvait voir le calcul dans ses yeux, de la faible distance à laquelle il se tenait. Ce qui lui plaisait plus que n'importe quel stratagème pour le charmer.


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MessageSujet: Re: no signal (paige)   no signal (paige) EmptyDim 10 Jan - 16:28

C’est vrai ça, pourquoi pas ? Paige n’a rien qui la retient ce soir, si ce n’est ses principes, mais elle est au Whiskey Blue Bar et ce lieu est suffisamment mythique pour qu’elle fasse quelques entorses à son règlement. Elle n’a pas mis les pieds au sous-sol dans le simple but d’observer les interdits, mais bel et bien pour y goûter. A sa manière. Elle s’approche du riche individu d’une démarche lente mais confiante, et réduit ainsi la distance à seulement quelques dizaines de centimètres. Elle ne cherche pas à le séduire, elle n’est pas encore à cette phase-là de son plan, mais entend bien lui montrer que les apparences sont trompeuses. Elle aimerait pouvoir dire oui à sa proposition mais elle sait surtout qu’elle ne peut s’y aligner. Et elle n’a aucune envie de lui donner une raison de tourner les talons. Elle n’est pas stupide, Paige, elle sait bien qu’il n’y a que l’argent ou le sexe qui comptent pour les types de son espèce, mais elle ne peut lui offrir ni l’un ni l’autre. Il ne le sait pas, bien évidemment, et c’est là son principal atout. Serrant toujours la queue du billard contre sa poitrine, elle cale son dos contre le bois de la table pour mieux garder ses yeux rivés dans ceux de l’inconnu. « L’argent ne fait pas le bonheur. » souffle-t-elle entre ses lèvres, avant de joindre à ses paroles un rire des plus ironiques. Ce proverbe l’a toujours amusée parce que la misère, non plus, n’apporte rien de bon. Quitte à être malheureux, autant l’être fortuné. Son visage reprend vite sa neutralité. « Et encore moins monter l’adrénaline. » Par contre, les challenges plus risqués, oui. Paige désire plus que tout sortir des sentiers battus ce soir, et invite cet homme si sûr de lui à en faire de même, en sa compagnie. Ce ne doit pas être suffisant pour lui. C’est une audace qu’elle se permet et qui peut faire tout rater, mais tant pis. Paige prend le risque parce qu’au fond, elle n’a rien à perdre. Si ce n’est pas lui qui lui permet d’accéder à la haute société, ça en sera un autre. La seule chose qu’elle met en jeu ce soir, au fond, c’est sa fierté. Parce qu’en offrant sa propre personne en guise de récompense, elle sait qu’à tout moment la situation peut dégénérer à travers des défis aussi osés qu’irréalistes. Mais elle tait ces pensées et se concentre sur l’instant présent. Ou plutôt sur l’homme qui lui fait face et qui semble déjà s’ennuyer. Mais elle n’y prête pas d’attention, elle sait que son apparence de petite fille modèle sortie tout droit du lycée peut lui jouer des tours mais aussi lui offrir certains avantages. On a tendance à détailler ses vêtements et son visage de poupée, et la malice dans ses yeux passe inaperçue. Et c’est là une grossière erreur. « Cela ne vous suffit pas ? » qu’elle lui demande en ne le lâchant pas des yeux. Elle manque d’ajouter qu’il est vrai que le marché n’est pas équitable, tout du moins le semble-t-il, mais déjà l’homme reprend la parole et la devance. « Je suis contente de vous l’entendre dire. » Elle tombe dans son piège, c’est évident, mais elle s’en fiche. Ce n’est pas de la soumission, encore moins une forme de charme, c’est un goût d’aventure sur sa langue qui la titille. Et si elle ne tire rien d’intéressant de cette rencontre, au moins elle se sera divertie en compagnie de l’élite. « Si je gagne, vous faites de moi votre cavalière au prochain événement mondain auquel vous êtes convié. Si vous gagnez, je n'ai qu'à dire amen à vos envies pour la soirée. » Elle garde ses yeux dans les siens. Elle n’éprouve aucune honte à avouer son envie de goûter aux mondanités, et à demi-mot la misère dont est issue sa famille. Elle sait qu’un homme de la haute a l’œil pour ce genre de choses, ses vêtements ont beau être toujours plus classes que ceux de Clara, ça ne change rien. Ils ne sont pas signés du dernier créateur en vogue, et son sac à main pue le faux cuir à des kilomètres à la longue. Pourtant, elle est devant lui, affichant une neutralité à toute épreuve, comme si elle se fiche pas mal du jugement qu’il peut porter à son égard. « J’ai conscience que vous êtes habitué à mieux, mais parfois il est bon de quitter sa route toute tracée. » Elle connaît le revers de la médaille, Paige, ou tout du moins superficiellement à travers les images de sa série préférée, et ça lui suffit pour savoir que tout est trop prévisible pour s’en amuser. Finalement, elle laisse tomber leur proximité et contourne le billard pour reprendre sa place initiale. « Alors, qu'en dites-vous ? »
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MessageSujet: Re: no signal (paige)   no signal (paige) EmptyDim 17 Jan - 16:45

L'argent ne fait pas le bonheur. « Ah oui ? » Il lui répondit instantanément, son sourcil blond arqué si haut, si fort qu'il semblait être tatoué sur sa peau. Elle l'amusait, le faisait rire presque. Ses lèvres se plissèrent, imperceptiblement, à mi-chemin entre le sourire et la grimace. Il l'aurait acculé de sa prose travaillée, de son répondant légendaire face à une phrase toute faite, un dicton qui avait perdu tout sens et tenait du sarcasme pur et dur dans l'ère du capitalisme et du matérialisme. Mais il ne le fit pas. Pourquoi ? Parce qu'elle n'avait pas tort après tout. Oliver croulait sous les billets mais pouvait-il pour autant s'estimer heureux ? Non, certainement pas. Il n'était pas malheureux pour autant, juste frustré, insatisfait en tout point, à chaque étage de son existence. C'était une bataille dans sa tête, et Oliver était déjà las. Si las. Il n'était pas fait pour cette ville, pour ces gens simples. Oliver était destiné à plus que ça, il aurait du avoir le monde entre es paumes pour que cela soit à la hauteur du personnage. L'ex golden boy traînait dans le coin depuis des mois déjà ici, en vain. Portland lui manquait et, plus que Portland, c'était les grandes villes et leur mystère, leur anonymat et leur immensité. Il ne s'était jamais réellement acclimaté à Fairview. La ville lui semblait