En découvrant les caves dans lesquelles nous étions destinées à vivre pour l’instant, j’avais failli faire une crise de panique et tomber dans les pommes. Cet endroit était hideux, froid et manquait cruellement de décoration. Etrangement, j’avais eu pleins d’idées quant à la façon de rendre cet endroit beaucoup plus chaleureux mais malheureusement pour moi j’étais destinée à un tout autre métier pour l’instant : recenser les gens de Fairview. Comme ci cela m’intéressait bien sûr. Personnellement, j’étais heureuse d’être à l’abri de cette tempête qui arrivait et je n’en avais pas grand-chose à faire des autres. Après tout, nous étions des adultes et chacun devait être capable de prendre soin de lui. Mais bon, puisque Madame le Maire en avait décidé ainsi, je pris mon rôle un peu plus au sérieux et commençait à avancer parmi les autres membres de l’équipe dans l’un des tunnels. Une blondinette commença par prendre la parole en montrant son petit côté rebelle de la forêt, en parlant de sa passion pour les pauvres animaux. Elle avait raison sur un point mais lorsqu’elle commença son discours digne d’un membre dévouée de la protection des animaux, je levais alors les yeux au ciel en signe de mon agacement. Franchement, comme-ci les animaux avaient besoin de couverture et de lampe torches pour s’éclairer ! Cette fille semblait avoir un grain et je décidais de ne pas trop m’en approcher. J’observais les alentours et remarquais la présence de Caleb, que j’avais rencontré un soir dans un parc et avec qui j’avais partagé une bonne bouteille. D’ailleurs, voilà ce qui me manquait à cet instant précis : un peu d’alcool pour me réchauffer et me motiver surtout ! Il faisait terriblement froid dans cette cave, j’en avais des frissons ! Je m’avançais alors vers Caleb et la jolie brune qu’il essayait de draguer mais je fus stoppée par une jeune femme qui semblait vouloir prendre les choses en mains. Un carnet à la main, voilà que la demoiselle se mit à hurler et à nous donner des ordres. Je n’aimais recevoir d’ordres de personne et je ne pu m’empêcher de rire en l’entendant. Je m’approchais alors d’elle, afin de la remettre gentiment en place. « Excuses moi mais je doute qu’un chef n’ait été désigné. Alors t’es mignonne mais on fait ce qu’on veut ! » Dis-je, d’un air très calme en lui souriant. Après tout, si elle voulait travailler rien ne l’en empêchait alors qu’elle le fasse mais en silence. Je tournais alors les talons et regardais la foule de gens que nous allions devoir recenser. Ce boulot ne m’enchantait guère et j’étais plutôt à la recherche d’une toute autre occupation, beaucoup plus passionnante. Je pris le stylo et mon petit carnet bidon et commençais à dresser la liste des choses que j’aurai à faire en rentrant à la maison. Au diable le recensement, ce n’était qu’une petite tempête et très vite chacun retrouverait son domicile et ses occupations.