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 take a look what you've done (molly)

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Noah Goodhart

Noah Goodhart

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MessageSujet: take a look what you've done (molly)   take a look what you've done (molly) EmptyMar 2 Juin - 13:23

take a look what you've done

~

Deux femmes joyeuses, heureuses, riant parfois aux éclats. Deux femmes en pleine conversation,  dans les couloirs d’un centre commercial, puis dans les rayons d’un magasin. Deux femmes, des vêtements plein les mains, se dirigeant d’un pas hâtif vers les cabines d’essayage. Deux femmes commentant chacune à son tour les tenues de l’autre. Deux parfaites meilleures amies… C’est tout du moins l’impression que donnaient les photographies éparpillées sur le bureau du politicien. La grosse enveloppe brune lui avait été livrée dans la soirée, au moment-même où il garait sa belle sportive dans l’allée. Il ne l’avait pas ouverte tout de suite, préférant d’abord se servir un verre de whisky et gagner sa pièce à lui, rien qu’à lui. Son antre, son bureau-bibliothèque dans lequel il refusait que Molly prenne place. Sa bulle où il pouvait un peu s’échapper. Il prit le temps, oui, retira même sa veste de costume avant de s’installer dans son large et confortable fauteuil. Maintenant, il était à l’aise. Maintenant, il pourrait aisément savourer l’ascendant qu’il avait sur Ksenia. Elle ne le savait pas, mais il la faisait suivre. Depuis le départ. Depuis qu’il avait croisé son regard en Ukraine. Et encore plus depuis qu’elle avait signé le contrat. Il s’était toujours méfié d’elle, il avait compris qu’elle était prête à tout pour sauver sa peau, il était lucide : elle ne serait jamais un oiseau que l’on gardait en cage. Elle avait un tempérament sauvage qui le poussait à se méfier d’elle. Et il avait raison, il fallait croire. Le contenu de l’enveloppe le surprit tout d’abord, puis l’agaça profondément. Une vague de colère envahit son corps et réchauffa sa peau, son sang, ses organes. Cela ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Un rire exécrable s’échappa de ses lèvres tandis qu’il se levait. Il se retint d’envoyer balader tout ce qui trônait sur le meuble. Il fallait qu’il se calme, parce que l’étrangère ne méritait même pas ça. Il fit les cent pas, réfléchit quelques instants et finalement reprit sa place initiale avant de décrocher son téléphone. Il composa un numéro qu’il connaissait par cœur. Après quelques sonneries, une voix masculine se fit attendre. «  C’est moi. » Pas la peine de se présenter, c’était une évidence aux yeux de Noah. Et sans aucun doute auprès de l’individu qui ne posa guère de questions. «  Bon boulot. » Deux mots, pas un de plus, pas un de moins. Deux mots qui voulaient tout dire. Le politicien était on ne peut plus satisfait de la qualité des photographies qui se trouvaient sous ses yeux. C’était le contenu qui l’énervait mais il se jura de mettre un terme à ce sentiment négatif. Il consulta sa montre, ça tombait bien, d’ailleurs, Molly n’allait pas tarder à rentrer. Parfait petit punching-ball. Un rôle parfaitement mérité. Le politicien s’empara des images, les glissa dans leur enveloppe et quitta son bureau sans plus tard pour gagner le salon. S’asseyant dans le fauteuil tourné vers l’entrée, il attendit. Quelques minutes à peine. Elle était à l’heure. Il ne la salua même pas, cela faisait longtemps qu’ils ne s’abaissaient plus à ça. « Courrier pour toi. » qu’il dit simplement, tendant la lettre vers son épouse. Il ne se lèverait pas pour elle, elle viendrait à lui. Il attendit, savoura la vue des yeux de Molly se baladant sur les photos et l’expression changeante de son visage. Un silence glacial s’était installé dans le manoir. Un silence que Noah prit plaisir à briser quand Molly s’y attendait le moins. « A quoi tu joues ? » En vrai, c’était plutôt à quoi jouer Ksenia. Molly, ce qu’elle faisait, il s’en fichait pas mal. Cela fait un moment qu’il a compris qu’il l’avait dans la poche, qu’elle tenait bien trop à leur vie pour prendre des risques démesurés. Mais Ksenia, avec elle, tout était possible.
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Molly Goodhart

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MessageSujet: Re: take a look what you've done (molly)   take a look what you've done (molly) EmptyMer 10 Juin - 22:39