étroite et désespérément vide. La population locale manquait de clinquant, de floie et de démesure. L'Amérique moyenne par excellence. Tout ce qu'il le répugnait dans ce pays, une bande de prolétaires sans génie, qu'on abêtit avec télé-réalités en trompe-l'oeil. Tout ce qu'il voulait Oliver c'était Charlie. Charlie qui lui filait entre les doigts, Charlie qui ne cessait de le repousser et complexifier leurs rapports. Il tournait en rond, au final, Oliver. Il vagabondait dans la ville sans but réel, si ce n'était mettre le grappin sur son aîné et sur la ville. Rien n'était trop beau ou impossible dans son univers qui fonctionnant à l'envers. Il voulait tout prendre, tout emporter entre ses phalanges gourmandes. Plus que le bonheur, Oliver courait après la galaxie. Le bonheur était surfait de toute façon. Pour lui, il n'y avait que des instants de bien-être, des moments fugaces où l'être s'oublie dans une satisfaction infinie. « Je trouve au contraire l'argent très excitant. » Oliver vouait un sorte de culte à l'argent. Malsain dans son genre, son avarice ne connaissait pas de fin. Mieux que quiconque, il était conscient de la relation à causalité entre l'argent et le pouvoir, le pouvoir et la domination, la domination et l'empire. Il n'était pas idiot Oliver. Sans son compte en banque garni, il n'aurait pas intéressé la jeune femme ou n'importe qui dans sa vie. Il était lucide et pleinement au courant de sa faiblesse de caractère. L'héritier déchu n'était pas quelqu'un d'agréable ni quelqu'un de facile à vivre. Il avait mauvais caractère et ses rapports sociaux demeuraient à jamais gangrenés par le vice et la noirceur. C'était presque s'il doutait avoir été un jour marié. Il dérangeait, ennuyait son monde et il y prenait un certain plaisir. Sachant qu'on ne le contredirait pas, que personne n'osera élever la voix. Il profitait de sa position de force pour mener à la baguette ses sbires. Et tout autant qu'ils étaient jouer aux parfaites marionnettes. Ridicules et faibles, indignes d'une once de son respect. Charlie, lui, résistait, encore et toujours au tentatives d'Oliver. Il montrait les crocs propres à tout Lane, prouvant par la même occasion d'en un, un vrai, et pas les fruits des indiscrétions de leur mère. « Je ne crois pas au bonheur. En fait, je ne crois en rien. » Il haussait les épaules, un peu trop grave au milieu de cette atmosphère détendue. Oliver ne croyait pourtant en rien si ce n'était le pire. Partout autour d'eux, tout semblait s'évanouir. La nuit était là, partout, dans les volutes de fumée qui sclérosaient l'air, dans la musique sombre et mystique faussement jazzy. Elle entourait la pièce de son enveloppe brumeuse, de son obscure étreinte. Aux oreilles du dernier des Lane, les rires des autres s'étaient éteints, les sourires disparus, sauf le fantôme du sien. Les voix extérieures se sont évaporées et tout était calme. L'inconnue se rapprochait un peu et, répondant à ses interrogations, lui arracha une expression surprise. « Est-ce là tout ce que vous voulez de moi ? Une invitation ? » Il devait admettre qu'elle avait un certain culot. Oliver n'aurait pas accepté en temps normal. Il était trop exigeant, impossible à satisfaire. La jeune femme lui faisant face était dotée de jolis attributs, suffisamment pour qu'il lui prête attention, suffisamment pour qu'il s'attarde auprès d'elle. Peut-être même très agréable si éclairée les lueurs des bougies de sa suite. Mais en plein jour, au milieu de ses pairs ? Non, certainement pas. Elle était trop petite, pas assez longiligne, ni foncièrement élégante. Sa coiffure manquait de raffinement et sa manière de rouler les mots dans ses lèvres était dépourvue du je-ne-sais-quoi ornant celle des gens bien nés. Mais avec une jolie robe de couturier et quelques coups de ciseaux, il pourrait en faire quelque chose. Un sourire se dessina à cette pensée, trop carnassier pour paraître innocent. Ses penchants dictatoriaux revenaient. « Comme il vous plaira. » Il accepta, finalement. Sans vraiment comprendre pourquoi, sans réellement déterminer quel neurone s'était égaré. Son regard s'éternisa sur elle, perçant. Elle était menue et d'apparence juvénile. Loin de ses critères habituels. Mais proches de ce dont il avait besoin. « J'aurais bien besoin de quelque chose, une activité demandant subtilité et absence de scrupules. » Sa voix se fit sombre et caressante, traînante sur les derniers mots.  « Mon grand frère m'inquiète, il est livré à lui-même, lâché dans la nature. J'aurais besoin d'une personne, de préférence une jeune à l'allure fragile, ces préférées, pour savoir ce qu'il a en tête. » Une armée de détective pouvait bien lui faire un rapport journalier des allées et venues de Charlie, ce n'était pas suffisant pour le jeune homme. Ce qu'il voulait Oliver, c'était un accès privilégié aux pensées de son frère. Il ne précisait pas ce qu'il attendait réellement d'elle, c'était la règle numéro un de tout maître du jeu: ne jamais mettre un frein à la créativité de ses pions. Il était aussi curieux de voir Charlie et cette inconnue, de tout lui dévoiler un jour et de voir l'anéantissement dans ses yeux, entendre le renoncement dans sa voix. « Commençons. » S'écartant légèrement de sa compagne de jeu, Oliver retira les billes de leur triangle. Celles-ci s'éparpillèrent, libérées, et roulèrent ici et là sur le tapis. Queue en main, Oliver visa une bille à l'orée du trou. La bille blanche ricocha instantanément sur celle-ci et la mena tout droit à l'intérieur du trou. Il semblerait qu'il soit meilleur que dans ses souvenirs. Galvanisé par ce premier coup réussi, Oliver s'autorisa quelques folies. « Ce jeu est idiot, je vais mourir d'ennui. Sauvez moi et dites oui à un nouvel enjeu. » Il poussa l'audace jusqu'à afficher un sourire un peu plus large sur ses lèvres, un sourire dangereux qui pourtant se fondait si bien dans ses traits d'ange déchu. « Quelque chose comme un vêtement enlevé à chaque coup raté ? » Il n'était pas un grand joueur de billard mais cela ne devait pas bien être éloigné du golf, non ? Et de toute manière, il se fichait bien d'être nu, il n'y avait rien qu'il n'était pas fier d'exhiber. Si c'était possible, Oliver serait mort noyé dans son océan d'orgueil.



