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 TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING

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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 2 EmptyMar 5 Mar - 21:59

Les doigts de Nova lui échappèrent sans qu'il n'en soit surpris. Les yeux posés sur ses mains, il resta immobile, Tristan. Il contempla cette main qu'il avait eue dans la sienne pendant un trop court instant. Elle avait encore réussi, en un regard, à réveiller cet organe traître qui dormait dans son torse. Elle avait fait naître en lui les mêmes sentiments que la première fois. Elle avait attisée l'alchimie inconnue qui les liait, le faisant culpabiliser. Il s'était lâchement défilé. Alors qu'il lui en avait fait la promesse, le soir du nouvel an, il était resté cloîtré chez lui, incapable de franchir le pas de sa porte. Il avait détesté cet homme lâche qu'il était devenu, refusant pourtant de voir la vérité en face. À ses côtés, même s'il ne l'avait vu qu'une seule fois, il s'était dit que peut-être, il pourrait enfin se reconstruire. Il avait eu cet espoir fou qu'elle le sortirait du gouffre dans lequel il se terrait depuis trop longtemps. Il lui fallait sa présence pour apercevoir la lumière, ses yeux pour voir le monde sans ses défauts. Tristan, il avait eu peur d'elle. Peur qu'elle chamboule trop brutalement son existence, peur qu'elle ne soit qu'une image créée de toute pièce dans son esprit, peur qu'elle n'ait pas ressenti les mêmes choses que lui, finalement. Il osa enfin la regarder dans les yeux, pourtant incapable de lui répondre. Ses mots l'écorchaient tandis que sa voix le berçait de nouvelles illusions. Il ne comprenait pas, Tristan. Ils n'avaient rien vécu ensemble, rien vu, rien partagé. Mais l'idée de la perdre lui faisait bien plus de mal qu'il se l'était imaginé. Il l'avait dit, quelques jours plus tôt. À voix haute. Nova, il allait tenter de l'aimer plus fort que jamais. Il allait tout faire pour la faire passer avant cet amour invincible qu'il ressentait pour Tibby. Mais, Tristan, il n'en avait pas le droit. En s'accrochant à elle, inévitablement, il allait lui faire du mal. Même en rassemblant toute sa bonne foi, même en y mettant du sien et en prononçant des promesses courageuses, le résultat en serait toujours le même. Nova, en restant à ses côtés, elle était condamnée à l'attendre durant des nuits. Pas qu'une seule. « Peut-être que tu devrais oui. » Qu'il finit par dire en un murmure juste assez fort pour qu'elle seule puisse l'entendre. Faire comme s'il n'avait pas réellement existé, c'était ça, la meilleure solution. En se faisant passer pour un mirage, il ne risquait plus de la faire souffrir, ni de la faire attendre. Et si pour cela il devait s’effacer en regrettant sa présence, il le ferait. Alors qu'il était sur le point de faire demi-tour, une voix familière s'éleva entre eux. Tibby. Il ne bougea pas, Tristan. Il resta immobile sans tourner la tête pour la regarder. Il se contenta de se raccrocher au visage de Nova en espérant ne pas flancher. Il se fit violence, ignorant les mots et les paroles qui ne ressemblaient pourtant pas à la petite blonde. Pour ne pas que ses pas le portent vers elle, égoïstement, il se servit de l'image de celle qu'elle lui avait dit d'aimer encore plus fort qu'elle. Et quand enfin elle s'éloigna, il soupira en se reculant. « Je suis désolé. » Sans explication, il reprit sa route sans oser rester près d'elle plus longtemps. C'était tellement plus simple de fuir que c'est encore cette attitude là qu'il adopta lâchement. Se battre pour Nova ? Tenter de lui expliquer les choses et s’excuser encore de l'avoir abandonné par peur de la briser ? Pourquoi faire ? Tibby, elle, elle avait du attendre plus d'un an pour enfin entendre ses pensées. Il posa ses yeux sur sa silhouette allongée sur le sol. Sur cette carrure qui lui sembla étrangère tout en étant si familière. Ses yeux, il les décrocha une nouvelle fois. Fuir Nova et Tibby en même temps. Finalement, rien que pour un soir, il aurait du fermer la porte de son appartement à clé et ne plus en sortir jusqu'à la fin de cette maudite tempête.

