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 le courage des oiseaux (rosalie)

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Lizzie Moore

Lizzie Moore

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MessageSujet: le courage des oiseaux (rosalie)   le courage des oiseaux (rosalie) EmptyDim 24 Mai - 22:46

rosalie + lizzie

~
❝ Son visage était comme un ciel où courent les nuages. ❞




    C'est la première fois que Lizzie met les pieds ici. Tout lui semble affreusement étranger et gris. Malgré le soleil, le ciel dégagé et les fleurs, le cimetière, dans ses yeux, semble être peint d'étonnantes couleurs fades : un blanc teinté de noir, un noir teinté de blanc. C'était Issa qui colorait la vie de Lizzie et, depuis sa mort, elle peine à retrouver un artiste aussi doué pour remettre des couleurs dans son ciel et dans ses yeux glacés. Mais elle n'a jamais cherché à le remplacer, car, malgré tout, malgré nous, on ne peut pas remplacer les morts : ils disparaissent mais restent à jamais au bord de notre vie, juste à l'extérieur mais pas très loin, à la lisière. Lizzie navigue entre les tombes, seule vivante du cimetière avec les fleurs. Ses cheveux dansent sagement dans la brise fraiche de cette matinée de mai. C'est drôle, parce que c'était toujours dans les orages qu'elle préférait Issa. Lorsqu'il parvenait à chasser les tempêtes qui grondaient en elle ou encore lorsqu'il laissait rugir les éclairs de l'aristocrate, car à défaut de comprendre et d'approuver les choix de Lizzie, il était là : soleil à côté d'une statue de glace et d'apparences. Et puis, elle s'arrête devant cette tombe où trône un prénom qu'elle rêverait d'effacer rageusement. Comme si elle avait marché toute sa vie et qu'enfin on lui accordait du répit. « Tu vois, Issa, je suis là. » Murmure immense comme un secret dévoilé à voix basse, le souffle des vivants offert à un mort. « Il m'en a fallu du temps. » Un an et demi pour affronter une tombe grise où siège des fleurs et les larmes séchées de Rosalie. Mais c'est elle qui a drôlement envie de pleurer à présent, de ses gouttelettes amères qu'elle n'a jamais eu l'occasion de répandre. Elle sent la tristesse qui remonte dans sa gorge, qui brouille sa vue et qui troue son estomac, prête à ruisseler sur sa peau. Pourtant non, elle rit un peu, Lizzie, croyant pouvoir chasser le liquide salé que l'on sème habituellement sur les tombes lorsque l'on rend visite aux morts. Ca tangue à l'intérieur, c'est drôle, elle n'a pas l'habitude. Où est ce que tu es ? Parfois je regarde le ciel et j'imagine que tu t'y trouves, entre les étoiles et les nuages. Parfois je regarde mes pieds et j'imagine que tu es ce parterre de fleurs que je ne piétinerais pas. J'aimerais croire que tu veilles sur moi. J'aimerais croire que tu es quelque part et que tu n'es pas totalement parti, alors, tout va bien. J'aimerais vraiment y croire. Mais je me raconte des bêtises. N'est ce pas ? Parce que tu n'es nul part, Issa. La mort te pendait au nez et elle t'a rattrapé. Je sais que tu t'es battu toute ta vie contre la maladie, tu étais si courageux, si tenace et je t'ai toujours admiré pour cela. J'aurais tellement aimé que tu nargues la faucheuse pendant encore des années. Et moi j'ai jamais voulu me retrouver comme une idiote debout devant ta tombe. Je n'avais la force ni pour l'enterrement ni pour le cimetière. Toute la place était prise par ta mort. Mon meilleur ami venait de s'éteindre et j'étais aux abonnés absents. Il m'a semblé que, pendant des semaines, j'ai traversé la vie comme un simple fantôme, un spectre, une réduction de moi-même. Tu m'en veux ? Je crois que Rosalie, oui, elle, elle m'en veut. J'ai été lâche là où elle a été étonnement solide, j'ai été glaciale là où elle a été soleil. Où a-t-elle trouvé tout ce courage pour faire face à ta mort ? Moi, je n'en avais pas alors j'ai refusé de l'affronter. Encore aujourd'hui je ne suis pas sûre d'en avoir la force. Tu vois, je fais n'importe quoi depuis que tu es parti, Issa, faudrait peut-être penser à revenir.