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MessageSujet: Re: no signal (paige)   no signal (paige) EmptyLun 15 Fév - 12:13

Paige a beau être complètement obsédée par l’argent, elle sait cependant que celui-ci ne lui apportera jamais la satisfaction que lui procure aujourd’hui son ambition. Elle croit en ses rêves et se donne les moyens d’assouvir le moindre de ses désirs : elle ne se contente pas de sortir une liasse de billets ou une carte bancaire dorée, elle se jette corps et âme dans la moindre entreprise et c’est jouissif que de voir la réussite pointer son nez. L’inconnu peut-il en dire autant ? En quoi est-ce excitant de tout acheter ? Ne vaut-il pas mieux un peu de résistance parfois ? La jeune femme y croit dur comme fer mais pourtant ne dit rien. Il y a un gouffre gigantesque qui sépare leurs deux mondes et elle n’a guère envie d’avancer des arguments qui n’effleureraient même pas l’esprit de l’individu. Elle a mieux à faire pour l’heure, comme le convaincre de passer la soirée à ses côtés et de lui offrir la chance de sa vie d’intégrer la haute société. « C’est plutôt la puissance qu’il procure qui est excitante. » qu’elle se contente néanmoins de souffler entre ses fines lèvres, comme pour conclure cette discussion. L’argent a ce pouvoir particulier d’hisser les gens au plus haut du monde, là où le plus commun des mortels ne mettra jamais les pieds. C’est cette domination qui est sans nul doute délicieuse, mais fait-elle pour autant le bonheur ? Parvient-elle à titiller les sens sur le long terme ? Après tout, ne se lasse-t-on pas de tout ? Il n’y a que l’ambition qui maintient en vie, tout le temps. Et Paige entend bien garder la sienne jusqu’à son dernier souffle, parce qu’elle refuse d’être simplement la femme d’un homme d’affaires. Ce qu’elle veut, c’est être une reine qui a son mot à dire. Une reine qui marque son temps. « C’est triste. » qu’elle laisse échapper de sa bouche, dans un sérieux qui ne dure à peine deux secondes. Un rire le chasse d’un coup de pied, tandis que ses yeux pétillent. Paige pense pourtant ce qu’elle vient de dire, mais ça l’amuse de voir l’inconnu réagir aussi gravement mais surtout mettre des mots sur ce qu’elle a toujours pensé. A force de tout avoir, on en oublie d’être vivant. « Vous ne trouvez pas ? » qu’elle lui demande, une moue amusée sur le visage. Mais Paige persiste à vouloir découvrir ce monde brillant de l’extérieur, éteint de l’intérieur. Elle a conscience depuis son plus jeune âge que sa place l’attend, qu’elle n’est pas née au bon endroit. Et même si le décor n’est plus aussi séduisant, elle n’a pas peur. Au contraire, au plus profond d’elle-même, elle sent monter l’envie. Et peu importe les sacrifices, elle est prête à tout pour assouvir ses désirs. Cette partie de billard n’a jamais fait partie de ses plans, mais est l’une de ces occasions à ne pas manquer. Un signe du Destin sur lequel il ne faut pas fermer les yeux. Une main qu’on lui tend et à laquelle il faut s’accrocher. « J’espère que vous ne pensiez pas qu’un homme de votre acabit pouvait me plaire. » Elle n’est pas entièrement franche, Paige, mais ça l’amuse d’être audacieuse face à un homme qui pense la dominer. Elle n’est peut-être pas dans son élément ce soir, avec sa robe arrivant aux genoux trop longue et sa bouille d’enfant modèle, mais elle entend bien prouver que les apparences sont souvent trompeuses. Elle n’a pas le physique recherché, mais la malice qui éclaire ses yeux est sa plus belle arme. Le silence reprend ses droits et l’espace d’un instant, Paige pense que ça ne marchera pas. Qu’il n’acceptera jamais de prendre le risque d’entacher sa réputation pour elle. Et pourtant, la seconde suivante, elle n’a jamais été aussi sûre d’elle. C’est bizarre ces pensées contradictoires qui tentent de la déstabiliser, mais elle garde la tête haute, Paige, elle voit même défiler dans son esprit des images d’elle descendant les marches qui mènent à une grande réception, dans une robe faisant pâlir de jalousie toutes les princesses de l’univers. Elle s’accroche tant à cette vision que la réponse de l’inconnu coule sur elle sans même l’atteindre. Elle ne l’entend d’abord pas, puis les mots finissent par pénétrer son crâne. Elle serre ses poings pour ne pas hurler sa joie, et se contente d’afficher une attitude des plus neutres, comme si elle savait depuis le départ qu’il lui dirait oui. Elle ne veut pas paraître trop enthousiaste, elle sait que ce serait là un faux pas qui pourrait tout anéantir. Alors, elle se tait, ne sourit même pas. Elle écoute simplement la proposition de l’inconnu, les bras croisés sur sa poitrine. « Je ne crois pas une seule seconde à vos bonnes pensées pour votre frère. » qu’elle dit simplement, tandis qu’un sourire se fraye cette fois-ci un chemin jusqu’à