| | the way you move ain't fair you know. | |
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Peter Radcliffe
♦ Messages : 113 ♦ Inscription : 13/07/2015 ♦ Crédits : crick
ONCE UPON A TIME
♦ Personnage: thorn♦ Emploi: photographe-reporter♦ Relations : | Sujet: the way you move ain't fair you know. Sam 19 Sep - 22:28 | |
| the way you move ain't fair you know.« T’es plumé, Radcliffe ! » Un sourire sonore s’échappe des lèvres de Peter alors que son adversaire, et meilleur ami, lâche ses dernières cartes sur la table. Il est bon, ses cartes aussi mais pas autant que celles que Peter détient dans sa main. C’est exceptionnel, lui qui n’a jamais particulièrement apprécié ce jeu ni même su bluffer. Cette fois, cependant, est une exception à la règle. Il est en forme. Peut-être parce qu’il est celui qui a le moins bu ce soir-là (une fois n’est pas coutume), ou peut-être est-ce simplement un coup de chance. Peu importe, en réalité. Peter n’accorde aucune importance à ce genre de choses et encore moins depuis que son regard s’est posé sur la sulfureuse strip-teaseuse : Ginger Brooks. Il n’y avait pas tout de suite pensé lorsque ses amis lui avaient proposé d’aller au Whiskey Blue Bar mais depuis qu’il avait aperçu l’une de ses danses lascives en se dirigeant vers le bar, le reporter ne parvenait pas à penser à autre chose. Outre le fait que son corps semble délicieux, c’était le caractère de la jeune femme qui l’intriguait. Ce n’était pas surprenant, venant de la part du reporter, mais il devait avouer que cette fois, les choses étaient différentes. Ginger ne le rendait pas seulement curieux, elle ne lui donnait pas uniquement envie de la connaître plus. Ginger, elle a cette façon si particulière de donner à Peter l’impression de s’être envolée vers d’autres contrées. Elle est différente des autres femmes, de toutes les autres. Comme Rosalie, mais autrement. Avec la première, il s’est toujours senti chez lui. Avec Ginger, il part en terre inconnue. Il ne sait pas ce qu’il va découvrir, si cela va lui plaire, s’il va la détester ou l’adorer. Il sait simplement qu’il ne le regrettera pas. Il voyagera avec elle, au sens figuré, mais pour l’instant, il a presque l’impression que cela lui suffirait. Le jeune homme ne se l’explique pas pourtant ; il en a déjà connu des femmes fortes, qui rejettent son aide. Et d’une manière générale, cela lui est même plutôt égal. Mais pas avec Ginger. Ce n’est pas son égo d’homme, de mâle qui est touché. C’est son égo d’humain. Parce que chacun devrait aider son prochain, et chacun devrait apprécier ce genre d’aides, quand elle est aussi désintéressée. Il voudrait lui montrer que l’on peut s’intéresser à elle pour ce qu’elle est, et non pas parce qu’elle est une femme, ou parce qu’elle est strip-teaseuse. C’est ce qui s’échappe d’elle qui donne tout son intérêt aux échanges qu’ils pourront avoir. Elle pourrait être un homme, qu’elle le fascinerait probablement tout autant (quoique ce comportement qu’on pourrait presque qualifier d’orgueilleux est plus commun chez le sexe faible) ; il n’aurait simplement pas cette sensation au creux de l’estomac, qui semble insuffler une nouvelle vie à son cœur meurtri. Pourrait-elle être la clé vers la fin de son deuil ? Tant de sa précédente relation que de Taylor, d’ailleurs. Il traine alors, quand ses amis décident de quitter le bar et prétexte même avoir oublié ses clés à l’intérieur pour qu’ils ne l’attendent pas. Il ne se l’explique pas, mais Peter adorerait que Ginger devienne son secret. Pour l’heure, il n’a aucune raison d’en parler d’ailleurs, quand il ne s’est strictement rien passé entre eux, sinon quelques mots échangés un soir tard dans un parking. Et peut être ce soir sera-t-il le deuxième, lorsqu’appuyé contre sa voiture, il