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Rosalie Hawkins

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MessageSujet: Re: le courage des oiseaux (rosalie)   le courage des oiseaux (rosalie) EmptyLun 25 Mai - 23:13

Peut-être qu’elle pourrait arriver là en fermant les yeux, qu’elle n’aurait pas besoin de compter ses pas, mais qu’elle serait reconnaître les rues qui défilent. Le chemin qu’elle arpente toutes les semaines ne lui semble que trop familier, elle voudrait ne jamais l’avoir connu. Mais c’est devenu ordinaire d’entendre la porte grincer lentement parce qu’elle l’ouvre trop doucement. Elle avance presque sur la pointe des pieds, comme si elle allait réveiller les morts. Y’a jamais personne ici, les gens viennent sur les nouvelles tombes au début, et puis très vite elle retrouve sa solitude. Peut-être que c’est mieux pour les autres, peut-être que ça fait moins mal de ne venir qu’une fois par an ou plus jamais, venir une fois et ne plus jamais remettre les pieds entre les tombes. Mais Rosalie revient inlassablement. Il ne lui faut que quelques secondes pour apercevoir la silhouette près de l’endroit qu’elle connaît par cœur, une seconde encore pour la reconnaître. Lizzie est là, tout près d’Issa, là où Rosalie s’arrête. Alors Rosalie hésite quelques instants. Est-ce qu’elle doit s’en aller ou rester là ? Revenir plus tard ou la rejoindre ? Elle n’en sait rien, ça dure un peu et puis elle avance finalement. Parce qu’il y a trop de choses laissé là, en suspension depuis trop longtemps, et tout revient maintenant qu’elle est là Lizzie, ça gronde un peu dans le cœur de Rosalie. Elle s’arrête à côté d’elle, sans oser croiser son regard, ne sachant ce qu’elle y trouverait, alors elle laisse son regard glisser sur le prénom gravé là, et puis reste comme ça plusieurs secondes, plusieurs minutes. Elle relit le nom en boucle et ça résonne dans sa tête, dans son cœur. Elle voudrait dire quelque chose mais elle ne sait pas quoi, ne sait pas si elle doit lancer des mots amers ou bien nuages. Ou peut-être rien. Mais ça l’empêche de réfléchir, ça embrouille son esprit pour le laisser plein de vide, elle sent son cœur qui bat et puis c’est tout. Tu vois, elle est venue te voir finalement. Peut-être qu’il n’y aura plus seulement mes fleurs qui fanent. Elle se rappelle qu’elle a son bouquet rempli de fleurs dans les mains, alors elle le pose sur le marbre gris pour attraper celui tout faner qu’elle garde là, elle ira le jeter en s’en allant comme à chaque fois. C’est toujours la même chose, elle vient, pose les fleurs tout doucement et récupère celles devenues grises, enlève les pétales un à un parfois, en même temps qu’elle lui parle, et puis elle reste là des heures, à se demander pourquoi il n’est plus là, pourquoi elle est toute seule perdue là, elle raconte ses journées, elle raconte tout ce qu’il rate, même si elle reste persuadée qu’il voit tout ce qu’elle fait. C’est comme rentrer le soir et le retrouver, il demanderait comment s’est passée ta journée, et elle raconterait tout en détail. Mais c’est tout une semaine qu’elle laisse glisser entre ses mots et ses sourires, même s’il ne répondra pas, qu’il ne peut que l’écouter. Souvent elle s’assoit là, tout près de sa tombe et puis laisse les heures défiler. Et quand il n’y a plus rien à dire, que les mots s’épuisent, elle souffle tu me manques et jette les tristes fleurs en partant. Mais cette fois elle ne peut pas, les mots restent coincés au fond de son cœur. « Je ne pensais pas que tu viendrais un jour. » Sa voix vient casser le silence dans un presque murmure. Ça sonne comme un presque reproche, elle y cache un peu d’amertume. Non elle pensait que Lizzie ne franchirait jamais la porte qui rouille un peu, qu’elle ne chercherait jamais la tombe de son ami envolé. Alors elle ne comprend pas ce qu’elle fait là Lizzie, y’a un truc qui cloche. « Pourquoi maintenant ? » Pourquoi aujourd’hui et pas demain ? Elle en a des tas de questions mais c’est la seule qu’elle arrive à poser pour le moment, qui passe la barrière de ses lèvres. Elle pose les yeux sur elle, quelques instants et puis les reposes vite sur le marbre devant elles, parce qu’elle sait qu’ils sont un peu assombris. Peut-être qu’à toi elle te la dit, pourquoi elle est venue là, pourquoi je me retrouve à te parler à ses côtés. Je comprendrais qu’elle te le dise à toi, et pas à moi, c’est vrai on était pas amies, y’avait que toi pour nous unir mais maintenant que t’es parti il ne reste que du vent. Alors peut-être qu’elle te la dit, j’aimerais que tu puisses me le murmurer tout bas, que tu me dises pourquoi elle t’a laissé tombé comme ça, depuis que t’es plus là. C’est pas pour elle qu’elle est en colère, c’est pour Issa, parce qu’elle a disparu du jour au lendemain, envolé comme lui, mais elle est vivant Lizzie, quand on pose la main sur son cœur ça bat encore, alors elle a pas le droit d’abandonner comme ça.


