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 everybody needs somebody (stuart)

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Clara Chamberlain

Clara Chamberlain

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Crédits : tellers + anto

ONCE UPON A TIME
Personnage: Pandore
Emploi: question douloureuse
Relations :

everybody needs somebody (stuart) Empty
MessageSujet: everybody needs somebody (stuart)   everybody needs somebody (stuart) EmptyMar 15 Mar - 13:34

Un air défiant quiconque de l'approcher à moins de dix mètres calqué sur son joli minois, Clara pianote sur le comptoir dégueulasse de l'Insomnia, déjà agacée. Stuart est en retard d'une demi-heure. Il ose la faire attendre alors qu'elle vient de se taper une journée de travail de treize heures, qu'elle est encore vêtue d'une blouse en soie hors de prix spécialement conçue pour parader dans un bureau fancy et de talons hauts bien trop beaux pour qu'on les lui écrase toutes les cinq minutes. Pire encore, il ose la faire attendre alors qu'elle désire le voir et que pour ce faire elle consent même à rejoindre ce haut lieu de la perdition qu'est son bar préféré. Qu'elle déteste, bien entendu, puisqu'il représente tout ce à quoi elle cherche à échapper : une jeunesse désoeuvrée qui n'a jamais eu un gramme de plomb dans la cervelle, une classe moyenne beauf et transpirante et une quantité d'alcool spécialement conçue pour vous filer une cirrhose avant l'heure. Entre deux mails à Andreiv, encore au bureau, Clara guette l'étroite entrée de la péniche à la recherche de la gueule hallucinée de Stuart. Elle est justement en train de se dire que c'est de toute façon une mauvaise idée et qu'elle ferait mieux de partir quand elle l'aperçoit. Il bouscule plus qu'il ne se fraie un chemin jusqu'à elle et Clara efface du mieux qu'elle le peut son air cynico-condescendant, juste bon à éloigner d'elle tous ces rapaces en manque. Non pas qu'elle ne soit pas elle-même en manque mais le travail parvient à brider plus ou moins brillamment sa libido et de toute manière, une baise ne vaut certainement pas les décilitres d'alcool qu'on lui renversera forcément dessus avant d'en arriver à l'étape plaisante des parades nuptiales. « Stuart. » le salue-t-elle, grinçante bien malgré elle, avant de consentir à l'étreindre brièvement comme s'il était un ami perdu de vue. Au prix d'un gros effort, Clara se déride un peu et lui offre un simulacre de sourire, à mi-chemin entre l'esquisse et une grimace forcée. Pas sa faute mais se montrer gentille avec lui n'a jamais été naturel chez elle. Non, ce qui est naturel c'est de lever les yeux au ciel, soupirer en sa présence et se tendre sous ses propos toujours un peu déviants. Mais ça, c'est terminé dorénavant. Stuart a plus ou moins une copine (très canon de surcroît) et... elle a besoin de lui. C'est plutôt cette seconde raison, d'ailleurs, qui la pousse à orchestrer une rencontre du troisième type. « C'est sympa d'être venu. Je t'offre un verre ? » Elle minaude un peu, incapable d'être seulement sympa en sa présence parce que le naturel revient forcément au galop... Et son naturel, c'est de rester sur ses gardes en sa présence et si elle se force à faire le contraire, son corps exagère forcément ses mimiques et la rend sans doute moins innocente qu'elle ne l'est. Car la démarche de Clara est des plus innocentes : elle veut devenir amie avec Stuart pour prouver à Elijah combien elle a changé, combien elle s'entend dorénavant avec son frère, combien elle est posée et calme, combien elle le mérite. Parce qu'elle a besoin de lui dans sa vie, c'est tout. Clara le réalise amèrement, maintenant qu'elle l'a perdu pour de bon. Parce que sa vie est à nouveau sur les rails, ou presque. Elle a un job excitant, intéressant, gratifiant, elle admire son boss et ses collègues, s'épanouit, est si occupée que ses pensées n'ont pas le temps de divaguer et que le reste lui paraît dérisoire. Et puis Faye a accouché, Olive est merveilleuse et toute la fratrie se plie en quatre pour s'en occuper et soulager sa petite soeur, dont l'état semble se stabiliser peu à peu (qu'elle croit). Vraiment, c'est le