l’aperçoit enfin quitter les lieux. Il hésite à dire quoique ce soit, en tout honnêteté, quand il ne sait pas vraiment ce qui l’attend. Aurait-il droit à un sourire ou la délicieuse l’invitera-t-elle à voir ailleurs si elle y est ? Ou trouvera-t-elle encore un autre moyen de le surprendre ? Les battements du cœur du reporter s’accélèrent et alors qu’elle s’apprête filer sans l’avoir aperçu (ou peut-être fait-elle mine de, comme pour le tester), il ouvre la bouche, et laisse échapper trois mots qu’il regrette tout de suite amèrement : « Je te raccompagne ? » Il aurait voulu faire preuve de plus d’esprit, dire quelque chose de plus sympathique, et de plus vrai surtout. Il aurait aimé dire quelque chose qu’il lui ressemble, et qui puisse intéresser un minimum Ginger. Mais il n’y a que ces mots qui sont sortis, et Peter doit désormais faire avec. Pourquoi, mais surtout, comment parvient-elle à lui faire perdre ses moyens de la sorte, quand il n’a aucune raison (et toutes les raisons du monde en même temps, il le sent) d’être ainsi tétanisé d’admiration pour ce petit bout de femme ? Mais dès que ses sentiments s’en mêlent, et s’emmêlent, il perd ses moyens le reporter chevronné qui trouve, d’ordinaire, toujours le mot à dire. |
| | | Ginger Brooks
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♦ Personnage: Ivy♦ Emploi: Strip-teaseuse au WBB♦ Relations : | Sujet: Re: the way you move ain't fair you know. Dim 20 Sep - 14:20 | |
| Ginger jette sa veste sur ses épaules. Adressant un dernier signe de la main à ses collègues, elle passe la première la porte qui donne sur l'arrière du Whiskey Blue Bar. Elle espère ne croiser personne. La fois où Matthew est venue la confronter a largement suffi à lui filer une certaine appréhension dès qu'elle sort de son lieu de travail. A présent, la jeune femme veut juste rentrer chez elle au plus vite. Inutile de perdurer plus longtemps dans les parages, au cas où un ami ou une connaissance aurait en tête de vouloir lui ouvrir les yeux sur ce qu'elle fait. Ginger est une grande fille, elle n'a pas besoin de ça. Pour ne pas dire qu'elle déteste ça. Passant ses mains sur ses bras pour les réchauffer, le regard de la jolie Brooks se dépose sur une silhouette au loin. Non, non, non, ce ne peut pas être... Un pas de plus lui confirme l'identité de l'homme qui attend près de sa voiture. Le cœur battant, la brune comprend qu'elle doit tout faire pour ne pas se faire remarquer. Malheureusement, même si sa longue veste couleur crème masque une partie de son corps, il n'en reste pas moins que ce n'est pas une cape d'invisibilité digne d'Harry Potter. Tirant sur le nœud qui retient ses longs cheveux, ses doigts viennent se perdre dans ces derniers pour essayer de masquer les traits de son visage. Ce n'est pas la façon la plus discrète d'essayer d'échapper à Peter, mais Ginger aura au moins le mérite d'avoir essayé. Car, à peine a-t-elle commencé à se détourner du parking où il se trouve (et où, en temps normal, lorsque sa voiture n'est pas comme en ce moment chez le garagiste pour quelques jours, Gigi est aussi garée), que la voix de l'homme l'interpelle. Poussant un soupir, un petit sourire vient étirer les lèvres de Ginger. Malgré tous ses efforts, elle n'y échappera pas ce soir. Encore plus lorsqu'une question aussi tentante l'oblige à se retourner en direction de son initiateur. Il ne faut que quelques pas rapides à la strip-teaseuse pour se planter devant Peter. Ses prunelles sombres s'amusent à le reluquer de haut en bas. « Pourquoi ? », demande-t-elle alors, en laissant son sac choir au sol sans plus s'en préoccuper. Dégageant le nœud à cheveux de son poignet, Ginger entreprend de relever sa chevelure en un chignon peu soigné mais terriblement attrayant, tandis que dans son