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 young but not that bold. (r)

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Brandon Rose
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MessageSujet: young but not that bold. (r)   young but not that bold. (r) EmptyVen 27 Déc - 17:55

lauren + bran
all happy families resemble one another
each unhappy family
is unhappy in its own way ~ leon tolstoi.

Téléphone calé entre l'oreille et l'épaule, les mains occupées par une poêle récalcitrante, Bran tâchait de garder son calme alors que sa tante déblatérait recommandation irritante après platitude inutile. Elle ne faisait que le retarder dans la préparation d'un dîner qu'elle avait elle-même commandité, persuadée qu'il serait bon pour sa névrosée de fille de « sortir un peu », de « prendre du bon temps » et de « se changer les idées après cette horrible tragédie ». Dans l'esprit de Bran, Lauren avait surtout besoin de tirer son coup mais il avait été éduqué en gentleman et préservé les oreilles délicates de sa tante en acceptant du bout des lèvres de servir de remède aux angoisses de sa cousine. Ce qu'il était sensé lui apporter, il n'en savait absolument rien. Il était au courant de ce qui s'était passé, bien entendu. Non seulement ce n'était pas tous les jours que Fairview connaissait une telle affaire, mais c'était à lui qu'on avait confié le corps de la malheureuse gamine après que l'autopsie eut été pratiquée. Là encore, il y voyait le signe qu'il était le moins bien désigné pour servir d'un quelconque soutien à Lauren. Pouvait-il décemment dîner avec sa cousine et avoir en tête l'image de son amie étendue sur la plaque glacée, le cou marqué par les traces de la corde ? Même pour lui, c'était morbide et pourtant, il pensait avoir suffisamment donné dans le genre. Mais il ne pouvait plus reculer, il s'était engagé, et les élucubrations plaintives de sa tante ne faisaient que lui rappeler, une fois de plus, l'erreur qu'il avait commise en cédant. Il avait cru que cela lui permettrait de diluer un peu le vague sentiment de culpabilité qui l'étreignait dès qu'il s'agissait de ses relations compliquées avec ce qui lui restait de famille, mais toute cette mascarade ne faisait que le conforter dans l'idée qu'ils n'étaient qu'une bande d'incompétents notoires doublés de névrosés affectifs graves et que se tenir à l'écart d'eux et de leurs problèmes était le meilleur service qu'il puisse se rendre. Bran avait assez de problèmes de son côté pour régler ceux des autres, et en particulier ceux d'une gamine qu'il ne connaissait au final très peu. Une gamine qui était sensée arrivée incessamment sous peu, poussant Bran à accélérer la cadence malgré les piaillements psychotiques de sa tante au téléphone. Malgré des réponses monosyllabiques, elle s'acharnait vaillamment, démontrant par là une étonnante capacité à produire des phrases malgré un manque évident d'intelligence et en d'autres circonstances, Bran aurait admiré la ténacité de sa chère parente si elle n'avait pas menacé de faire brûler son précieux repas. De justesse, il sauva son saumon de la carbonisation et il déposa la poêle brûlante loin de la plaque, dans un fracas qui ne présageait rien de bon. Et pour ne rien arranger, quelqu'un sonna à la porte. Le bruit strident hérissa ses nerfs déjà à fleur de peau et il alla ouvrir, téléphone toujours calé contre l'oreille. Dans l'encadrement apparut alors Lauren. Son apparition soudaine cause chez Bran un mélange de soulagement et d'agacement, et il coupa la parole à sa tante pour la toute première fois depuis le début de leur conversation téléphonique, c'est-à-dire depuis trop longtemps à son goût. « Tiens, ta fille est là. Oui, en vie. Non, elle va bien. Ecoute, je ne vais non plus lui prendre le pouls. Je te laisse. » dit-il sèchement,  sans dévier les yeux de sa malheureuse cousine. Tout ce à quoi il pouvait penser quand il la regardait, c'était à un cocker perdu. Avec beaucoup trop de cheveux. « C'était ta mère au téléphone. Tu devrais peut-être lui dire que tu es devenue une adulte responsable depuis la dernière fois qu'elle est allée te chercher à la crèche. » annonça-t-il après avoir coupé la communication. Il poussa à un soupir, s'écarta pour la laisser entrer et après avoir refermé la porte derrière elle, lui indiqua la direction de la cuisine. « Tu connais le chemin. » Sans attendre une réponse de sa part, il regagna la pièce et jeta un coup d'oeil à sa poêle pour mesurer l'étendue des dégâts. Rien qu'il ne puisse pas rattraper, si Lauren le laissait respirer. Il tourna le dos à sa cousine tandis qu'elle s'installait à table et s'affaira au-dessus du plan de travail, dans l'espoir que le temps passe plus vite de cette façon. Un silence pesant s'était abattu sur la pièce et pour le fendre, Bran se força à ouvrir la bouche. « Alors... Comment est-ce que tu vas, Lauren ? » Pas que ça l'intéresse véritablement, mais ça, sa jeune cousine apeurée n'avait pas à le savoir.
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Lauren Prescott

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MessageSujet: Re: young but not that bold. (r)   young but not that bold. (r) EmptyJeu 2 Jan - 14:39

