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 with a taste of a poison paradise

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Nathaniel Mayer

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MessageSujet: with a taste of a poison paradise   with a taste of a poison paradise EmptyJeu 20 Mar - 22:13

La voiture était garée à l’ombre d’un arbre mais le camouflage était inutile puisque c’était une nuit sans lune et qu’il faisait un noir d’encre. Les phares éteints, le moteur muet, le véhicule semblait tapi dans l’obscurité. Comme son occupant, d’ailleurs. Nathaniel fixait la large demeure d’un air absent, le pouce calé entre ses dents. Par moment, la douleur l’élançait dans le doigt mais il n’y prêtait pas attention, tout comme il était insensible à sa jambe qui tressautait nerveusement et à son autre main qui se fermait et se rouvrait à intervalles réguliers. À quoi pensait-il, en venant là ? Qu’espérait-il trouver comme réponse ? Il ne savait même pas quelles questions il était censé se poser. Cela avait-il seulement de l’importance ? Il n’en voyait pas, de toute manière. Il n’était qu’agacement, rongé par une culpabilité qu’il n’avait pas l’habitude d’expérimenter. Il la sentait s’installer, s’enraciner, se rappeler à lui lorsqu’il avait le malheur de réfléchir quelques secondes. Elle le tenaillait, l’asphyxiait, le rendait fou. Il fallait qu’il se débarrasse de ce trouble qui avait trouvé refuge dans son cœur froid et hors d’atteinte. Il fallait qu’il chasse la mine déconfite de Clare, le visage désespéré de Callie, les yeux rougis de Bonnie. Il fallait qu’il les noie toutes et pour ce faire, il n’y avait qu’un remède. Néanmoins, le jeune Mayer hésitait encore à céder à sa pulsion. C’était une chose de sauter en voiture et de venir se tapir à l’entrée de la bâtisse. C’en était une autre de quitter le silence réconfortant du véhicule pour aller se jeter dans la gueule du loup. Il pouvait encore faire demi-tour, abandonner cette idée insensée et garder sa dignité. Et pourtant il était toujours là, les rouages de ses pensées lancées dans une réflexion qu’il ne maitrisait pas et qui répandait son angoissant résultat dans chaque partie de son corps. Il tâcha de se débarrasser de la tension qui sévissait dans sa nuque en penchant la tête en avant et en se passant la main dans les cheveux puis à la naissance de sa colonne vertébrale. Il massa, en vain, la zone qui le torturait et émit un soupir las. Finalement, au bout de longues secondes, il finit par ouvrir la portière et sortit, déroulant sa longue silhouette dans la pénombre nocturne. La portière claqua dans la nuit et le son sembla vibrer dans l’air tandis qu’à grandes enjambées, le cadet Mayer se dirigeait vers la porte, les mains dans les poches. Il ne savait pas ce qu’il faisait, se doutait des répercussions de son geste et fut incapable de se rétracter. Faire demi-tour aurait pourtant été la solution. Retourner au Whiskey Blue Bar, extraire une bouteille de sa réserve personnelle et la vider de façon irrationnelle dans son appartement. Non. Au lieu de cela, il se retrouva devant une porte close, le poing levé et écoutant les coups se répercuter dans l’immense demeure dépourvue de vie. Mais Grace devait être là. Où pouvait-elle être d’autre ? Si elle brillait par son absence, Nate n’était pas certain de ce qu’il ferait alors. Il n’avait pas de plan B, n’avait pas pensé plus avant et s’était contenté de se laisser porter par la rage qui grondait encore en lui, des jours après la soirée doublement tragique du yacht. Si Grace n’était pas là… Un instant, Nathaniel en vint à prier que ce soit le cas. Qu’un geste salvateur l’empêche de commettre l’irréparable. Que quelqu’un dans ce monde maudit, daigne lui offrir cette seconde chance parce que, vraiment, il n’avait pas réfléchi, il n’aurait pas dû venir. Il décida de compter jusqu’à dix et de repartir s’il n’y avait aucun signe de vie. Un… Deux… Trois… Il compta tout bas, le regard braqué sur la porte et il en était presque à dix quand il entendit un son, léger mais indubitable. Celui d’une porte qui couine doucement. Une domestique, peut-être ? Une petite femme rondelette qui viendrait lui ouvrir et le regarderait, les yeux ronds, en se demandant ce qu’il fabriquait là à une heure pareille. Encore une chance de fuir, en somme. Il offrirait son sourire le plus charmeur à la pauvre servante et disparaitrait dans la nuit. Il n’aurait qu’à nier, par après, si Grace le confrontait. Elle n’aurait aucune preuve, après tout et, même si elle se douterait que c’était lui, elle n’aurait aucun moyen de pression sur lui. À cette idée, un sourire s’immisça sur les lèvres du jeune homme et il en avait oublié les risques pris quand la porte s’ouvrit, dévoilant la silhouette bien trop familière de la Maire. Le souffle coupé par cette situation qu’il avait prévue mais pas anticipée, Nathaniel fut incapable d’émettre le moindre son. Aucune réplique railleuse ne franchit ses lèvres alors que le moment aurait été idéal pour lâcher l’une de ses remarques assassines, celles dont il avait le secret et dont il devinait l’impact sur la jeune femme. Il sentit son cœur s’emballer, prendre un rythme effréné qui lui fit craindre une crise cardiaque avant l’heure. Face à son destin, dans l’impossibilité de fuir sous peine de ne plus jamais pouvoir regarder Grace dans les yeux, Nate fit la chose pour laquelle il était venu : il se pencha sans un mot, mû par une détermination qui, il le savait, le mènerait à sa perte. Mais qu’importent les conséquences de ses actes s’il étouffait le tourment qui sévissait en lui et s’il le noyait de la seule façon qu’il savait assez forte pour lui faire oublier : en cédant à ce qui l’avait toujours obsédé. Il ne franchit pas le seuil de la porte. Se contenta de s’appuyer au chambranle de la porte pour maintenir son équilibre. Et pressa ses lèvres contre celles de Grace Baker.  