Dernière édition par Rosalie Hawkins le Mer 28 Oct - 23:03, édité 1 fois
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Lizzie Moore

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MessageSujet: Re: le courage des oiseaux (rosalie)   le courage des oiseaux (rosalie) EmptyJeu 28 Mai - 14:58

~
❝ I had a dream that when I woke up you were finally there. ❞




    Je voudrais juste te dire que ça va pas très bien depuis que tu es parti. Tu étais l'étoile qui me guidait dans la nuit mais les nuages t'ont grignoté et j'ai beau cherché, je ne te trouves plus nul part dans le ciel. Je voudrais juste te dire que j'avance sans toi et j'ai du mal à comprendre que l'univers puisse fonctionner ainsi. Tu manques à la Terre. Tu manques à mon ciel. Je voudrais juste te dire que depuis que tu t'es envolé je n'arrive plus à écouter mon cœur. Il bat si lentement, il est si froid, si mort, pourtant je suis là et je suis vivante, c'est étrange ce palpitant que je ne veux plus suivre, je me laisse guider par ma raison et quand j'y pense un peu je t'imagine faisant les gros yeux. Tu m'as toujours encouragé à suivre mon cœur et maintenant je commence à me faire à l'idée de perpétuer la tradition familiale qu'est le mariage de raison. Je n'aimerais jamais Mike, je le sais. Mais ce n'est pas cela que l'on me demande. Je ne dois être qu'une signature, un oui murmuré, une femme obéissante prétendant s'extasier au bras d'u homme pour lequel elle n'éprouve pas la moindre tendresse. Ca va être ça ma vie ? Je suis sûre que de tes nuages toi aussi tu trouves ça triste. Quel gâchis. Le bonheur nous allait si bien. Rosalie vient briser le silence et les paroles intérieures de Lizzie. Elle n'ose pas trop la regarder, fixe l'horizon devant elle comme si de rien, comme si les mots de Rosalie ricochaient à peine sur elle. En vérité, les syllabes tombent à l'intérieur de la jeune aristocrate et esquintent les parois : ça saigne un peu. Lizzie a mal alors elle riposte. « Nous n'avons jamais été amies, Rosalie. Je ne te dois rien. Rien du tout. » Seul Issa les unissait et maintenant qu'il est mort, elles ne sont que deux étrangères réunies par un prénom trônant avec provocation sur une tombe habillée d'un bouquet de fleurs fraiches. Lizzie daigne enfin se tourner face à elle et darde ses grands yeux marrons dans les iris bleutés de Rosalie : l'obscur dans le clair, la froideur dans la chaleur. « Qu'est ce que tu aurais voulu ? Qu'on aille parler toutes les deux, main dans la main, à une tombe grise et vide ? Ca t'aurait fait plaisir, ça t'aurait soulager ? » crache-t-elle, un sourire mauvais trônant sur son visage. Il y a beaucoup de colère en Lizzie. Une indignation sourde qu'elle parvient à contenir et étouffer sous la glace de son cœur. Elle en veut à ce Dieu, tout là haut, en lequel elle a du mal à croire depuis un an et demi. Elle lui en veut d'avoir repris auprès de lui un homme aussi bon qu'Issa. Elle lui en veut de se rire d'elles en envoyant au dessus du cimetière un soleil éclatant alors qu'en Lizzie et Rosalie, la pluie s'abat sur les cloisons de leur cœur. Elle en veut aussi à Rosalie. D'être là, d'être vivante, d'être elle. De lui avoir survécu. Elle lui en veut de lui rappeler le souvenir d'Issa à chaque fois que ses yeux se posent sur son visage. Elle lui en veut d'avoir toute cette force en elle, de se lever chaque matin drapée de douceur et de bonté et de donner du courage à tout le monde. « Pas moi. » conclue-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine. Dis lui toi, à Rosalie, que de la mort je n'ai rien voulu savoir et surtout pas de la tienne. Dis lui tout, tout ce que je te murmure, parce que de toute façon, nous deux, on a jamais vraiment su comment se parler.
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MessageSujet: Re: le courage des oiseaux (rosalie)   le courage des oiseaux (rosalie) EmptyJeu 28 Mai - 16:29