C’était bien pour apaiser sa mère que Lauren acceptait d’aller dîner chez Brandon. Il avait beau être son cousin, Lauren ne l’appréciait guère. C’était un homme hautain, imbu de lui-même et surtout dénué de valeur. Ce n’était pas tant qu’il ne soit pas chrétien comme le reste de sa famille qui gênait Lauren mais plus la façon dont il traitait les autres êtres humains. C’était comme si personne n’était assez bien à ses yeux : un Dorian Gray, en quelque sorte. Mais il n’en était pas son cousin, et dans la famille de la mère de Lauren, cela voulait dire qu’il serait toujours invité aux repas de famille, et serait toujours traité comme un membre à part entière. Pourtant, il n’en faisait pas autant et certainement pas avec Lauren. Celle-ci ne lisait que trop bien le mépris dans son regard et n’avait aucune intention de jouer la mascarade dans laquelle il se lancerait sans aucun doute ce soir. A vrai dire, Lauren était même étonnée qu’il ait accepté de dîner en tête avec elle. Elle doutait que la santé mentale de sa tante soit une vraie préoccupation au vu de la façon dont il lui parlait au téléphone. Lauren le laissa faire sans rien dire, cependant, cherchant à limiter au maximum les disputes qui pouvaient éclater ce soir-là. Elles arriveraient, sans doute, car la demoiselle n’avait aucune intention de se laisser faire. Oui, elle était malade mais c’était déjà bien assez dur que la moitié du village la traite comme une victime, que l’autre la prenait pour une folle, Bran lui n’avait pas le droit d’agir ainsi. Il faisait partie de sa famille et aurait du la soutenir. Mais il la rabaissait à la place. Pas directement, puisqu’ils n’étaient pas assez proches pour qu’il en ait l’occasion mais l’air qu’elle respirait en sa présence puait le mépris. « Et tu devrais peut être te rappeler que c’est de ta tante dont tu parles et que tu lui dois le respect. » Très attachée aux valeurs familiales, Lauren était profondément choquée par tous ceux qui les traitaient ainsi. L’on pouvait agir comme on le souhaitait, avoir des tas d’amis, et tout ce que l’on voulait, jamais rien ne remplaçait l’amour d’une famille ni le lien qui unissait chacun des membres de la famille. Lauren ne le savait que trop bien, à la différence de son cousin. Mais ne se rendait-il pas compte qu’il était toujours invité et traité comme un roi comme il le venait ? Bien qu’il aurait mérité d’être remis à sa place, si cela ne tenait qu’à Lauren. Elle pénétra chez lui et le suivit jusqu’à la cuisine, préférant ne pas jeter un coup d’œil aux autres pièces. Elle n’osait imaginer sa réaction si elle se mettait à compter sur ses doigts ou à tout remettre en ordre. Mais après tout, elle se moquait bien de ce qu’il pensait d’elle ; elle doutait de pouvoir encore descendre dans son estime, de toute façon. Lauren, cependant, n’agit pas tout de suite dans la cuisine. D’abord, parce qu’elle était tout de même relativement rangée, ensuite parce que ça la blessait tout de même plus qu’elle ne se l’avouait, qu’on se moque d’elle. « Toujours aussi folle, mais à part ça, je vais très bien. » répondit-elle, sur la défensive. La jeune femme aurait pourtant pu prendre sur elle-même et feindre de croire en l’inquiétude de son cousin mais elle ne le connaissait que trop bien pour le faire. Et surtout, elle se sentait trahie. Ils n’avaient pourtant jamais été proches, ne s’étaient jamais vraiment entendus mais il faisait partie des rares personnes qu’elle aurait souhaité voir prendre soin d’elle. L’une des personnes devant lesquelles elle n’avait pas à se montrer forte, mais n’avait pas non plus à être trop faible. « Et toi, mon cher Bran ? Tu passes toujours ton temps parmi les morts ? » Les seuls qui tolèrent ta compagnie, se retint-elle d’ajouter. Lauren ne se montrait pas en bonne chrétienne à l’heure actuelle et aurait du avoir honte. Mais voilà, c’était comme si Bran faisait ressortir le pire en elle. L’une des raisons de l’amertume que ressentait Lauren pour son cousin était bien plus profonde que tout cela cependant. Elle ne l’avait jamais formulé à voix haute comme un reproche. Mais elle lui en voulait, de ne pas avoir conclu au meurtre pour Heather. Il aurait du tout faire pour s’assurer que la conviction de sa cousine n’était pas vraie. Au lieu de ça, Lauren était certaine (sans pour autant avoir abordé le sujet) qu’il n’avait pas fait son autopsie au mieux, si seulement il en avait fait une. Mais comment s’attendaient-ils tous à ce que Lauren se sente mieux si le meurtrier courait toujours dans la nature ? Si personne n’avait pris les précautions permettant de le mettre en prison ?
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Brandon Rose
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MessageSujet: Re: young but not that bold. (r)   young but not that bold. (r) EmptyMer 29 Jan - 23:41