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Grace Baker
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MessageSujet: Re: with a taste of a poison paradise   with a taste of a poison paradise EmptyMar 22 Avr - 16:43

Les soirées de Grace Baker se suivaient et se ressemblaient, comme chaque parcelle de son existence insatisfaisante. Lorsqu'elle n'était pas forcée de s'illustrer brillamment dans les événements mondains qui l'ennuyaient profondément – ce qui arrivait malheureusement plus souvent qu'elle l'aurait espéré – la maire refusait catégoriquement de charger son agenda de soirées qui n'appartiendraient pas qu'à elle. Avant, elle autorisait des exceptions à son caractère inflexible en offrant quelques soirées éparses à James lorsqu'elle le décidait et uniquement lorsqu'elle le décidait. De la même façon, elle mettait un point d'honneur à libérer au moins une soirée par semaine à Colin, son plus cher – et unique ? - ami sans que cela ne corrode son humeur égale. Dorénavant, ce n'était plus le cas. Elle avait repoussé l'un puis l'autre et décidé de se murer plus étroitement dans la seule compagnie qu'elle supportait en continu : la sienne. Bien entendu, la réalité se révélait moins étriquée et uniforme qu'elle se le figurait mais Grace était trop catégorique pour revenir sur ses décisions ou avouer qu'elle put avoir tort. A ses yeux exigeants et implacables, James n'avait eu aucune bonne raison de se sentir vexé ou diminué. Bien au contraire, elle l'avait averti à l'origine de ce qu'elle consentirait à lui offrir et de ce qu'elle ne pourrait jamais lui donner et il avait cru que cela suffisant – son problème. Quant à Colin, lui aussi récupérait aisément sa part de tort : elle n'avait pas réellement cherché à le heurter en répétant tout ce ce que sa prise de conscience lui dictait. Elle n'y pouvait rien d'être ainsi faite, soumise à un organe nécrosé qui n'affectionnait personne d'une façon déraisonnée, pas même sa propriétaire. Et dans ses soirées nouvellement libérées, Grace ne distinguait rien d'autre qu'une occasion de prendre soin d'elle. De plonger dans un bain moussant aux huiles essentielles en laissant le marbre élégant de la pièce faire retentir une symphonie de Beethoven, de s'adonner à la lecture assidue de ses œuvres favorites et en version originale si cela était envisageable, de se recentrer sur elle, corps et esprit inclus. Si elle se révélait si dure avec autrui et que ses besoins sociaux se révélaient hors d'atteinte, les autres n'étaient pas difficiles à combler et aussi, ses soirées s'étiraient avec une indolence et une sérénité bienvenues, loin de l'agitation malsaine qui régnait à la Mairie et du spectacle désolant que lui offrait cette ville honnie jour après jour. Ce soir-là n'échappait pas à la règle. Un calme apaisant régnait au sein de l'immense demeure, seulement troublé par la sonate au clair de lune qui couvrait les grincements du bois et la respiration régulière de Grace Baker, alanguie sur le sofa en compagnie de Tolstoi, un verre d'excellent Chianti à portée de main. Délestée du poids d'une journée harassante grâce à un excellent dîner au Petit Coq et à un bain aux multiples vertus, laissant sa peau douce et détendue, la maire ne portait rien d'autre sur son visage souvent distant et glacial qu'une placidité bienvenue. Lorsque les coups retentirent contre la porte d'entrée, la maire laissa son regard électrique se darder contre le bois comme si leur distance glaçante suffirait à chasser l'importun. Elle hésita un instant, jeta un œil à sa tenue très peu conventionnelle et se saisit du cache-coeur en cachemire auprès d'elle pour l'enfiler sur sa nuisette et dérober au regard son décolleté envoûtant et ses épaules dénudées. Non, loin d'elle l'idée d'ouvrir la porte : elle se contenterait d'un simple coup d'oeil pour vérifier l'identité du parasite et laisserait croire à son absence. Néanmoins, un seul regard acéré à travers le judas lui suffit pour laisser de côté son plan initial pour jouer avec le feu. Nathaniel Mayer devant sa porte à une heure aussi avancée ne signifiait qu'une chose : il désirait quelque chose qu'elle seule pouvait obtenir puisqu'elle était bien la dernière personne chez qui son orgueil mal placé le laisserait frapper. Et comme à chaque fois que leurs routes se croisaient, Grace Baker se ferait une joie de lui refuser. Qu'importe la raison pour laquelle Nate la supplierait, il n'obtiendrait jamais gain de cause avec elle. Bien décidée à jouer avec les nerfs de son adversaire, elle prit soin de libérer ses courbes de l'étreinte du cache-coeur avant d'ouvrir la porte qui les séparait, ses lèvres pulpeuses joliment ornées d'un sourire trop mielleux pour être vrai.  « Oh, Natha- » s'apprêtait-elle à prononcer d'une voix aussi sucrée que condescendante avant d'être arrêtée en plein vol par les lèvres de son rival pressées contre les siennes. Surprise par son audace, Grace ne rompit pas immédiatement le contact quand bien même elle l'aurait voulu, pour lui prouver qu'il ne possédait pas la moindre once d’ascendance sur elle ou que son charme de pacotille ne l'atteignait pas. Mais la réalité était toute autre : elle nourrissait pour Nathaniel une attraction palpable qui n'avait d'égal que l'irritation que cet être imparfait savait faire naître en elle. Malgré son corps tendu de désir et le frisson brûlant de sa peau, elle se fit impériale et recula d'un pas pour mieux le jauger de son regard incandescent.  « Rentre chez toi, je n'ai rien à t'offrir. » lui intima-t-elle à l'aide d'une courtoisie doucereuse tout en s'effaçant à l'intérieur, laissant la porte délibérément entrouverte, prête à tester ses limites. Elle ne l'invita pas à entrer, loin de là, mais ne put s'empêcher de sentir une tension insoupçonnée la gagner à l'idée qu'il l'écoute et tourne les talons. Grace Baker ne luttait jamais contre le désir en règle générale : elle n'y accordait pas plus d'importance qu'il en revêtait et consommait les étreintes enivrantes lorsque la soif d'abandon se faisait ressentir. Elle ne recherchait rien d'autre chez un homme de passage qu'un talent en la matière et ne sacralisait pas le sexe comme de nombreuses autres femmes. Cela dit, avec Nathaniel Mayer, la lutte féroce qu'ils menaient les conduisaient à avoir le dernier mot et cela, sur tous les terrains. Qu'importe le désir pernicieux qu'il faisait naître dans ses veines avec sa suffisance détestable et qu'importe s'il serait plus facile de s'en libérer pour mieux recentrer son courroux sur la liste interminable de ses défauts, s'il la désirait, elle ne lui ferait pas ce plaisir en retour. Elle avait joué cette carte-là, une fois, seulement pour le tenter et mettre à mal sa loyauté envers James et Nate s'était révélé un adversaire coriace et insoupçonné, assez pour que Grace Baker lui rappelle qu'il avait laissé passer sa chance. Et qu'elle ne les distribuait pas aussi aisément.
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MessageSujet: Re: with a taste of a poison paradise   with a taste of a poison paradise EmptyMar 1 Juil - 21:15

Il avait imaginé ce baiser de bien des façons mais jamais ce scénario là ne lui avait traversé l’esprit. Il n’était pas censé céder. C’était elle qui devait s’avouer vaincue, succomber à son charme irrésistible, essuyer une répartie cynique. En aucun cas ça n’était supposé se passer ainsi mais les circonstances jouaient contre lui et il n’avait eu que cette idée à l’esprit ces dernières heures. Il avait pourtant tout fait pour s’en dépêtrer, refusant d’emprunter cette voie glissante qui ne le mènerait qu’à la défaite. Mais alors qu’il tournait en rond comme un lion en cage, enragé par sa dispute avec Clare plus que par sa double rupture, Nathaniel n’avait que les lèvres pulpeuses de la Maire en tête. Qu’il ait les yeux ouverts ou non, c’était sa bouche sensuelle qui s’arquait dans son imagination tandis que dans tout son corps, le chaos régnait. Même l’alcool absorbé à une vitesse anormale n’était pas parvenu à lui ôter Grace Baker de la tête. Pourquoi, d’entre toutes, c’était elle qui avait surgi dans ce moment de profonde détresse, Nate l’ignorait. Sa meilleure amie l’avait trahi – et, pire que ça, elle l’avait jugé – et aucune de ses maitresses précédentes n’était parvenue à s’immiscer dans sa conscience. Seule celle qui lui échappait et lui résistait âprement était apparue et Nate ne savait si c’était salvateur ou destructeur. Mais il était là, maintenant, et il était hors de question qu’il fasse demi-tour. D’ailleurs, même s’il l’avait voulu, il n’en aurait plus été capable dès l’instant où ses lèvres s’étaient scellées à celles de Grace. Car tout en lui bascula et abandonna le bon sens en même temps que le concept même de victoire ou de défaite. Il n’était question que de ce qu’il y avait eu avant le baiser et de ce qui s’enchainerait. Et sa première satisfaction fut celle de découvrir qu’elle ne se dérobait pas à son approche – il ne l’admettrait probablement jamais mais là avait été sa plus grande crainte. Il avait beau asseoir son assurance d’un sourire sardonique, Grace n’en restait pas moins un mystère entier qui pouvait l’ébranler de sa voix douce et sucrée, de ce timbre mielleux et cassé qui lui donnait parfois des frissons. Peut-être avait-elle été trop absorbée par sa surprise et le pouvoir qu’elle voulait prendre sur son adversaire pour anticiper son approche mais quoi qu’il en soit, les lèvres du jeune Mayer étaient sur celles de Grace avant qu’elle n’ait pu avoir un mouvement de recul. Comme un conquérant qui saisit sa chance – cette belle et unique chance qui risquait de s’évaporer d’une minute à l’autre – Nate profita que le temps s’était arrêté pour approfondir son attaque en mordillant la lèvre inférieure de son adversaire, goûtant avec délice à ce plaisir qui lui était interdit depuis bien trop longtemps. Il n’eut cependant pas le temps de comparer la réalité avec le fantasme que, déjà, la Maire s’écartait, le laissant à moitié suspendu à la porte. Il sourit, les yeux clos, lorsqu’elle emprunta sa voix castratrice, celle qu’elle devait certainement employer à outrance avec son petit personnel. Il croisa un regard glacial qui ne l’ébranla pas une seconde… et remarqua à ce moment-là la tenue minimaliste qu’elle arborait. Hypnotisé par la vision offerte, Nate ne chercha même pas à réprimer le désir qui l’inonda alors que