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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 2 EmptyJeu 7 Mar - 17:45

Elle ne voulait pas partir, elle ne voulait pas quitter Vida qui s’était pourtant bien cacher au fin fond de son placard, derrière sa montagne de pull. On ne voyait que quelques poils dépasser, Vida était en sécurité mais la peur panique que Sasha ressentait à l’idée d’abandonner sa petite boule de poil l’empêchait de bouger. Pendant de longues minutes elle tint tête aux pompiers qui finirent par implorer Arya de les aider à déloger la locataire réticente. La voix douce et rassurante de sa colocataire l’aida quelques peu. Arya lui assura que les murs de l’appartement tiendraient, que les volets fermés ne céderaient face au vent, que sa petite chatte ne risquait absolument rien mais que, elles deux, seraient plus en sécurité avec les autres. Finalement, Sasha décida de quitter l’appartement, mais, à la grande surprise des pompiers et d’Arya elle ne prit aucuns objets de valeur à part quelques médicaments et le sac de transport de son chat. Oui, car Sasha ne partirait pas sans son chat. Avec toutes les peines du monde elle réussi à mettre la pauvre Vida apeurée dans le panier moelleux qu’elle referma et hissa sur son épaule avant de suivre les pompiers dans leur refuge pour la nuit. La Cave of Wonders, ou plutôt ses souterrains, étaient un endroit lugubre mais sauf selon l’administration. La maire avait établi des listes afin d’assurer la sécurité des habitants, il n’y avait pas à dire, l’organisation de cette femme était remarquable. Sasha et Arya se retrouvaient dans le même groupe chargé de distribuer le nécessaire de survie aux habitants. Ayant perdu son amie dans la foule, Sasha jeta un regard autour d’elle mais ne remarqua pas sa tête brune. Dans son groupe se trouvait également plusieurs personnes qu’elle ne connaissait pas ainsi que Tristan et Tibby. L’ambiance serait électrique. Alors que tout le monde se répartissait les tâches et se répandait dans les méandres des sous sols, Sasha croisa le regard de Tristan, son ancien ami qui la détestait à présent. Elle voulu lui donner un petit sourire mais regard froid ne fit que l’effleurer avant de se poser sur une jeune femme brune qu’elle ne connaissait pas. Tibby, elle, semblait au fond du trou. Etalée sur le sol, Sasha la repéra à la lueur des quelques lampes de poche qui éclairaient l’endroit. Lentement, la jeune femme brune se laissa glisser sur le sol à côté de son amie, sans prononcer le moindre mot. Elle savait que la blonde souffrait en ce moment, pas qu’à cause de Tristan, mais aussi à cause du décès de Ronan, le seul qui aurait pu la guérir de son ancien grand amour. Sasha posa doucement sa main frêle et glacée sur l’épaule de Tibby, un simple geste se voulant réconfortant pour que son amie sache qu’elle était là, comme toujours, même si bientôt elle ne le serait plus et que Tibby devrait affronter son décès après avoir surmonté celui de Ronan. Le destin se jouait d’elles, mais en attendant elle était là. Un miaulement triste de la petite boule de poil lui rappela qu’elle avait toujours le sac sur l’épaule. Vida attira son attention et elle tourna la tête pour caresser le museau de sa chatte sans voir l’homme qui s’installait à quelques mètres de là, celui qu’elle n’aurait jamais cru revoir, celui qu’elle ne voulait pas revoir. « Chuuut Vida, tout va bien. Tati Arya n’est pas là mais regardes, on a trouvé Tati Tibby. » dit-elle d’une voix réconfortante tout en jetant un regard amusé en direction de Tibby, la boule de poil était trop mignonne pour la jeune femme reste de marbre.
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 2 EmptyJeu 7 Mar - 22:00

Nessa poussa la porte avec soulagement et tint celle-ci ouverte le temps que sa grand-mère pénètre dans la boutique. La vieille dame avait beau être alerte, l’humidité lui donnait mal aux articulations et elle avait longuement rechigné à quitter sa demeure, craignant de ne plus la retrouver à leur retour. Nessa avait dû faire preuve de persévérance pour convaincre son aïeule de prendre quelques affaires pour se rendre au point de rendez-vous. « Et ton frère ? » avait finalement demandé sa grand-mère, juste avant de capituler. « Il y est sûrement déjà » lui avait assuré Nessa, sans certitude. En fait, elle doutait fortement que son frère ait obéi aux indications données par la Maire et le Shérif mais s’il fallait énoncer ce petit mensonge pour que sa grand-mère accepte de la suivre, Nessa était prête à faire ce petit sacrifice. Parvenues à la cave aux merveilles, elles retrouvèrent tout un tas de visages familiers et un homme avenant s’approcha d’elles. Nessa ne put retenir un sourire reconnaissant à l’adresse de son sauveur et tandis que celui-ci emmenait la dame âgée dans un coin tranquille, bien au chaud, Nessa émit un long soupir et jeta un coup d’œil autour d’elle, réalisant à peine l’agitation qui régnait dans l’espace confiné. Elle s’approcha de la personne qui semblait en charge et demanda si elle pouvait être utile à quelque chose. « Vous pouvez aller aider à gérer le matériel » lui dit-on en désignant un petit groupe. Détestant se sentir impuissante, Nessa hocha la tête d’un air entendu et prit la direction de la bande qu’on lui avait désignée. Ce n’est qu’en les rejoignant qu’elle découvrit la présence d’Arthur et si la surprise la rendit muette un instant, elle constata que l’ambiance ne semblait pas être au beau fixe. Se passant nerveusement la main dans les cheveux, elle chercha une échappatoire et la trouva en la personne de Clare. « Je vais t’aider » lui lança-t-elle en s’approchant de son amie, évitant soigneusement de laisser son attention se tourner vers Arthur. Elle n’avait aucune envie de l’affronter en pareilles circonstances. Entre le chagrin de l’avoir vu se décomposer suite à la mort de Polly et la colère d’avoir été évincée purement et simplement de sa vie, elle ne savait pas lequel gagnerait la bataille. Tout ce dont elle était certaine, c’est qu’elle était bien trop pudique pour étaler son désarroi devant des gens qu’elle connaissait à peine. S’accroupissant donc pour attraper quelques lampes, elle tenta d’adresser un sourire apaisant à Clare. L’électricité qui vibrait dans l’air ne devait certainement pas aider mais elle avait le sentiment d’être étrangère à tous ces conflits, comme si sa vie avait pris un tournant insoupçonné et qu’elle avait dérivé loin de ceux qui avaient un jour été ses plus proches amis.