initiative sa veste laisse entrevoir sa tenue de la soirée. Comme toujours, des vêtements très peu couvrants, qui laissent cependant assez de place à l'imagination de tout un chacun lorsque la majorité couvre encore les différentes parties de son corps. Penchant la tête sur le côté, la brune arque un sourcil provocateur. « Tu ne me trouves pas assez grande pour rentrer toute seule chez moi ? », qu'elle s'amuse avec un petit sourire en coin. Elle ne le quitte presque pas des yeux, savourant avec impatience la moindre de ses réactions. « J'ai mon permis, des chaussures adaptées pour rentrer, la lampe-torche de mon téléphone pour être capable d'éviter les petites ruelles sans issue. » Désignant à chaque détail son sac ou les talons hauts qu'elle arbore, Ginger prend le temps de prononcer chaque mot d'une petite voix séduisante. Elle enjôle le moment d'une présence sans conteste, tandis que ses bras viennent se croiser sous sa poitrine pour l'élever encore un peu. Sa veste est venue se déposer naturellement le long de sa silhouette longiligne, comme si cette dernière comprenait l'enjeu de l'instant : se jouer des pensées de cet homme inapte à rester trop longtemps loin d'elle. Ginger évite de préciser qu'elle n'a pas sa voiture en ce moment, pas la peine. Elle sait qu'elle ne se débarrassera pas de lui simplement en prétextant vouloir rejoindre sa voiture ; encore moins alors qu'il vient de la prendre en flagrant délit de fuite dans la direction opposée au parking. La brune savoure les petits instants de galère de Peter face à elle et cela suffit à la mettre encore plus de bonne humeur. Sa soirée de travail ne s'est pas mal déroulée, alors on peut dire que son attitude assurée et joueuse en est relative. « Pourquoi est-ce que j'aurais besoin que tu me raccompagnes, Peter ? », reprend-elle alors. Ginger attend la réponse avec impatience. Elle a hâte de savoir comment cet homme qui semble aussi décidé à la connaître qu'elle à l'envoyer sur les roses va se débrouiller ce soir pour obtenir quelques instants en sa compagnie. Après tout, la demoiselle sait dorénavant comment les choses fonctionnent entre eux. Depuis leur première rencontre, où ce dernier n'a pas hésité à se faire passer pour son petit-ami afin que l'homme au « regard inoubliable » (c'est ainsi que la strip-teaseuse le surnomme, ayant été refroidie par ces iris grisants que l'individu avait osé porter sur elle), Ginger n'a de cesse de vouloir lui faire comprendre qu'elle n'a pas besoin de lui. Elle peut se sortir de toutes les galères seule. Pourquoi est-ce que cela ne saute aux yeux de personne, d'ailleurs ? Après tout, la jeune femme sait prendre ses propres décisions. Choix farfelus et surprenants la plupart du temps, comme lorsqu'elle a refusé une demande en mariage évidente ou encore lorsqu'elle est passée de secrétaire à l'hôpital à strip-teaseuse en un temps record, mais choix quand même. De fait, Ginger profite de chaque instant pour malmener le pauvre Peter, qui n'a, à son plus grand damne, toujours pas démérité. |
| | | Peter Radcliffe
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♦ Personnage: thorn♦ Emploi: photographe-reporter♦ Relations : | Sujet: Re: the way you move ain't fair you know. Lun 18 Jan - 0:07 | |