Elle l’écoute et sent la colère qui gronde. « Mais ce n’est pas de moi qu’il s’agit. » Elle fronce les sourcils en secouant la tête. Bien sûr qu’elle ne lui doit rien, elle n’avait rien à lui reprocher, bien au contraire elle a toujours été reconnaissante de la savoir aux côtés d’Issa, elle l’appréciait à travers lui, parce qu’elle était là pour apporter des rayons de soleil dans ses journées pleines de gris. Elle était son plus grand soutient, depuis toujours, Lizzie c’était sa lueur de vie, elle lui avait toujours tenu la main. Alors même si elle ne lui avait jamais réellement parlé, même si elle ne la connaissait qu’à travers les mots d’Issa, elle ne lui avait jamais rien reproché, elle avait toujours ressentit de la sympathie. « C’est pour Issa que je dis tout ça. » Sa voix retombe dans un presque murmure, malgré les reproches qui refont surface. Parce que ça lui fait toujours bizarre de prononcer son nom à voix haute, elle sent qu’une écorchure se réveille, une cicatrice pas vraiment fermée, qui ne se fermera jamais complètement. Et elle se laisse entrevoir lorsqu’elle laisse son prénom s’échapper. Mais elle soupire tout bas pour essayer d’oublier que ça pique. « Tu étais là jusqu’à la fin. » Ce n’était pas un reproche, elle aurait voulu lui dire merci, merci Lizzie d’avoir été là bien avant moi, il n’aurait pas été vraiment lui sans toi à ses côtés, alors merci. Elle aurait voulu la remercier, mais elle n’a jamais pu. « Mais après ? T’as disparu, du jour au lendemain. » Son regard pourtant si clair s’assombrie petit à petit. « Je t’ai cherché à l’enterrement, j’ai espéré te trouver, te voir apparaître là en tournant la tête derrière moi ou à côté, et puis après, les jours suivant, j’ai cru te croiser quelque part, j’ai espéré encore. Mais t’étais pas là. T’étais nul part. » Elle laisse sa voix retomber dans le silence, la regarde pleine de reproches et de questions. Elle se souvient s’être demandée pourquoi elle n’était pas là, elle se revoit au milieu de tas de gens qu’elle ne connaissait que de nom, qu’elle pensait reconnaître parce qu’il lui en avait parlé, mais elle se sentait si seule, elle entendait à peine les voix autour d’elle, y’avait rien que du vide et un trou béant creusé dans son cœur. Mais elle espérait voir Lizzie, parce qu’elle imagine que c’est ce qu’aurait souhaité Issa. Est-ce que je raconte n’importe quoi ? Est-ce que je me monte la tête pour rien ? Je sais pas si on a vraiment des souhaits pour son enterrement, on est plus là alors peut-être que ce n’est rien. Peut-être que tu t’en fous. « J’ai pas comprit pourquoi tu l’abandonnais comme ça, t’avais toujours été là et puis tu le laisses là, à la toute fin. J’aurais aimé tourner la tête et te voir là, pas pour moi, juste pour lui. Mais t’étais pas là. » Elle se répète parce qu’elle lui en veut, elle lui en veut tellement. Peut-être que c’est qu’un détail, qu’elle pourrait laisser tomber, mais ça lui semble tellement incompréhensible. Pourquoi être là jusqu’à la fin pour l’abandonner en bas de la dernière marche ? Je suis désolée Issa. Je suis désolée de jeter tous mes reproches alors qu’on est là, juste devant ta tombe. J’espère que tu m’en voudras pas, j’aurais voulu garder tout ça pour moi et puis laisser les mots s’envoler ailleurs, mais maintenant c’est trop tard. T’aurais surement voulu que ça se passe bien, t’aurais peut-être voulu qu’on reste amies, c’est vrai. Moi aussi, j’aurais bien voulu pour toi. T’aurais voulu toi qu’on se tienne la main devant ton prénom gravé là ? Peut-être que oui, je suis désolée parce que ça tombe à l’eau. C’est un peu de notre faute à toutes les deux. Peut-être plus de la mienne, parce que peut-être que tu t’en fiches qu’elle vienne pas sur ta tombe, peut-être que ça te fait rien. Mais j’en sais rien, tu pourras pas me répondre, alors je suis juste désolée.