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 2 EmptySam 9 Mar - 14:50

Elle dévisageait l'antiquaire avec curiosité, ainsi qu'un brin de suspicion. Sans doute se montrait-elle impolie, mais Arya ne possédait que de très vagues notions de ce qui pouvait se faire en société et ce qui ne pouvait pas se faire et à en juger par l'apparence pour le moins particulière de l'homme en face d'elle, cela devait également être le cas pour lui. Elle continuait de l'observer, incapable de dire ce qu'il lui inspirait. Intriguée, mais en même temps effrayée par ce physique particulier, elle en vint à regretter de lui être rentrée dedans. Arya haussa un sourcil, surprise de sa réponse. C'est sans doute sa voix, beaucoup plus caressante que ce à quoi elle s'attendait. Mais au final, elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. Il donnait l'impression d'être plutôt le genre imprévisible, comme ça, au premier regard. Il plissa les yeux, comme pour pouvoir mieux la regarder. Elle, elle ne voyait rien d'autre que ce type étrange de Fairview qui vendait des bibelots, alors que lui la dévisageait comme s'il l'avait vue avant. Pourtant, elle était certaine de ne l'avoir jamais croisé, elle s'en serait rappelée. Un physique comme le sien est difficilement oubliable. Elle secoua la tête négativement, avec un peu trop d'empressement. « Non, je suis sûre que non » fit-elle, avant de le gratifier d'un sourire d'excuse. Tout ce dont elle était sûre, c'était qu'elle ne voulait pas s'aventurer trop longtemps à proximité de lui, parce que contrairement aux autres hommes de Fairview, elle ne savait trop que penser de cet homme étrange. Non, elle préférait essayer de retrouver Sasha quelque part parmi la foule, laisser son regard s'appesantir plus que de raison sur Arthur et son cœur se serrer douloureusement face à sa vision. Elle s'apprêta à partir avant que la voix ne la retienne. Elle l'observe sortir une boîte d'allumettes et, dans un élan de mansuétude, lui en tendre une qu'elle attrape à la hâte, comme pour mieux l'observer. Non content d'être étrange, il s'offrait à présent le luxe de se payer sa tête. Un peu consternée, et surprise face à une telle insolence, elle l'observa avec surprise. Elle éprouva le besoin de se justifier, de se défendre un peu puisque de toute évidence lui semblait croire qu'elle n'était pas capable de se débrouiller seule – ce qui n'était pas complètement faux, apparemment. « Ce n'est pas drôle » lui lança-t-elle sur un ton de reproche. « Comme c'est généreux de votre part... » Elle laissa couler un regard encore plus suspicieux sur lui, avant qu'il ne se détourne. Elle était piquée au vif, Arya, ce qui ne lui arrivait que très rarement. Si elle se contentait généralement de se taire, de virer au rouge écarlate, et de partir, il lui arrivait parfois de vouloir prouver qu'elle n'était pas qu'une petite poupée de porcelaine à la merci du moindre fou. Alors que sa raison lui dictait de retourner auprès des autres, elle se laissa guider par un instinct des plus étranges et prit sa suite, silencieuse. Elle peinait à se repérer dans le noir, mais n'aurait pour rien au monde voulu lui donner raison avec sa précieuse allumette. Non, elle allait se débrouiller sans et mieux, lui rendrait son allumette. Son esprit lui jouait des tours, comme chaque fois qu'elle se trouvait dans une situation un peu délicate, et celui-ci semblait lui dire qu'elle ne devait pas se laisser faire par cet homme. Il faisait sombre, dans ces couloirs inquiétants, mais elle retrouva sa trace au détour d'un énième passage. Alors que ses yeux s'habituaient à la pénombre, elle discerna quelques silhouettes dans la quasi-obscurité, des silhouettes qui n'avaient rien de très rassurantes, pire encore que celles de l'homme qu'elle avait bousculé – dont elle ne connaissait toujours pas le nom, soit dit en passant. Elle l'avisa, un peu plus loin, et s'approcha de lui à pas furtifs. Elle lui tapota l'épaule pour lui faire remarquer sa présence et avec un sourire timide mais satisfait, elle lui tendit son allumette, restée intacte entre ses mains. « Je sais me débrouiller seule comme une grande. Je ne suis pas une petite fille perdue. » Elle était relativement fière d'elle, fière d'oser hausser la voix métaphoriquement, de lui faire comprendre qu'en dépit des apparences, elle n'avait pas besoin des autres pour s'en sortir. Avec la solitude pour seule compagne, elle avait appris à se gérer seule, et il pouvait bien reprendre son allumette, elle n'en aurait pas besoin ce soir. Elle frissonna face à ceux qui la dévisageaient sans vergogne, et se sentit mal à l'aise. Elle n'était pas à sa place ici et tous le lui faisaient sentir. L'homme l'observait, mi-surpris, mi-amusé, alors elle se mordit la lèvre et bégaya quelques mots comme pour s'excuser de son audace. « Je... je vais retourner... je vais là-bas » fit-elle inutilement, comme si cela pouvait bien l'intéresser. « Et je suis Arya. Peut-être que le prénom vous rappellera quelque chose ». Elle se détourna, prête à partir enfin à la recherche de sa colocataire, sans pouvoir s'ôter de l'esprit le fait que cet homme était aussi intrigant qu'effrayant.