Elle est sublime. Voilà la première pensée qui me traverse l’esprit lorsqu’elle sort de la cabine d’essayage, vêtue de cette robe qui la met si parfaitement en valeur. J’avale une longue gorgée de champagne offert par la boutique pour essayer d’accepter cette douloureuse vérité ; Ksenia est plus somptueuse que moi. Bien plus éclatante, bien plus gracieuse, plus vertueuse, avec son visage d’ange, il semblerait qu’elle n’ait jamais connu de malheur dans sa vie. Comment pourrait-elle être aussi rayonnante sinon? Tu le serais aussi, Molly, si toutes ses souffrances ne s’étaient pas invitées sur le chemin de ta vie. Tu le serais aussi, Molly, si tu avais pour mari Adrian Goodhart : il est le remède contre tous les maux, le large sourire de Ksenia en est bien la preuve. « La couleur ne va absolument pas avec ton blond platine, cela renforce le manque de naturel de tes cheveux. Par contre, la robe est magnifique, elle te va à ravir, chère Goodhart. » Cacher une offense en enchaînant avec un compliment : il semblerait que je commence enfin à m’imprégner des talents en politique et de diplomate de Noah. Sans l’envie et la jalousie qui m’animent en compagnie de la nouvelle pimbêche d’Adrian, je me demande si nous aurions pu être amies, elle et moi - des vraies, cette fois. Nous passons la journée ensemble, à parcourir les boutiques que je connais sur le bout des doigts, et les bulles délicieuses de chaque bouteille de champagne que nous descendons n’aident en rien à faire passer la journée plus vite. Quand l’envie me prend de la frapper en lui hurlant qu’elle ne mérite pas le meilleur des Goodhart, je me cache derrière un rire si faux qu’il sonne terriblement vrai. La haine ne passe pas pour autant, plus les minutes passent, plus elle devient difficile à contrôler. C’est quand nous nous quittons sur des mots doux, en se promettant de refaire cette journée « de filles » le plus vite possible, que je peux enfin souffler. Une fois la porte d’entrée passer, je me sens enfin respirer : qui aurait cru que je me sentirais soulagée de pénétrer dans ma prison géante ? « Courrier pour toi. » La voix de Noah envahit le rez-de-chaussée, et je comprends immédiatement que la détente est déjà terminée. Je dépose les sacs de vêtements au sol, enlève mes talents de douze que j’ai mis pour impressionner ma belle-soeur, et m’approche de Noah, sereine. « Bonjour, chéri. J’espère que tu as passé une bonne journée, et que tout s’est bien déroulé au travail. Tu seras ravi d’apprendre que ma journée a été délicieuse. » C’est l’ironie qui m’habite, nous qui avons abandonné les phrases de routine, ces phrases dont on se fout de la réponse lorsqu’on est un couple de longue date, que l’on prononce malgré tout par respect : comme nous n’avons même plus ça, pourquoi ajouter ces phrases superflues dans nos vies déjà composées de tant de faux-semblants ? Alors que je m’approche pour l’embrasser, afin de marquer d’autant plus l’ironie, je n’ai le droit qu’à une enveloppe tendue, que j’attrape sans grande motivation. Des clichés. Ksenia, et moi, riant dans les rues de la ville, prouvant combien nous sommes douées, à prétendre être amies. « Oh. Je vois que je n’ai pas besoin de te raconter ma journée, tu en as déjà eu tout le déroulé. » Dans ma voix, on peut instantanément desceller la joie qui traverse mon corps, ce qui, bien évidemment, sera vécue comme une provocation pour le cher mari. La joie de déstabiliser Noah d’une part, d’autre part et surtout, parce qu’il m’a fait suivre. C’est fou, bien sûr, bien évidemment que je frôle la démence. Quelle femme serait ravie d’apprendre que son mari a engagé un détective pour suivre ses moindres mouvements? Pourtant, je ne peux m’empêcher de le vivre comme une marque de considération de la part du politique : si l’amour est bien éteint entre nous, au moins, ces photos sous mes yeux sont bien la preuve que j’existe bien encore. Que j’existe, pour lui. Non, je ne suis plus seulement cette poupée qui sourit sur commande : je suis toujours sa femme. Celle qu’il a choisie, celle à qui il a dit oui. « Ksenia est tellement agréable, sa compagnie me fait un bien fou. On devrait plus souvent se voir, tous les quatre, je pense que cela serait très amusant. » Avec beaucoup d’alcool et de prozac pour supporter la gêne et la rancoeur, autres invités des éventuels repas. J’attrape les robes fraichement achetées que je sors de leur emballage, et caresse affectueusement les tissus de luxe qui les composent. « Elle a une vision de la mode très intéressante, vraiment de très bons goûts. Enfin, ceci dit, ce n’est pas vraiment étonnant de sa part. » Parce que lorsqu’on choisit de partager sa vie avec Adrian, on ne peut avoir qu’avoir des goûts irréprochables.
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MessageSujet: Re: take a look what you've done (molly)   take a look what you've done (molly) EmptyJeu 11 Juin - 13:05


Ce soir, contrairement aux autres jours de la semaine, il n’avait pas envie de jouer. Pas envie non plus de satisfaire les besoins de son épouse en matière de provocations. Ce qu’il voulait plus que tout, c’étaient des explications. Parce qu’il ne croyait pas une seule seconde à l’amitié de Molly et Ksenia. Pas une seule seconde. Parce qu’elles n’avaient rien en commun, pas même des sentiments amoureux à l’égard d’Adrian. Il n’était pas stupide, Noah, il se doutait bien que son épouse ferait tout et n’importe quoi pour éloigner l’étrangère de son cher et tendre. Peut-être même engager un tueur à gages. Après tout, ne disait-on pas qui se ressemble s’assemble ? Pour supporter le politicien et même accepter de lui offrir sa vie toute entière, Molly démontrait bien qu’ils avaient été au fond construits dans le même moule. Il ignora tout, Noah, le sourire provocateur de sa femme, les nombreux sacs de shopping à ses pieds, et ses paroles, surtout, ses paroles qui d’ordinaire lui auraient arraché un rire détestable. L’essentiel n’était pas là, il se trouvait dans cette enveloppe. Dans les non-dits de sa femme. Dans son esprit aussi tordu que le sien. Il attendit alors, croisa les bras sur son torse et ne bougea pas. De marbre, il patientait calmement parce qu’il savait que Molly ne se ferait pas prier pour lui répondre. Elle ne pouvait pas s’en empêcher, ça ne lui viendrait d’ailleurs jamais à l’esprit de détourner le regard de l’enveloppe, elle était trop curieuse. Trop facile à faire obéir. Malléable à souhait quand elle fonçait tête baissée, sans réfléchir, dans le piège tendu. Et aussi surprenant soit-il, ça la mettait même en joie. Elle y croyait, Molly, elle pensait encore que le cœur de son mari n’était pas entièrement fait de pierre. Malgré les cris, la douleur, les regrets, elle s’imaginait encore qu’il pouvait tenir à elle. Bien sûr que c’était vrai, mais aux yeux du politicien, elle n’était qu’une pièce de plus pour sa collection, qu’un élément de son immense patrimoine au même titre que ses belles sportives et l’énorme manoir dans lequel ils évoluaient tout deux. Bien décidé à passer ses nerfs contre son épouse, il la laissa croire à une quelconque importance. Il savoura même l’instant, mémorisant au plus profond de son être l’expression qui illuminait le visage de Molly. C’était aussi bon que le pouvoir, presque aussi jouissif que le sexe. « Redescends sur Terre, Molly, c’est pas toi qui m’intéresse. » » finit-il par lui avouer, après quelques minutes glaciales de silence, dans le simple but de voir une vilaine grimace chasser au galop cette satisfaction insupportable. « Tais-toi. » reprit-il d’un ton des plus neutres, quand elle se lança dans un beau discours sur l’amitié. Ça ressemblait à un ordre, ça en était un bien évidemment, mais aux yeux de Noah, c’était avant tout une normalité. Il n’y avait donc pas besoin de sécheresse dans sa voix, pas besoin grands gestes pour se faire entendre. Assis dans son fauteuil, il ne bougeait pas, le politicien, ce n’était pas la peine. « Vos goûts en matière d’hommes sont bien le cadet de mes soucis. » Il fallait être vraiment idiot pour ne pas comprendre son sous-entendu maladroit ; il la connaissait que trop bien. Les hommes, ah les hommes… C'était vrai que les deux femmes partageaient les mêmes goûts. Après tout, Ksenia ne lui avait-elle pas cédé, à lui aussi ? Comme Molly qui n’avait su le repousser et qui l’avait épousé sans même un regard pour Adrian. L’avait-elle oublié ? Il ne l’avait jamais forcé, c’était elle et elle seule qui avait pris la décision d’accepter sa demande, c’était bien là la preuve qu’Adrian ne ferait jamais le poids, sentiments ou non. Et c’était ô combien risible de voir Molly mettre ces fameux goûts sur le tapis. D’ailleurs, comprendrait-elle à son tour l’arrière pensée qui se cachait dans sa réponse ? Mais ça le lassait déjà, c’était pas ça qui l’intéressait. Il fallait coûte que coûte que leur conversation retourne à son sujet initial. « Si je voulais l’éliminer, je n’aurais pas pris cette route. » qu’il dit, comme s’il lui offrait un conseil de taille alors qu’en fait, il cherchait simplement à s’immiscer dans son esprit, faire naître un doute certain dans la tête de Molly. Croyait-elle vraiment que Ksenia aimait sa compagnie ou éprouvait le besoin de sortir groupée ? C’était un monstre de solitude, cette femme. Un monstre.
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MessageSujet: Re: take a look what you've done (molly)   take a look what you've done (molly) EmptyDim 19 Juil - 20:40