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MessageSujet: Re: le courage des oiseaux (rosalie)   le courage des oiseaux (rosalie) EmptySam 18 Juil - 19:34

~
❝ Parler de ses peines, c'est déjà se consoler. ❞



    Je n'étais nulle part mais Issa était partout. Même dans la mort il était plus vivant que moi. De nous d'eux, il était celui qui aimait le mieux la vie, il s'émerveillait et se moquait de tout. Il n'était pas parfait mais même dans la maladie il savait être heureux et chassait le malheur loin, très loin. Son rire était une tornade qui emportait mes doutes et mes malheurs. Voilà ce que j'aurais dû dire, murmurer, sangloter, il y a un an et demi, à son enterrement. Ca n'a pas d'importance, je le dis maintenant, en silence, à l'intérieur de moi. C'est déjà ça. Seul Issa m'entendra. Que penserais-tu de ma vie si tu étais là ? Moi qui ait toujours tout contrôlé, je sens que ma vie m'échappe. Personne ne s'en aperçoit mais je perds le contrôle, je me laisse flotter, à la dérive. J'étouffe mon cœur et ce qu'il me dicte. Suis-je lâche ou courageuse ? Lizzie laisse parler Rosalie tout en la dardant de son regard glacé et princier. Ce qui la heurte chez Rosalie c'est sa douceur, injustement elle lui reproche sa bonté et cette main qu'elle semble naïvement lui tendre, même après son lâche abandon. « Bien sûr qu'il ne s'agit pas de toi. Sainte Rosalie. » réplique-t-elle, acide et cassante. Lizzie ne sait pas affronter la mort autant qu'elle refuse d'être faible. C'est cela le problème. Alors elle attaque puisque c'est ce qu'elle sait faire de mieux : faire mal pour tenter d'oublier qu'en elle, parfois, les fondations tanguent et les murs menacent de tomber en lambeaux. Princesse des apparences et des courbettes, elle sait mieux que personne combien les mots peuvent blesser : leur pouvoir de destruction. Les mots laissent dans la chair et la mémoire des trous béants, des bleus et des obus, et Lizzie fait d'eux ses armes. Ne pas venir était un moyen d'échapper à la réalité, cruelle, froide et injuste. Ne pas dire au revoir revenait à s'accrocher au dernier souffle de vie d'Issa. Elle s'est raccrochée pendant des années à ce petit bout de vie mais il y a toujours un moment où ça vous rattrape et où vous vous arrêtez de courir, car on n'échappe pas à la mort ou au souffle destructeur qu'elle répand sur son passage. Il y a un grand silence tout d'un coup, un de ces très long silences qui pèsent et oppressent. On n'entend dans l'air que leurs souffles, le bruit de leur chagrin et de leur colère valsant au dessus du cimetière. Rosalie et elle, si vivantes, au milieu des morts. De la mort ? La voix de Lizzie s'élève finalement, plus douce qu'auparavant, moins amère surtout. « Je... Je ne savais pas si je devais amener des fleurs. Mais, tu en mets, c'est bien. » murmure-t-elle, les yeux rivés sur la tombe en face d'elle. Elle se sent si fragile, si vulnérable, tout d'un coup, comme un arbre perdant ses feuilles en automne, comme une fleur qui, par la chaleur des rayons du soleil, éclot lentement, comme le brouillard tombant sur la ville certains matins d'hiver, comme les premiers flocons de neige effleurant le sol. Son sourire tremble et glisse sur ses lèvres. Lizzie vient dire au revoir, adieu, à bientôt. « Est ce que tu te rappelles de sa voix ? » Parce que moi, non. Moi, je commence à l'oublier, ta voix, Issa. Des petits bouts de toi tombent dans l'oubli et je ne parviens pas à les rattraper, il y a des morceaux de toi qui flottent hors de ma portée et me rappellent que tu es loin. Loin de moi et de Rosalie, loin d'ici. Il y a comme une brèche dans le sourire de Lizzie, un interstice menant à son cœur, et de ses yeux glacés crépitent des étincelles comme des minuscules étoiles filantes sur lesquelles on oubliera de faire un vœux.
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Rosalie Hawkins