| Ginger est fascinante. Elle a cette façon de se mouvoir si particulière qu’elle fait transparaitre toute sa personnalité. Les personnes de son acabit sont rares, et sauf erreur de sa part, elle est l’unique specimen de son genre à Fairview. Et tant mieux : Peter se délecte de chacun de ses mouvements. Lui qui n’a jamais pris en photo des habitants de Fairview, qui sont trop familiers à ses yeux, se surprend à vouloir la prendre en photo, elle. Oh, elle ne serait évidemment pas la première personne ici qu’il prendrait en photo (il ne compte pas le nombre de photos qu’il a pu prendre avec Rosalie et qu’il a multiplié lorsqu’il a décidé de quitter l’Oregon et les Etats Unis pendant un peu plus d’un an) mais dans ce but artistique… si. Inutile de préciser que cette question n’allait pas être mise sur le tapis avant qu’il ait amadoué un minimum la jeune femme. Pour l’heure, ce n’était de toute façon pas son âme d’artiste qui l’avait poussé à l’attendre à cette heure tardive à la sortie du travail. C’était plutôt cette façon si particulier qu’elle avait d’éveiller son palpitant. En sa compagnie, il oubliait tout, et Rosalie la première : un répit salvateur dont il ne se lasserait jamais. L’idée de rentrer la voir danser lui avait traversé l’idée : ce n’était pas tant la sexualité que cette danse si particulière impliqué qui l’intéressait mais la sensualité que Ginger pouvait dégager tout en ne laissant aucun doute sur le fait qu’elle ne soit pas le genre de femmes à avoir besoin de l’aide de qui que ce soit. Ce qu’elle ne tarda d’ailleurs pas à lui rappeler – comme s’il pouvait seulement l’oublier. Ne voyait-elle pas que c’était exactement ce qui lui plaisait chez elle ? Si le soir où son regard s’était posé sur elle la première fois, il avait choisi de rester au loin, Ginger s’en serait probablement tout aussi bien sortie. Mais n’était-ce pas toujours plus simple quand on avait un allié à ses côtés ? Même quelqu’un d’infaillible pouvait bénéficier d’un peu de répit, une fois de temps en temps. « Pourquoi pas. » répondit-il du tac au tac à sa première question, ayant parfaitement conscience qu’elle ne saurait se satisfaire d’une telle réponse. Il l’observe attentivement et se perd quelques secondes sur ses cheveux qui viennent caresser son cou. Il relève le regard en l’entendant lister son équipement « tout terrain » lui permettant de rentrer facilement chez elle. Son visage se fend d’un sourire amusé et il ne peut qu’arborer un air faussement impressionné devant une telle préparation. « Je vois que tu as pensé à tout… Quelle femme ! » Si pour le coup, il s’agit bel et bien d’une taquinerie, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’est pas impressionné par Ginger. Au contraire, c’est bien pour ça qu’il se trouve ici en cet instant. Lorsqu’elle lui pose une ultime question, Peter se redresse et s’approche de Ginger. Le regard pétillant, il hausse légèrement les épaules et continue de parcourir les quelques mètres qui les séparent pour se retrouver à vingt centimètres d’elle, tout au plus. « Qu’est-ce que tu attends que je te dise, Ginger ? » Son ton est clair : il n’a aucune intention de tomber dans le panneau. « Que tu n’es pas en sécurité à cette heure-ci dans la rue et que tu devrais monter dans cette voiture, parce que je suis le parfait gentleman, et que je ne demanderai pas même un baiser après t’avoir raccompagné ? Qu’une strip-teaseuse est encore plus à risque, parce qu’on ne sait jamais quel genre de prédateurs se trouvent dans ces endroits et peuvent trainer dans les parages après ? » Il haussa les épaules et conclut : « C’est le cas. Tu ne peux pas nier le contraire. » Et il était sincère sur ce point ; cette seule idée suffisait à le mettre hors de lui, d’ailleurs. Mais cela serait mentir que de dire que c’était là sa motivation première et Ginger comme lui le savait précédemment. « Et pourtant, c’est une voiture que j’ai. Pas un mini-bus, qui s’apprête à raccompagner chez elles toutes les strip-teaseuses du Whisky Blue Bar, pas vrai ? » Il lui montre d’un signe de la main, alors même qu’il sait parfaitement que la voiture entre dans son champ de vision. Il s’approche encore un peu et se penche vers un oreille pour lui dévoiler sa motivation – qu’elle a sans aucun doute deviné – comme on livre un