son regard s’embrasait. Jusqu’alors encore joueuses et taquines, ses prunelles prirent une teinte enfiévrée qui s’abreuva de ce que ce corps défendu promettait, sous le fin tissu. Il devina la vengeance qui se cachait derrière ce retrait provocateur et une ombre de sourire vint ourler ses lèvres tandis qu’il amorçait un pas dans la demeure silencieuse. Il sentit l’atmosphère le happer et se jeta dans la gueule du loup. Après tout, quitte à avoir un pied en enfer, autant y sauter à pieds joints, non ? La porte se referma presque d’elle-même sur lui, se refermant dans son dos avec un souffle léger qui ressemblait presque à un soupir, une expiration lasse ou vaincue. Il réalisa à ce moment-là qu’il avait cessé de respirer depuis qu’elle avait rompu le baiser et qu’avec ses poumons comprimés, son muscle cardiaque s’en donnait à cœur joie pour tambouriner dans sa cage thoracique. Il battait ses côtes comme un forcené, bondissait, heurtant son estomac puis son sternum, pris de folie. Il liquéfiait ses entrailles, comme si la chaleur qui en émanait faisait fondre ses organes vitaux, un à un. Mais son cœur n’était pas à blâmer, et il le savait. Seule Grace Baker était responsable de cette débandade et c’est ce qui le poussa à réduire la distance entre eux. Il n’espéra pas l’embrasser aussi aisément, cette fois, comme elle savait à présent à quoi s’attendre. Aussi se posta-t-il juste devant elle, à quelques centimètres de ce corps qui le mettait au supplice, comme elle l’avait fait, quelques temps auparavant, quand il n’avait pas su saisir sa chance. Levant lentement la main, il écarta une mèche blonde – à l’apparence cendrée, dans cette semi-obscurité qui les cernait – et le bout de ses doigts frôlèrent l’épaule dénudée de Grace, provoquant des petites électrocutions dans tout son bras puis jusque dans son abdomen. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Que tu as gagné ? » demanda-t-il alors dans un murmure rauque. S’il devait être honnête avec lui-même, il devait avouer qu’il aurait dit n’importe quoi pour pouvoir sentir sa peau nue sous la sienne, pour pouvoir découvrir les recoins cachés qu’elle prenait tant de plaisir à cacher, provoquant les fantasmes les plus vils chez la gent masculine de Fairview. D’ailleurs, n’avait-elle pas déjà gagné à partir du moment où il avait rompu l’accord tacite de leur compétition en créant ce contact si longtemps évité ? Il ne cessa ses caresses aériennes que pour attraper le col de son t-shirt pour le retirer d’un geste sûr qui suintait pourtant la reddition. Le tissu s’écrasa silencieusement à ses pieds et il ronronna dans l’air moite : « Tu as gagné, Grace Baker… ». Et si elle ne devinait pas le feu ouvert qui rougeoyait au fond des grands yeux chocolat de Nate, il s’assura qu’elle s’en doutait en attrapant son fin poignet pour presser sa paume de marbre contre son cœur anéanti. Et comme pour profiter de la diversion, il glissa sa main libre sur la hanche de la blonde sulfureuse, la rapprochant d’une pression ajustée pour sentir ses courbes douces et féminines se presser contre lui. Et comme si son audace ne suffisait pas, il laissa ses doigts s’aventurer sous la nuisette, attendant qu’elle l’arrête ou qu’elle accepte sa victoire par forfait.
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Grace Baker
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MessageSujet: Re: with a taste of a poison paradise   with a taste of a poison paradise EmptySam 18 Juil - 16:38

Nathaniel n'était pas dans son état normal et quiconque s'en serait aperçu. Et aurait agi en conséquence. Grace, elle, le distinguait avec une précision affûtée. Malgré le désir qui embuait ses iris polaires et faisait fondre l'iceberg de ses prunelles, elle ne perdait rien de son don d'observation et tout en son rival le plus tenace suintait la détresse. La fierté, l'ego dans lequel il se drapait en permanence et qui émaillait tant sa patience et sa placidité n'était plus. Il avait laissé tomber sa cape et sa plus grande arme en frappant contre sa porte à défaut d'une autre. N'importe qui se serait interrogé sur son état, son désespoir ou simplement ses problèmes mais pas Grace, que les faiblesses du coeur n'atteignaient jamais. Elle se contenta de les percevoir et de noter leur présence, c'est tout. Les afflictions de Nathaniel Mayer n'étaient pas les siennes, ils n'étaient pas des amis et encore moins des amants. Elle ne saurait d'ailleurs les qualifier, leur affubler quelques mots comme si leur relation inénarrable se résumait aussi simplement mais ce qu'ils ne seraient jamais, c'est des alliés. Eux se tournaient autour comme deux prédateurs se jaugeraient et lorsqu'ils fondaient l'un ou l'autre, tout en subtilité et en attaque minutieusement calculée, c'était la collision de deux mondes avec les lourds dégâts que cela occasionnait. Ils ne s'aidaient pas, s'entraînaient au contraire dans une lutte intestine d'influence qui ne menait nulle part et quoiqu'il s'imaginait à cet instant, Grace ne serait pas son salut. Elle ne pouvait l'être car même à l'instant de non-retour où ses lèvres désireuses s'échouèrent sur les siennes, attisant en elle un désir aux allures d'éruption