Lorsque les futurs électeurs me demandent comment est Noah, je m’efforce à ne dire que la vérité : bien que j’ai développé un talent pour le mensonge, il s’avère que je suis toujours plus convaincante quand je dis les choses avec sincérité. Alors je cherche, longuement, en riant, en prétendant que les qualités sont tellement nombreuses qu’elle se bouscule dans ma tête, et puis finalement, j’annonce qu’il est l’homme le plus talentueux que je connaisse. C’est vrai, tout ce qu’il désire, il l’obtient. Par sa passion et son ambition, Noah parvient à surpasser tous les obstacles, qu’il ne craint même pas, et obtient ce qu'il connaît et qui le transcende : la réussite. En plus, il est doué en tout, mon mari, ce qui le rend d’autant plus détestable : doué dans son métier, doué pour amadouer les femmes, doué pour dégager quelque chose qu'il n'est pas. Mais c’est indéniable, là où Noah Goodhart est le plus talentueux, c’est dans l’art de toujours réussir à me détruire. On croit qu’il a déjà atteint ses limites, qu’il ne peut pas aller plus loin, il m’a déjà tant anéantie, tous les morceaux sont pourtant brisés. Mais pour lui, ce n’est pas encore suffisant : il faut que les morceaux soient réduits en poussière. Voilà ce que je ressens lorsqu’il dit avec ce mélange d’impatience et de nonchalance que seul lui maîtrise que je ne suis rien à ses yeux. Les mains sur le comptoir de la cuisine, je me maintiens contre celui-ci pour ne pas trembler et ne dévoiler aucun signe de faiblesse : non, mon mari ne verra pas combien il vient de m’atteindre en plein coeur. Comment pourrais-je lui en vouloir, d’ailleurs ? Il a déjà été clair : je ne représente rien de plus pour lui qu’une poupée qui sourit. Lorsqu’il m’ordonne de me taire, je me mets à fixer l’un des couteaux rangés dans son étui, de l’autre côté du comptoir et me mets à imaginer que je l’attrape, et lui plante en plein coeur. Ça fait mal, hein, Noah, c’est douloureux, n’est-ce pas? Ce n’est que le quart de ce que tu m’infliges, crois-moi. Au lieu de ça, je reste silencieuse comme il l’exige : il ne sert à rien de rétorquer, Noah a toujours le dernier mot. Noah gagne toujours. A un point tel, que je ne réagis pas lorsqu’il évoque mes sentiments communs avec Ksenia pour le cadet Goodhart : je frissonne, pas à l’idée qu’il ait connaissance de ce que j’éprouve pour Adrian, mais à la simple vérité qu’une autre femme ait les mêmes sentiments. J’aimerais être la seule et l’unique, égoïstement, possessivement. Lorsque Noah évoque une certaine élimination, immédiatement, ma tête se tourne vivement vers lui, un mélange d’étonnement et de curiosité s’étant invitée en moi. « Quel est ton problème avec Ksenia, au juste? » Je dis, en attrapant une bouteille d’eau dans le réfrigérateur, moyen de faire diversion et pour ne pas dévoiler combien cette conversation me dépasse. Qu’est-ce qu’ils ont tous, avec cette femme ? Bien sûr, qu’il y a quelque chose de différent qui se dégage d’elle, qui lui donne un charme fou, ce mélange de mystère et de sensualité qui la fait devenir un objet de désir, mais au point de briser la figure stoïque de Noah? « Tu sais quoi, dès que je l’ai vue, j’étais certaine. Certaine que tu serais fou de rage à l’idée que ton petit frère ait réussi à mettre le grappin sur une femme plus belle que la tienne. » Il est difficile de cacher dans ma voix la satisfaction que je ressens à l’idée qu’Adrian ait pu, sans le vouloir, atteindre la fierté de son grand frère. Ce dernier, qui a toujours écrasé Adrian sans scrupule, sans culpabilité, se retrouve pour la première fois démuni face à une situation qu’il ne contrôle plus. J’ouvre la bouteille d’eau et en avale quelques gorgées en imaginant que cela me donnerait du courage, car il est évident que cette phrase prononcée ne laisserait pas mon compagnon indifférent. Allez, bats-toi Molly, bats-toi comme tu le rêves souvent : tu as quelques cartes en main, alors pour une fois, tu peux le contrer. « Dis-moi ce que tu as après elle. Dis-moi la vérité. » Tu vois, moi aussi, je peux donner des ordres. Moi aussi, je peux me tenir droite, parler d’une voix claire, traduisant toute ma conviction et ma confiance. « Dis-le moi, et je te dirai ce que j’ai appris sur elle cet après-midi. » Pendant un instant, je m’imagine que si Noah cherche à lui nuire, je pourrais l’aider : après tout, elle a épousé le bon Goodhart, et cette raison est suffisante pour que je la haïsse. Je délivre un nouveau visage, un que je ne soupçonnais pas, un que je détesterais probablement demain. Un nouveau visage qui deviendra une nouvelle raison de gober les pilules comme des sucreries, une nouvelle excuse pour enfiler les verres de vin sans compter : pour oublier, qu’en me mariant avec Noah Goodhart, j’ai fait une croix sur la bonté et la douceur qui semblaient me caractériser autrefois. A force de fréquenter le Diable, on commence à prendre ses traits.
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MessageSujet: Re: take a look what you've done (molly)   take a look what you've done (molly) EmptyLun 20 Juil - 15:45