précieux secret : « Tu n’as besoin que je te raccompagne. J’ai envie de te raccompagner, de passer un peu de temps avec toi, et est-ce que ça ne serait pas cruel de me refuser un tel honneur ? » Il s’éloigne, et il aurait voulu aller jusqu’à sa voiture, ouvrir la portière coté passager et dire « Allez, en voiture Brooks ! » - qui est tout de même nettement plus jolie et intéressante que la Simone de l’expression – mais il ne sait que trop à quel point Ginger peut être une tête de mule, et combien elle peut avoir l’esprit de contradiction. Le suspense est donc à son comble, mais Peter n’a rien contre un ou deux rebondissements tant que l’issue lui est favorable – et elle ne peut que l’être quand à chacune de ses objections, c’est un peu de temps grignoté en sa compagnie. |
| | | Ginger Brooks
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| Ginger comprend que Peter se réjouit bien plus qu'elle de cet échange qu'il a initié. Elle l'observe lui livrer une réponse digne de lui, plein d'assurance, teintée d'une espièglerie qu'elle n'avait pas encore perçu chez lui, tandis qu'elle hausse un sourcil à la fois appréciateur et hautain. Personne ne pourrait croire à une Ginger prête à toiser son prochain juste pour le plaisir ; elle ne sait pas faire ça, ou alors seulement avec les personnes qu'elle classe dans la catégorie « à éviter ». Avec Peter, ça ne ressemble tout au plus qu'à un air appréciateur qu'elle tente de masquer du mieux qu'elle peut. La jeune femme ne répond d'abord rien à sa première sollicitation ; surtout qu'il cherche à ce qu'elle lui donne raison et peu de personnes sur cette planète ont déjà réussi cet exploit. Un fin sourire naît sur son visage alors qu'elle suit du regard le geste de Peter qui fait mine de rappeler l'existence de sa voiture près d'eux. « Tout à fait », qu'elle reprend à sa suite d'une voix suave. Elle continue à se jouer de lui de ce ton qu'elle désire lointain, mais qui convie à vouloir en entendre toujours plus. Peter aura beau lui démontrer par A + B que la meilleure décision à prendre est de monter dans cette voiture et de le suivre Ginger-ne-sait-où, la jeune femme trouvera toujours ça plus amusant de le faire mariner. Son petit sourire s'élargit lorsqu'elle constate que réduire la distance entre eux d'encore quelques centimètres travaille le pauvre photographe au point de ne pouvoir y résister plus longtemps. Ses mots viennent caresser son oreille, cherchent sans doute à la bercer d'illusions, jusqu'à ce que sa question oblige Ginger à détourner le regard sur le côté. Elle refuse de rire à ce qu'elle vient d'entendre. Ce serait lui laisser gagner un peu de terrain et elle s'est donnée comme objectif de ne pas laisser à Peter le moyen d'en grappiller la plus infime parcelle. « Oh, si, ce serait atrocement cruel. » Sa réponse s'accompagne d'un petit sourire en coin, avant que la jeune femme ne s'abaisse et récupère son sac à main. Elle laisser ce dernier pendre au bout de sa main gauche, tandis qu'en de petits pas sur le côté, elle contourne Peter, sans pour autant le quitter des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision, et s'approche de sa voiture. Elle observe la possession de son interlocuteur, tout en sachant que tant qu'elle ne dépose pas son regard sur lui, il s'agace possiblement. Elle trouve ça si plaisant qu'elle pourrait s'en amuser des jours entiers. Sa main libre vient se déposer contre la carrosserie, avant que ses ongles ne cognent un à un contre cette dernière. Ginger fait s'égrener quelques longues secondes à son propre rythme, jusqu'à concéder à reporter son attention délicate sur Peter à ses côtés. « C'est pour ça que je le fais. » Son petit ton guilleret se veut volontairement moqueur. La brune adore se confronter à la mine