ses lèvres. « Considérez notre marché comme conclu. » qu’elle annonce simplement, avant que l’inconnu ne se mette déjà à jouer. Il faut croire que la galanterie ne fait pas partie de sa personnalité, mais le contraire aurait après tout étonné la demoiselle. Elle ne s’en offusque pas, le regarde libérer les boules puis jouer. Et son coup réussi ne l’inquiète pas. Elle n’a jamais joué au billard dans sa vie, ou bien une ou deux fois, mais elle n’a jamais été du genre à avoir peur de l’inconnu. Elle aime prendre des risques et refuse de s’avouer vaincue avant d’avoir commencé. Alors, quand le riche héritier cherche à pimenter la partie alors qu’elle ne vient à peine de commencer, Paige répond présente. Parce qu’elle n’a aucune envie de paraître craintive. Parce qu’elle veut coûte que coûte attiser la curiosité et l’intérêt de l’individu à son égard. La demoiselle garde le silence puis tourne autour de la table, sa queue toujours en main. Puis, après quelques secondes de réflexion, elle se décide à viser une boule rouge. Celle-ci heurte au passage deux autres mais arrête malheureusement sa course avant le trou. Paige ne recule néanmoins pas devant le défi, et sans un mot s’accroupit pour retirer ses escarpins. Elle aurait pu s’arrêter là, mais ce soir elle s’est jurée de profiter de la réputation du club pour fermer les yeux sur quelques-unes de ses limites. Alors, quand elle se redresse, elle passe ses mains sous sa robe et fait glisser son collant noir jusqu’au sol. Ce n’est pas grand-chose, et peut-être que l’homme ne la trouvera pas assez amusante, mais Paige pense déjà à l’après. Ce n’est pas en dévoilant le plus intéressant tout de suite que la partie sentira le danger jusqu’au bout. « Je n’ai pas votre chance au jeu et je pars avec un handicap certain… » commence-t-elle, en faisant référence à leur nombre de vêtements peu équitable, avant de reprendre. « … mais je ne m’avoue pas vaincue, bien au contraire. Qu’attendez-vous pour rejouer ? » qu’elle finit par dire, faisant mine que l’impatience grimpe en elle.

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MessageSujet: Re: no signal (paige)   no signal (paige) EmptySam 5 Mar - 18:21

Il leva un sourcil, puis un autre, la surprise le prenant et l'empêchant de coordonner ses pensées à ses muscles faciaux. Sans qu'Oliver s'en rende vraiment compte, la conversation avait pris un tour plus philosophique, presque profond. L'argent, pour n'avoir jamais en manqué, procurait effectivement de la puissance, mieux, elle était l'arme d'avilissement du vingt et unième siècle. Il remplaçait aujourd'hui l'art de la guerre et les grandes conquêtes, si bien qu'il y avait à présent une corrélation claire, nette et visible en argent et pouvoir. Un sorte de causalité qu'il était impossible de détacher. Etait-ce l'argent qui procurait du pouvoir ou ne venait-il pas avec le pouvoir ? A-t-on déjà vu un homme puissant sans argent ? Peut-être, sans doute même. Mais pour s'élever au-dessus de la mêlée sans le moindre billet vert en poche, il fallait être talentueux, pire, charismatique. Lui ? Il avait tout acheté ou plutôt tout lui avait déroulé sur un tapis rouge. La prestance, l'art de la manipulation, l'influence, la horde d'admirateurs et la foule d'amis. Il ne l'admettrait jamais mais au fond de lui, Oliver se sentait comme une fraude, un faux « grand » qui derrière le vernis doré ne serait qu'un plébéien comme un autre. Il avait juste été chanceux, l'héritier déchu. Né dans la bonne famille, dans le bon ordre de succession, à la bonne époque – une époque qui célébrait les gens pour leur naissance, dans un système inégalitaire mais dont personne ne cherchait à se détacher. Il n'y aurait jamais de révolution contre lui, de risque de voir sa jolie gueule d'ange finir au bout d'une lance. « Oui, bien sûr. » Oliver eut un sourire ou plutôt ce que d'autres que lui pourrait décrire comme deux sillons au coin de ses lèvres. « Mais je maintiens mes propos : l'argent est excitant. Et quand je parle d'argent, je parle du billet en lui-même. Le papier ne vaut même pas le montant imprimé au-dessus et pourtant il détient tellement d'emprise sur nous tous. L'argent procure du pouvoir oui, mais je trouve le pouvoir intrinsèque de l'argent beaucoup plus fascinant. » Il était sans doute le mieux placé pour le dire. Des images défilaient dans sa tête, des soirées arrosées de champagne dans les beaux quartiers de Portland, lui et puis toute sa clique, lançant des billets aux pauvres d'entre eux. Ils riaient, jeunes et trop gâtés, face à ces personnes qui se battaient pour en attraper un. Rétrospectivement, cette situation ne manquait jamais de le laisser pensif. Non pas sur son comportement abject (non, ça le faisait rire plus qu'autre chose et sans doute n'hésiterait-il pas à le refaire ici, à Fairview) mais sur le pouvoir de l'argent. Il avait plus à offrir que le pouvoir, en réalité, il pouvait permettre aux hommes de tout prendre sans rien laisser. Et ce, sans la nécessité d'en suer pour y parvenir. Tout ce qu'il suffisait c'était de l'argent liquide et intraçable et chacun pouvait se laisser corrompre. Sa compagne de jeu la première, il n'en doutait. Après tout, ne restait-elle pas avec lui pour l'argent mis sur la table ? Qui faisait cela si ce n'était les outsiders de son monde ?  « Non, je me trouve chanceux au contraire. » Sa queue de billard entre les mains, il en traça le contour avec l'index. « C'est le malheur qui est triste, pas l'absence de bonheur. » Sa déclaration pouvait avoir du sens mais à ses yeux n'était que deux antithèses accolées. Il ne croyait pas au bonheur et encore moins au malheur. Il croyait plutôt à l'humain et à ses émotions. Les gens « heureux » ne l'étaient pas réellement, ce n'était qu'un état de joie plus ou moins prolongé qui se dissipait tôt ou tard. De même pour le malheur. Tout ce qu'il voyait autour de lui c'était des hommes et femmes qui se laissaient vivre, apposaient des appellations sur leurs sentiments pour mieux s’apitoyer sur eux-mêmes. « En toute franchise, je ne suis pas heureux mais je ne suis pas non plus malheureux et je m'en porte très bien. » Il dirait même qu'il était satisfait en ce moment, plutôt content de lui-même et de son avancement personnel. Mais heureux ? Non, certainement pas. « Parce que vous, vous y croyez bonheur ? Sincèrement ? » Il voulait le lui entendre dire. Ça serait une confirmation de plus sur elle, sur eux. Etait-elle aussi blasée que lui, déjà vide de l'intérieur avant même d'avoir passé le cap de la trentaine ? Il ne savait pas trop ce qu'il attendait d'elle, en réalité. Ou s'il attendait s'il attendait quelque chose d'elle tout court. Après tout, elle n'était qu'une inconnue mal habillée, mal coiffée, trop petite, trop tirée à quatre épingles et surtout trop pauvre. Et pourtant... Il était encore là alors  que les premières critiques à son égard suffisaient habituellement à le faire fuir. Et en plus, elle blessait son ego. « Aïe. » Qu'il dit aussitôt. Il était plutôt vexé même s'il n'en croyait pas un mot. Il commençait à saisir les subtilités de son esprit. Cette fille - dont il n'avait toujours pas pris la peine de demander le nom - était joueuse. Parieuse. Bluffeuse. Enfin, tout du moins, il espérait avoir vu juste. « Vraiment ? Je ne vous plais même pas un tout petit peu ? » Clignant des yeux plusieurs fois, Oliver tenta du mieux qu'il pouvait d'adopter l'air d'un chien battu. « C'est dommage parce que vous me plaisez. » Mensonge. Enfin, semi-mensonge. Si l'inconnue n'était pas franchement son genre (trop menue et trop coincée), il devait admettre qu'elle savait maintenir son attention par sa conversation. Oliver trouvait un certain charme à son esprit, peut-être assez pour qu'il puisse ignorer ses standards habituels et risquer d'être vu à ses côtés au cours d'une soirée. Le jeune homme espérait en prêchant une vérité à demi-fausse obtenir la vérité de sa part. L'observant jouer après lui et rater son coup, le nouvel arrivant ne put s'empêcher de jubiler. Il aimait gagner oui, mais il aimait encore plus voir les autres perdre. Préférence symptomatique de ce tout ce qui n'allait pas chez le jeune homme. Oliver n'avait jamais eu la gagne, il se battait pour évincer l'autre. La victoire n'était qu'un heureux hasard attaché à la défaite de son adversaire. Ni plus ni moins. Les yeux traînassant, il s'attarda sur les gestes de la jeune femme tandis qu'elle enlevait son collant. Si la jolie brune n'était pas particulièrement sexy, il devait admettre que ses mouvements l'étaient.  « Tout de suite, mon commandant. » Un sourire s'étira sur ses lèvres. Voilà qu'elle devenait impatiente. Sa courte expérience dans les jeux d'argent lui avait appris que l'impatience trahissait la peur. Penché sur le billard, queue en main, Oliver se concentra sur sa cible. Le billard n'était qu'une question de force et d'agilité, de patience et de doigté. Il devait faire en sorte que son coup ne soit pas trop forte au risque qu'il ricoche contre les parois sans rien atteindre mais pas trop mou pour qu'il fasse se loger une boule dans le trou. Enfin certain de sa position et prenant un petit élan, l'héritier déchu tira enfin. Et réussit, la boule blanche faisant dévier une autre avant qu'elle ne disparaisse dans le trou.  « A ce rythme là, ça irait beaucoup plus vite si vous vous déshabillez entièrement maintenant. Vous ne faîtes que retarder l'échéance. » Il ne doutait pas une seconde de sa victoire. La seule interrogation qui restait Charlie. Charlie et cette inconnue. Et, pour une raison qu'il ignorait, cette possible rencontre l'inquiétait.