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 2 EmptyMer 13 Mar - 19:35

Comme s’ils avaient une chance qu’une vieille ou une jeune fille effrayée vienne se paumer dans ce coin noir et sordide sans compagnie... Il lève les yeux au ciel. C’est au milieu de la foule que vous aurez le plus de possibilités, là où le monde grouille, gazouille, là où ça gueule et se marche dessus, là où vous pourrez subtiliser sans qu’on vous entende, vous fondre dans le tas sans qu’on vous rattrape. Il n’avait jamais expérimenté le vol à la tire, ni même le cambriolage. Il avait dealé quelques mois, le temps de se trouver une place en tant qu’apprenti chez l’antiquaire, et l’expérience s’était révélée des plus rabaissantes. Chaque soir, il secouait l’argent gagné entre ses doigts sans savoir quoi en faire. C’était trop facile. Filer un sachet de poudre à un type en échange d’un rectangle de papier froissé. Ça manquait de tout, depuis la façon de procéder jusqu'au gain obtenu. Les crève-la-faim qui se tenaient devant lui le répugnaient autant qu’ils lui étaient indispensables. Ils repéraient sans cesse les belles maisons, les visages bourgeois de Fairview, que Caron arnaquait ensuite à bon compte. Ils étaient le support de sa clientèle. Mais les fréquenter plus d’une fois par semaine, c’était se faire du mal. Un bref rire sonore s’échappe de sa gorge tandis qu’il les regarde, puis il glisse ses mains dans ses poches et s’apprête à poursuivre son chemin dans les noirceurs du tunnel quand une allumette se pointe verticalement sous son nez, accompagnée d’une petite voix aigüe sèche et satisfaite. N’écoutant qu’à moitié, Caron tourne immédiatement son regard vers les demeurés en face de lui. C’est dans leurs yeux qu’il sait à qui il a affaire - en l’occurrence à une très jolie jeune femme, sûrement atypique (peut-être étrangère) qui éveille chez eux des pulsions charnelles inquiétantes. Il se tourne et tombe sur la brune de tout à l’heure. Elle est venue jusqu’ici pour lui rendre son allumette, et, par la même occasion, pour se prouver qu’elle est une grande fille, pour s'offrir un petit frisson en suivant le voyou jusque dans les souterrains. Mais le frisson va bientôt se transformer en chaos si elle ne dégage pas immédiatement d’ici, Caron le sait, il peut sentir l’excitation malsaine des mecs hérisser les poils de ses avant-bras. Pas de panique. Pas de panique, parce qu’au moment même où il s’inquiètera pour elle, les autres vont le sentir, et la peur les rend fous, les stimule, l’angoisse de l’autre représente pour eux un champ libre de possibilités qu'il vaut mieux ne pas évoquer. L’homme qui a peur, ils le dévorent dans la nuit et s’assoient sur ses restes. Leur stupidité n’annule en rien leur dangerosité, il est au courant. Alors il sourit, calmement, parce qu’il sait pertinemment ce qui se passe dans les cerveaux de ces rats, lui retire aimablement l’allumette des mains et pose la sienne sur son épaule en la forçant doucement à revenir à la lumière. « Je serais curieux d’entendre ta définition de « petite fille perdue », tu sais », dit-il en jetant l’allumette par-dessus lui. Ils ont retrouvé l'ambiance apaisante du tunnel principal, les dizaines et quelques d'âmes qui se trainent ça et là, et Caron lui lâche l’épaule. « Tu veux bien m’excuser un instant? » Il retourne à pas rapides dans le souterrain sans lumière, retrouve les paires d’yeux brillants au même endroit, comme si elles faisaient partie du décor d’une maison hantée, et les observe une à une. « Bon, pas touche à... » Merde, comment elle a dit qu’elle s’appelait? Il hausse les épaules. « Pas touche. » D’un doigt brièvement posé contre son cou, il leur adresse le signe distinctif des hommes de la rue, signifiant pour tous les délinquants de Fairview « sinon je te tranche la gorge. » Il fait demi tour à nouveau et rejoint la fille dans la lumière. Elle l’observait jusqu’à ce qu’il croise son regard, et l’a alors immédiatement détourné, façon « non, je te regardais absolument pas, qu'est-ce que tu crois. » Il sourit. « D’accord, d’accord, je me suis gouré, on se connait pas. » Il lui jette un regard ironique. « T’es clairement pas le genre de fille qui suit les mauvais garçons... » Et il le pense vraiment. Elle ne se fond pas dans ce décor, dans ces murs, elle a beau avoir les cheveux noirs et la peau sombre, elle reste blanche au milieu des ténèbres des souterrains et de la nuit de Fairview. Les voix des organisateurs font trembler ses tympans tandis qu’ils poussent les gens vers les entrailles des tunnels. « Avancez, messieurs-dames, avancez s’il vous plait, un autre groupe arrive dans quelques minutes, laissez la place, avancez s’il vous plait ! Ne poussez pas ! Ne laissez pas les enfants sans surveillances et avancez dans le tunnel messieurs-dames ! Avez-vous tous reçu les rations et les allumettes? » Caron passe la main dans l’ouverture de son blouson, ouvre la boite d’allumettes et en sort une seconde, une seule, qu’il glisse dans la poche du manteau d’Arya avant qu'elle n'ait le temps de protester. « Je sais, t’es une grande fille », murmure-t-il à son oreille. « Mais les souterrains le sont encore plus. » Il retire sa main, lui adresse un sourire et la dépasse, prenant la tête du groupe et s’enfonçant dans les profondeurs de la ville.