dépitée du jeune reporter qui, malgré les apparences et le temps passé à tenter de la comprendre, n'a toujours pas abandonné son idée première. La strip-teaseuse lui reconnaîtra peut-être ce bon point un jour. Juste pas ce soir. « Je pourrais monter dans cette voiture », qu'elle souffle doucement, en cessant de tapoter ses ongles contre le capot. Elle repose un regard sombre dans celui du client du Whiskey Blue Bar sans se départir de son petit air mutin. Elle se languit de lui donner la suite de sa phrase (car elle n'a pas besoin de lui donner plus d'explications, elle se doute qu'il a compris que la suite ne va pas tarder à arriver) comme lui doit s'impatienter de l'entendre. C'est fou : à sa place, elle se serait déjà agacée de ne pas avoir obtenu satisfaction et elle aurait tout fait pour le faire monter de force dans cette voiture. Ginger déteste perdre son temps. Sa vitesse de réflexion est souvent bien trop brève, mais elle a besoin que ça bouge. Elle insupporte la moindre minute gaspillée au profit d'une chose ou d'un instant qu'on refuse de lui céder, telle la petite fille caractérielle qu'elle est encore dans l'âme. Sauf que les rôles sont inversés ce soir, et elle prend avec plaisir le rôle opposé, celui censé mettre sur les nerfs même la personne douée d'une patience hors-norme. Mais pas Peter. Comme quoi, sans qu'elle ne puisse le soupçonner, elle se trouve peut-être face à une personne encore plus bornée qu'elle. De là à savoir si cela lui déplaît farouchement : au final, elle n'irait pas jusque là... « Mais j'ai pas envie. Ni de monter dedans... ni que tu me raccompagnes... ni de passer du temps avec toi. » Ginger ne perd pas le sourire, au contraire. Pour que la pilule soit plus facile à avaler, autant qu'elle continue d'afficher ce petit air mi-satisfait mi-provocateur qui convient si bien à leur échange. Elle se perd dans la contemplation du visage miné du pauvre Peter (du moins pense-t-elle l'apercevoir au moins le temps d'un instant) avant de venir mordre sa lèvre inférieure pour retenir le rire amusé qui menace de venir tout gâcher. De toute manière, il peut déjà déceler au fin fond de ses prunelles ce brin de malice qui tend à lui faire perdre toute crédibilité. Elle sait qu'elle peut sembler virulente dans ses propos, qu'elle malmène ce pauvre Peter du bout des lèvres, mais c'est plus fort qu'elle, et c'est surtout de sa faute à lui ! Il persévère. Encore et encore ! Il continue à venir la voir et on dirait qu'il n'attend que ça, qu'elle élève son panneau « stop » sous ses adorables petits yeux de chien battu. Peut-être que c'est ce qui lui plaît, après tout, les femmes qui lui résistent... Ginger espère juste pour lui qu'il n'y en a pas trop dans sa vie ; sans quoi elle suppose que son existence doit être difficile à vivre depuis toutes ces années. « Rentrer à pied c'est bien aussi. » La strip-teaseuse poursuit sa bêtise en refusant toujours de le quitter du regard. Elle se trahit. Elle dit ça, mais elle reste plantée là. Pourquoi est-ce qu'elle s'éternise ? Au bout d'autant de temps (quelques longues secondes déjà), elle devrait être partie d'ici. Elle aurait dû tourner les talons et déguerpir. Mais elle n'arrive pas à bouger d'un pouce parce qu'elle trouve tout ça bien plus passionnant que la nuit noire dans laquelle elle prétend vouloir rentrer seule. Terminer sa soirée de travail sur une rencontre aussi singulière que celle-ci la pousse dans ses retranchements et elle sait que la lutte interne qui se déroule en elle (savoir si, oui ou non, elle doit accorder encore une minute de plus à Peter ou s'en aller sans se retourner) n'est pas une chose assez commune à ses yeux pour que Ginger puisse se décider d'un seul coup. |
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