Il y avait toujours cette barrière. Pour quoi que ce soit, même avec ceux dont il était sensé être proche, et Lauren en était ce soir l'exemple typique, injustement désignée. Le fossé qui existait entre lui et sa famille, Bran l'avait creusé à grands coups de déclins d'invitation, de silences polis et évidemment, de cette condescendance qui avait fini par s'emparer du moindre aspect de sa vie. Ca avait commencé avec ses propres parents qui avaient servi de modèle inversé à tout ce qu'il ne voulait pas être, jamais, quoiqu'il arrive, le reflet d'une existence lisse et étriquée, dénuée d'imagination, qui se complaisait dans une richesse qui ne sauvait ni de l'ennui ni de la mort. Si Bran s'y était plié, c'était pour mieux rêver à d'autres horizons, à ce monde secret qu'il entretenait de ses espoirs, le soir dans sa chambre d'enfant. Le prêchi-prêcha des réunions de famille, l'atmosphère feutrée, l'hypocrisie des embrassades, rien de cela n'était pour lui, il l'avait toujours su et il couvrait d'un regard hautain ce monde duquel il s'était promis d'échapper, un jour ou l'autre. Ils étaient étroits d'esprit et de corps, à mille lieues de cette rébellion silencieuse qui sévissait sous chaque centimètre de sa peau. Et c'était ce qu'il avait continué à penser, Bran. Jusqu'au jour où. Mais on n'en parlait pas, de ce qui était arrivé, ou en tout cas pas quand il était là - ce qui arrivait rarement, mais tout de même. Parce que Bran, par son seul silence, l'interdisait. A force, il ne savait plus très bien resituer les évènements. Les années se confondaient et se mélangeaient, les souvenirs se diluaient dans une espèce d'eau trouble qui, au final, lui convenait parfaitement. Il y avait des choses qu'il ne pouvait oublier - la pluie qui tapait contre la carcasse de la voiture, ou le dernier regard maternel à peine quelques mois plus tard, triste et lourd de reproches, ou quand il avait vendu la maison familiale sans une once de regrets pour acquérir cette petite merveille d'architecture épurée - mais cet espèce de tourbillon vague qui planait au-dessus tout ça lui assurait la survie. Se tenir à l'écart, aussi, c'était de la préservation. Coupable. Il lisait le mot partout. Brandon Rose n'avait peut-être pas abattu ses deux parents, mais c'était tout comme, voilà ce qui se disait chez le reste de la famille. Mauvais fils jusqu'au bout, on l'avait toujours su, de toute façon, pas vrai ? On ne savait pas trop quel était le propos de la querelle entre les parents et l'enfant terrible, mais c'était lui, forcément lui. Peut-être même bien que c'était lui au volant, ce soir-là, qui sait ? Les chuchotements de sa famille, Bran les connaissait. Il se disait que s'il avait pleuré pour les enterrements successifs, ils auraient peut-être été plus prompts à lui accoder leur indulgence mais ses yeux étaient restés secs et son visage de marbre. Certains, cependant, n'avaient vu en lui qu'un gamin sur lequel le sort s'était acharné. Trop tôt ses parents lui avaient été enlevés, le laissant seul face à une existence pour laquelle - croyaient-ils - il n'était pas préparé. Ceux-là, c'était la famille de Lauren, dont la sollicitude hérissait Bran encore plus que la suspicion. Et la pire d'entre tous, c'était elle. Jolie, naÏve, fragile Lauren. Tout en tics et tocs, elle était agaçante tant dans ses manies de gamine que dans ce qu'elle rappelait à Bran, à savoir qu'il ne pouvait pas ignorer l'affection (détournée, certes) qu'il avait pour elle. Une affection dont il n'était plus trop sûr qu'elle la mérité, étant donné le ton qu'elle employait avec lui. Bran leva les yeux au ciel tout en préparant les assiettes. « Ce n'est pas en utilisant ce ton que tu me prouveras le contraire, alors je te conseille vivement de changer d'attitude. » répondit-il d'une voix exaspérée. Quelle gamine, vraiment. Elle devait bien avouer qu'elle avait tout de même des petits problèmes d'ordre mental qui devaient être réglés, et nier la chose ne ferait que retarder son rétablissement. La seconde pique de sa cousine le fit soupirer profondément - c'est qu'il usait de toute sa patience - et il se retourna, en ayant terminé avec la préparation du repas. « Tout à fait, oui. Eux, au moins, respectent leurs aînés qui se sont démenés pour leur faire à manger. Bon appétit. » répondit Bran en déposant l'assiette devant sa cousine. Il s'assit à son tour, et jeta un bref regard à Lauren, repliée sur elle-même, comme effrayée de tout ce qui se pouvait se trouver autour d'elle, et puis cet air renfrogné qu'elle arborait comme un étendard. « Ne fais pas cette tête, pour l'amour du Ciel. Ce n'est pas à moi que tu dois en vouloir, Lauren. » Agacé, il l'était. Mais pour le moment, il saurait se contenir.
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Lauren Prescott

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MessageSujet: Re: young but not that bold. (r)   young but not that bold. (r) EmptyJeu 24 Avr - 0:09

Ce que Lauren aimait le moins chez Bran, c'était sans conteste celle qu'elle devenait en sa compagnie. Elle n'agissait pas là en bonne chrétienne et en avait profondément honte mais elle n'arrivait pas à éprouver de la compassion ou à faire preuve de patience envers Bran. D'aussi loin que la rouquine puisse s'en souvenir, il s'était toujours comporté en enfant pourri gâté, ne manquant jamais de condescendance. Peut-être avait-elle tort, celui-ci avait peut être fait ressortir les complexes de la jeune femme un à un bien malgré lui. Mais c'était plus fort qu'elle. Lauren ne voyait simplement pas ce qu'il y avait de bon chez lui. Il n'était pas un monstre, évidemment, mais il était... quelqu'un qu'elle ne tolérait pas. Elle aurait pourtant dû être la première à prier pour lui et à espérer qu'il puisse changer. Ne faut-il pas chérir les brebis égarées pour leur montrer le bon chemin ? Lauren avait essayé, pendant longtemps, jusqu'à ce que sa maladie commence à se déclarer. En voyant l'attitude de Bran, elle avait cessé de lutter contre ses instincts les plus primaires et de prier pour lui. Puisqu'il ne montrait aucune compassion envers le mal qui la taraudait, elle en ferait autant. Cela allait à l'encontre des principes auxquels elle accordait le plus d'importance, mais bien loin d'être parfaite, la jeune protestante n'arrivait pas à rectifier le tir. Désormais, l'idée de le faire ne lui traversait de toute façon plus l'esprit. Trop occupée contre cette lutte de chaque instant qu'étaient sa maladie mentale (ses, en réalité, mais elle se gardait bien de le formuler à voix haute), elle ne se préoccupait simplement plus du sort de son cousin. Qu'il aille en Enfer ou qu'il reste à jamais dans les limbes après sa mort, il aurait tout le temps de réfléchir à son existence.
Pourtant, elle était là. Malgré tout, il l'accueillait dans sa demeure. Cela n'avait tout simplement aucun sens. ils étaient sensés se détester (à tout le moins, ne pas s'apprécier) et voilà qu'ils étaient là à faire des efforts pour une personne qui n'était même pas là. Aisément, ils auraient pu prétendre s'être vus d'un commun accord et se contentaient de passer la soirée l'un chez l'autre. Lauren aurait d'ailleurs nettement préféré cela : elle se retrouvait désormais contrainte et forcée de rentrer chez elle à une heure indue (comprendre : après le coucher du soleil). En d'autres termes, elle allait mettre un temps fou à rentrer et ne s'endormirait pas avant le petit matin. Si jamais elle parvenait à s'endormir. Un sourire naquit sur les lèvres de la jeune Prescott lorsque son cousin lui répondait, clairement agacé. Mauvaise, et clairement agacée à son tour, qu'il pense qu'elle puisse essayer de lui prouver quoique ce soit, Lauren rétorqua du tac au tac : "Je suis folle, pas débile Brandon. Je n'ai aucune intention de te convaincre de quoique ce soit." Pas très chrétien, non plus cette façon de répondre. Passant une main sur son pendentif représentant la Vierge Marie, Lauren ferma les yeux quelques secondes et expira profondément. Si cette soirée pouvait éviter de se terminer au bain de sang, cela ne serait pas plus mal. D'autant plus que la demoiselle savait pertinemment que si elle perdait son sang froid, elle était plus encline à traquer chaque poussière et à aligner parfaitement chaque objet de la demeure. Oh non, hors de question qu'elle lui fasse office de femme de ménager. Un second sourire se dessina sur les lèvres de Lauren lorsqu'elle entendit la réponse de Bran. Cette fois, il était simplement amusé. Sans réfléchir, comme elle l'aurait fait avec Colin pour le taquiner, elle laissa échapper  "Typique! Tu fais à manger au mort, et c'est moi la timbrée de la famille." Le regard pétillant comme elle l'avait rarement : "Et après, tu vas dire que tu as la vie dure!" Elle releva les yeux vers Bran un sourire complice sur le visage avant de croiser son regard. Secouant légèrement la tête, elle s'éclaircit légèrement la gorge avant de se reprendre. "Merci." Au lieu de répondre à la remarque de son cousin sur le ton qu'elle arborait, elle posa ses mains au centre de la table, ouverte pour qu'il puisse mettre ses mains dans les siennes. "Souhaites-tu dire le bénédicité ?" proposa-t-elle, plus sérieuse que jamais.  Voyant la réaction de son cousin, Lauren se retint de pousser un soupir - le rappel de la Vierge Marie autour de son cou avait suffit à lui donner la volonté de se comporter en parfaite petite chrétienne... ou d'essayer, en tout cas - , et prit sur elle. "Très bien, va pour chacun pour soi." Elle referma ses mains et les ramena vers elle et commença sa prière, les yeux clos. Elle ouvrit les yeux au bout de quelques secondes. Lauren avait peut être l'air calme comme ça, mais d'avoir gardé les yeux clos dans cet endroit qui lui était, pour ainsi dire, inconnu lui avait demandé énormément d'efforts et cette dernière sentait bien les forces qu'elle avait rassemblé avant de venir s'évaporer peu à peu. Discrètement alors, elle glissa son pied hors de sa chaussure, le posa à coté de celle-ci, fit de même avec le second, puis avec la même minutie, les replaça dedans avant de répéter l'opération. C'était assez aisé de ne pas faire de bruit, puisqu'elle était en ballerine, le plus dur étant de parvenir à goûter ce que Bran avait dénié lui préparer tout en continuant ce rituel apaisant. Avec lenteur, elle s'empara alors de ses couverts pour s'attaquer au saumon. "C'est très bon. Tu n'étais pas forcé de te donner tant de peine... " dit-elle, sincère et quelque peu surprise, après en avoir pris une première bouchée.
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MessageSujet: Re: young but not that bold. (r)   young but not that bold. (r) EmptyLun 9 Juin - 19:42