pied. Même les échos de la voix acide et blessée de Brandon Rose ne la taraude plus autant, elle l'entend encore la nuit, parfois, mais comme un lointain écho. Clara s'en remettra. Elle s'en remet déjà un peu, parce qu'un secret enfoui, ça ronge. Constamment, sans qu'on ne le réalise pleinement. Ça ronge les fondations et un jour, tout s'écroule et c'est la dégringolade infinie. Elle, elle n'es pas allée jusque là. Ça a fait mal, ça a rouvert des plaies qui ne cicatriseront jamais mais elle se soigne. Elle désinfecte, elle bande, elle surveille et ça ira mieux. Ça n'ira jamais bien, bien sûr, mais ça ira mieux. Sauf que ça n'ira jamais mieux sans lui. Sans Elijah. Et c'est ce qu'elle balance éhontément dès que le verre de Stuart se matérialise devant lui, malgré la nonchalance désespérante du serveur. « J'ai besoin de ton aide. » argue-t-elle le plus innocemment du monde, sans le quitter de ses yeux soyeux à vous fendre l'âme. Non, certainement pas, Clara a plus l'air redoutable qu'attendrissant mais elle essaye, c'est déjà ça. Elle pourrait perdre du temps à tourner autour du monde, à lui demander comment il va et tout ça, mais elle va droit au but, toujours, avec une détermination qui pourrait être admirable si elle n'était pas tant acharnée à l'extrême. « Ton frère me manque, j'aimerais qu'il revienne à la maison. » Elle lâche sa bombe et sans laisser à Stuart le temps de réagir ou de lui tomber dessus pour lui rappeler toutes les raisons qui font qu'Elijah est mieux loin d'elle, elle renchérit. Frank Underwood dit qu'il est préférable d'ôter les munitions de ses adversaires en les leur dérobant. Vous vous mettez à nu, certes, mais vous les désarmez et ça vous offre un temps précieux. Bien sûr, le modèle de Clara n'est pas un type aussi abject et manipulateur mais parfois, ses leçons de vie ne sont pas déraisonnables. Comme celle-ci, quoi. « Je sais, je sais. J'ai merdé en beauté, plein de fois, je ne le mérite pas, notre relation était toxique et vaine, je sais tout ça. Mais je m'en fous. Je ne demande pas la lune, je veux juste le retrouver, même nos engueulades valent mieux que le néant actuel de nos relations. On a vécu des années ensemble, on se connaît par coeur, on peut pas tout arrêter aussi brusquement et passer de tout à rien, tu comprends ? » Non sans doute pas, parce que Stuart n'a jamais vécu ce genre d'histoire, forte et intense, vouée à se crasher contre un mur mais qu'on vit quand même. Ils ont traversé des montagnes ensemble, personne ne peut le nier. Il a été son premier petit-ami, l'unique, aussi. A défaut de retrouver l'homme qu'il aimait et qu'elle a sans aucun doute perdu à jamais, Clara aimerait celui qu'elle aime, elle, un ami, un soutien, un colocataire, un amant, peu importe, elle prendra tout, n'importe quoi. « Je me sens incomplète sans lui dans ma vie. Elijah c'est ma constante, il fait partie de ma famille, je peux pas supporter de le perdre pour toujours. » Même si c'est pour son bien, c'est ça le plus triste. Clara se tait enfin et pour la première fois, elle est incapable de soutenir le regard de Stuart. Elle se dérobe et fixe un rond collant laissé par un verre d'alcool en se disant qu'ils ont le même regard, finalement. Elle a toujours clamé qu'ils n'avaient rien en commun, qu'Elijah était un putain de diamant là où Stuart relevait davantage du caillou lambda qui se coince dans vos chaussures. Ses yeux bleus, ils auraient pu être attirants mais elle leur trouvait un je-ne-sais-quoi dérangeant, qui mettait profondément mal à l'aise. Mais ce soir, elle lui trouve la même prestance qu'à son frère, sans doute parce qu'elle a accepté d'enlever ses œillères. Clara se sent vulnérable et elle déteste ça. Elle n'est pas le genre à réclamer de l'aide ni à avouer ce qu'elle porte dans son coeur jusqu'à parfois le rendre terriblement lourd. Mais ce soir, elle tente. Elle offre une prise à Stuart, de quoi signer définitivement l'armistice ou de remporter la guerre. C'est son choix, à lui, et elle espère seulement qu'il fera le bon. « Est-ce que tu accepterais de lui en parler, pour moi ? »

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