C’était si facile de toucher en plein cœur Molly que ça en devenait presque lassant. Le visage fermé et le regard sombre, le politicien n’avait pas envie de perdre son temps dans une bataille qu’il savait gagnée d’avance. Ce qu’il désirait, lui, c’était connaître le fin mot de l’histoire, percer à jour le petit jeu de Ksenia pour mieux l’anéantir. Son épouse, c’était juste un pion utilisé par l’Ukrainienne pour parvenir à ses fins, mais ça n’allait pas marcher. Parce que Noah contrôlait toute la situation ; parce que, quoiqu’elle dise, quoiqu’elle fasse, il saurait toujours tout. Cette longueur d’avance, il n’allait pas la perdre. Au contraire, il allait l’augmenter avec le soutien de son épouse. Il ne lui laisserait pas le choix, cela ne servait à rien de résister, elle finirait à ses genoux. Elle pouvait donc chercher à gagner du temps ou bien à faire comme si tout cela l’amusait, ça ne changerait en rien les objectifs de Noah qu’il atteindrait plus vite qu’elle ne l’imaginait. « Aucun. » qu’il ricana dans le dos de Molly. Mais non, il fallait qu’elle continue, qu’elle insiste encore et encore pour obtenir la réponse qu’elle désirait tant entendre. N’avait-elle toujours pas compris qu’elle n’avait aucune chance de satisfaction ? « C’est bien, tu es lucide. » commença-t-il en se redressant avant de quitter le fauteuil pour mieux faire face à sa femme. « Les goûts de mon frère sont montés en grade. » ajouta-t-il, insistant bien sur chacun des mots pour montrer leur importance à Molly. Elle cherchait à le blesser mais tout ce qu’elle faisait, c’était mettre son propre cœur en morceaux. Quand elle évoquait Adrian, ce n’était pas simplement le politicien qu’elle atteignait, c’était surtout elle. En voulant taper fort, elle s’autodétruisait également. Mais c’était bien connu, Molly avait montré depuis longtemps son véritable visage : elle aimait se faire du mal pour se sentir vivante. Il suffisait de regarder le désastre qu’était sa vie pour le comprendre. « Tu vois, ce n’est pas un problème pour moi. C’est au contraire une véritable satisfaction de le voir enfin s’élever. » Ah si seulement elle connaissait la vérité…. jamais elle ne se serait abaissée à une telle provocation. Une nouvelle fois, Noah avait tout manigancé et Adrian avait foncé tête baissée dans son piège. Tout comme Molly. Le politicien n’était pas blessé et encore moins jaloux de son frère ; il était en revanche parfaitement fier de sa stratégie qui mettait à mal leur histoire d’amour passée. Et tandis que Ksenia s’efforçait à sa manière de respecter sa part de marché concernant Adrian, Noah quant à lui la faisait jouir là où Adrian et Molly échouaient totalement. C’était pas lui la victime, c’était eux et uniquement eux qui en pâtissaient sans même s’en rendre compte. Mais le politicien devait bien admettre que son épouse avait encore quelques tours dans son sac, et des dernières forces au milieu de ce champ de bataille qu’était l’existence des Goodhart. Ça l’interpella, le rendit même curieux, mais comme à son ordinaire, il n’en montra rien. Il croisa les bras sur son torse et fixa sa femme sans en démordre. Il voulait la mettre mal à l’aise, faire naître le doute dans ses esprits et des regrets après de telles paroles. Voulait-elle vraiment jouer à ce petit jeu avec lui ? Était-elle prête à se brûler les ailes en sa compagnie ? C’était maintenant ou jamais qu’il fallait y penser, car la marche arrière ne serait plus possible ensuite. Le silence s’empara de la cuisine sans que Molly ne cherche à l’anéantir. Bien, la réponse était là, et ce fut pour cette raison que Noah reprit la parole. « Tu penses la dominer, mon amour, mais tu te trompes… c’est avec toi qu’elle joue. » qu’il fit d’une voix douce qui ne le caractérisait que trop rarement, celle d’un mari aimant et presque inquiet. Cela dit, si Noah n’appréciait pas à sa juste valeur son épouse, il n’en restait pas moins qu’il partageait sa vie et qu’elle lui était utile. Voire même indispensable, même si ce mot lui écorchait la gorge. Si Ksenia s’attaquait comme il le pensait à Molly, Noah allait rapidement mettre un terme à ses attaques. Mais pour l’heure, le mieux à faire était d’en apprendre un peu plus sur la relation des deux femmes tout en ouvrant les yeux de Molly. « A ta place, je ne donnerais aucune légitimité à ses paroles. » Autrement dit, tu te plantes totalement ma chérie, tu fais fausse route et tu n’es pas prête à obtenir satisfaction que ce soit avec moi, ou avec cette blonde trop sauvage. Néanmoins, Noah devait bien admettre que sa curiosité était piquée à vif. Si Molly avait quelque chose à lui mettre sur la dent, il était temps pour lui de doubler les moyens : il ne lui fallait pas seulement des photos, mais aussi des enregistrements. Le cerveau du politicien était en pleine ébullition.