Pas besoin d’être funambule pour pratiquer la haute voltige. Interagir avec Lauren Prescott relevait de l’acrobatie extrême, forçant le malheureux interlocuteur à évoluer entre les différentes (et insupportables) personnalités de la jeune fille. Bran avait l’impression qu’on passait une râpe rouillée sur ses nerfs déjà mis au supplice par la précédente conversation qu’il avait eu avec sa tante. Il se targuait d’être d’une patience angélique mais non, vraiment, les humeurs changeantes et les manières affectées de Lauren avaient le don d’épuiser sa tolérance très réduite pour la stupidité. Bran contenait ses envies de violence en faisant lentement pianoter ses doigts sur le bout de la table, tandis que son autre main soutenait son menton pour qu’il puisse continuer à faire semblant d’être concentré sur la conversation. Tout, chez Lauren, lui donnait envie de la secouer un bon coup pour qu’elle arrête enfin de se tortiller comme une gamine effrayée. De quoi avait-elle peur, exactement ? Elle était intelligente et plutôt jolie si on exceptait qu’elle n’avait pas hérité des meilleurs traits génétiques de la famille – cet honneur revenant au côté des Rose, et bien entendu, à lui-même. Lauren avait la vie devant elle, et des milliards de possibilités. Si elle s’arrangeait un peu, elle n’aurait qu’à battre des cils pour que les hommes tombent comme des mouches. Au lieu de ça, elle s’enfermait dans ses peurs irrationnelles, s’empêchait de vivre, se verrouillait volontairement dans sa tour d’argent. Et Bran avait beau savoir que c’était une maladie, que c’était dans la tête mais pas que, il ne pouvait pas s’empêcher d’être tout aussi irrationnellement en colère contre elle. Lauren possédait le potentiel qu’il avait perdu, et ça il ne parvenait pas à lui pardonner. Elle ne pouvait pas comprendre, bien sûr, il ne lui en avait jamais parlé, c’était son secret et il ne le partageait qu’avec les personnes qu’il jugeait aptes à le déchiffrer. Il se sentait vaguement coupable d’éprouver ça par rapport à sa cousine, mais lorsqu’il la voyait agripper son médaillon de sainte-nitouche comme si sa vie en dépendait, il se disait que c’était là un bien moindre mal s’il pouvait un jour réveiller Lauren et la sortir de son petit monde. Il la gratifia d’un regard noir lorsqu’elle osa émettre des doutes sur son travail. A elle toute seule, Lauren constituait une menace bien plus sérieuse à sa santé mentale que tous les macchabées dont il s’occupait. Il n’y avait qu’à voir la façon dont elle lui proposait de dire le bénédicité. « Plutôt m’enfoncer une fourchette dans l’œil et répéter l’opération jusqu’à ce que mort s’ensuive. » marmonna-t-il tout bas en saisissant ses couverts. Malheureusement pour lui, la bigoterie qui frappait les Prescott n’avait pas épargné sa propre famille, et Bran se souvenait avoir été traîné à d’innombrables baptêmes, communions, services, messes et autres bondieuseries auxquelles il avait fini par échapper, Dieu merci, quand ses parents avaient compris qu’ils élevaient un athée impénitent. Il n’avait jamais compris pourquoi il irait s’asseoir tous les dimanches sur un banc en priant pour qu’on le pardonne. Le pardonner de quoi ? D’être un sensuel pécheur qui préférait se perdre dans les bras de créatures humainement divines plutôt que de perdre son temps à attendre un signe ? Il irait joyeusement faire un tour en Enfer pour chaque fois que sa peau s’était retrouvée contre celle de quelqu’un d’autre quand elle était sensée ne pas l’être, et pour toutes les autres fois où il avait déshonoré ses parents, regardé la femme du voisin, abusé des plaisirs et succombé à la tentation dans tous ses aspects. Il était un être humain, et il portait l’imperfection de son fardeau comme un étendard. Il n’avait commis qu’une faute, celle d’avoir été trop orgueilleux, et c’était un problème qui ne regardait personne, sauf lui et ses souvenirs. Il n’y avait aucune force, dans les abysses, sur terre ou dans les cieux, qui soit capable de lui accorder ce qu’il voulait. Et quand il voyait les dégâts sur Lauren, il se disait qu’il avait bien fait de se tenir loin de cette voie. Elle se voilait la face, s’accrochant désespérément à ses croyances quand elles contribuaient à la maintenir enfermée dans cette cage mentale. Bran observa le visage de sa cousine lorsqu’elle fermait les yeux. Trouvait-elle vraiment la paix, lorsqu’elle se murmurait à elle-même toutes ces inepties cousues de fil blanc ? Elle se brodait une jolie dentelle de mensonges qu’elle revêtait comme une armure, mais tôt ou tard, la réalité la percerait à jour. Lauren rouvrit les yeux et Bran baissa les siens sur son plat, faisant mine d’être préoccupé par l’arrangement des aliments dans l’assiette. « Bon appétit. » dit-il. Il ne fit rien pour cacher la légère impatience dans sa voix et commença à manger à son tour. Avec un peu de chance, il s’étoufferait et n’aurait pas à subir cette soirée qui promettait de mettre son self-control à feu et à sang. Bran poussa un faible soupir et releva vivement la tête lorsque sa cousine le complimenta sur le repas. Il haussa un sourcil. « Bien sûr que c’est bon. » répondit-il, offensé qu’elle ait pu croire que ses talents en cuisine étaient limités. Que croyait-elle, au juste ? Il n’était peut-être pas ravi de la recevoir mais ça ne voulait pas dire piétiner les règles de l’hospitalité, tout de même ? Bran ne comprenait pas la surprise de certains quand il se montrait poli. Etre bien au-dessus de la plèbe et se soucier d’autrui n’étaient pas deux actions complètement incompatibles, si l’on savait s’y prendre. « Ta mère pense que sortir te fera aller mieux. » Bran n’allait pas tourner autour du pot pendant des heures. Autant tailler là où il le fallait. « Est-ce qu’elle a raison ? Ou c'est pour lui faire plaisir que tu t'infliges ma compagnie ? » Il darda un regard insondable sur le visage de sa cousine, comme son insistance allait pouvoir faire sortir la jeune femme de sa coquille. Bran n’avait jamais été doué pour parler de la pluie et du beau temps, de toute façon. A lui revenait la lourde tâche de poser les questions qui faisaient mal.
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Lauren Prescott