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MessageSujet: Re: le courage des oiseaux (rosalie)   le courage des oiseaux (rosalie) EmptyJeu 29 Oct - 23:46

Elle a froid, tout d’un coup. Y’a comme un immense courant d’air qui s’attarde autour d’elles, ça l’emprisonne, ça traverse son cœur, elle sent le froid qui lui picote sa peau, et qui emprisonne son cœur. Comme des tas de petits coups qu’on donnerait à l’intérieur. Ça lui fait ça parfois, elle ne sait pas vraiment ce que ça signifie, si c’est son imagination, si c’est elle même qui s’enroule dans cette sensation qui lui rappel le silence et la solitude. Mais elle n’est pas toute seule cette fois là, Lizzie est là avec son regard de glace, et ses mots lui arrivent dessus, sa voix cassante tombe sur son cœur déjà craquelé. Alors elle soupire. « Pourquoi est-ce que tu cherches toujours à être si blessante ? » Sa voix est à la fois pleine de reproches et lasse, déjà résignée. Elle n’a pas envie de se battre Rosalie. Elle sent bien qu’il y a des reproches qui restent là, ils attendent depuis longtemps, tapis au fond de son cœur. Elle a comme un goût amer dans la bouche lorsqu’elle pose les yeux sur Lizzie, elle sent la colère prête à monter, mais elle n’arrive pas à être aussi cinglante. Elle n’a pas vraiment envie de l’être. Ses mots n’ont rien de tranchant, parce que sa colère se mêle à la peine et puis la déception. Tout se mélange parce que ça ne la concerne pas. Elle est en colère pour Issa, parce que sa plus précieuse amie n’était pas là, et qu’elle aurait dû l’être, même si c’était trop tard, même si ça voulait dire être là pour quelqu’un de disparu. Est-ce qu’on a besoin d’être là pour un mort ? Est-ce que ça signifie réellement quelque chose d’être là pour quelqu’un dont le cœur s’est arrêté, qui ne sourira jamais plus ? Peut-être que non, peut-être que c’est inutile, mais Rosalie n’est pas d’accord, c’est pour cette raison que ce jour là, elle aurait dû tourner la tête et voir Lizzie. Pour Issa. Peut-être que tu trouves ça absurde toi, de lui en vouloir, peut-être que je me trompe, que tu t’en fous. Mais comment pourrais-je le savoir ? Alors Rosalie garde un peu de sa colère pour elle, elle la garde encore au fond de son cœur, parce qu’elle n’a pas envie de la déverser devant la tombe d’Issa. Tant pis si ça la ronge un peu. La voix de Lizzie vient briser le silence qui pèse sur les cœurs dès qu’il reprend sa place. Elle est étonnement plus douce, fragile, elle a l’impression qu’elle va se briser tout d’un coup, si elle parle un peu plus fort. Comme seule réponse elle hoche la tête, mais ce n’est rien, si elle n’a pas de fleurs. Elle est là, c’est tout ce qui compte. Elle pose les yeux sur le bouquet, il est tout simple, mais les fleurs lui rappellent le printemps, les couleurs sont douces et légères. Peut-être même un peu tristes, il y reste un peu de l’hiver. Mais elle n’ose jamais ramener trop de soleil ici, elle n’ose pas poser des fleurs aux couleurs