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 2 EmptySam 16 Mar - 15:16

Étalé de tout son long sur le sol froid, Tibby, elle ne remarque même pas que le temps à continué d’avancer. En une fraction de seconde, son corps s’est fondu de la froideur de la pierre. Elle n’est plus qu’une partie intégrante des lieux, sans pensée, ni vie. L’image de Tristan et de Nova s’est déjà dissipée dans les méandres de son esprit. Même le visage de Ronan s’est fait la malle. Elle est jute là, allongée et inerte, prête à laisser le ciel lui tomber sur la tête. Inconsciemment, elle espère que ce qui se prépare dehors ravagera tout sur son passage. Les bâtiments, les gens, tout. Elle voudrait que le monde explose et se réduise au néant. Pour n’être plus rien. Rien de plus qu’une poussière de plus dans un monde en cendre. Mais dans un sens, elle se demande ce que ça changerait. Elle n’est déjà plus rien, Tibby. Son cœur est mort, ses rêves ont flambés, il ne lui reste que des souvenirs. Des souvenirs douloureux qui continuent de la ronger. Enfermée dans cette pièce de malheur, elle ferme les yeux pour ne pas devoir affronter d’autres réalités. Celle qui lui prouverait qu’elle n’est plus elle-même. Elle sait que, dans un coin quelque part, Arthur est là. Et ça lui rappelle tout ce qu’elle a brisé entre ses bras. Elle devine d’autres personnes, qu’elle ne connait surement pas et elle s’en moque, finalement. Alors elle reste là, à dévisager le noir sous ses paupières et elle attend. Sans même savoir quoi, elle attend. C’est une main froide posée sur son épaule qui la réveille de son pénible songe éveillé. Elle pose ses deux prunelles éteintes sur Sasha et voudrait lui esquisser un sourire sans y arriver. Elle pense à Sasha, à sa maladie et elle se dit qu’elle aussi, un jour, elle va partir. Il lui restera quoi, à Tibby ? Qu’est-ce qu’elle fera de ce monde quand tout ceux qu’elle aime ni trouve plus leur place ? Elle se mord l’intérieur de la joue pour ne pas montrer à son amie combien sa présence l’attriste et lui piétine le cœur. Elle voudrait se lever, arrêter de faire l’étoile comme une enfant capricieuse, mais ses muscles sont trop douloureux. Alors reste là, elle la regarde avec son chat et elle pense à Casper. Elle, elle n’a pas pensé à lui une seule seconde. Cette petite boule de poil qui, probablement, doit mourir de part quelque part dans un coin de sa chambre. Elle serre les poings, Tibby et elle prie. Pour Casper, pour Sasha, pour tous ceux qui sont confrontée à une réalité qu’elle abhorre. Tata Tibby, même si elle est trouvée, elle n’est pas vraiment là. Mais elle fait un gros effort et laisse apparaitre sur ses traits un sourire grimace, triste et sans histoire à raconter. Elle se redresse un peu et, comme ça, elle s’approche de Sasha et dépose ses lèvres sur les siennes. Elle retient son visage d’une main alors que son baiser se fait caresse et lenteur. Juste pour garder un petit bout d’elle pour toujours. Pour qu’elle ne soit pas qu’une énième mort à affronter mais toujours un souvenir à trimballer. « Contente que tu sois là… » qu’elle souffle alors d’une petite voix tendre. Sasha, elle aime bien les histoires d’amour. Les histoires qui sont belles et font rêver. Mais Tibby, elle n’en n’a plus à raconter. Elle n’a plus rien. « J’ai plus de belles histoires dans ma sacoche mais si tu veux, ce gars là, je me le suis tapé. C’est une histoire comme une autre. Bonjour Arthur ! » dit-elle suffisamment fort pour que tout le monde puisse en profiter. Elle ne sait pas pourquoi elle le dit, elle le fait, c’est tout.
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Charlie Lane
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ONCE UPON A TIME
Personnage: cupidon
Emploi: marchand noir
Relations :

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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 2 EmptyDim 17 Mar - 11:01

Les mains derrière la nuque et les yeux mi-clos, Arthur attendait simplement que le temps passe. Produire le moindre effort ce soir ne l'intéressait pas, le simple nom de Nessa sur une fichue liste avait pompé toute l'énergie qu'il aurait pu mettre à prétendre. Elle lui rappelait inlassablement un passé idyllique réduit en poussière. Elle ramenait avec elle le visage de Polly et leurs éclats de rire de pintades lorsqu'il rentrait pour les découvrir un verre de vin à la main, légères et joviales. Inconsciemment, peut-être qu'il lui en voulait de ne pas avoir réussi à sauver sa meilleure amie. En voyant Polly sombrer dans les affres de la dépression, inatteignable, Arthur avait vainement espéré que le réconfort qu'elle ne trouvait plus à ses côtés, elle puisse le connaître ailleurs. Si se confier à lui était trop douloureux et ravivait une blessure encore à vif pour le couple, peut-être le ferait-elle avec une personne extérieure à la tragédie, mais si proche et fusionnelle. Cependant, Nessa avait échoué aussi lamentablement que lui. Et si Arthur la rejetait parce qu'elle lui rappelait ce passé qu'il fuyait pour ne pas crever de chagrin, une part de lui la blâmait également pour la perte de Polly, d'une façon aussi illogique qu'injuste. Il en avait conscience, que c'était mal. Mais lui, il se raccrochait à la moindre émotion, qu'importe qu'elle soit néfaste. Surtout, si elle était néfaste à vrai dire. Clare le sortit de sa léthargie et Arthur releva mollement la tête en sa direction après son adorable coup de pied. S'il était fatigué ? Il ne rétorqua rien, trop concentré à afficher sur son visage en lambeaux le sourire goguenard qui agaçait tant la vieille fille - et lui