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MessageSujet: Re: young but not that bold. (r)   young but not that bold. (r) EmptyMar 2 Sep - 23:47

Ignorant comme elle le pouvait la remarque de son cousin sur le bénédicité, Lauren se concentra pour ne pas laisser s’échapper des paroles qui n’étaient pas digne de celle qu’elle était. Si la demoiselle avait conscience de ne pas être parfaite, elle pouvait au moins se targuer d’être une bonne chrétienne. Ou en tout cas, de faire de son mieux pour l’être. C’était particulièrement difficile lorsque Bran était présent, mais le reste du temps, Lauren s’efforçait de commettre le moins de péchés possibles. Elle allait à la messe chaque dimanche, plusieurs fois par semaine lorsqu’elle se sentait en besoin d’une plus grande proximité avec Dieu, avait par le passé participé à plusieurs associations, telle la soupe populaire, ou le soutien au SDF les soirs d’hivers. Elle s’efforçait de ne pas avoir de jugement sur ce que telle ou telle personne avait subi, sur ce qu'elle avait vécu, mais essayait de se concentrer uniquement sur le positif – si, par exemple, avait-elle su pour l’étrange attirance de son cousin pour Jax Beauchamp, celle-ci se serait très probablement abstenue de les juger comme des monstres, ou des sodomites. Non, Lauren les aurait plutôt pris en pitié, et aurait essayé de les remettre dans le droit chemin. Comment les blamer de succomber à une vile tentation ? Satan avait bien des méthodes pour distraire les gens – Bran était-il le moyen qu’Il avait trouvé pour tenter d’écarter la jolie rousse de sa si parfaite ligne de conduite ? Cela n’était pas impossible – comme vous le constaterez, si l’orgueil de Brandon était plus qu’évident (tout le monde peut louper un saumon. Tout le monde, même Joël Robuchon, d’abord.), celui-ci de Lauren n’en était pas pour autant moins présent. A s’enfermer tant dans les critères que sa religion avait dressé pour définir ce qu’était le bien et le mal, ce qui était normal ou non, et ceux qui méritaient ou non d’être absouts de leurs péchés, Lauren en oubliait parfois l’humilité – preuve étant qu’elle s’estimait mieux lotie que Bran à pouvoir trouver des réponses à ses questions, et du réconfort dans sa religion tandis que lui, résolument athée, était trop occupé à renier le bon dieu pour recevoir sa grâce et se montrait reconnaissant envers tout ce qu’il avait pu apporter sur cette terre. Elle s’abstint donc de répondre à sa remarque sur le saumon, et s’évertua à continuer de manger tout en continuant son rituel avec ses chaussures.
Rapidement, celui-ci reprit la parole cependant. Un profond soupir s’échappa des lèvres de Lauren en entendant sa question, et celle-ci prit son temps pour mâcher sa bouchée avant de lui répondre. Elle finit par relever la tête, posant ses pieds nus sur le carrelage froid, dans lequel elle trouve un certain réconfort. Il était difficile pour Lauren de communiquer normalement avec Bran. Sans trop savoir pourquoi, celle-ci ressentait une animosité pour lui particulière, mêlée à une étrange affection. Elle ne le savait pas encore, en réalité, mais c’était de la déception que Lauren ressentait à son égard. Si elle s’évertuait autant à ne pas le traiter comme un membre de la famille, et à garder ses distances avec lui, c’est probablement parce que plus jeune, elle s’était imaginée – et se demandait bien comment c’était possible désormais – qu’il pourrait être le grand frère qu’elle n’avait jamais eu. Mais les choses étaient différentes, et qu’à cela ne tienne, la relation (ou plus exactement, la non-relation à l’exception des réunions de famille et dîners comme celui-ci organisés par sa mère) qu’ils entretenaient à l’heure actuelle lui convenait parfaitement. Ce qui lui convenait nettement moins, cependant, c’était de savoir que celui-ci prenait probablement un plaisir malsain à la voir dans cet état, ou en tout cas, une curiosité malsaine vu la portée de sa question. « Penses-tu sincèrement que me retrouver en compagnie d’un individu qui se croit bien mieux que moi, est-ce qui peut me faire du bien, Brandon ? » Elle avait essayé de prendre son mal en impatience, et d’être un minimum agréable mais la vérité était que ce jeu agaçait profondément Lauren. Elle aurait nettement préféré qu’ils parlent de la météo, la pluie et le soleil étant des sujets sur lesquels ils avaient moins de chance de se disputer. Pourtant, celui-ci avait choisi un sujet plutôt houleux, et sur lequel Lauren n’avait aucune envie de se montrer patiente. Pour être tout à fait honnête, ce n’était pas tant sa maladie qui était un obstacle à sa vie sociale, et à une vie normale d’une manière générale. C’était la manière dont les gens la traitaient, le problème. Elle ne pouvait pas aller dans un restaurant parce que pour peu qu’elle ait besoin d’un rituel pour se rassurer, tout le monde se retournerait vers elle, à l’observer comme si elle était une menace – et à lui donner l’impression d’être la proie d’un groupe de chasseurs enragés. « Maman devrait apprendre à accepter celle que je suis, plutôt que de vouloir que j’aille mieux. » précisa-t-elle, comme pour justifier son agacement. N’était-ce pas, au fond, la parole de Dieu ? Aimez vous les uns les autres, acceptez les autres tels qu’ils sont… C’était tout ce que demandait Lauren, qu’on l’accepte comme elle était. « Et toi, qu’est-ce qui t’a poussé à lancer cette invitation ? Et ne me dis pas que maman à se pouvoir sur toi, je ne te croirai pas. »
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Brandon Rose
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MessageSujet: Re: young but not that bold. (r)   young but not that bold. (r) EmptyJeu 26 Fév - 17:36