volcanique, elle choisit la guerre. Rassemblant les dernières volontés qu'elle possédait, refusant de se soumettre à Nathaniel et de lui prouver qu'ils partageaient vraisemblablement quelque chose de plus qu'une haine mal déguisée, Grace recula. Ce ne fut pas un pas de sa démarche impérieuse de Reine tyrannique en talons aiguille. Ça lui coûta, bien davantage qu'elle le montra et le marbre lui parut plus glacé que jamais sous la plante brûlante de son pied suspendu en arrière, entre victoire et renoncement. Bien qu'elle luttât pour conserver sur son visage démaquillé, vulnérable, une expression neutre voire un brin condescendante, ce baiser l'avait électrisée plus qu'elle ne se l'avouerait. Ce n'était que du désir, un sentiment qu'elle connaissait bien et ne cherchait jamais à contrarier. Mais c'était surtout un désir différent des autres, trop longtemps verrouillé pour accepter de se montrer docile alors que Nate tout entier était venu le chercher, l'embrasait, le provoquait. Il brûlait à l'intérieur de ses veines jusqu'à ce qu'elle pût sentir le cheminement lancinant de son sang et Grace fut prise d'une étourdissante sensation de déjà-vu. Ce désir trop fort qu'elle tentait de réprimer ressemblait à sa magie trop puissante quand elle n'était pas assez utilisée et sans le savoir, la maire éprouvait la même fébrilité mêlée d'inconfort. Et dans un cas comme dans l'autre, elle devait s'en libérer. Ça ne faisait pas mal, elle n'avait aucune appréhension de la douleur pour comparer, c'était simplement déstabilisant pour Grace, habituée à tout contrôler, elle-même en premier lieu. Aussi, elle laissa ses prunelles plus tempérées couler sur la silhouette de Nathaniel et s'ancrer dans les siennes, presque liquides. Elle l'observa calmement malgré les élancements caractéristiques de son corps qui refusait le retrait qu'elle lui imposait et sentit ses lèvres s'arquer dans un demi-sourire indéchiffrable lorsqu'il pénétra son univers immaculé. A l'instant où la porte se referma sur eux et que la tension dense qui régnait toujours lorsqu'ils étaient réunis vint s'écraser sur elle, Grace sut qu'elle n'aurait pas l'ascendant, qu'elle n'irait pas jusqu'au bout. Nathaniel s'approchait, avide, et elle n'esquissa pas un geste de recul pour éviter cette collision plus dangereuse que les autres. Elle était inévitable, elle le percevait avec une lucidité nouvelle. Ses doigts effleurèrent sa peau douce et les bienfaits du bain s'évanouirent d'eux-mêmes. De détendue, elle la sentit se tendre sous le passage de Nathaniel et même si Grace dardait sur lui un regard glacial, provocateur, il n'était qu'un mensonge éhonté supposé le faire fuir, battre en retraite. Il venait de briser toutes leurs règles, créant un contact franc là où se contentaient de se frôler, de flirter sur la ligne entre attirance et répulsion, de s'attirer pour mieux se rejeter. C'était une relation d'influence, de rivalité et de frustration, teintée de désir et de désamour, et Nathaniel venait de rebattre les cartes, de changer les règles et si Grace ne jouait pas, elle doutait maintenir une façade détachée aussi longtemps. Pas alors qu'il s'oubliait entièrement, susurrant d'un timbre chaud sur sa victoire. « Tu ne comprends rien, Nathaniel. » rétorqua-t-elle pour seule réponse, sans chasser sa main de sa clavicule. Sa voix de miel se révélait aussi tranchante qu'une lame tandis que les iris qu'elle dardait dans les siennes dévièrent un peu plus bas. « Tu as déjà perdu. Mais moi, je ne gagne qu'en rendant ta défaite plus amère encore. » murmura-t-elle avec une douceur qui calquait mal à ses paroles. Grace s'attarda sur ses traits et laissa s'écouler quelques secondes savamment dosées pour lui laisser le loisir de mesurer ses paroles. Il avait perdu à l'instant où ses lèvres conquérantes étaient venues se repaître des siennes dans une reddition silencieuse. Mais elle, elle perdrait tout autant en lui offrant ce qu'il désirait tant, en lui donnant ce qu'il était venu chercher et cela même si elle le souhaitait tout aussi fort que lui. Grace bluffait, incertaine que sa volonté de fer suffise à ne pas la faire ployer. Elle n'attendait qu'une chose : piquer l'orgueil immense de Nathaniel et le voir rebrousser chemin comme si cela ne lui coûtait pas. Mais il n'en fit rien, si ce n'est retirer son t-shirt d'une assurance retrouvée, comme s'il se moquait impunément du poids de ses mots. Savait-il qu'ils ne valaient rien ? Lisait-il à ce point en elle malgré ses traits suaves parfaitement sereins ? Grace manqua rétorquer quelque chose, une nouvelle pique acide, mais n'en eut pas le temps avant qu'il n'encercle son poignet pour le conduire jusqu'à son coeur en affirmant qu'elle avait gagné. Elle émit un sifflement moqueur alors que ses propres doigts se refermaient contre son torse mais sa réplique acerbe mourut dans sa gorge sous l'audace de Nathaniel. La morsure du désir éclata dans son ventre et se répandit partout, comblant les lacunes de cette coquille vide, incapable de ressentir durablement quoi que ce soit. Il n'y aurait pas de gagnant, seulement une armistice de pacotille signée entre des perdants. Les conséquences d'une guerre civile, intestine. Dans l'ombre