demandait tous les efforts du monde, vu son humeur morose. Il la laissa poursuivre avant d'hausser avec une insolente désinvolture les épaules. « J'ai distribué plus de couvertures que tout le groupe réuni, tu vas devoir te débrouiller sans moi. Je sais, c'est dur. » répliqua-t-il de son éternel ton irrévérencieux avant que sa mine ne s'assombrisse immédiatement en apercevant Nessa qui se dirigeait droit sur eux. Elle connaissait Clare ? Merde. Arthur se souciait si peu des autres depuis la mort de Polly, préférant un isolement nécessaire, qu'il ne savait rien des relations qui liaient les habitants de Fairview en dehors des siennes (parfaitement superficielles, par ailleurs). Evitant soigneusement le visage douloureux de Nessa, Arthur planta ses prunelles dans celles de Clare, clairement moqueur. S'il espérait encore l'agacer plus que de raison comme à sa désastreuse habitude ? Bien sûr. Mais elle devait s'estimer heureuse, il lui accordait au moins davantage que son indifférence. « Voilà, problème réglé, Nessa va t'aider. Elle adore ça aider les autres, surtout lorsqu'ils n'ont rien demandé d'ailleurs. » siffla-t-il, parlant bien évidemment de lui. Finalement assez peu disposé à demeurer en leur compagnie, Arthur se releva prestement avant d'esquisser une révérence exagérée « Mesdemoiselles. » conclut-il en s'éloignant, soupirant d'aise en sentant la tension électrique se dissoudre dans l'air. Il avisa l'inconnue d'un soir et Tibby ensemble, sentit la catastrophe arriver et manqua rétorquer une horreur bien sentie à l'hystérique qui lui avait sauté dessus pour ensuite l'incendier copieusement (alors qu'il n'avait fait que suivre ses désirs) mais n'en eut pas le temps. Sa bouche souvent insolente s'ouvrit mais se referma immédiatement lorsque ses prunelles sombres tombèrent sur une silhouette qu'il avait cherchée sans détour ces derniers temps. Tristan. Arthur ne savait rien de lui et se tenait écarté de ce qui ne le regardait pas. Mais... il y avait des limites. Il ne pouvait pas rester les bras ballants en apprenant que cette ordure avait purement et simplement jeté une gamine apeurée à l'eau avant de la regarder se noyer. Son sang ne fit qu'un tour dans ses veines et il sentit une adrénaline bienvenue envahir la moindre parcelle de son être. Arthur ne vivait plus que pour elle, cette fugace sensation qui le faisait se sentir si vivant, loin de sa carcasse qu'il traînait en permanence derrière lui. Seuls le sexe, la violence et l'inconscience parvenaient à lui arracher ça. En règle générale, Arthur ne se battait pas pour gagner ou s'imposer. Il aimait défier plus costaud que lui et se faire copieusement casser la figure. Il n'y avait que ce moment-là, celui où tout pouvait basculer et où il se retrouvait en position de faiblesse, qui lui procurait cette intense sensation d'appartenir quelque part. De n'être pas qu'un fantôme errant vaguement sans but. La douleur ne lui procurait aucune peine, elle l'électrisait. Pourtant, c'était un tout autre but qui l'anima lorsqu'il saisit Tristan par le col pour le plaquer contre le mur. Il ne voulait pas se faire cogner, il souhaitait plus que tout détruire sa belle gueule de con. La froisser aussi aisément qu'une feuille de brouillon. « Ça t'amuse de jeter une fille effrayée à l'eau ? » Arthur n'attendit pas de réponse pour serrer le poing et lui lancer sur le visage. Il visa le nez, parce qu'il voulait le sentir craquer sous sa paume. Il voulait voir une effusion de sang souiller son visage éteint. Aveuglé par la colère sourde qui montait en lui, il ne relâchait pas son étreinte, acculant Tristan contre le mur tel un étau. « Dis-moi, tu l'as laissée combien de temps se débattre contre la mort avant de daigner aller la chercher ? T'as pris ton pied au moins ? » qu'il lui cracha à la figure avant de laisser son poing s'abattre à l'aveugle sur son visage. Une fois, deux fois, trois fois. Il ne savait plus Arthur. Il continuait de frapper indistinctement comme pour se libérer de toutes ses frustrations. Ce n'était plus Arya qu'il estimait défendre, il se vengeait juste contre cette chienne de vie qui lui avait tout pris. Son bébé, sa femme. Tristan n'était plus Tristan. Il était la métaphore d'un hasard qui lui avait tout offert pour lui reprendre aussitôt, le laissant seul, triste à en mourir et trop fier pour appeler à l'aide.
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 2 EmptyDim 17 Mar - 12:16

Elle n'était plus vraiment sûre de savoir ce qu'elle cherchait à prouver à cet antiquaire qui la regardait avec amusement. Elle n'était pas une grande fille, pas même une petite fille, elle était perdue dans un entre deux perturbant, ni trop enfant, ni trop adulte. Mais elle n'aimait pas ce rictus en soin, ses paroles condescendantes, comme s'il essayait de lui faire la leçon en se moquant d'elle. Elle n'avait pas besoin qu'on lui fasse la leçon, Arya. Elle avait une vie parfaitement contrôlée jusque dans ses moindres détails, depuis l'heure de son réveil jusqu'à l'heure de son coucher. L'imprévu lui faisait peur, et ses réactions ne s'aventuraient jamais sur ce terrain-là... jusqu'à présent. Mais elle s'était retrouvée à suivre l'antiquaire malgré elle, pour lui prouver qu'elle n'est pas tout ce qu'elle est précisément. Un petit chaton perdu dans les affres d'une vie malheureuse, qui a besoin de l'aide des autres pour survivre. Son allumette, elle la lui rendit presque avec fierté, pour lui montrer qu'elle pouvait se débrouiller seule dans le noir. C'est sa métaphore à elle de la vie, rien d'autre qu'un tunnel obscur avec une lueur à la fin qui