Pouvait-il blâmer Lauren pour l'animosité qu'elle dissimulait bien mal derrière sa frange de cheveux roux et son regard fuyant ? Sans doute pas, mais ça aurait été accepter qu'il avait sa propre part de responsabilité dans la tension qui régnait au-dessus de la table. Or, Bran n'était que rarement d'humeur à accepter ses torts, et ce soir ne faisait pas exception. Il oscillait entre l'envie de trouver la sortie la plus proche et celle de saisir l'objet tranchant le plus proche pour se faire hara-kiri, mais il avait promis. Il avait prononcé les mots fatidiques, ce "je te le promets" exaspéré mais qui avait fermé le clapet intarissable de sa tante, ce "je te le promets" qui l'enchaînait à cette table à et à ce dîner aussi réjouissant que convivial. Pourtant, il ne la détestait pas, Lauren. Loin de là, même. Il se rappelait d'une époque, pas si lointaine, où il la trouvait amusante, différente, intéressante. Elle avait toujours été un peu étrange, cette gamine aux longs cheveux roux, qui n'avait rien de commun avec lui - les dieux l'en préservent ! - mais Bran ne se rappelait pas de l'avoir haï. Il avait été curieux, dérouté par son comportement. Certes. Il ne le nierait pas. Lauren en tenait une sacrée couche, et l'inclinaison naturelle de Bran pour la goguenardise n'y avait pas résisté. Mais son intention n'avait jamais été de la blesser. De la secouer, oui. Lauren ne guérirait pas - parce qu'elle était malade, Bran n'en démordrait pas - si on ne la mettait pas face à ses problèmes. Une méthode que Bran aurait peut-être bien fait d'appliquer à ses propres tourments mais là n'était pas la question. A la remarque tranchante de sa cousine, Bran releva les yeux, lui opposant une réthorique intraitable. « Je ne me crois pas meilleur que toi. Je suis meilleur. La nuance a son importance. » A la vue du regard de Lauren, elle n'appréciait guère l'humour caustique de son cousin et Bran leva les yeux au ciel. « C'est bon, je plaisante. Cesse d'être aussi dramatique, pour l'amour du Ciel. » En appeler au Ciel, si cher à Lauren, était-ce une bonne idée ? Bran savait qu'il s'approchait là d'une zone sensible, proche de ce blasphème qu'il pratiquait tel un véritable sacerdoce, mais rien n'était plus satisfaisant que de voir un éclair crépiter au fond des yeux de Lauren. Et sa réaction, il l'avait obtenue, pas aussi éclatante qu'il ne l'avait espéré, mais tout de même. « Tu demandes beaucoup. De ta pauvre mère... Et des autres.» répliqua-t-il en croisant les bras. Game on, Lauren. « Tu serais la première à pleurnicher si l'on te laissait toute seule dans ton coin. Dieu nous préserve de vouloir que tu ailles mieux ! Vraiment, je nous trouve bien présomptueux de ne souhaiter que ton bien... » Lauren et son agaçant syndrome de précieux flocon de neige unique et spécial avaient sacrément besoin de prendre du recul, et de mettre leurs problèmes en exergue avec de véritables situations. La famine en Afrique, ça lui parlait ? Tant d'égocentrisme, de certitude et de pleurnicherie lui tapaient sur les nerfs. Parce que ça lui rappelait quelque chose, peut-être ? Ou parce qu'il ne parvenait pas à lui faire prendre conscience de son entêtement ? Comment pouvait-elle être satisfaite de sa condition ? Elle avait toutes les cartes en main pour aller mieux, et pourtant elle se refusait à toute amélioration. Si Bran avait eu sa chance... Il chassa immédiatement la pensée de son esprit. Déplacer le problème ne ferait qu'empirer son hostilité et ce n'était pas ce qu'il désirait. « Crois-le ou non, mais j'avais envie de te voir. » dit-il sèchement. Semi-mensonge, mais elle n'avait pas besoin de le savoir. Bran se leva et débarassa son assiette. Il n'avait terminé que la moitié, mais s'il ne bougeait pas dans les secondes suivantes, les couteaux allaient voler partout dans la cuisine. Le dos tourné, appuyé sur le comptoir de la cuisine, Bran poussa un profond soupir. « Je ne suis pas ton ennemi, Lauren. L'habit ne fait pas le moine, ce n'est pas ce qu'on t'a appris à l'église ? » Et s'il le formulait à haute voix, c'est qu'il avait besoin de s'en convaincre lui-même.
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MessageSujet: Re: young but not that bold. (r)   young but not that bold. (r) EmptyJeu 30 Avr - 22:37