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MessageSujet: Re: take a look what you've done (molly)   take a look what you've done (molly) EmptyDim 2 Aoû - 12:47

Parfois, pour rendre le quotidien plus supportable, je me prends à me souvenir de nous lorsque nous étions des simples étudiants. Noah, il était déjà époustouflant, il avait déjà cet aura magique qui l’entourait, ce mélange de pouvoir, de confiance, et d’attractivité qui faisait succomber toutes les femmes qu’il rencontrait, même moi. Moi, au début de ma nouvelle scolarité, j’étais encore mentalement à Fairview, près d’Adrian, à revivre nos dernières disputes, nos derniers moments. Au point de les chérir, mais s’ils étaient déchirants. Noah et moi, on s’est retrouvés à une soirée. Alors que je fixais longuement mon verre, tandis qu’un des mes doigts parcourait le contour du gobelet, il est venu me parler, et je sais combien les autres invitées m’ont trouvée chanceuse, à cet instant. Alors je l’ai regardé Noah, je l’ai regardé sincèrement, et j’ai souri. Parce que son sourire, celui qui me rappelait sans que je veuille l’admette celui du précédent petit ami, est parvenu à balayer ce nuage sombre qui s’était invité au-dessus de moi. Il m’a fait rire, Noah, il avait cet aisance avec les mots, cet aisance avec les gestes. Il savait tant les employer, qu’en sa présence, on avait la sensation d’être supérieure. Au-dessus du monde. Le genre de pêché auquel on ne peut s’empêcher de goûter, le genre de pêché auquel on ne peut rapidement plus se passer. Les rencontres se sont enchaînées, les provoquant, la plupart du temps. Je me souviens que je m’endormais en pensant de plus en plus à lui, faisant disparaître peu à peu les beaux yeux bleus d’Adrian Goodhart. Et quand je me réveillais, tout ce que j’espérais, c’était tomber sur lui au campus. Bêtement. Naïvement. Ses souvenirs simples de ce qu’on était sont la carapace qui me permettent de ne pas tomber face aux mots de Noah, qu’il maîtrise toujours aussi parfaitement. Sauf que cette fois-ci, ils ne sont pas là pour me séduire, mais bien pour me détruire. Je suis lucide, qu’il dit, le mari, si je l’étais vraiment, comment aurais-je pu l’épouser? Comment aurais-je pu, une seule seconde, croire en ses paroles, et en tomber idiotement amoureuse? « S’élever, tu appelles vraiment ça s’élever ? Choisir la première blonde jolie, creuse à l’intérieur, qui ne lui apportera que problèmes et souffrances ? » Bien sûr, que je ne la connais pas, bien sûr, que je ne connais rien de ses intentions, et pourtant, j’en suis convaincue. C’est peut-être cet amour, ce putain amour qui m’a toujours portée préjudice, qui me permet de venir à de telles conclusions. Ou alors, c’est l’instinct de protection que j’ai toujours porté envers Adrian qui m’amène à penser ainsi : je sais bien qu’aucune des femmes qui peuplent ce monde ne seront jamais assez suffisantes, assez brillantes, assez souriantes pour lui. Pourtant, il y autour de Ksenia Goodhart un mystère palpable, qui m’intrigue, qui me fait faillir. D’ailleurs, mes doutes se renforcent lorsque mon mari m’affirme qu’elle joue avec moi. Au lieu de m’énerver, de me faire sortir de mes gonds, cela me fait sourire. Je ne suis pas folle, que je répète intérieurement, comme pour me rassurer. J’avais bien raison, celle-ci n’est pas honnête : derrière son sourire, se cache bien des noirceurs qui attaqueront le cadet Goodhart. « Dis-moi tout ce que tu sais maintenant, Noah. » Cher mari, comme tu le sais, des douleurs, tu m’en as apportée. Tu m’as tout donnée, de ce côté, mais tu peux constater que ce n’est pas le seul présent que tu m’as fait. Quand je le souhaite vraiment, je peux m’approprier ton aisance, ton autorité. Tu le sens, n’est-ce pas, dans ma voix ? Combien je ne suis pas prête à lâcher le morceau. Que je ne changerai pas de sujet, tant que tu ne m’auras pas tout dit : cette fois-ci, je n’abandonnerai pas. « Sinon, je te le jure, tu le paieras. » Et ce n’est même pas une menace, mais une promesse. Voilà que mon poing, toujours serré, s’approche de mon visage, tandis que je détends mes doigts, pour imiter une gifle près de mon visage. Que t’as chéri, autrefois. Qu’il t’arrivait apprécier de caresser. Ce visage de poupée que t’aimes transporter dans tes soirées mondaines, que t’aimes vanter auprès des plus proches électeurs, des hommes les plus dépravés, mais les plus importants pour ta campagne. Voilà que je suis prêt à l’érafler, à le transformer, juste pour apprendre la vérité. « Si tu ne me dis pas tout de suite ce qui se passe, je vais me frapper, Noah. Je vais me foutre une raclée et je vais aller voir la police. Je vais pleurer, tu sais, si fort, que tous les agents auront le coeur brisé. Je vais aller les voir, et leur confesser que c’est toi, qui a osé lever la main sur moi. » Ce jour devait bien arriver, il a juste tardé à se pointer comparé à l’horreur de ma vie depuis quelques temps. Oui, le voilà, ce jour à la fois tant redouté et tant attendu, le jour où je suis devenue folle. Redouté parce que c’est le signe ultime que la Molly d’avant s’est bien envolée pour l’éternité, et de l’autre tant attendue, parce que la démence, en m’apportant, elle va m’emmener loin de la réalité. Alors, elle ne sera plus aussi insoutenable. « Ce ne sera pas bon pour ta campagne, n’est-ce pas ? Un mari qui abuse de sa femme, comment pourrait-il être un bon sénateur? »
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Noah Goodhart

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MessageSujet: Re: take a look what you've done (molly)   take a look what you've done (molly) EmptyDim 2 Aoû - 15:42