signifie que tout va bien. Elle voulait y aller, jusqu'à cette lueur, seule sans l'aide de personne, encore moins d'une allumette. C'est ce qu'elle voulait et pourtant, c'était précisément ce qu'elle n'arrive pas à faire. Mais elle n'avait pas envie de lui dire ou de lui montrer. Tant d'autres personnes savaient déjà tout de ses faiblesses et les exploitaient sans sourciller, elle n'aurait pas voulu lui offrir le plaisir de pouvoir faire de même. Alors elle déclarait qu'elle était une grande fille, qu'elle n'avait pas peur, même si les regards lubriques de ses compagnons d'infortune lui faisait hérisser tous les poils de ses avant-bras. Ils l'observaient, et elle aurait juré en avoir vu se lécher le pourtour des lèvres, mimant un geste auquel elle n'avait absolument pas envie de penser, encore moins avec lui. Il continuait de sourire, amusé, et elle partit avec le peu de dignité qu'il lui restait, sentant sa présence derrière elle. « Ma définition, c'est ce que tu sous-entends que je suis. Tu penses qu'une allumette pourrait me sauver de l'obscurité ? Même un feu n'y arriverait pas. » On ne savait plus vraiment si elle parlait de sa situation actuelle, perdue dans des sous-sols obscurs, ou bien de sa vie quotidienne, qui n'était qu'une ombre permanente. « Je ne suis pas une petite fille perdue » répéta-t-elle, feignant une assurance qu'elle ne possédait malheureusement pas. Elle le vit partir, puis revenir, le tout en l'espace de quelques secondes. Elle détourna le regard, comme si elle s'était brûlée, ou bien qu'elle avait honte de l'avoir observer un peu trop longtemps, attendant son retour comme si lui seul pouvait la sortir des ténèbres. Il lui balança de nouveaux sarcasmes et ne croisa pour seule réponse qu'un regard noir – du moins, ce qu'elle pensait être un regard noir. « Je n'aime pas qu'on me juge sans rien savoir de moi » répondit-elle, presque avec froideur, du moins une froideur typique d'Arya. Une voix résonna à quelques mètres d'eux, les poussant à revenir parmi la foule et leur groupe assigné. Elle sentit la main de l'antiquaire dans sa poche et poussa un soupir contrit, certaine qu'elle y trouverait ladite allumette qu'il semblait réellement déterminé à lui offrir. Elle aurait eu envie de lui faire ravaler ce sourire moqueur mais se contenta de rester silencieuse alors qu'elle rejoint son groupe.

Les éclats de voix la tirèrent de sa colère intérieure destinée à cet antiquaire de malheur et elle vit un peu plus loin, deux silhouettes dans une posture qui n'avait rien de normale. Elle s'avança, assez pour reconnaître Arthur d'une part, Tristan de l'autre part. Elle sentit son cœur accélérer anormalement, et il manqua un battement lorsqu'elle vit le poing d'Arthur venir se coller contre le nez de Tristan. La raison de leur bagarre, elle ne la connaissait pas et à vrai dire, s'en moquait. On ne pouvait pas se battre comme ça, devant les autres, sans vergogne. Elle s'avança plus encore, pour arriver à seulement quelques centimètres d'eux. Tristan donnait l'impression d'être inerte, soumis aux coups qui ne se calmaient pas d'un Arthur de toute évidence furieux. Elle sentit son cœur se serrer, cette fois, en entendant ses paroles. Elle écarquilla les yeux et contre tout bon sens, se précipita près de lui, tentant vainement d'attirer son bras et d'écarter les coups. Ses traits étaient blessés, elle donnait l'impression d'être une pauvre petite poupée à qui l'on faisait du mal. Elle avait honte. Honte d'elle, d'Arthur qui déballait à la foule quelque chose qui ne les regardait pas. Elle avait honte de Tristan, aussi, de ce qu'il avait fait qui ne quittait toujours pas son esprit. Le souvenir de cette eau qui étranglait ses poumons et la faisait suffoquer était toujours aussi douloureux et ce qu'elle pensait de Tristan n'avait pas changé : elle était effrayée de ce qu'il pouvait – lui – faire. Mais elle avait choisi de le défendre, de sa façon tordue à elle, à moins que ce ne fût elle qui se défendit. La pression de sa main minuscule n'arrêtait pas Arthur qui semblait perdu dans une frénésie incontrôlable. « Arthur, arrête ! » cria-t-elle, apeurée de ce qu'il pouvait faire. « Arrête ! » répéta-t-elle inutilement. Il ne s'arrêtait pas, et les coups continuaient de pleuvoir. Le reste de leur groupe semblait les contempler, sans que personne ne se décide à esquisser le moindre mouvement pour les écarter. Ils devaient offrir un tableau des plus étranges, deux hommes qui se battaient, et une petite poupée qui tentait de les en empêcher. « T'as pas le droit de faire ça ! » Ses petits poings à elle frappaient sans discontinuer l'épaule d'Arthur, comme si cela suffisait à le faire réagir. Il n'avait pas le droit de parler d'elle comme cela, de prendre sa défense alors que parmi toute l'assemblée, il était de loin celui qui lui faisait le plus de mal. Il n'avait pas le droit de raconter son histoire à des oreilles indiscrètes. Elle n'était pas prête à en parler, envisageait même de terrer ce souvenir quelque part pour ne plus jamais devoir y repenser et voilà que lui le racontait sans scrupules, furieux. Mais il n'avait pas à être furieux, Arthur. Il lui faisait subir bien pire qu'une noyade. Avec lui, c'était le naufrage émotionnel constant, alors non, il n'avait pas le droit de jouer les preux chevaliers et encore moins de faire subir à Tristan les foudres d'une vie hors de contrôle. Il ne la défendait même plus, il se contentait de cogner, encore et encore, jusqu'à avoir les mains tapissées de sang. Elle restait là, à les observer sans plus savoir quoi faire pour arrêter le massacre.