éclatantes, parce que ça serait risible, il n’y a pas la place pour les choses trop pétillantes. Elle garde les couleurs qui réchauffent les cœurs pour ceux qu’elle aime, mais qui sont loin de cet endroit tout gris. Est-ce que tu voudrais, que je ramène des fleurs aux milles couleurs, qui rappellent le soleil et le bonheur ? Tu sais, je pense qu’elles perdraient de leur éclat, parce qu’elles me rappelleraient surement que le soleil brille un peu moins maintenant que tu n’es plus là, elles terniraient les couleurs autour, les recouvriraient d’une couche de gris. Mais elles sont belles, ces fleurs pastelles, un peu triste. Elles sont aussi belles que les autres. Les mots de Lizzie lui arrivent en plein cœur, elle ne s’y attend pas, à cette question. Elle sent la douleur revenir, de nouveau elle sent que ça sonne creux, à l’intérieur. Elle pose les yeux sur elle, sans un mot, elle a les yeux tristes, peut-être un peu rouges. Elle observe Lizzie, son visage toujours si fermé, froid comme l’hiver, laisse alors entrevoir sa peine. Elle ressemble à celle de Rosalie. « Quand j’y pense, quand j’essaye de me la remémorer, elle a l’air de s’évaporer. Elle est de plus en plus lointaine. » Elle pensait qu’elle resterait gravée dans sa mémoire, que c’était éternel, les choses comme ça. Les souvenirs de disparus, elle pensait qu’elle enfermerait tous les bouts d’Issa quelque part, qu’ils resteraient comme au fond d’un tiroir, entre son cœur et son âme. Mais non, rien ne reste. Ses souvenirs deviennent flous, ce qui lui apparaissait nettement semble à présent brumeux. Est-ce que tu crois que tu vas disparaître ? Est-ce que finalement tu ne seras plus qu’un prénom, qu’une alliance qui reste accrochée au doigt ? Est-ce qu’un jour tu ne signifieras plus rien ? Son regard se voile, elle sent les larmes sur le point de tomber, alors elle chasse cette idée de sa tête, parce que si sa raison lui murmure que c’est impossible, elle n’a aucune certitude, et ça suffit à l’ébranler. Elle ne pose pas la question en retour, parce qu’elle sait que la réponse sera la même, et quand elle repose les yeux sur Lizzie, elle essaye de lui dire qu’elle est désolée, ça fait peur et ça fait mal, mais elle aussi, ça lui fait ça. Elle n’est pas la seule. « Peut-être qu’il aurait fallut prendre plus de photos, garder ses affaires, ses choses à lui. » Elle n’en a pas beaucoup de photos, quelques unes seulement. Elle n’a pas de messages laissés sur le répondeur, ni de vidéos, rien pour lui rappeler à quoi ressemble son rire, pour que sa voix lui apparaisse plus clairement. Elle a gardé un pull, celui qu’il portait tout le temps, qu’elle lui empruntait parfois, il est en haut de l’armoire, elle n’ose pas le sortir, elle a peur de l’abîmer, d’effacer des traces d’Issa qui resteraient accrochées là.
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MessageSujet: Re: le courage des oiseaux (rosalie)   le courage des oiseaux (rosalie) EmptyJeu 24 Déc - 11:22