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MessageSujet: Re: no signal (paige)   no signal (paige) EmptyDim 6 Mar - 21:57

« Vos arguments sont convaincants. » se contente-t-elle de répondre, affichant une moue songeuse comme pour montrer qu’elle réfléchit à ses propos. En réalité, la jeune femme ne comprend que trop bien où l’inconnu veut en venir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a raison, elle ne peut le nier. Ce n’est pas l’argent en lui-même qui est excitant, c’est le papier que l’on sort de son portefeuille et qu’on agite sous le nez des plus pauvres. Parce que ce papier-là, aussi fin et aussi ordinaire soit-il, illumine les yeux, titille les sens et fait naître des envies. La preuve en est au poker quand on pose sur la table une liasse devant les regards envieux de ses adversaires. On parlerait de virement bancaire que l’enjeu ne serait plus tout à fait le même. Cependant, Paige ne démord pas de sa propre vision des choses : argent au sens large ou billet vert à la main, le plus grisant est la puissance qui en découle. C’est les conséquences d’une telle possession qui sont intéressantes, pas l’avant, pas le moment où le monde prend un tournant différent, c’est l’après quand toutes les cartes sont en main et qu’elles ne demandent qu’à être jouées. Et comme on dit souvent que l’argent ne fait pas le bonheur, la conversation prend habilement ce chemin. Est-on heureux quand on a tout à portée de main ? Quand il suffit de claquer des doigts pour assouvir une envie ? Quand on possède tout et n’importe quoi ? Paige aimerait pouvoir répondre à cette question mais elle ne peut pas. Ce n’est pas l’envie qui lui manque, mais elle n’a pas la chance de l’inconnu de faire partie de la haute société. Cette élite qu’elle rêve d’atteindre un jour et qui la motive chaque jour un peu plus à se tuer à la tâche au travail. Alors elle le questionne et attend non sans curiosité sa réponse. Elle finit par tomber : il ne croit en rien, pas même au bonheur. Le constat est triste, elle le lui dit, le pense même, mais sait d’avance qu’il ne partagera pas son opinion. Car après tout il ne connaît que ça, comment peut-il comparer avec ce qu’il ne vivra jamais ? D’ailleurs, elle ne lui souhaite pas de perdre sa fortune du jour au lendemain et d’être confronté à la misère du monde. Il a raison de penser ainsi et de s’estimer chanceux de sa situation. Ne pas être heureux ne veut pas forcément dire être malheureux. Il vient de le lui rappeler, elle n’y avait pas pensé. Grossière erreur. Elle lui adresse un large sourire, ne s’avoue pas vaincue pour autant. « Vous avez réponse à tout. » qu’elle laisse échapper de ses lèvres tandis que l’interrogation de l’homme se fraie un chemin jusqu’à son esprit. La question est bonne, elle doit l’avouer, mais lui pose bien des problèmes. Que répondre à ça ? « Contrairement à vous, je déclare forfait. » Elle a beau retourné les mots dans tous les sens, rien ne lui vient à l’esprit. A-t-elle seulement été un jour heureuse ? Elle ne pourrait le dire. Elle ne s’est jamais posée la question et à vrai dire ce constat la laisse songeuse : n’est-ce pas la preuve qu’elle n’a jamais connu le bonheur ? Y croit-elle vraiment ? Existe-t-il seulement ? Paige n’a pas honte d’annoncer qu’elle ne possède pas l’expérience requise pour lui donner satisfaction. Si elle joue beaucoup avec l’inconnu ce soir, elle doit bien admettre que la sincérité peut être une arme intéressante parfois. Elle reprend cependant bien vite sa comédie et use d’une petite provocation à l’égard du riche héritier. Ce n’est pas grand-chose, elle pourrait même faire mieux, mais elle garde le reste pour la fin, quand il faudra taper plus fort pour se faire entendre et montrer sa valeur. Pour l’heure, elle se contente du minimum et cela semble tout de même marcher. Leur jeu n’est pas dangereux, c’est du flirt (si on appelait cela ainsi en vérité) maladroit mais là est tout l’intérêt. Paige attend une réaction de la part de l’inconnu et est satisfaite de voir qu’il n’a pas peur de s’y plier. Il attend quelque chose de cette rencontre tout comme elle peut le faire également, et elle est désormais plus que curieuse de découvrir la vérité. « Vous avez raison. Votre argent me séduit. » A nouveau, elle opte pour la carte de l’honnêteté, consciente que son coup est à double-tranchant. Mais qu’importe, la machine est lancée, elle s’en amuse et n’a aucune envie de faire marche-arrière. Pour une fois, rien ni personne ne l’empêche de briller sous d’autres feux que sa réputation de petite fille parfaite. Ce soir, Paige a bien l’intention de laisser éclater une part sauvage d’elle-même qu’elle aimerait mettre en valeur même si elle ne la maîtrise pas encore. « Evidemment. Je suis le portrait craché de toutes les poupées que vous aimez exposer à vos côtés. » qu’elle répond le plus sérieusement possible, avec cependant une pointe de provocation. Elle n’est pas stupide, Paige, elle sait bien que sa plastique est loin d’être de rêve pour les types de son acabit. Pas assez grande. Pas assez pulpeuse. Pas assez blonde. Pas assez superficielle. Pas assez stupide, surtout. Paige ne pourra jamais faire de l’ombre à toutes les femmes que les riches héritiers aiment exhiber à leur soirée et qu’ils aiment affaiblir pour mieux profiter d’elles. Mais c’est là une belle victoire pour la jeune Chamberlain. Car sa force ne réside pas en son physique, mais bel et bien en son intelligence et sa conversation. Et il faut croire que l’inconnu l’a compris puisqu’il s’obstine à rester à ses côtés. Le spectacle doit être amusant pour les autres clients du bar mais Paige n’en tient pas rigueur. Concentrée comme jamais, elle agite doucement sa queue de billard, réfléchit aux perspectives qui s’offrent à elle mais manque son coup. Pas mauvaise perdante sur le coup, elle s’en tient aux conditions et retire escarpins et collants sans honte. Le regard malicieux, elle provoque même l’inconnu et préfère s’amuser de sa victoire à lui, en affichant une moue boudeuse sur le visage. Il est fier de son coup, ça se ressent, et Paige ne peut que s’amuser de sa réplique. « Je vous trouve bien sûr de vous… » qu’elle souffle, avant d’abaisser sa queue de billard sur la table. Elle est confiante, Paige, elle sait qu’elle peut réussir au moins une fois son tir parce qu’elle n’est pas plus stupide qu’une autre. Ce jeu, c’est avant tout une question de chance, et celle-ci finit toujours par tourner. Elle tourne un peu autour de la table, cherche la boule la plus difficile à atteindre et avant de tirer, savoure le risque qu’elle prend pour le simple plaisir de sentir l’adrénaline s’emparer de son corps. Dans un silence presque glacial, elle donne la force nécessaire et sa queue heurte alors une boule qui entre très vite en collision avec l’objet de sa convoitise. Ce dernier disparaît alors dans le trou. Paige aurait pu hurler de joie d’avoir réussi son coup cette fois-ci, et même afficher une moue surprise avant de laisser éclater son enthousiasme, mais elle n’en fit rien. Maîtrisant à merveille ses sentiments, elle se tourna vers l’inconnu et s’appuya dos contre le billard. « J’ai hâte de découvrir ce qui se cache sous ce costume taillé sur-mesure. » qu’elle annonce, d’un ton narquois.