Malgré ses efforts, Lauren ne pouvait cacher son agacement. Même si elle n’avait jamais été quelqu’un d’extrêmement patient, personne ne pouvait nier que ces capacités à laisser entrer par une oreille et ressortir par l’autre, les propos de son cousin étaient plus que réduites. Pourtant, quoiqu’on en dise, peu importe les raisons qui poussaient la famille Prescott à se montrer particulièrement indulgent avec lui, Lauren n’était pas dupe. Lorsque Brandon disait qu’il était le meilleur, il le pensait. Peu importait qu’il se rétracte par la suite ou fasse mine qu’il s’agisse d’une boutade : c’était bien ce qu’il pensait au plus profond de lui-même, et tout en lui le trahissait : de son ton à son attitude. Beaucoup pensaient que la thérapie qu’elle suivait depuis ces quatorze ans était inutile, et qu’elle n’avait rien appris à Lauren. La vérité était en réalité tout autre : à l’âge où la vie est la plus ingrate (parce que l’on ne sait ni qui l’on est, ni expliquer nombre de nos réactions), elle avait appris qu’être meilleur et être différent étaient des termes généralement confondus par les êtres peuplant se monde. Rares étaient les personnes qui étaient vraiment meilleures que les autres, et généralement, elles ne vous le faisaient pas sentir : Jésus, Mère Térésa, Gandhi, … Il faisait parti du commun des mortels et n’avait, à la connaissance de Lauren en tout cas, jamais essayé de montrer une certaine supériorité vis-à-vis des autres. Brandon Rose, lui, avait pour réputation notoire d’être un individu prétentieux au possible. « Epargne-moi tes excuses à deux francs six sous, Brandon. Je sais très bien que c’est ce que tu penses. Et si ça t'aide à te sentir mieux dans tes bottes, pourquoi pas! » Mais non, il n’était pas meilleur que Lauren, bien au contraire. Ils étaient sur un pied d'égalité! Ils étaient simplement (très) différents. Oui, indubitablement il y avait des domaines dans lesquels il s’en sortait beaucoup mieux qu’elle, mais l’inverse était également vrai. Par exemple, il y avait de grand chance pour que Lauren connaisse l’amour du Ciel avant son cousin, vu son attitude aussi hypocrite que perfide. « Et cesse de déformer mes propos, pour l’amour de Dieu ! » lança-t-elle, profondément agacée. De quels propos exactement déduisait-il que Lauren pensait n’avoir besoin de personne ? Oui, elle avait conscience de leur en demander beaucoup en souhaitant qu’ils l’acceptent telle qu’elle était, mais l’inverse était tout aussi vrai. Ne pouvait-il pas échanger les rôles pour une fois ? Pouvait-elle être celle qui n’avait pas constamment à prendre sur elle quand, au fil des années, la rouquine avait pu voir sa famille ne plus chercher à camoufler leur agacement ? Ils la soutenaient, c’était vrai. Lauren n’était pas à plaindre à ce niveau-là, mais ils attendaient d’elle qu’elle soit quelqu’un qu’elle ne pourrait jamais être, et ne manquait jamais de lui faire part de leur mécontentement. "Fais un effort", "mets y du tien !" Ce n’était pas faute d’essayer, pourtant ! Quand le comprendraient-ils ? En cet instant, par exemple, la demoiselle s’efforçait de ne pas taper son pied sur le sol de manière à former un triangle. Elle ne comptait pas ses doigts non plus, mais cela ne faisait qu’accroitre son énervement, et elle sentait déjà ses poumons se resserrer malgré l’air qu’elle s’efforçait d’inspirer. Mais ça, personne ne le voyait. Personne ne voyait que sa vie était un combat de chaque instant. Contre elle-même, ce qui était déjà assez dur ainsi mais également contre tous les autres. Parce qu’elle ne devait pas les décevoir. Alors, elle devait se battre pour essayer de leur faire comprendre qu’elle n’était pas capable des choses d’eux mais aussi se battre contre leurs regards, remplis soit de pitié, soit d’agacement selon l’humour du jour. Lauren ne demandait pas à ce qu’on la laisse tranquille, ni même à avoir la paix. Elle demandait simplement à ce qu’on l’accepte : comment Brandon ne pouvait-il pas voir la différence ? Même lui ne pouvait pas être de mauvaise foi à ce point-là ! « Mais vous ne comprenez rien, bon sang ! » dit-elle bien plus fort qu’elle ne l’aurait souhaité alors qu'elle laissait retomber violemment ses points sur la table. Les coups d’éclat de la jeune femme étaient rares, mais quand il était là, c’était pour bon. « Ca fait des années qu’on essaie votre méthode, et ça ne marche pas. CA. NE. MARCHE. PAS. ! Il faut vous faire une raison, nom de Dieu ! » Agacée, elle ne réalisa pas tout de suite qu’elle venait de blasphémer et sa bouche s’ouvrit en un honteux « o » lorsqu’elle le réalisa. Elle décida de s’en formaliser plus tard, cependant, sachant que Brandon n’hésiterait pas à en tirer avantage si elle montrait la moindre faiblesse – mais se mit à taper discrètement d’un doigt sur la table, comme si elle écrivait le mot calme en morse : Long. Court. Long. Court. Stop. Court. Long. Stop. Court. Long. Court. Court. Stop. Long. Long. Stop. Court. Stop. « Et j’ai bien des défauts, mais je suis loin d’être née de la dernière pluie ! Tu préférerais voir ton pire ennemi que ta famille ! » Il se leva cependant et reprit la conversation dans un soupir d’une manière bien moins énergique qu’elle ne l’aurait prédit. Elle leva les yeux au ciel, tant par impertinence que pour chercher une réponse auprès du Seigneur avant de reposer son regard sur son cousin. Elle le jaugea quelques secondes et hésita à lui cracher ses quatre vérités à la figure. Ce qu’elle fit quelques secondes plus tard, ne résistant pas à cette envie de le remettre en place qu’elle avait depuis des années maintenant : « L’habit, peut être pas, mais ton attitude ? Si, clairement. Ce n’est pas comme si tu étais plus agréable en privé qu’en public. Ca a même tendance à être l’inverse, si tu veux mon avis. » Pas très chrétien, elle en oubliait le pardon mais peu importait, elle irait se confesser plus tard. « Et crois-moi, ça, ça ne fait pas du bien, toi qui est si désintéressé et ne pense qu’à mon bonheur. » lui cracha-t-elle comme un serpent à sonnette jetterait son venin sur un agresseur potentiel.
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MessageSujet: Re: young but not that bold. (r)   young but not that bold. (r) EmptySam 16 Avr - 0:25