    Rosalie fait resurgir à la surface quelque chose qu'elle pensait avoir enfouie très profondément sous la terre. Des monstres, on dit qu'ils se réveillent parfois et sortent de sous notre lit lorsque l'on s'y attend le moins. Des fantômes, on répète qu'ils sonnent à notre porte sans crier gare. Des cicatrices, on croit qu'il suffit de les cacher pour qu'elles disparaissent. Peu importe la force et la ténacité avec lesquelles ont choisi de dissimuler ses fêlures, elles refont toujours surface tôt ou tard. A même la peau. « Oh, je t'en prie, ne me fais pas passer pour la méchante. C'est trop facile. » rétorque-t-elle rapidement. Si elle est détachée, froide et cassante, de temps en temps acide, exaspérée et exaspérante, cela ne donne pas le droit à Rosalie de l'étiqueter comme elle l'entend. Lizzie est celle que les murmures disent méprisante, glaciale, hautaine et coincée et si elle prétend avec habilité que les médisances du bas peuple ne la touchent pas, il faut tout de même reconnaître que l'égo de cette princesse malheureuse des temps modernes en prend parfois un coup. Mais elle encaisse. Comme avec tout le reste. Elle accepte surtout d'endosser le rôle qu'on lui choisit, ce rôle qu'elle n'aime pas mais qui a fini par lui coller à la peau si bien qu'elle est devenue incapable d'ôter le masque trônant nuit et jour sur son visage. De Rosalie, elle en prend conscience aujourd'hui, Lizzie a toujours été un peu jalouse. Parce que là où elle peut être glaciale, Rosalie est solaire. Parce que là où ses mots coupent, ceux de Rosalie réparent. Si elle ne lui envie pas son statue et sa tristesse de veuve éternelle, elle jalouse en revanche sa condition de femme libre et moderne. Libre d'aller et de venir au rythme du vent, libre d'aimer qui bon lui semble, libre aussi de s'éprendre malgré les barrières de la maladie, au delà de la mort, libre de choisir son bonheur et son malheur. Lizzie se tait et laisse le silence s'emparer de l'espace vide entre elles. C'est fou comme tout s'envole. La vie offre mais surtout elle reprend et, derrière elle, elle ne laisse rien. A peine quelques miettes. Seulement un peu de poussière. Même les souvenirs se font la malle. Les années font le ménage, car, malgré eux, les autres oublient. C'est fou, c'est triste, mais c'est comme ça, c'est ainsi. On se jure de s'accrocher à une voix, des tics, un rire, une façon de lever les yeux au ciel, une démarche, une manière particulière et amusante de se défouler sur la piste de danse, mais avec le temps, tout disparaît. Alors on se raccroche désespérément à des photos - si seulement on en a - et on s'agrippe à ce qui nous reste. « Peut-être. » Elle dit ça comme ça, parce qu'en vérité elle n'en a aucune idée. Sur le sujet de la mort, Lizzie ne s'avance pas. Là où la vie d'Issa lui a été arraché, d'un mouvement vif et sec, celle de Lizzie ne s'est pas altérée. Sa vie a continué dans cette mascarade grossière dans laquelle elle se complait, incapable d'imaginer une autre issue que celle qui lui a été présentée par les Moore. Face à Rosalie, étrangement, elle se fait vulnérable et perméable, voguant entre la colère sourde et le chagrin : curieux mélange saupoudré de remords. Seul Issa arrivait à les rassembler et il semblerait que même dans la mort il y parvienne. « Comme nos vies ont changés. » Les mots meurent à l'orée de ses lèvres, à peine éclot ils se fanent. Lizzie est de ces êtres - de ces femmes, surtout - qui parlent à demi. Ceux qui parlent pour ne rien dire, dans le vent de leur existence vide. Ceux qui vomissent des mots sourds, sans importance, faux, trop souvent usés. Des mots passés à la machine.
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