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MessageSujet: Re: no signal (paige)   no signal (paige) EmptyVen 11 Mar - 12:48

Tout ce qu'Oliver ressentait à cet instant c'était la faim. Une faim qu'il aurait mieux valu nommer frustration, intérêt, excitation, confusion, questionnement. Un sorte de fourre-tout émotionnel qui réunissait toute une palette de sentiments, un vrai bordel affectif. Ce n'était pas tant du fait de sa partenaire de jeu mais plutôt de ses non-réponses, de sa manière de lui révéler peu pour lui donner envie de plus. Il aimait parler Oliver, il aimait éblouir. Il ne vivait que pour se représenter, sorte de Roi Soleil du vingt-et-unième siècle qui se fane comme une fleur à l'ombre sans sa cour d'admirateurs. Il vivait aussi pour les découvertes, pour le pesant de surprise que lui réservait chaque journée. Alors il fouinait dans la vie des autres, souvent celle de son frère, à la recherche de tout et n'importe quoi. Et lui, là, ce qu'il voulait tout de suite et maintenant, c'était des réponses à ses questions. Et que lui rendait-elle? Des acquiescements vides de toute âme qu'il aurait préféré 3 échanges plus tôt. Avant que son intérêt soit piqué et ses sourcils relevés. « Alors vous préférez éviter la question qu'y répondre ? » Il tournait autour d'elle, ne la quittant pas une seule seconde des yeux. « Votre mystère m’anéantit. » Il extrapolait, le petit héritier déchu. Ça faisait tellement mieux le verbe anéantir que décevoir, ennuyer ou encore agacer. Ça donnait la petite pointe fataliste qu'il aimait bien, dont il usait et abusait à toutes les sauces, à tous les temps. Il aimait faire croire à qui écoutait un quart de son baratin quotidien qu'il avait suffisamment de coeur, d'âme et d'esprit pour ressentir des émotions fortes alors qu'au fond, y'avait rien là-dedans. Y'avait bien un coeur qui battait, qui aspirait et expulsait des flux de sang à une cadence infernale mais rien de figuré. Il était presque comme mort Oliver. Pas tant parce qu'il était dénué de tout sentiment (il en avait encore, ils le parasitaient de temps en temps) mais plutôt parce qu'il se plaisait à vivre dans une léthargie émotive. On croit plus en l'amour, à la vie, aux autres, au futur. Pas déception et pas d'attente. On vit juste pour des motifs égoïstes: l'appât du gain, l'envie de tout détruire, l'ennui. Surtout l'ennui en fait. L'ennui le rendait imprévisible. Oliver ne faisait plus rien comme personne ou le faisait mieux. « J'ignore si je devrais prendre offense ou non. » Qu'il lui répond, sa voix traînassant. « Non, je ne vais pas prendre offense. Je vais au contraire me sentir chanceux de bénéficier d'une telle franchise. C'est vrai, l'honnêteté est la dernière chose qui ne peut être achetée de nos jours. » L'hériter déchu haussa les épaules. Il tentait de se donner un genre alors qu'au fond, il était loin de toutes ces apparences. Parce qu'il se fichait d'à peu près tout et n'avait peur de rien, Oliver. Alors il l'observait de ses yeux de requin-tigre, à moitié agressif, à moitié défensif, il détaillait de bas en haut et inversement son mètre cinquante tout entier. Elle était petite, très, trop. Oliver devait la dépasser de deux bonnes têtes. S'il étendait les bras, juste pour voir, il pourrait l'aspirer toute entière à l'intérieur de son étreinte. Pire, il pourrait la croquer. L'avaler toute crue en une bouchée. Il pourrait et sans doute ne résisterait-elle pas. Elle l'avait admis elle-même, ses mots pas ceux d'Oliver. Et puis, des filles comme elle, on en ramassait à tous les coins de rue un tant soit peu chic de Portland. Des jolies filles jeunes et impressionnables, abonnées à des revues immobilières, le nez collé aux vitrines de luxe, rêvant qu'un jour tout ce beau monde leur appartiendra. La seule différence résidait dans son habillement. Là où les autres brillaient par leur absence de vêtement, l'inconnue était boutonnée de la tête aux pieds et ne laissait pas grand chose se voir d'elle, de son corps, de son âme. Alors il tournait doucement autour d'elle. « Vous éludez encore. Dites simplement que je vous déplais et n'en parlons plus. » Il souffla, espérant qu'elle prenne la perche qu'il lui tendait. Oliver détestait les allusions, les non-dits, il préférait la clarté, aussi ne s'empêchait-il pas de faire preuve d'une « honnêteté brutale », comme il l'appelait. Il détestait tout, en fait, tout sauf Portland, il détestait Fairview, ses habitants, l'hiver, les Etats-Unis. Il les détestait tous parce qu'ils se refusaient à se fondre dans sa vision, à être parfaits en tout point en tout lieu juste comme il les imaginait. Plus qu'un perfectionniste, Oliver se disait amoureux du sublime. Sûr de ne plus pouvoir se perfectionner lui-même (car déjà parfait