d'un sourire suggestif, Grace offrit à son tour sa reddition, laissant ses doigts fins s'emparer de ses bretelles et faire glisser sa nuisette à ses pieds où elle tomba dans un froissement léger. Elle était nue, à l'exception d'un dessous en soie qu'on confondait avec la blancheur de sa peau, mais cela ne la rendait pas davantage vulnérable. La nudité ne l'effrayait pas, elle connaissait son corps, ses courbes, l'effet qu'il produisait et au contraire, elle se pressa plus fermement contre Nathaniel. La rondeur insolente de sa poitrine vint rencontrer la chaleur de son torse et elle coula un bras conquérant autour de sa nuque pour l'attirer à elle, désireuse de rencontrer à nouveau ses lèvres. Ses geste se firent impérieux, empressés, sulfureux, au rythme du ballet de leur baiser et pourtant, il y avait quelque chose de différent. Grace avait un rapport aux autres biaisé et le sexe ne faisait pas exception. Ce qu'elle préférait, c'était s'abreuver des regards embués de désir et sentir, à l'instant où les volontés masculines s'affaiblissaient, que même pour un laps de temps restreint ils étaient complètement à sa merci. Et c'était sans doute ce qui la rendait si enjôleuse et rarement freinée par la décence : aux yeux de Grace, le sexe n'était qu'un moyen plaisant de domination et ce qui l'en rendait si friande n'était pas les soupirs rauques de ses partenaires ou bien le plaisir qu'elle offrait et recevait. Non, ce qu'elle recherchait, c'était cet instant de lâcher prise, de vulnérabilité qu'elle déclenchait chez ces hommes aisément aveuglés et qui lui octroyait une sensation de toute-puissance singulière. Même dans l'abandon des corps, la Maire ne s'abandonnait jamais entièrement et demeurait assez en contrôle pour imposer une relative supériorité. Et si ses gestes paraissaient spontanés, mus par l'impulsion exaltante du moment, ils ne s'avéraient être qu'une mécanique répétition du théâtre minable qu'était son existence. Grace avait oublié depuis bien longtemps comment faire l'amour et se donner entièrement à quelqu'un (et encore, elle doutait qu'elle fut un jour dépourvue de sa distance glaçante, sauf peut-être avec Colin, dans ce qui lui semblait une autre vie) et se contentait donc de satisfaire pleinement ses partenaires dans un but d’asservissement retors. Mais pas là. Le jeu n'existait plus, elle n'exerçait aucun contrôle conscient sur Nathaniel alors que ses lèvres glissaient le long de sa mâchoire ou mordaient la peau tendre de son cou. Elle avait seulement envie de lui, une fois délestée de tout ce qui embrumait leur relation et dont elle se servait volontiers pour se mentir à elle-même et chasser le désir qu'il éveillait toujours en elle, derrière ses répliques caustiques. Rien de plus. Rien de moins. Ses lèvres poursuivirent leur route brûlante, parsemant sa peau de baisers électriques, de caresses effleurantes ou de morsures bénignes au rythme de ses doigts qui s'accrochèrent à sa nuque, s'enfoncèrent dans ses omoplates, glissèrent le long de son dos. Grace sentait son coeur nécrosé, inutile, battre plus fort sous l'enivrement de son désir. Il battait jusqu'à la pulpe des doigts, au bord de ses lèvres, partout où elle s'embrasait au contact de la peau de Nathaniel. Et il s'emballa plus fort lorsqu'elle le libéra de l'étreinte futile de son jean après un regard de connivence, scellant définitivement la voix de la raison derrière son souffle erratique et ses lèvres gourmandes.
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Nathaniel Mayer

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MessageSujet: Re: with a taste of a poison paradise   with a taste of a poison paradise EmptyDim 16 Aoû - 11:14

Que pouvait-il arriver de pire ? Qu’elle le somme de s’en aller ? Qu’il perde la face, en plus de la raison ? Qu’il doive retourner d’où il venait avec ce brasier qui lui incendiait le bas ventre ? Ou qu’elle entre dans le jeu et qu’ils franchissent cette frontière longtemps évitée et contournée ? Car que se passerait-il si leurs corps s’emboitaient parfaitement ? Pourrait-il retourner à sa vie normale en sachant ce qu’il manquait quotidiennement en n'étant pas avec Grace ? Tout ça, il ne voulait pas le savoir. En fait, la seule idée qu’il avait en tête, c’était calmer cette frustration qui roulait sur lui comme une vague gigantesque menaçant de l’emporter, avec l’écume qui lui emplissait les poumons et l’empêchait de respirer comme il fallait. C’était probablement lâche de se tourner vers la solution de facilité, de savoir que seule Grace pourrait surpasser ce qui l’accablait, même si c’était pour l’enterrer encore plus profondément. Tout plutôt que cette désillusion qui lui serrait les mâchoires et le mettait d’une humeur massacrante. Alors Grace pouvait faite ce qu’elle voulait de lui, ce soir, il était prêt à accepter le sort qu’elle lui réservait, qu’il soit à son avantage ou non. Il remettait son destin entre les longs doigts fins de sa tortionnaire. Ou était-ce son cœur qu’il lui confiait aussi radicalement, espérant qu’elle le réduise en miettes d’une pression trop forte ? Oh, oui, ne plus rien ressentir, ne plus être la proie de cette colère qui ne se calmait pas, qui bruissait en lui comme un millier de petits insectes nerveux qui lui enfonçaient leur dard dans le ventre, les poumons, le cœur. Oublier, pendant un instant, qu’il avait l’âme retournée parce qu’il avait perdu sa meilleure amie, lui qui se targuait d’être insensible au monde entier. Sauf Clare. Il avait oublié de la séparer de cette règle générale, d’en faire l’exception qui la confirme. Il l’avait malmenée, sous-estimée et voilà le résultat : il s’offrait, corps et âme, à une ennemie de taille, la suppliant presque d’en finir avec lui.  