« Tu me donnes une nouvelle fois raison, mon amour. » Le principal défaut de Molly, c’était d’être trop confiante. Elle ne réfléchissait pas, et fonçait tête baissée dans les murs que Noah prenait plaisir à dessiner sous ses yeux. Elle pensait détenir le contrôle ainsi que l’argument qui ferait basculer la balance, mais ne faisait que mettre davantage de poids sur le plateau de Noah. Et toujours, son monde s’écroulait sous ses pieds sans qu’elle ne décèle aucune fissure. Pourtant, elles étaient bien là, visibles à tout œil qui voulait bien les voir. Le politicien, lui, guettait toujours ces détails et jouissait ainsi de l’effet de surprise qui envahissait le visage de sa femme. « Ta jalousie te donne mauvaise mine et finira tôt ou tard par te perdre. » Il devrait être énervé de voir Molly afficher au grand jour ses sentiments encore présents pour Adrian mais il préférait les voir comme une petite victoire : malgré eux, elle continuait à évoluer à ses côtés. Quand ils avaient commencé à se fréquenter à l’université, Noah ne s’était jamais tué à la tâche pour l’obtenir. Quelques mots délicatement choisis et des regards qui en disaient long sur ses pensées avaient suffi à faire chavirer son cœur. Le politicien ne l’avait jamais menacée, et encore même faite chanter. Il lui avait toujours laissé le choix et Molly avait tranché, elle et elle seule : son oui significatif devant l’autel avait été le dernier mot de cette histoire.  Qu’elle lui en veuille d’être devenu son époux à la place d’Adrian était donc une belle marque d’hypocrisie. Elle avait pris sa décision en pleine possession de ses moyens et s’il y avait un coupable, c’était bien elle. Si Noah aimait endosser le rôle du méchant dans chaque histoire, celle-ci faisait néanmoins exception à la règle. Et il prenait un malin plaisir à le rappeler à sa femme. « Il serait temps que tu brûles cette page que tu as pris plaisir à déchirer par le passé. » qu’il lui dit, plongeant son regard dans le sien, sans en démordre. « Ksenia est une femme très intéressante qui le rendra sans nul doute heureux. Cesse-donc d’agir comme une enfant qui a perdu son jouet. » Parce qu’au fond, Adrian n’était qu’un pantin entre les mains de Molly. Ne s’en rendait-elle pas compte ? Il y avait le même poison corrosif qui coulait en elle et qui anéantissait son cœur… mais après tout, ne dit-on pas que ceux qui se ressemblent s’assemblent ? La demoiselle cotoyait Ksenia dans le simple but de se rapprocher d’Adrian mais surtout d’obtenir des informations qui la compromettraient dans le cœur de ce dernier. Mais Noah n’avait pas choisi la jolie Ukrainienne par hasard : même si elle lui avait vendu son âme en signant le contrat, elle n’en restait pas moins une femme intelligente et déterminée à sauver sa peau. Si Molly la prenait en grippe, Noah ne pouvait définitivement pas prévoir l’issue du combat car l’adversaire était de taille. Mais tout ceci, son épouse refusait de le voir. Elle persistait à vouloir sauver la place qu’elle avait encore un peu dans le cœur d’Adrian mais elle s’y prenait mal, très mal. Surtout quand elle menaçait de s’en prendre à lui pour parvenir à ses tailles. Elle perdait pied, Molly, l’amour la dévorait de l’intérieur et commençait même à lui grignoter le cerveau. Elle n’avait pas choisi la bonne personne. Noah était le maître d’orchestre, celui qui menait toute la danse. Il était celui qui avait mis sur la route de Molly Ksenia, et il n’avait aucune intention de lui donner les clefs pour s’en défaire. Oh que non. Ça lui avait coûté de l’argent tout ça, et même plus encore, mais Molly n’avait pas besoin de le savoir. Le plus important à l’heure actuelle était de lui faire regretter ses paroles. Il n’avait pas peur, Noah, des menaces de Molly parce qu’il était persuadé qu’elle n’en était pas capable, et parce qu’elle oubliait un détail qui changeait toute la donne. Bon, il fallait avouer qu’il y avait un léger doute qui naissait dans son esprit, mais il refusa d’y penser. Le politicien la laissa savourer sa pseudo victoire, allant même jusqu’à reprendre place dans son fauteuil comme si rien n’était, dans un silence glacial. Il lui accorda quelques secondes de paix pour lui donner l’impression que ses paroles avaient atteint leur but et le faisaient réfléchir à la situation. Et quand elle s’y attendit le moins, il se releva brutalement pour mieux lui faire face. Il s’approcha d’elle, anéantissant les derniers centimètres qui les séparaient et fit quelque chose qu’il n’avait pas fait depuis longtemps : il posa délicatement sa main sur sa joue et la caressa même une seconde. Son regard plongé dans celui de Molly, il espérait entendre le cœur de son épouse s’emballer dans sa cage thoracique. Elle aimait peut-être Adrian, cela ne changeait rien à leur couple : Noah était persuadé que s’il s’intéressait de nouveau à elle, Molly écarterait ses jambes sans aucune hésitation. « Je vois que tout n’est pas perdu… » qu’il annonça, un sourire satisfaisait illuminant son visage. Molly n’était pas totalement éteinte, et mieux encore apprenait de lui. Ce fut avec le plus grand calme que Noah contempla les traits du visage de sa femme avant de reprendre la parole. « J’en suis même agréablement surpris. » C’était là un véritable compliment de la part de Noah, et il savait que Molly l’accueillerait à sa juste valeur tant c’était rare et tant ça l’atteindrait en plein cœur. Elle ne pouvait rester insensible. «  Malheureusement, tu as encore du chemin à faire. Je ne suis peut-être pas le mari le plus parfait mais il y a une chose que tu ne devrais pas oublier : je ne lèverais jamais la main sur une femme. Et je peux t’assurer que tu n’es pas la seule à le savoir. » Il rompit soudainement le contact et reprit doucement place dans son siège. « De plus, et tu m’en vois désolé, je suis dans l’obligation de te rappeler qu’aux yeux du pays tu n’es qu’une pauvre femme endeuillée et dépressive, qui ne surprendrait personne si elle cherchait à se faire elle-même du mal. » Molly avait beau détenir encore un aura magique lors des réceptions, il n’en restait pas moins que les personnalités importantes de l’État gardaient en tête tous ses malheurs et cette maladie qui la ravageait… et qui l’empêchait d’apparaître aux bras de son mari. Sans le vouloir, elle s’était elle-même coupée du seul monde qui aurait pu la soutenir. « Viens plutôt t’asseoir et me dire ce que tu cherches à faire à Ksenia. » qu’il finit par dire, sur un ton de suite moins doux et agréable, changeant de conversation avec le plus grand naturel qu’il soit.
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MessageSujet: Re: take a look what you've done (molly)   take a look what you've done (molly) EmptyDim 15 Nov - 16:08