voyez-vous), il s'était mis en quête de beauté, de poésie et surtout de grandeur. Quête qui se solda inexorablement en échec. Oliver ne tombait que sur des chaires animées par un dieu nommé capitalisme. La philosophie était morte, le romantisme aussi. Et Oliver se sentait seul et idiot, à tenter de se donner une profondeur alors qu'il n'intéressait pas grand monde. « Faux. Vous êtes le portrait craché des poupées que j'aime exposer à mes côtés et habiller. » Il ne prit pas la peine de jeter un coup d'oeil à ses vêtements. Il l'avait déjà catégorisée intérieurement de mal fringuée, mal coiffée et mal baisée. « Et déshabiller, bien sûr. » Il précisa, ce qui était inutile car cette phrase était sous-entendue. Mais Oliver aimait toujours en faire des tonnes, rajouter à chaque fois six couches. A croire que les autres étaient creux et insignifiants, incapables de saisir la nuance de ses mots, de ses intonations. « Grimacez autant que vous voulez, je prends mon fétichisme des Barbies très au sérieux. » Et, en tant qu'expert, il qualifierait plutôt l'inconnue de Bratz, Barbie étant grande et blonde tandis que la jeune femme se démarquait par sa petite taille et sa tête disproportionnée. Ce qu'il appréciait. Tête bien grande, tête bien pleine. Ou était-ce tête bien faite, tête bien pleine ? Il n'était plus trop sûr de l'expression adéquate. Et s'en moquait de toute façon. Sa parole faisait loi et autorité. Bratz qu'elle était, Bratz qu'elle serait. Et la partie continuait. Il menait et de loin. Appuyé contre le billard, il la narguait, un sourire collé aux lèvres. « Toujours. » Qu'il lui renvoie alors qu'elle tente de le faire redescendre de son piédestal. En vain. Oliver ne perdait pas, jamais, et lorsqu'il perdait alors son adversaire aussi, ce qui faisait qu'il ne perdait pas vraiment, qu'il était tombé sur un cruel cas d'égalité. Scotché aux mouvements de ses mains, il restait dans l'expectative. Elle tira enfin. Et réussit son coup. Oliver ravala ses lèvres et sa confiance. Il n'aurait peut-être pas dû la sous-estimer. Il était tombé dans le piège de l'arrogance, cette même arrogance qui avait mené à la défaite tant de chefs d’État, dictateurs et autres pop stars. L'ancien héritier et maître du monde à en devenir la regarda venir, toute fière d'avoir réussi à jouer pour une fois correctement. Elle tentait de le charmer, et réussissait une fois de plus. Il faut dire qu'il avait un faible pour les femmes entreprenantes. « C'est ce que beaucoup de femmes me disent. » Des fossettes vinrent se creuser à l'intérieur de ses joues. Il lui souriait en même temps qu'il retirait sa cravate avant de la jeter à terre. « Mais le cadre est habituellement plus intimiste. » Il s'éloigna d'elle pour se rapprocher de sa cible : une boule si proche de tomber qu'il n'aurait même pas à tirer pour l'emporter. « En d'autres circonstances, une telle déclaration aurait été le temps fort de ma journée... » Qu'il dit, alors qu'il tente de trouver l'angle idéal pour opérer sa magie. « Mais, qu'on soit clairs, je ne joue pas pour perdre. » Il leva les yeux de ses manœuvres pour la fixer. Pour fixer les alentours aussi. Partout autour d'eux, c'était un mini monde concentré qui se déversait. On retrouvait à peu près tout type de spécimen présent dans l'espace public: croqueuses de diamant, héritiers qui semblaient investir les lieux tous les soirs et puis, des pauvres, des beaufs qui étaient passés entre les mailles du filet. En face de lui, il y'avait un étrange hybride: croqueuse de diamants oui, mais pas si beauf que ça. « Tutoyons-nous aussi. Après tout, vous et moi serons bientôt amenés à de grandes choses. » Il lui lança avant de tirer. La formalité dont ils s'encombraient commençait à sonner faux. Il avait visé cette fameuse boule à moitié dans le trou qui ne nécessitait qu'un maigre effleurement pour être emportée. La boule blanche atterrit sur elle mais... trop fort. Elle ricocha loin du trou. Oliver venait de rater son tir. Il souffla, pesta dans le secret de ses pensées contre ce coup jugé inratable mais qu'il venait tout de même de rater. Vite, il retira sa grosse montre serti de diamants. Il aimait cette montre parce qu'elle faisait tellement nouveau riche. Clinquante, vulgaire, impertinente. Elle coûtait plus cher qu'un immeuble dans les bas fonds de Fairview. Mais plus que son prix, Oliver aimait le côté satirique de cette montre. Regardez-moi, enviez-moi, elle criait. Et Oliver, attention whore à ses heures perdues qu'il était, ne faisait qu'un avec elle. « Tiens, garde-la. Tu peux même l'enfiler. » Il lui tendit cette montre ridiculement dorée et monstrueusement hideuse. « Je ne voudrais pas rendre ce jeu plus inégal qu'il ne l'est. »

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