Brandon tâchait de rester calme, mais il sentait l'atmosphère changer subtilement au fur et à mesure que la soirée avançait. Il tâchait de faire preuve de bonne volonté, mais plus la voix de crécelle de Lauren montait dans les aigus, moins il se sentait capable de mener à bien la mission que sa tante l'avait pourtant suppliée d'effectuer. Pourtant, il aurait voulu. Vraiment. Après tout, Lauren était quasiment ou presque sa seule famille. Ils étaient censés se serrer les coudes, s'épauler, partager de bons souvenirs, se réconcilier. Seulement, se retrouver face à la rouquine renvoyait Bran à ses échecs. Ces derniers étaient peu nombreux mais sa courte vie s'était pulvérisée sous leur poids. Et parmi eux, il y avait cette distance instaurée entre lui et son propre sang. La blessure s'était rouverte. Furieux de ce constat, Bran tâchait pourtant de se maîtriser. Les poings fermés et la gorge serrée, il savait que s'il ouvrait la bouche à cet instant, ce serait pour enterrer Lauren sous un flot d'insultes particulièrement créatives et il ne voulait pas prendre le risque. Mais chaque mot ne faisait qu'empirer la frustration qu'il ressentait. Pourquoi ne pouvait-elle pas comprendre ? Pourquoi ne voulait-elle pas se laisser faire, accepter l'aide qu'on lui donnait ? Encore une fois, Bran ne put s'empêcher de faire le parallèle avec sa propre situation. Si lui avait eu la chance, après son accident, d'avoir pu saisir une main tendue, il l'aurait fait sans hésiter. Mais il n'y avait eu personne. Et voir Lauren dilapider l'opportunité le rendait fou. Y a tellement de gens qui t'aiment, avaiet-il envie de crier. Tellement de gens qui se jetteraient sous un bus pour elle, tellement de gens qui auraient escaladé l'Everest si cela avait pu servir à comprendre et aider sa condition. Mais non. Lauren Prescott, en bon âne bâté qu'elle était, préférait mordre la main tendue et se complaire dans son idiotie. Très bien, si c'était ce qu'elle voulait ! Parfait ! La porte était grande ouverte. Au moins, Bran n'aurait plus à écouter ses reproches incessants. Oui, oui, oui, il savait. Il était imbuvable, méprisant, hautain, vaniteux, orgueilleux. Il était insortable, insupportable, et désagréable ; mais à la différence de Lauren, lui avait fait la décence de le faire avec style. Un con, oui, mais un con qui en jetait. « Dehors. » La sentence tomba, calme, énoncée d'une voix égale et tranquille. Lentement, Bran se retourna. Sa posture décontractée, négligemment appuyée sur le plan de travail, et ses bras croisés tranchaient avec l'atmosphère glaciale qui avait soudain remplacé la chaleur de la cuisine. Comme s'il était surpris de ne pas avoir Lauren bouger, Bran haussa les sourcils et lui désigna le vestibule d'un coup de menton, comme il l'aurait fait pour un enfant. « Allez, dehors , j'ai dit. » répéta-t-il. Constatant que sa cousine ne bougeait pas, Bran s'autorisa un petit soupir agacé et leva les yeux au ciel. Il n'avait vraiment pas le temps – ni la patience – pour ce genre de conneries. « T'es sourde ou quoi ? Je veux que tu te lèves, que tu prennes ta grande gueule pleurnicharde et que t'ailles la promener ailleurs. T'as raison : je préférerais devoir marcher pieds nus sur des Legos en feu tout en regardant Keeping Up With The Kardashians plutôt que devoir te supporter une seule seconde de plus. » Il n'avait pas cillé ; sa voix s'était faite glaciale, tranchante. Il n'admettrait pas la contre-attaque ni les protestations. Si Lauren le connaissait un tant soit peu, elle ferait le choix honnête et sage de faire comme on lui avait demandé et se sauverait avant que Bran ne déverse sur elle son exaspération déjà fortement entamée. Il commençait déjà à perdre le contrôle sur sa colère. « Tu veux que je te dise ? Je crois que t'aimes ça. T'aimes te rouler dans ton malheur. Après tout, ça t'apporte l'attention dont t'as apparemment tellement besoin. C'est pathétique, et ça t'amènera à rien, mais si c'est comme ça que tu veux fonctionner pour le reste de ta vie, alors grand bien t'en fasse. Mais je serais pas témoin de ça.  » Rien que de la voir assise à sa propre table lui foutait les nerfs en boule. Comment pouvaient-ils être décemment de la même famille ?

(MON DIEU MAIS MARGOT !!!! J'étais persuadée d'avoir répondu à ce topic parce que j'avais commencé mon post et je sais pas, dans ma tête, j'avais répondu... Je suis tellement navrée de ce retard insensé, je sais pas quoi dire ! Pardon pardon pardoooooon !)
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