Ce que tu ne comprends pas Noah, c’est qu’elle m’a déjà emportée, la jalousie, pour me mener tout droit vers la folie. À la minute où Adrian m’a avouée sa tromperie, je me suis éteinte. En tuant notre couple, Adrian, il a emporté ma raison, peut-être même mon humanité. « Comme une enfant qui a perdu son jouet ? Décidément, encore une nouvelle preuve que tu ne comprends et ne connais rien de l’amour. » Parfois, il m’arrive de rêver. Je l’imagine, les yeux pétillants, admirant une femme, lui délivrant tout son amour, tout son être. Cette femme, elle n’est jamais moi, mais cette image, elle me rassure. Oui, dans mes fantaisies, Noah Goodhart, il a déjà aimé. À en perdre l’équilibre, à en avoir le souffle coupé. Et puis un malheur serait arrivé (en fonction de mon humeur, elle est soit partie avec un autre homme, soit est décédée, soit ne l’aimait pas suffisamment) et il en aurait été détruit. Cette souffrance, elle s’est incrustée dans les moindres parcelles de son corps, et elle n’en est jamais ressortie, incapable de s’en délivrer. Et voilà, c’est pourquoi, aujourd’hui tout est calculé, rien n’est laissé au hasard : il est hors de question de prendre un tel risque, de faire un mauvais pas, et de retomber dans ces douleurs. La vérité est probablement tout autre, mais il faut bien trouver des justifications, des excuses, lorsque l’on est marié à un homme incapable d’aimer. Voilà que je me remets à imaginer ce scénario, au lieu de confronter la vérité, au lieu d’admettre les mots de Noah, si pertinents, si vrais (bien que je ne l’admettrais jamais à voix haute) : je m’accroche à un passé détruit, inexistant, marqué par une jalousie injustifiée. Et puis soudainement, sans que je puisse le prédire, le silence s’invite, mes mots ayant apparemment fait mouches, même si je n’en suis pas convaincue : les années de mariage derrière nous me permettent de savoir que Noah Goodhart n’est jamais à terre, jamais battu. Serein, l’aîné des Goodhart s’installe sur son fauteuil fétiche, toujours muet : il prépare son attaque, sa riposte, j’en suis certaine à présent. « Je vois que tout n’est pas perdu… J’en suis même agréablement surpris. » Je crois que j’en suis tétanisée, partagée entre le dégoût de faire la fierté de mon homme en devenant un monstre, et l’horrible satisfaction d’avoir à nouveau de la valeur à ses yeux. Il est là, près de moi, de cette proximité qui ne nous caractérise pas, notre froideur mutuelle créant une distance nécessaire entre nos deux corps. D’ailleurs, le mien, il ne sait pas encore réagir face à ce rapprochement : la tétanie contracte l’ensemble de mes muscles, tandis qu’une chaleur disparue s’anime à l’intérieur de celui-ci. Alors, c’est ça, le remède ? Agir comme une folle pour avoir ne serait-ce qu’un peu de considération de la part de Noah ? Il se joue de toi, comme toujours, ne faiblis surtout pas. Que je me répète, jusqu’à me convaincre. Très bien, alors non, je ne m’arrêterai pas en si bon chemin. Ta caresse, mélange de tendresse et de pitié, elle ne me calmera pas, Noah. Parce que tu es peut-être fier, à cet instant, de voir ta coquille vide se rebeller, ta poupée exister et prendre vie, mais crois-moi que tu vas vite le regretter. « Bien sûr, je ne dis pas que tu seras mis instantanément derrière les barreaux. Par contre, cette histoire, elle laissera des traces. Des doutes. Deux clans : ceux qui croient en mon histoire, et ceux qui te soutiennent. Dans tous les cas, ça divisera. Qui sait, avec un peu de chance, les associations féministes viendront en mon secours, s’exclameront qu’il est étrange qu’avec un tel niveau d’étude, je reste à rien faire à la maison. Elles iront hurler que tu me séquestres. » Je dis tout en le rejoignant lentement vers son fauteuil, la voix calme alors que mon corps tressaille encore de ce geste physique - ce genre qui n’arrive jamais lorsque nous sommes dans l’intimité. Par esprit de contradiction et pour prouver combien je ne suis plus à sa merci, je me contente de m’adosser à l’accoudoir du canapé, de manière à lui faire face, tandis que mes jambes se croisent. Mes doigts dansent sur le tissu du canapé, animée par une joie normalement envolée : même si elle prend la forme la plus malsaine qui existe, elle est quand même présente. Toujours palpable : peut-être que la folie n’est pas si terrible, après tout. « Ce que je cherche à faire à Ksenia ? Tout dépend des révélations que tu as à m’offrir. Si tu me dis qu’elle a de mauvaises intentions vis à vis d’Adrian, je n’irai pas par quatre chemins avec elle. » Et on verra, de laquelle de nous, domine l’autre. Finalement, je me redresse, m’installe doucement sur les cuisses de mon mari, une main caressant ses cheveux, tandis que l’autre s’attelle à ses lèvres, les frottant lentement, persuadée que sa bouche est agrémentée d’un poison qui conduirait à me perte éternelle. J’ai conscience d’entamer un jeu dangereux qui amènera probablement à plus de douleurs (comme si cela était possible) mais pour Adrian, je ne suis pas prête à perdre ce combat. « Alors, mon amour, es-tu toujours agréablement surpris? » Que je susurre, comme une chanson d’amour. Le provoquer pour l’énerver, le faire sortir de ses gonds : avec un peu de chance, je n’aurais pas besoin de mettre en scène mon agression, il va peut-être jouer le rôle principal en me poussant violemment de ses cuisses. Si je suis davantage chanceuse encore, mon corps repoussé ira peut-être rencontré l’angle de la table basse et alors, si le calcul mathématique est bien réalisé, il s’enfoncera dans mon crâne, et je n’aurais plus à penser, ni besoin de survivre.
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MessageSujet: Re: take a look what you've done (molly)   take a look what you've done (molly) EmptyDim 15 Nov - 20:52