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MessageSujet: Re: TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING   TC 4 ► STORMY HOURS ARE COMING - Page 2 EmptyDim 17 Mar - 13:37

Immobile au milieu du tunnel, ses yeux croisèrent un regard familier. Sasha. Il ne se souvenait plus depuis quand il ne lui avait pas adressé la parole. Si avant il avait tenu à elle comme à une amie précieuse qu'on ne veut pas perdre à cause de cette foutue maladie qui la rongeait, aujourd'hui, son sort l'indifférait sans qu'il ne s'en formalise. Instinctivement, Tristan tourna la tête pour ne plus avoir à la regarder. Se rappeler sa vie passée, il ne voulait pas le faire. Pas maintenant. Pas alors qu'il renonçait à la présence de Nova à ses côtés. Le futur. Cette grotesque connerie qui lui apparaissait encore plus brumeux qu'avant. Il s'était dit Tristan, qu'en y mettant du sien, il pourrait tenter de se reconstruire. Il s'était dit qu'avec des efforts, il pourrait s'extirper de cette longue vie monotone et désespérée. Mais Nova, elle venait lui prouver le contraire. Ce qu'il avait ressenti pour elle, il le ressentait toujours. Alors que ses yeux se posaient sur son visage, une sensation incontrôlée l'animait. Même s'il ne la connaissait pas réellement, l'idée de l'écarter de sa vie le dérangeait. Ce n'était pas un amour aussi réel qu'il ressentait encore pour Tibby. Ni un début de romance. C'était autre chose. Quelque chose d'encore plus profond, qui semblait avoir toujours été là, quelque part en lui. Attendant simplement le bon moment pour se réveiller et lui faire ressentir ce besoin naturel de se retrouver près d'elle. Tristan, il s'était imaginé se confier à elle. Il avait imaginé qu'elle pourrait effacer les douleurs qui le contrôlaient sans cesse, l'empêchant d'avancer sur la voie qui se présentait à lui. Mais c'était trop tard pour penser ainsi. Il ne pouvait pas lui imposer sa présence alors qu'il avait disparu dès le premier jour, effrayé à l'idée d'assumer cette nouvelle relation. Le regard dans le vague, il soupira en se frottant la nuque. Il fallait qu'il sorte d'ici. Pas dans une heure, pas quand la tempête se serait décidée à s'arrêter, ni le lendemain matin. Il devait sortir d'ici maintenant. Sur le point de faire demi-tour, il fut cependant brutalement coupé dans ses tentatives de fuite. Violemment plaqué au mur, il posa ses yeux sur celui qui le maintenait. Arthur. Tristan, il resta immobile face à lui, soutenant son regard sans réellement le regarder. Le visage fermé, il comprit très vite pourquoi il avait agi ainsi. Jeter une fille effrayée à l'eau ? Arya lui avait parlé. La culpabilité, cette même culpabilité tortionnaire qu'il avait ressenti alors qu'il voyait Arya sombrer dans les profondeurs du lac, se réveilla en lui. Pourtant stoïque à l'extérieur, il encaissa le coup qu'Arthur lui asséna sans même tenter de l'esquiver. Le bruit d'un os cassé résonna dans sa carcasse vide. Et toujours les yeux ouverts, il tourna une nouvelle fois la tête vers Arthur pour le fixer. Tristan, il ne l'écoutait qu'à moitié. La douleur trop présente, la culpabilité trop machiavélique, et surtout, le visage de Polly. Tout ça l'empêchait de tenter de se débattre face à cet homme qui n'avait pourtant rien à voir avec ce qui s'était passé près du lac. Et voilà qu'Arya faisait son apparition. Il ne lui porta pas un seul regard, se contentant de garder les yeux sur la brute qu'il avait réveillé. Les coups déferlèrent. Encore et encore. Sur le coup, il ne sentit rien. La souffrance, elle s’immisça progressivement en lui. Réveillant cette part constamment endormie de son esprit. Pas totalement, juste assez pour que la douleur tortille son être déjà fragilisé. Cette douleur là pourtant, elle lui paraissait supportable. Cette douleur, elle n'égalait pas toutes ces heures passées dans le noir, les yeux perdus dans un vague infini, l'âme éteinte et les démons présents. Tristan, il se mit soudainement à rire. Pas un rire passe partout. Mais un de ces rires nerveux incontrôlables qui s'éleva à travers les coups que l'autre lui portait. Il se laissa contrôler par cette pulsion insoupçonnée, ne pouvant plus s'arrêter. Il rit, comme jamais encore il n'avait ri. Pas pour se foutre de lui, ni pour le déstabiliser. Non, juste parce qu'il avait besoin de rire. Et quand enfin Arthur cessa de le frapper, il se redressa lentement en reprenant son calme. « Tu te prends pour un justicier Widmore ? » Il planta de nouveau ses yeux dans les siens, retrouvant son indifférence. Mais cette fois-ci, une indifférence mêlée à la rancune. « T'es qui toi pour faire la morale ? » Il ne savait pas Arthur, à quel point il avait regretté son geste. Arthur, il ne savait pas pourquoi il l'avait fait. Arthur, tout ce qu'il savait, c'était qu'il l'avait jeté à l'eau. Il ne connaissait pas tout ce qu'il en retournait. Ni ce putain de pourquoi que lui-même n'assimilait pas vraiment. Rien ne pourrait réparer son geste. Il avait agi sans réfléchir, regrettant encore un peu plus à chaque fois qu'il y pensait. Arthur, il n'avait pas à venir s'immiscer dans sa vie. Arthur, il n'avait pas le droit de lui imposer son point de vue. Arya, elle, elle était encore en vie. « Pour qui tu te prends de me dire ça ? Tu veux protéger Arya ? Tu comptes la protéger aussi bien que t'as protégé ta femme ? Ça n'en fera qu'une deuxième de pendue. »

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