Mais qu’adviendrait-il si la Maire décidait de le renvoyer à la nuit noire, de ne pas se prêter au règlement trouble de leur relation ? Parce qu’ils n’étaient finalement rien l’un pour l’autre sinon un objet de tentation, une pièce d’un jeu invisible auquel ils s’adonnaient, guidés par leur instinct similaire. Trop similaire ? C’était là la raison de leur incompatibilité, pourquoi ils se heurtaient l’un à l’autre. Comme deux palets qui s’entrechoquent et repartent dans des directions opposées. Comme deux aimants retournés qui se repoussent, malgré leur besoin contradictoire de se retrouver. Les métaphores n’étaient pas la tasse de thé de Nate mais il y avait tant de façon d’illustrer ce lien indicible qui les ramenaient l’un vers l’autre, aussi destructeur soit-il, qu’il aurait pu en citer un nombre infini. C’était ça, Grace Baker, pour le jeune propriétaire du Whiskey Blue Bar, un aimant dévastateur vers lequel il se tournait au plus fort de la tourmente. Tu ne comprends rien, Nathaniel. Un sourire digne d’un gamin, éhonté, provocateur, arqua les lèvres du jeune homme qui haussa simplement les sourcils. Ah non ? semblait-il s’enquérir en la dévisageant, en laissant couler son regard sur elle. Il la connaissait si parfaitement et en même temps, il le réalisait, elle était une étrangère. C’était comme si elle revêtait une nouvelle forme, là, illuminée par les rayons nocturnes, si proche et si lointaine à la fois. La Sorcière avait ôté son masque sucré et bien huilé, même s’il en gardait certaines traces. Et Nathaniel n’aspirait qu’à la toucher. Ses lèvres, ses tempes, la ligne bien dessinée de sa mâchoire, ses épaules, ses hanches, ses cuisses, ses seins, son ventre, ses fesses, ses genoux, ses pieds. Tout en elle rimait avec désir et la soif de Nate était inaltérable alors qu’il déglutissait avec peine, sans en avoir conscience. Son cœur persistait à vrombir, comme pour le mettre en garde, mais il se fichait pas mal du danger auquel il se frottait, il voulait juste s’y noyer. Tu as déjà perdu. Mais moi, je ne gagne qu'en rendant ta défaite plus amère encore. Le sourire de Nate s’arqua davantage, pris les traits d’un rictus moqueur. Il reconnaissait bien là son adversaire. « Quel monstre, tu peux faire » ronronna-t-il comme s’il ne croyait pas un mot de ce qui sortait des lèvres pulpeuses de sa tortionnaire. Pourtant il ne doutait pas un instant de la véracité de ces paroles. Ce n’était pas parce qu’il était sens dessus dessous et incapable de se remettre d’aplomb avec sa déroute qu’il en allait de même pour Grace. Rien n’avait perturbé son quotidien, elle suivait le chemin qu’elle s’était elle-même tracé, elle n’avait aucune raison de céder à la tentation lorsqu’elle était toujours parvenue à la maitriser. Mais pas lui. Pas ce soir. Et s’il devait repartir plus frustré qu’à l’arrivée – ce qui lui semblait dur à imaginer – au moins pourrait-il concentrer sa rage sur plusieurs éléments, répartissant à parts égales sa désillusion, son impatience, sa colère. Elle n’avait fait que parler, toutefois. Aucun acte ne le poussait à obéir et tant qu’elle ne lui indiquerait pas la porte de sortie, il resterait. Les mots étaient si faciles à extraire de leurs lèvres. Ils étaient entrainés, devenus maitres dans l’art des paroles. Mais aurait-elle autant de facilité à le chasser ? Comme pour tester la résistance de la jeune femme, Nate ôta son t-shirt, offrit son corps à moitié nu à Grace. Qu’elle le prenne, si elle le voulait. Il avait déjà perdu, il l’avait attesté haut et fort pour qu’elle ne s’imagine pas qu’il s’agissait d’une ruse. Il se donnait en entier. Il donnait tout, même si cela l’écrasait, même si elle devait l’humilier par la suite mais il ne désirait que ce contact dépourvu de sentiments. Il voulait des sensations, rien d’autres, et elle était la seule à pouvoir lui procurer cette dose létale pour désintégrer le chaos. Qu’elle prenne le pas sur tout, qu’elle réduise à néant ses efforts passés, qu’elle les prenne à son compte et en joue en sa faveur. Qu’importe pourvu qu’il puisse puiser dans sa force polaire et s’anesthésier l’esprit, même si ça ne durait que quelques heures, même pas une nuit. Et contre toute attente, elle esquissa une trêve quand ses doigts firent glisser le tissu dans le silence total. Le corps de Grace se révéla d’une traite et hypnotisa instantanément l’assaillant. Nate sentit son ventre se liquéfier à la vue des courbes parfaites de son opposante et il inspira avec difficulté, sans chercher à détourner les yeux. Il était venu pour ça, après tout, non ? Il était venu pour gommer son imagination et laisser toute la place à la réalité. Il voulait