« Tu n’as pas été capable de m’apprendre. » qu’il souffla, le plus sérieusement possible alors qu’à l’intérieur de son corps, tout semblait rire. L’amour, qu’est-ce que c’était au fond ? Un sentiment qui liait deux êtres et qui les rendait aveugles de tout ? Une émotion qui transcendait avant de faire chuter brutalement ? Une excuse pour justifier les coups de rein et les cuisses écartées ? Ça ne l’intéressait pas tout ça, ça ne l’avait jamais intéressé d’ailleurs. Noah n’avait pas envie de se cacher derrière l’amour ; il préférait l’indifférence, la froideur, parce que c’était moins hypocrite, moins naïf. Il n’avait pas honte d’avoir une telle opinion, au contraire il l’assumait pleinement et s’en amusait gaiement. Ça ne devrait pas surprendre Molly et justement, elle le dit : c’était une nouvelle preuve de son incapacité à aimer. Mais était-ce un crime ? Noah, lui, voyait là une belle réussite. Encore une. Et son épouse pouvait bien lui crier que c’était pitoyable, qu’il finirait par mourir seul, ça ne l’empêcherait pas de rire : en était-elle sûre, elle qui lui avait juré amour éternel et soutien jusqu’à la mort ? Et même si elle partait, même si elle claquait la porte, ça ne changerait rien parce qu’il fallait mieux être seul que mal accompagné. Mais à l’heure actuelle, le politicien n’y pensait pas. Au contraire, il appréciait même la présence de Molly à ses côtés parce qu’elle venait de le surprendre et ce, positivement. C’était assez rare pour le signaler. La jeune femme venait de lui prouver qu’il ne s’était pas trompé en l’épousant : elle était comme lui. Prête à tout pour parvenir à ses fins. Persuadée de pouvoir obtenir le dernier mot coûte que coûte. Détentrice d’un pouvoir tout droit hérité d’une intelligence certaine et d’expériences partagées. Rayonnante comme jamais, quand ses yeux pétillaient sous l’effet d’une stratégie maîtrisée et d’une ambition démesurée. Comme un papillon venant de sortir de son cocon, Molly se montrait sur un jour nouveau et le moins que l’on puisse dire, malgré le doute et le fait qu’elle mettait à mal son plan, c’était que Noah en était ravi. Il n’en montra cependant rien, se contenta de reprendre place dans son fauteuil pour mieux détailler son épouse. « C’est vraiment ce que tu crois ? » qu’il lui demanda, son regard rivé dans le sien, sans bouger. Il avait envie de laisser s’exprimer la petite moquerie qui le titillait, mais il la retint à l’intérieur de sa bouche pour la transformer en une réplique plus pertinente, plus assassine. « Je dois dire que ton plan est très bien pensé, mais quelque chose me chagrine, m’interpelle et me déçoit. As-tu oublié le discours de soutien que j’ai adressé à l’une des plus importantes associations féministes du pays ? Et cette poignée de main avec la présidente qui a fait tant jaser les machistes ? C’était en août dernier. » Il aurait pu ajouter qu’effectivement il était normal qu’elle ne s’en souvienne pas comme elle était terrée au fond du lit conjugal, assommée par ses cachets. Mais il se tut parce que ça en était bien assez. Bien évidemment, ça n’empêcherait pas quelques rebellions chez les féministes, quelques remarques désobligeantes destinées à salir sa réputation, mais la politique resterait plus forte que jamais : les soutiens n’étaient pas choisis par hasard et on ne retournait pas sa veste tous les quatre matins. Noah regarda Molly s’asseoir sur l’accoudoir avant de croiser les jambes, et prit conscience que cette vision aurait renversée la tête d’un bon paquet d’hommes. Mais pas la sienne. Parce que les mots qui s’échappèrent de ses lèvres rappelèrent au politicien que, malgré la bonne surprise éprouvée, son épouse cherchait à mettre à mal ses objectifs. « Pourquoi te dirais-je une chose pareille alors que la réalité est toute autre ? » A son tour, il chercha à anéantir les idées qui fourmillaient dans l’esprit de Molly. D’autres mots lui chatouillèrent la langue mais il ne put les exprimer : son épouse venait de s’asseoir sur ses cuisses. Une main sur une joue, des doigts qui se cherchent en public, ou des bras serrés, c’était quelque chose. Mais leurs deux corps entrant ainsi en collision, ça en était une autre. D’ailleurs, ça ne leur était pas arrivé depuis longtemps et Noah dût bien admettre que la réaction de Molly le surprit bien davantage que sa rébellion. Il chercha à camoufler son étonnement du mieux qu’il put, tout comme les émotions diverses qui prenaient possession de son corps, et se contenta sur les lèvres de son épouse qui s’exprimèrent à nouveau. Il ne répondit cependant rien et plongea son regard dans ses yeux si proches. Et quand elle s’y attendit le mieux, il posa sa main gauche sur sa hanche tandis que l’autre glissait derrière sa nuque. Il la força à l’affronter alors qu’il ne savait que trop bien que cette proximité la mettrait mal à l’aise au fil des minutes. Et le silence se fit plus fort, plus perturbant encore. Noah ne sut dire combien de temps ils restèrent dans cette position, à attendre sans savoir qui dégainerait le premier son arme. Ce dont il était sûr par contre, c’était cette excitation surprenante qui prenait le pas sur son indifférence. Une sensation qu’il n’avait pas ressenti depuis des années à son égard et qu’il apprenait à reconnaître maintenant. Molly avait toujours ce corps frêle qui le dégoûtait plus qu’autre chose mais dans son regard, il y avait cette étincelle toute fraîche qui la rendait surprenante aux yeux du politicien qui aimait tant le pouvoir et la détermination. Et sans qu’elle s’y attende, ses lèvres s’emparèrent des siennes sans douceur, avec avidité, tandis que ses mains resserrèrent leurs étreintes.
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