rayer le fantasme et lui donner vie et avec la nuisette qui s’était affalée, silencieuse comme ombre, à leurs pieds, ce fut chose faite. Déglutissant avec peine, Nate laissa son regard se gorger de la vue, imprima chaque détail de cette silhouette tant imaginée qui surpassait les rêves les plus torrides du jeune homme. Il eut l’impression d’être un adolescent qui découvrait pour la première le corps féminin et il put sentir chaque pulsion que lui inspirait Grace à cet instant. Que ce soit dans son cœur, dans ses veines, dans ses poumons, dans son ventre. Et au point central de cette attraction. Tel un gamin inexpérimenté, il n’osa plus bouger jusqu’à ce qu’elle initie l’approche, pressant sa poitrine contre lui, attirant son visage au sien. Et fort heureusement pour lui, Nate reprit ses esprits au moment où ses lèvres constatèrent qu’il ne s’agissait pas d’une énième fantaisie et que c’était la réalité qu’il percutait de la sorte. Alors il laissa l’expérience prendre les commandes et ses bras enlacèrent la silhouette fine de la Maire, une main remontant le long de sa colonne vertébrale pour venir caresser les omoplates, l’autre prenant la direction inverse et s’immisçant sous le tissu fin du sous-vêtement. Ses doigts se resserrèrent autour d’elle comme pour la presser un peu plus contre lui, comme pour s’assurer qu’elle n’allait pas s’échapper et il laissa la fièvre l’emporter. Car, déjà, ses problèmes quotidiens s’étaient envolés. Clare n’existait plus, même son bar avait disparu. Il n’y avait que Grace et sa peau douce sous ses doigts caressants et ça valait tout l’or du monde. Un son sourd lui parvint mais il ne sut dire si c’était le résultat de ses entrailles qui s’écoulaient dans son bas-ventre ou si c’était sa gorge qui avait laissé échapper le gémissement, comme sa peau était prise d’assaut par les doigts et les lèvres de sa comparse. Et c’était comme une danse longuement répétée, même si ça n’était que dans la tête de l’un ou l’autre mais tout lui paraissait soudainement si naturel. Il pouvait percevoir la façon dont ses gestes s’ajustaient parfaitement à ceux de Grace, comme si ce n’était pas la première fois qu’ils s’aventuraient dans ces eaux troubles, comme si ce n’était qu’une représentation supplémentaire de leur ballet érotique et il ne s’écarta que le temps de la laisser défaire le bouton de son pantalon avant que celui-ci n’aille rejoindre le t-shirt et la nuisette sur le sol glacé. Le souffle court, le regard voilé par les ténèbres, Nate s’abreuva de cette vue enchanteresse avant de s’agenouiller devant Grace. Ses mains s’agrippèrent naturellement à ses cuisses, comme pour maintenir son équilibre, tandis que ses lèvres glissaient à la verticale, picorant sa poitrine de baisers brûlants avant de descendre graduellement le long de son ventre, de faire une halte au niveau du nombril puis d’approcher la frontière du dessous féminin. Alors, avec une lenteur presque cruelle, Nate fit glisser le tissu des hanches de la Maire, tirant lentement pour laisser à ses lèvres tout le loisir de goûter à la peau fraichement découverte. Il put clairement déceler les réactions de son propre corps mais il s’évertua à les réprimer. Juste quelques temps, encore. Parce qu’il lui fallait savourer cet instant qui ne durerait peut-être que ces quelques minutes, ces quelques heures. Il voulait se gorger de sensations, au cas où l’exploit ne se réitérerait pas et qu’il ne lui resterait que la mémoire pour assouvir ce désir trop longtemps opprimé. Il sourit à moitié lorsque Grace fut complètement dénudée, ses maigres effets abandonnés à leurs pieds. Elle sentait délicieusement bon. Elle sentait le corps tout juste sorti du bain, elle fleurait bon la féminité et il pouvait indéniablement ressentir l’éveil de tous ses sens au contact de l’interdit. Relevant les yeux vers Grace, Nate se délecta de la vue qu’il avait, là, en contre bas. Ses mains remontèrent fébrilement le long des jambes de la Maire et il la souleva avec une vivacité qui contrastait nettement avec la douceur avec laquelle il s’était évertué à effeuiller le trésor de ses fantasmes. Instinctivement, un bras toujours enroulé autour des hanches de Grace, Nate tâtonna vers la porte qu’il pensait avoir entrevue en entrant. Ou était-ce l’instinct qui le poussait à s’éloigner du carrelage glacial du hall ? Il voulut demander où elle voulait aller mais, craignant que prononcer le moindre mot fasse éclater leur bulle, il se dirigea vers la pièce la plus proche. Il se souvenait parfaitement où se trouvait la chambre de Grace mais elle était trop loin et, surtout, elle avait abrité les amours de la Maire avec son cousin et il ne tenait pas à suivre ses traces. Pénétrant dans une pièce plongée dans la pénombre, Nate laissa doucement glisser Grace pour que ses pieds touchent à nouveau le sol et ses mains vinrent emprisonner le visage de la jeune femme. Les yeux à quelques centimètres à peine de ceux de sa tortionnaire, il la regarda un instant puis jeta un coup d’œil circulaire en quête de l’endroit idéal où éteindre ce feu qui lui martelait les côtes et électrisait chaque autre partie de son corps.
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